Texte intégral
O. Mazerolle Votre plan sur la sécurité répond-il à la montée des délits ? On parle d'une hausse de 5 % des délits d'une année à l'autre.
- "L'augmentation, qui sera manifeste dans les chiffres qui seront publiés vendredi, est une augmentation générale des chiffres, donc des statistiques. Mais là-dedans, il y a une forte augmentation de la délinquance liée aux nouvelles technologies, il y a une augmentation des vols avec violence. En revanche, il y a une stabilisation, voire une régression, là où la police de proximité est déjà en place, là où il y a des contrats locaux de sécurité, de la délinquance de voie publique, celle qui empoisonne le plus nos concitoyens. Donc, il y a des éléments d'encouragement, il y a aussi des éléments préoccupants, comme notamment la montée de la violence des jeunes."
Police de proximité, certes : vous annoncez 1 000 policiers supplémentaires, mais les syndicats disent qu'en fait, c'est le maintien des effectifs. Et vous annoncez 5 000 adjoints de sécurité, dont beaucoup disent qu'ils vont être bien tendres et impuissants face à cette violence qui apparaît.
- "J'entends cela. Les syndicats s'expriment de surcroît dans cette période car ils sont en campagne interne, puisqu'il va y avoir des élections professionnelles dans la police. Mais je constate quand même qu'il y a ce Gouvernement qui crée des postes de policiers formés, des postes d'adjoints de sécurité supplémentaires, et il y a ceux qui en supprimaient ! C'est tout simple : M. Debré n'a pas prévu les départs à la retraite des policiers - c'est pourtant le B.A-BA d'un ministre théoriquement - , ce qui fait que ce Gouvernement a dû créer 3 000 postes pour remplacer ce que M. Debré n'avait pas prévu de remplacer. Nous en créons 1 000 supplémentaires pour remettre des policiers sur le terrain, notamment pour finir la mise en place de la police de proximité, celle qui rend le plus de sécurité à nos concitoyens. Donc, que voulez-vous que je vous dise ? On peut toujours critiquer. 1 500 seraient mieux que 1 000 mais 1 000, c'est quand même un chiffre symbolique, important. D'ailleurs, je vais aller assister après le Conseil des ministres à la sortie d'école de 1 000 policiers, qui réaliseront la deuxième phase de police de proximité. Donc, nous agissons et c'est ce que les Français attendent."
Croyez-vous avec cela faire face à cette montée de la délinquance - vols à main armée, voitures brûlées - dont vous parliez tout à l'heure, sans compter les plaintes qui restent sans suite et qui provoquent beaucoup de colère chez les Français.
- "Vous avez raison de poser ce problème parce que justement, un des éléments qui s'arrange est l'élucidation, grâce à la police de proximité, avec des policiers permanents sur un territoire donné, qui font des procédures de police judiciaire - un policier polyvalent est l'objectif. Grâce à cela, l'élucidation progresse, c'est-à-dire que derrière, la justice peut sanctionner, ce qui est normal en démocratie. Il faut une sanction par rapport au crime et au délit, et une réparation par rapport aux victimes. C'est donc un élément important pour celles et ceux qui, légitimement, attendent de la sûreté."
Face à cela, M. Debré qui était là hier matin, disait qu'il faut aussi pouvoir agir localement, par exemple que les maires puissent diriger en quelque sorte des conseils de sécurité municipaux qui fixent des objectifs."
- "J'ai le sentiment que M. Debré a toujours quelques années de retard. Quand il était ministre de l'Intérieur, il n'a ni prévu les effectifs de police en conséquence, ni prévu la disparition des policiers auxiliaires parce qu'ils ont supprimé le service national, ni prévu la police de proximité, ni prévu les contrats locaux de sécurité. C'est ce que nous avons mis en place. Et justement, les contrats locaux de sécurité visent à ce qu'en partenaires sur le terrain, policiers, magistrats, élus, associations, bailleurs sociaux, transporteurs, travaillent ensemble pour concourir à la sécurité, parce que la sécurité, ce n'est pas uniquement un problème de police ou de justice - même si des deux piliers de l'Etat sont en première ligne -, c'est aussi l'ensembles des acteurs qui doivent y concourir. La sécurité n'est pas une valeur de gauche ou une valeur de droite, c'est la première garantie pour l'exercice des libertés, c'est une valeur républicaine. Or, ce que j'ai vu dans les propositions, notamment de M. Sarkozy, c'est l'idée que les maires auraient à coordonner des policiers. Il y a eu des événements à la Défense : il y avait trois maires concernés ! Cela aurait une belle coordination que d'avoir à coordonner trois maires pour diriger la police ! On a besoin d'une police nationale, coordonnée, dirigée, formée, qui assure à la fois la sécurité et l'état de droit dans notre pays."
La Défense justement : 300 jeunes s'affrontent avec des haches, des couteaux, les policiers ont été prévenus ; il y a des passants blessés ; une interpellation sur place suivie d'une remise en liberté. Vous êtes satisfait du bilan ?
- "Ce n'est pas parce que M. Séguin hier soir dans une réunion.."
Il parle de dévastation.
- "J'ai compris pourquoi M. Séguin n'était pas crédible dans l'opinion. Il ment."
Il ment ? Il y quand même bien eu des affrontements ?
- "M. Séguin, qui n'a pas brillé dans son mandat municipal à Epinal - c'est le moins qu'on puisse dire -, est en train de raconter n'importe quoi. Je pense qu'il faut dire la vérité aux gens, c'est comme cela qu'on peut être crédible. Il faut connaître son sujet. Manifestement, il ne connaît pas son sujet. Il n'y a pas eu dévastation, heureusement, à La Défense. Je suis un peu surpris de ceux qui critiquent d'abord la police avant, quand même, de s'en prendre aux jeunes qui étaient présents, qui n'avaient pas à être à La Défense ! Je me réjouis que la police, en trente minutes, ait pu maîtriser la situation, qu'il n'y ait pas eu de blessés graves, qu'il n'y ait pas eu de vitrines brisées contrairement à ce que raconte M. Séguin. En trente minutes, les policiers sont venus à bout d'une situation extrêmement difficile avec des jeunes munis de couteaux, de battes de base-ball et autres. S'il n'y avait pas une police nationale organisée, coordonnée, informée, je pense qu'il y aurait eu beaucoup plus de dégâts. Ceci étant, vous n'avez pas non plus raison - excusez moi de vous le dire : ce n'est pas un interpellé mais 28 interpellés qui ont été transférés au parquet. Après, on me dit que le juge d'instruction, en raison de la grève des avocats, les a relâchés. C'est son histoire, c'est l'histoire de la justice. Moi, je suis là pour diriger les policiers."
Justement, il paraît qu'avec M. Lebranchu cela ne va pas mieux qu'entre Mme Guigou et M. Chevènement ?
- "C'est vous qui le dites mais vous savez très bien que ce n'est pas la réalité. Dans la chaîne pénale, il n'y aura pas une feuille de papier à cigarette entre le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice. Nous avons tous intérêt à ce que ces deux grands corps travaillent ensemble, même si les magistrats sont indépendants, chacun le sait. La Justice est indépendante mais je peux vous dire qu'en termes de moyens notamment, tout sera fait pour que les gens travaillent ensemble au service de la sécurité."
Par rapport aux jeunes délinquants - vous dites néanmoins qu'il y a une apparition de la violence chez les jeunes mineurs -, vous prévoyez des stages de formation civiques. Cela va dissuader les "sauvageons" ? Cela va faire peur aux "sauvageons" dont parlait J.-P. Chevènement ?
- "Je pense que c'est un sujet tellement difficile que chacun serait bien inspiré d'abord de réfléchir et d'apporter de propositions plutôt que de critiquer et de toujours critiquer. Je pense que ce sont des questions sur lesquelles la police et la justice doivent faire leur travail. Elles le feront. En revanche, je pense qu'il faut légitimement se poser des questions sur la montée de la violence. Les médias doivent se la poser."
On s'en pose depuis des années.
- "Les magistrats et les policiers aussi. Mais le métier de parents... Moi, j'ai été parent et je n'ai pas d'enfants délinquants"
Pardon, mais votre métier, c'est d'agir et pas de se poser des questions. C'est de dire : "voilà ce qu'on va faire."
- "Voilà ce qu'on va faire : c'est une série d'annonces que nous avons faites hier. Excusez moi de vous dire que la violence des jeunes n'est pas du seul champ gouvernemental, du seul champ policier ou judiciaire. C'est aussi la responsabilité de chacun dans la société. Les syndicats sont concernés, les religions sont concernée, les magistrats, les avocats sont concernés, les parents d'élèves sont concernés. Sur le métier de parents, il faut peut-être se poser cette question : comment éduquer les jeunes ? Comment leur transmettre un certain nombre de valeurs alors qu'aujourd'hui ces valeurs ne sont plus transmises ? A. Duhamel le disait tout à l'heure : quand il y a des parents non intégrés, évidemment il y a des risques d'avoir des jeunes qui tombent dans la violence. Alors, à nous d'apporter des réponses tous ensemble à ce fléau social."
Dernière question : vous savez pourquoi un pompier a eu la main arrachée à Lille après un affrontement avec les CRS ?
"D'abord, je trouve que c'est une très mauvaise image que des forces qui doivent concourir à la sécurité, civile d'un côté et policière ou gendarme de l'autre, s'affrontent. Il avait été prévu une manifestation des sapeurs pompiers. Ils devaient venir sans matériel. Je regrette qu'ils soient venus avec du matériel. La consigne avait été donnée aux forces de l'ordre, et notamment aux gendarmes mobiles, de ne pas intervenir avant que le préfet n'ait donné l'ordre. Il y a eu un dysfonctionnement de ce côté-là. L'inspection qu'a diligentée le préfet est en cours. Il est normal que s'il y a des problèmes, ils soient réglés. Mais on peut régler le problème par le dialogue. Les pompiers, qui ont vraiment un grand mérite et qui font un boulot difficile au service de la sécurité de nos concitoyens, doivent savoir aussi que ce n'est pas en jetant des choses sur les policiers qu'on fait avancer sa cause, y compris dans l'opinion."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 1 février 2001
- "L'augmentation, qui sera manifeste dans les chiffres qui seront publiés vendredi, est une augmentation générale des chiffres, donc des statistiques. Mais là-dedans, il y a une forte augmentation de la délinquance liée aux nouvelles technologies, il y a une augmentation des vols avec violence. En revanche, il y a une stabilisation, voire une régression, là où la police de proximité est déjà en place, là où il y a des contrats locaux de sécurité, de la délinquance de voie publique, celle qui empoisonne le plus nos concitoyens. Donc, il y a des éléments d'encouragement, il y a aussi des éléments préoccupants, comme notamment la montée de la violence des jeunes."
Police de proximité, certes : vous annoncez 1 000 policiers supplémentaires, mais les syndicats disent qu'en fait, c'est le maintien des effectifs. Et vous annoncez 5 000 adjoints de sécurité, dont beaucoup disent qu'ils vont être bien tendres et impuissants face à cette violence qui apparaît.
- "J'entends cela. Les syndicats s'expriment de surcroît dans cette période car ils sont en campagne interne, puisqu'il va y avoir des élections professionnelles dans la police. Mais je constate quand même qu'il y a ce Gouvernement qui crée des postes de policiers formés, des postes d'adjoints de sécurité supplémentaires, et il y a ceux qui en supprimaient ! C'est tout simple : M. Debré n'a pas prévu les départs à la retraite des policiers - c'est pourtant le B.A-BA d'un ministre théoriquement - , ce qui fait que ce Gouvernement a dû créer 3 000 postes pour remplacer ce que M. Debré n'avait pas prévu de remplacer. Nous en créons 1 000 supplémentaires pour remettre des policiers sur le terrain, notamment pour finir la mise en place de la police de proximité, celle qui rend le plus de sécurité à nos concitoyens. Donc, que voulez-vous que je vous dise ? On peut toujours critiquer. 1 500 seraient mieux que 1 000 mais 1 000, c'est quand même un chiffre symbolique, important. D'ailleurs, je vais aller assister après le Conseil des ministres à la sortie d'école de 1 000 policiers, qui réaliseront la deuxième phase de police de proximité. Donc, nous agissons et c'est ce que les Français attendent."
Croyez-vous avec cela faire face à cette montée de la délinquance - vols à main armée, voitures brûlées - dont vous parliez tout à l'heure, sans compter les plaintes qui restent sans suite et qui provoquent beaucoup de colère chez les Français.
- "Vous avez raison de poser ce problème parce que justement, un des éléments qui s'arrange est l'élucidation, grâce à la police de proximité, avec des policiers permanents sur un territoire donné, qui font des procédures de police judiciaire - un policier polyvalent est l'objectif. Grâce à cela, l'élucidation progresse, c'est-à-dire que derrière, la justice peut sanctionner, ce qui est normal en démocratie. Il faut une sanction par rapport au crime et au délit, et une réparation par rapport aux victimes. C'est donc un élément important pour celles et ceux qui, légitimement, attendent de la sûreté."
Face à cela, M. Debré qui était là hier matin, disait qu'il faut aussi pouvoir agir localement, par exemple que les maires puissent diriger en quelque sorte des conseils de sécurité municipaux qui fixent des objectifs."
- "J'ai le sentiment que M. Debré a toujours quelques années de retard. Quand il était ministre de l'Intérieur, il n'a ni prévu les effectifs de police en conséquence, ni prévu la disparition des policiers auxiliaires parce qu'ils ont supprimé le service national, ni prévu la police de proximité, ni prévu les contrats locaux de sécurité. C'est ce que nous avons mis en place. Et justement, les contrats locaux de sécurité visent à ce qu'en partenaires sur le terrain, policiers, magistrats, élus, associations, bailleurs sociaux, transporteurs, travaillent ensemble pour concourir à la sécurité, parce que la sécurité, ce n'est pas uniquement un problème de police ou de justice - même si des deux piliers de l'Etat sont en première ligne -, c'est aussi l'ensembles des acteurs qui doivent y concourir. La sécurité n'est pas une valeur de gauche ou une valeur de droite, c'est la première garantie pour l'exercice des libertés, c'est une valeur républicaine. Or, ce que j'ai vu dans les propositions, notamment de M. Sarkozy, c'est l'idée que les maires auraient à coordonner des policiers. Il y a eu des événements à la Défense : il y avait trois maires concernés ! Cela aurait une belle coordination que d'avoir à coordonner trois maires pour diriger la police ! On a besoin d'une police nationale, coordonnée, dirigée, formée, qui assure à la fois la sécurité et l'état de droit dans notre pays."
La Défense justement : 300 jeunes s'affrontent avec des haches, des couteaux, les policiers ont été prévenus ; il y a des passants blessés ; une interpellation sur place suivie d'une remise en liberté. Vous êtes satisfait du bilan ?
- "Ce n'est pas parce que M. Séguin hier soir dans une réunion.."
Il parle de dévastation.
- "J'ai compris pourquoi M. Séguin n'était pas crédible dans l'opinion. Il ment."
Il ment ? Il y quand même bien eu des affrontements ?
- "M. Séguin, qui n'a pas brillé dans son mandat municipal à Epinal - c'est le moins qu'on puisse dire -, est en train de raconter n'importe quoi. Je pense qu'il faut dire la vérité aux gens, c'est comme cela qu'on peut être crédible. Il faut connaître son sujet. Manifestement, il ne connaît pas son sujet. Il n'y a pas eu dévastation, heureusement, à La Défense. Je suis un peu surpris de ceux qui critiquent d'abord la police avant, quand même, de s'en prendre aux jeunes qui étaient présents, qui n'avaient pas à être à La Défense ! Je me réjouis que la police, en trente minutes, ait pu maîtriser la situation, qu'il n'y ait pas eu de blessés graves, qu'il n'y ait pas eu de vitrines brisées contrairement à ce que raconte M. Séguin. En trente minutes, les policiers sont venus à bout d'une situation extrêmement difficile avec des jeunes munis de couteaux, de battes de base-ball et autres. S'il n'y avait pas une police nationale organisée, coordonnée, informée, je pense qu'il y aurait eu beaucoup plus de dégâts. Ceci étant, vous n'avez pas non plus raison - excusez moi de vous le dire : ce n'est pas un interpellé mais 28 interpellés qui ont été transférés au parquet. Après, on me dit que le juge d'instruction, en raison de la grève des avocats, les a relâchés. C'est son histoire, c'est l'histoire de la justice. Moi, je suis là pour diriger les policiers."
Justement, il paraît qu'avec M. Lebranchu cela ne va pas mieux qu'entre Mme Guigou et M. Chevènement ?
- "C'est vous qui le dites mais vous savez très bien que ce n'est pas la réalité. Dans la chaîne pénale, il n'y aura pas une feuille de papier à cigarette entre le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice. Nous avons tous intérêt à ce que ces deux grands corps travaillent ensemble, même si les magistrats sont indépendants, chacun le sait. La Justice est indépendante mais je peux vous dire qu'en termes de moyens notamment, tout sera fait pour que les gens travaillent ensemble au service de la sécurité."
Par rapport aux jeunes délinquants - vous dites néanmoins qu'il y a une apparition de la violence chez les jeunes mineurs -, vous prévoyez des stages de formation civiques. Cela va dissuader les "sauvageons" ? Cela va faire peur aux "sauvageons" dont parlait J.-P. Chevènement ?
- "Je pense que c'est un sujet tellement difficile que chacun serait bien inspiré d'abord de réfléchir et d'apporter de propositions plutôt que de critiquer et de toujours critiquer. Je pense que ce sont des questions sur lesquelles la police et la justice doivent faire leur travail. Elles le feront. En revanche, je pense qu'il faut légitimement se poser des questions sur la montée de la violence. Les médias doivent se la poser."
On s'en pose depuis des années.
- "Les magistrats et les policiers aussi. Mais le métier de parents... Moi, j'ai été parent et je n'ai pas d'enfants délinquants"
Pardon, mais votre métier, c'est d'agir et pas de se poser des questions. C'est de dire : "voilà ce qu'on va faire."
- "Voilà ce qu'on va faire : c'est une série d'annonces que nous avons faites hier. Excusez moi de vous dire que la violence des jeunes n'est pas du seul champ gouvernemental, du seul champ policier ou judiciaire. C'est aussi la responsabilité de chacun dans la société. Les syndicats sont concernés, les religions sont concernée, les magistrats, les avocats sont concernés, les parents d'élèves sont concernés. Sur le métier de parents, il faut peut-être se poser cette question : comment éduquer les jeunes ? Comment leur transmettre un certain nombre de valeurs alors qu'aujourd'hui ces valeurs ne sont plus transmises ? A. Duhamel le disait tout à l'heure : quand il y a des parents non intégrés, évidemment il y a des risques d'avoir des jeunes qui tombent dans la violence. Alors, à nous d'apporter des réponses tous ensemble à ce fléau social."
Dernière question : vous savez pourquoi un pompier a eu la main arrachée à Lille après un affrontement avec les CRS ?
"D'abord, je trouve que c'est une très mauvaise image que des forces qui doivent concourir à la sécurité, civile d'un côté et policière ou gendarme de l'autre, s'affrontent. Il avait été prévu une manifestation des sapeurs pompiers. Ils devaient venir sans matériel. Je regrette qu'ils soient venus avec du matériel. La consigne avait été donnée aux forces de l'ordre, et notamment aux gendarmes mobiles, de ne pas intervenir avant que le préfet n'ait donné l'ordre. Il y a eu un dysfonctionnement de ce côté-là. L'inspection qu'a diligentée le préfet est en cours. Il est normal que s'il y a des problèmes, ils soient réglés. Mais on peut régler le problème par le dialogue. Les pompiers, qui ont vraiment un grand mérite et qui font un boulot difficile au service de la sécurité de nos concitoyens, doivent savoir aussi que ce n'est pas en jetant des choses sur les policiers qu'on fait avancer sa cause, y compris dans l'opinion."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 1 février 2001