Texte intégral
Q - A propos de la Turquie, Nicolas Sarkozy a répété durant la campagne qu'Ankara n'avait pas sa place dans l'Union, mais aujourd'hui vous semblez plus prudent sur ce dossier.
R - Notre position est claire et connue, le président de la République l'a exprimée. Il n'y a pas de changement dans notre position mais nous sommes responsables, cela veut dire que nous ne provoquons pas. Nous souhaitons que les élections en Turquie du 22 juillet, qui sont importantes, se déroulent dans la sérénité. Au niveau européen, nous poursuivons avec la Turquie les discussions techniques et nous souhaitons, dans ces discussions, aller du plus facile au plus difficile, c'est une question de méthode. Nous l'avons dit à nos partenaires et à la présidence portugaise, le mieux serait de confier une réflexion sur les frontières de l'Europe à un groupe de sages ou à un groupe de travail intergouvernemental, d'ici la fin de l'année. Cela serait la meilleure solution compte tenu des problèmes que pose un élargissement de l'Union qui ne serait pas suffisamment défini.
Q - Vous portez donc le débat ?
R - Le débat doit venir le moment venu et nous considérons que la méthode la plus intelligente serait une réflexion, plus générale, sur ce que sont les frontières de l'Europe, à partir d'un mandat ouvert confié à un groupe de responsables et de sages. C'est ce qui nous paraît le plus intéressant et nous dialoguons, à cette fin, avec nos partenaires européens, avec la présidence portugaise, de façon à avoir une telle orientation définie au Conseil européen de décembre, c'est-à-dire à la fin de l'année 2007.
Q - Jean-Pierre Jouyet, quelle est la stratégie de la France sur les problèmes monétaires, l'euro fort est-il un vrai handicap pour les économies européennes ?
R - Le problème est de savoir si, à compétitivité égale, les variations monétaires, notamment des autres devises comme le yen et le yuan, donnent des avantages indus par rapport à des économies qui sont dans la même situation de compétitivité. De ce point de vue, nous estimons qu'il serait bon d'avoir un dialogue, entre nos partenaires dans le cadre de l'Eurogroupe bien sûr, mais également dans un cadre plus large, entre les Européens et nos partenaires américains et japonais dans le cadre du G7, le moment venu. L'euro fort est un handicap dans un certain nombre de secteurs industriels. Il l'est dans le cadre de l'industrie aéronautique, il peut l'être pour l'industrie automobile, et c'est également le cas pour un certain nombre de PME. Le dire et avoir un dialogue pour savoir si la politique de change est adaptée à la croissance et reflète bien l'état économique des différents pays concernés ne remet pas en cause l'indépendance de la Banque centrale européenne. Là-dessus, nous sommes clairs, il n'y a aucune remise en cause de la Banque centrale européenne, ni de ses statuts. Nous sommes dans le cadre du Traité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 juillet 2007
R - Notre position est claire et connue, le président de la République l'a exprimée. Il n'y a pas de changement dans notre position mais nous sommes responsables, cela veut dire que nous ne provoquons pas. Nous souhaitons que les élections en Turquie du 22 juillet, qui sont importantes, se déroulent dans la sérénité. Au niveau européen, nous poursuivons avec la Turquie les discussions techniques et nous souhaitons, dans ces discussions, aller du plus facile au plus difficile, c'est une question de méthode. Nous l'avons dit à nos partenaires et à la présidence portugaise, le mieux serait de confier une réflexion sur les frontières de l'Europe à un groupe de sages ou à un groupe de travail intergouvernemental, d'ici la fin de l'année. Cela serait la meilleure solution compte tenu des problèmes que pose un élargissement de l'Union qui ne serait pas suffisamment défini.
Q - Vous portez donc le débat ?
R - Le débat doit venir le moment venu et nous considérons que la méthode la plus intelligente serait une réflexion, plus générale, sur ce que sont les frontières de l'Europe, à partir d'un mandat ouvert confié à un groupe de responsables et de sages. C'est ce qui nous paraît le plus intéressant et nous dialoguons, à cette fin, avec nos partenaires européens, avec la présidence portugaise, de façon à avoir une telle orientation définie au Conseil européen de décembre, c'est-à-dire à la fin de l'année 2007.
Q - Jean-Pierre Jouyet, quelle est la stratégie de la France sur les problèmes monétaires, l'euro fort est-il un vrai handicap pour les économies européennes ?
R - Le problème est de savoir si, à compétitivité égale, les variations monétaires, notamment des autres devises comme le yen et le yuan, donnent des avantages indus par rapport à des économies qui sont dans la même situation de compétitivité. De ce point de vue, nous estimons qu'il serait bon d'avoir un dialogue, entre nos partenaires dans le cadre de l'Eurogroupe bien sûr, mais également dans un cadre plus large, entre les Européens et nos partenaires américains et japonais dans le cadre du G7, le moment venu. L'euro fort est un handicap dans un certain nombre de secteurs industriels. Il l'est dans le cadre de l'industrie aéronautique, il peut l'être pour l'industrie automobile, et c'est également le cas pour un certain nombre de PME. Le dire et avoir un dialogue pour savoir si la politique de change est adaptée à la croissance et reflète bien l'état économique des différents pays concernés ne remet pas en cause l'indépendance de la Banque centrale européenne. Là-dessus, nous sommes clairs, il n'y a aucune remise en cause de la Banque centrale européenne, ni de ses statuts. Nous sommes dans le cadre du Traité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 juillet 2007