Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, lors du point de presse conjoint avec M. Luis Amado, ministre portugais des affaires étrangères, sur les priorités de la présidence portugaise de l'Union européenne, Lisbonne le 20 juillet 2007.

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Circonstance : Voyage au Portugal de Bernard Kouchner le 20 juillet 2007

Texte intégral

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Merci beaucoup. Je n'ai pas eu le temps de voir les beautés de Lisbonne, que je connais un peu. Cela aurait été bien mieux de le faire avec mon collègue et ami Luis Amado, mais je dois repartir.
Je suis venu saluer respectueusement et amicalement la Présidence de l'Union européenne et parler des sujets qui vous ont été cités, avec mon collègue, le ministre des Affaires étrangères, et le Premier ministre portugais. Lundi, sous la direction de Luis, nous aurons une séance très importante. D'abord il y a le traité européen et le début de la conférence intergouvernementale. Ensuite, des sujets ont été cités : le Kosovo - ce n'est pas facile -, le Moyen-Orient, le Darfour, le Tchad, toutes les opérations très urgentes que l'on doit mener, et pour lesquelles - et Luis y a beaucoup et très justement insisté - il est nécessaire de garder cette unité des 27 pays de l'Union européenne.
Ce sera grâce au talent que nous lui connaissons et à l'obstination dont il fera montre que ce sera maintenu. Mais nous sommes dans une situation particulière au Kosovo, une situation assez inédite et compliquée, pour laquelle encore une fois, c'est l'unité de l'Union européenne qui comptera.
S'agissant des autres sujets, nous sommes à votre disposition pour en parler, mais ce ne sont pas des sujets simples. Ce sont des sujets lourds. Et même si l'ONU et d'autres acteurs sont engagés, nous souhaitons que l'Union européenne - et le Portugal peut compter sur la France -, que la Présidence portugaise réussisse, réussisse complètement, même si les sujets auxquels nous allons faire face sont complexes, et les difficultés très grandes.

Q - A quelques jours du début de la CIG, y a-t-il une crainte que certains pays - et je pense notamment à la Pologne - puissent retarder la rédaction du traité européen ?
R - L'accord a été trouvé tout de même. Difficilement trouvé, mais il a été trouvé. Je crois qu'il faut partir de cet accord. Le travail commence en réalité, et tout sera possible, à l'intérieur de la CIG sous la présidence portugaise.

Q - A propos du Kosovo, il y a une urgence avec l'actuel durcissement de la situation. Quelle peut être la position de l'Union européenne, qui paraît difficile sur cette question ?
R - C'est un problème européen. Pas seulement européen, évidemment il y a les Russes, les Américains et il y a l'ONU. Mais dans ces circonstances, comme Luis vient de le dire, c'est quand même à l'Europe - cela se passe au milieu de l'Europe - de réagir. Et, au risque de répéter les mêmes propos, nous avons finalement adopté - grâce à Luis en particulier qui présidait d'ailleurs des séances très difficiles, de trois heures à chaque fois - une position commune. Et c'est cela qu'il faut absolument maintenir, sinon le piège est un peu trop visible.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juillet 2007