Texte intégral
XIe congrès de la CES
« Favoriser le dialogue social, c'est porter au plus haut les valeurs de l'Europe »
Intervention d'Alain Olive,
secrétaire général de l'Unsa
au nom de son organisation et de la CFDT,
(Séville - Espagne - 21-24 mai)
mercredi 23 mai 2007
sur le thème du dialogue social.
«Je voudrais évoquer devant vous le sujet du dialogue social. Sur ce thème du dialogue social, nous pouvons nous poser une question : à l'heure de la mondialisation et de la globalisation, le dialogue social européen a-t-il encore un sens ? Oui, sont venus nous dire hier à cette tribune le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso et le Président de BusinessEurope, Ernest Antoine Sellière.
Le premier plaçant le dialogue social au coeur des pratiques et des valeurs européennes, le deuxième vantant les mérites du processus de Val Duchesse, de la Déclaration de Laeken ainsi que l'utilité des accords cadre.
Nous n'allons pas nous plaindre de telles déclarations, alors que pour nous, syndicalistes européens, le dialogue social est un des symboles les plus puissants du modèle social européen. L'Europe a besoin de ce carburant pour avancer.
Reste cependant à confronter ces déclarations à la réalité. Et là, il est évident que pour la Commission comme pour le patronat européen, le dialogue social n'est pas aujourd'hui, une priorité. La faiblesse de leur engagement pour l'Europe dont nous avons besoin leur fait délaisser la voie du compromis et de la négociation.
Dernièrement encore, la Commission, à propos du Livre vert sur la modernisation du droit du travail, n'a pas consulté, comme il conviendrait, les partenaires sociaux. C'est cela que, par notre action, nous devons infléchir. Il faut refaire du dialogue social, le moteur du modèle social européen.
Grâce à son action, la CES a réussi à arracher des avancées. Citons pour l'exemple l'accord sur le stress lié au travail, et celui plus récent sur le harcèlement et la violence au travail. Malgré la difficulté des temps, nous devons continuer dans cette voie car, ici, le pessimisme n'a pas sa place.
À la mise en place du marché du travail européen doit répondre une législation européenne portant sur les conditions de travail, la conciliation vie professionnelle/vie familiale, la protection sociale, la santé et la sécurité, le salaire minimum, le revenu minimum... Cette législation adossée aux droits sociaux fondamentaux est indispensable pour éviter le dumping social. Et cela est possible.
Au même titre que l'Union européenne s'est dotée d'un Pacte de stabilité, il faut adopter un Pacte social avec des normes et des critères de convergence, voire d'harmonisation afin de tirer les droits sociaux vers le haut. Et pour nous, l'intégration de la Charte des droits fondamentaux dans le prochain traité est impérative.
Le principe de subsidiarité qui régit actuellement les politiques sociales a montré ses limites. Un espace aussi intégré que le marché unique et ses quatre libertés exige plus de convergence et d'harmonisation sur le plan social. Ceci demande que nous reconnaissions le niveau européen comme un niveau pertinent de négociation à même d'apporter de vraies réponses aux problèmes des travailleurs et que soit renforcé le rôle de la CES.
D'autre part, il est essentiel de consolider les liens entre les différents niveaux de dialogue social afin de développer les synergies et les complémentarités.
Il est également important de soutenir le développement des capacités des organisations syndicales des nouveaux États membres.
Le mouvement syndical européen doit se voir reconnaître de nouveaux droits transnationaux indispensables à son action, notamment le droit de grève. De même, nous revendiquons l'adoption d'un ensemble de normes pour favoriser la participation des travailleurs.
Au moment où les nouvelles réalités économiques et démographiques sont souvent perçues comme porteuses d'incertitudes et d'insécurité par les travailleurs, le renforcement de la dimension sociale est indispensable à la viabilité du projet européen. Dans cet esprit, il est crucial de donner à la CES et au dialogue social toute la dimension qui leur revient.
Favoriser le dialogue social, c'est porter au plus haut les valeurs de l'Europe que nous voulons. »source http://www.cfdt.fr, le 1er juin 2007
« Favoriser le dialogue social, c'est porter au plus haut les valeurs de l'Europe »
Intervention d'Alain Olive,
secrétaire général de l'Unsa
au nom de son organisation et de la CFDT,
(Séville - Espagne - 21-24 mai)
mercredi 23 mai 2007
sur le thème du dialogue social.
«Je voudrais évoquer devant vous le sujet du dialogue social. Sur ce thème du dialogue social, nous pouvons nous poser une question : à l'heure de la mondialisation et de la globalisation, le dialogue social européen a-t-il encore un sens ? Oui, sont venus nous dire hier à cette tribune le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso et le Président de BusinessEurope, Ernest Antoine Sellière.
Le premier plaçant le dialogue social au coeur des pratiques et des valeurs européennes, le deuxième vantant les mérites du processus de Val Duchesse, de la Déclaration de Laeken ainsi que l'utilité des accords cadre.
Nous n'allons pas nous plaindre de telles déclarations, alors que pour nous, syndicalistes européens, le dialogue social est un des symboles les plus puissants du modèle social européen. L'Europe a besoin de ce carburant pour avancer.
Reste cependant à confronter ces déclarations à la réalité. Et là, il est évident que pour la Commission comme pour le patronat européen, le dialogue social n'est pas aujourd'hui, une priorité. La faiblesse de leur engagement pour l'Europe dont nous avons besoin leur fait délaisser la voie du compromis et de la négociation.
Dernièrement encore, la Commission, à propos du Livre vert sur la modernisation du droit du travail, n'a pas consulté, comme il conviendrait, les partenaires sociaux. C'est cela que, par notre action, nous devons infléchir. Il faut refaire du dialogue social, le moteur du modèle social européen.
Grâce à son action, la CES a réussi à arracher des avancées. Citons pour l'exemple l'accord sur le stress lié au travail, et celui plus récent sur le harcèlement et la violence au travail. Malgré la difficulté des temps, nous devons continuer dans cette voie car, ici, le pessimisme n'a pas sa place.
À la mise en place du marché du travail européen doit répondre une législation européenne portant sur les conditions de travail, la conciliation vie professionnelle/vie familiale, la protection sociale, la santé et la sécurité, le salaire minimum, le revenu minimum... Cette législation adossée aux droits sociaux fondamentaux est indispensable pour éviter le dumping social. Et cela est possible.
Au même titre que l'Union européenne s'est dotée d'un Pacte de stabilité, il faut adopter un Pacte social avec des normes et des critères de convergence, voire d'harmonisation afin de tirer les droits sociaux vers le haut. Et pour nous, l'intégration de la Charte des droits fondamentaux dans le prochain traité est impérative.
Le principe de subsidiarité qui régit actuellement les politiques sociales a montré ses limites. Un espace aussi intégré que le marché unique et ses quatre libertés exige plus de convergence et d'harmonisation sur le plan social. Ceci demande que nous reconnaissions le niveau européen comme un niveau pertinent de négociation à même d'apporter de vraies réponses aux problèmes des travailleurs et que soit renforcé le rôle de la CES.
D'autre part, il est essentiel de consolider les liens entre les différents niveaux de dialogue social afin de développer les synergies et les complémentarités.
Il est également important de soutenir le développement des capacités des organisations syndicales des nouveaux États membres.
Le mouvement syndical européen doit se voir reconnaître de nouveaux droits transnationaux indispensables à son action, notamment le droit de grève. De même, nous revendiquons l'adoption d'un ensemble de normes pour favoriser la participation des travailleurs.
Au moment où les nouvelles réalités économiques et démographiques sont souvent perçues comme porteuses d'incertitudes et d'insécurité par les travailleurs, le renforcement de la dimension sociale est indispensable à la viabilité du projet européen. Dans cet esprit, il est crucial de donner à la CES et au dialogue social toute la dimension qui leur revient.
Favoriser le dialogue social, c'est porter au plus haut les valeurs de l'Europe que nous voulons. »source http://www.cfdt.fr, le 1er juin 2007