Texte intégral
G. Bonos.- La fièvre aphteuse en Grande-Bretagne et les mesures prises par les différents Etats membres de l'Union européenne pour éviter une pandémie, la découverte d'un foyer de ce virus, d'abord, à la veille du week-end et un deuxième hier soir, préoccupe le milieu agricole mais les éleveurs français se veulent rassurant. Hier, la Commission européenne a suspendu officiellement les exportations de viande britannique et le France a adopté des mesures de détection et de prévention de la maladie... Vous êtes évidemment aux premières loges pour observer et gérer l'évolution de ce dossier. En sait-on plus ce matin sur l'origine exacte du foyer de fièvre aphteuse ?
Je ne sais pas si l'on peut dire que je suis aux premières loges, en tout cas, je suis non pas spectateur mais acteur avec l'ensemble des services vétérinaires auxquels je veux rendre hommage...
J'entends bien.
... Et qui font un formidable travail avec l'ensemble des dirigeants agricoles. L'enquête est en cours pour savoir d'où viennent cette souche et l'apparition de ce virus de fièvre aphteuse. En revanche, comme je viens de vous le dire, nous sommes extrêmement vigilants depuis que la Commission européenne nous a informés au début du week-end de ce premier cas au Royaume-Uni. Immédiatement, nous avons mis en place un dispositif assez rigoureux. C'est pour cela que je rends hommage à tous ceux qui l'appliquent avec beaucoup de responsabilité, notamment pour interdire les mouvements de bovins, d'ovins, de caprins, de porcins en provenance du Royaume-Uni. Et depuis hier, la Commission européenne a rajouté un certain nombre de mesures d'interdiction d'échange de viandes, de produits dérivés, de lait, de produits laitiers qui n'auraient pas subi de traitement thermique. Donc toutes les précautions sont prises. Et puis, pourquoi est-ce que j'évoque le rôle des services vétérinaires ? Nous sommes en train de faire l'inventaire de toutes les importations d'animaux qui auraient pu, depuis une quinzaine de jours, venir du Royaume-Uni.
La France a quand même décidé, F. Fillon l'a rappelé, d'alléger quelques mesures de précaution, cela veut-il dire que les risques sont levés en France ?
Non. Les risques ne sont pas levés. Et encore une fois, il faut faire l'inventaire de toutes les importations éventuelles des animaux depuis une quinzaine de jours. C'est-à-dire depuis le temps d'incubation de cette maladie. Je vous rappelle qu'il y a six ans, vous vous rappelez la tragédie au Royaume-Uni, la fièvre aphteuse était arrivée un mois plus tard en France. Donc, il faut faire très attention et rester très vigilant. Nous avons levé hier, après une observation extrêmement précise sur le terrain, quelques-unes des mesures qui aient été prises au début du week-end, notamment, le transport des jeunes animaux qui sont nés dans un élevage français, et qui sont destinés à l'élevage et puis les échanges intracommunautaires, dès l'instant où il ne s'agit pas d'animaux importés du Royaume-Uni. J'ai également autorisé les corridas, dans la mesure où les taureaux ne sont pas réexpédiés ensuite dans des élevages. Et pour tout le reste nous sommes très attentifs, vigilants. Ce que je peux dire pour l'information, non pas pour rassurer mais pour dire la vérité, et pour montrer notre vigilance, c'est que toutes les informations qui nous viennent et du Royaume-Uni et de l'Union européenne, ainsi que les données qui sont issues des investigations de nos services vétérinaires nous permettent de penser que nous pourrions lever quelques-unes des mesures de précaution au cours de cette semaine - voilà ce que je peux dire - progressivement mais toujours avec beaucoup de vigilance.
Assez rapidement en tout cas. Comment expliquez-vous, monsieur le ministre, que les problèmes de ce genre - vous citiez les précédentes épizooties - naissent toujours ou principalement en Grande-Bretagne ?
Je ne peux pas dire pour quelles raisons...
Est-ce qu'il y a des problèmes d'infrastructures, par exemple, ou des problèmes de gestion des dossiers ?
Le moment où nous nous trouvons n'est pas pour donner de bons ou de mauvais points. Il faudra sans doute faire une opération de benchmarking ou de comparaison des services vétérinaires. Ce que je sais, c'est que nous avons dans notre pays, en tout cas, un service extrêmement organisé, décentralisé de surveillance, de contrôle, de précaution. Mais puisque nous parlons de maladies animales, qui ne sont pas transmissibles à l'homme, je veux parler peut-être d'autres cas qui gênent d'autres endroits d'Europe. Par exemple, actuellement, nous avons un vrai problème dans l'Est de la France de fièvre catarrhale ovine, qui est une maladie infectieuse qui est due à un virus et qui touche tous les ruminants ; elle est très présente, avec plusieurs centaines de cas au Luxembourg, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne ; nous avons une trentaine de cas en France, qui nous obligent à prendre des mesures de précaution dans l'Est de le France. Et puis, vous n'oubliez pas non plus qu'il y a quelques semaines, on a découvert quelques cygnes touchés par l'influenza aviaire et donc, là aussi, j'ai dû mettre en place des systèmes de précaution et de confinement, des mesures rigoureuses. C'est pour cela que je rends hommage aux agriculteurs qui les appliquent parce que c'est la seule manière, la seule manière je dis bien, d'éviter la propagation.
Mais le ton est plutôt rassurant aujourd'hui à Paris ?
Le ton est vigilant. Je ne veux pas dire qu'on est rassurants, qu'on est optimistes. Nous savons que cette fièvre aphteuse est extrêmement contagieuse et l'objectif est, je le rappelle, d'éviter la contamination des troupeaux, puisque c'est le seul problème qui est en cause, il n'y a pas de transmission possible à l'homme, d'éviter la propagation de cette maladie vers les troupeaux, c'est extrêmement contagieux, nous sommes très vigilants. Aujourd'hui, il me semble qu'on peut, en tout cas sur le territoire national, constater qu'il n'y a pas de risque et donc imaginer progressivement de lever le dispositif. Mais je dis bien "progressivement".
D'ici la fin de la semaine, vous le disiez tout à l'heure.
Probablement d'ici la fin de la semaine, nous pourrions lever une partie du dispositif de précaution.
Alors, il y a un autre dossier sur lequel j'aimerais avoir votre position, monsieur le ministre : il y a le débat entre pro et anti- OGM, qui est relancé après le suicide d'un agriculteur du Lot, qui cultivait du maïs transgénique. L'homme s'est donné la mort dimanche avant un pique-nique de militants anti-OGM devant son champ, et hier, plusieurs syndicats agricoles ont vivement réagi en demandant l'arrêt des manifestations et destructions de champs. Vous faites la même demande, monsieur le ministre ?
Evidemment. Nous travaillons dans le cadre de la loi et cet agriculteur, dont j'ai eu l'épouse au téléphone, C. Lagorce, qui s'est suicidé, c'est un évènement absolument tragique et nous pensons naturellement à lui, à sa famille et à ses enfants, cultivait dans le cadre d'autorisations qui avaient été données règlementairement. Donc, j'ai rappelé, avec monsieur Borloo, dans un communiqué immédiatement, dimanche, que nous ne pouvons pas tolérer des formes de violences à l'égard des biens et des personnes.
Vous demandez l'arrêt des manifestations et destructions de champs ?
La manifestation est un droit en France, le droit d'expression existe. Donc, on ne va pas interdire des manifestations. Nous demandons qu'on ne mette pas en cause les biens et les personnes et que l'on ne touche pas à des propriétés privées et que l'on s'attache à débattre, à s'exprimer, à donner son opinion dans le cadre d'un débat qui est ouvert sur les OGM. En particulier, le président de la République a donné un grand rendez-vous à l'automne qui vient, le Grenelle de l'environnement, et ce sujet des OGM, notamment de la culture en pleins champs, est un sujet qui est posé.
En tout cas, là, on a franchi une étape supplémentaire quand même ?
Oui, et c'est pour cela que nous avons appelé à beaucoup de responsabilité et de dignité. Nous sommes dans le moment du deuil de cette famille, et je pense qu'il faut éviter toute interprétation hâtive et nous avons lancé, avec monsieur Borloo, un appel à l'apaisement, à la dignité, à l'intention de tous les acteurs de ce débat sur les OGM. Le moment de ce débat est ouvert ; il y aura une grande conclusion de ce débat à l'automne prochain dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Laissons ce débat se dérouler avec dignité, avec responsabilité.
Merci beaucoup, monsieur le ministre de l'Agriculture et de la Pêche.
Je ne sais pas si l'on peut dire que je suis aux premières loges, en tout cas, je suis non pas spectateur mais acteur avec l'ensemble des services vétérinaires auxquels je veux rendre hommage...
J'entends bien.
... Et qui font un formidable travail avec l'ensemble des dirigeants agricoles. L'enquête est en cours pour savoir d'où viennent cette souche et l'apparition de ce virus de fièvre aphteuse. En revanche, comme je viens de vous le dire, nous sommes extrêmement vigilants depuis que la Commission européenne nous a informés au début du week-end de ce premier cas au Royaume-Uni. Immédiatement, nous avons mis en place un dispositif assez rigoureux. C'est pour cela que je rends hommage à tous ceux qui l'appliquent avec beaucoup de responsabilité, notamment pour interdire les mouvements de bovins, d'ovins, de caprins, de porcins en provenance du Royaume-Uni. Et depuis hier, la Commission européenne a rajouté un certain nombre de mesures d'interdiction d'échange de viandes, de produits dérivés, de lait, de produits laitiers qui n'auraient pas subi de traitement thermique. Donc toutes les précautions sont prises. Et puis, pourquoi est-ce que j'évoque le rôle des services vétérinaires ? Nous sommes en train de faire l'inventaire de toutes les importations d'animaux qui auraient pu, depuis une quinzaine de jours, venir du Royaume-Uni.
La France a quand même décidé, F. Fillon l'a rappelé, d'alléger quelques mesures de précaution, cela veut-il dire que les risques sont levés en France ?
Non. Les risques ne sont pas levés. Et encore une fois, il faut faire l'inventaire de toutes les importations éventuelles des animaux depuis une quinzaine de jours. C'est-à-dire depuis le temps d'incubation de cette maladie. Je vous rappelle qu'il y a six ans, vous vous rappelez la tragédie au Royaume-Uni, la fièvre aphteuse était arrivée un mois plus tard en France. Donc, il faut faire très attention et rester très vigilant. Nous avons levé hier, après une observation extrêmement précise sur le terrain, quelques-unes des mesures qui aient été prises au début du week-end, notamment, le transport des jeunes animaux qui sont nés dans un élevage français, et qui sont destinés à l'élevage et puis les échanges intracommunautaires, dès l'instant où il ne s'agit pas d'animaux importés du Royaume-Uni. J'ai également autorisé les corridas, dans la mesure où les taureaux ne sont pas réexpédiés ensuite dans des élevages. Et pour tout le reste nous sommes très attentifs, vigilants. Ce que je peux dire pour l'information, non pas pour rassurer mais pour dire la vérité, et pour montrer notre vigilance, c'est que toutes les informations qui nous viennent et du Royaume-Uni et de l'Union européenne, ainsi que les données qui sont issues des investigations de nos services vétérinaires nous permettent de penser que nous pourrions lever quelques-unes des mesures de précaution au cours de cette semaine - voilà ce que je peux dire - progressivement mais toujours avec beaucoup de vigilance.
Assez rapidement en tout cas. Comment expliquez-vous, monsieur le ministre, que les problèmes de ce genre - vous citiez les précédentes épizooties - naissent toujours ou principalement en Grande-Bretagne ?
Je ne peux pas dire pour quelles raisons...
Est-ce qu'il y a des problèmes d'infrastructures, par exemple, ou des problèmes de gestion des dossiers ?
Le moment où nous nous trouvons n'est pas pour donner de bons ou de mauvais points. Il faudra sans doute faire une opération de benchmarking ou de comparaison des services vétérinaires. Ce que je sais, c'est que nous avons dans notre pays, en tout cas, un service extrêmement organisé, décentralisé de surveillance, de contrôle, de précaution. Mais puisque nous parlons de maladies animales, qui ne sont pas transmissibles à l'homme, je veux parler peut-être d'autres cas qui gênent d'autres endroits d'Europe. Par exemple, actuellement, nous avons un vrai problème dans l'Est de la France de fièvre catarrhale ovine, qui est une maladie infectieuse qui est due à un virus et qui touche tous les ruminants ; elle est très présente, avec plusieurs centaines de cas au Luxembourg, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne ; nous avons une trentaine de cas en France, qui nous obligent à prendre des mesures de précaution dans l'Est de le France. Et puis, vous n'oubliez pas non plus qu'il y a quelques semaines, on a découvert quelques cygnes touchés par l'influenza aviaire et donc, là aussi, j'ai dû mettre en place des systèmes de précaution et de confinement, des mesures rigoureuses. C'est pour cela que je rends hommage aux agriculteurs qui les appliquent parce que c'est la seule manière, la seule manière je dis bien, d'éviter la propagation.
Mais le ton est plutôt rassurant aujourd'hui à Paris ?
Le ton est vigilant. Je ne veux pas dire qu'on est rassurants, qu'on est optimistes. Nous savons que cette fièvre aphteuse est extrêmement contagieuse et l'objectif est, je le rappelle, d'éviter la contamination des troupeaux, puisque c'est le seul problème qui est en cause, il n'y a pas de transmission possible à l'homme, d'éviter la propagation de cette maladie vers les troupeaux, c'est extrêmement contagieux, nous sommes très vigilants. Aujourd'hui, il me semble qu'on peut, en tout cas sur le territoire national, constater qu'il n'y a pas de risque et donc imaginer progressivement de lever le dispositif. Mais je dis bien "progressivement".
D'ici la fin de la semaine, vous le disiez tout à l'heure.
Probablement d'ici la fin de la semaine, nous pourrions lever une partie du dispositif de précaution.
Alors, il y a un autre dossier sur lequel j'aimerais avoir votre position, monsieur le ministre : il y a le débat entre pro et anti- OGM, qui est relancé après le suicide d'un agriculteur du Lot, qui cultivait du maïs transgénique. L'homme s'est donné la mort dimanche avant un pique-nique de militants anti-OGM devant son champ, et hier, plusieurs syndicats agricoles ont vivement réagi en demandant l'arrêt des manifestations et destructions de champs. Vous faites la même demande, monsieur le ministre ?
Evidemment. Nous travaillons dans le cadre de la loi et cet agriculteur, dont j'ai eu l'épouse au téléphone, C. Lagorce, qui s'est suicidé, c'est un évènement absolument tragique et nous pensons naturellement à lui, à sa famille et à ses enfants, cultivait dans le cadre d'autorisations qui avaient été données règlementairement. Donc, j'ai rappelé, avec monsieur Borloo, dans un communiqué immédiatement, dimanche, que nous ne pouvons pas tolérer des formes de violences à l'égard des biens et des personnes.
Vous demandez l'arrêt des manifestations et destructions de champs ?
La manifestation est un droit en France, le droit d'expression existe. Donc, on ne va pas interdire des manifestations. Nous demandons qu'on ne mette pas en cause les biens et les personnes et que l'on ne touche pas à des propriétés privées et que l'on s'attache à débattre, à s'exprimer, à donner son opinion dans le cadre d'un débat qui est ouvert sur les OGM. En particulier, le président de la République a donné un grand rendez-vous à l'automne qui vient, le Grenelle de l'environnement, et ce sujet des OGM, notamment de la culture en pleins champs, est un sujet qui est posé.
En tout cas, là, on a franchi une étape supplémentaire quand même ?
Oui, et c'est pour cela que nous avons appelé à beaucoup de responsabilité et de dignité. Nous sommes dans le moment du deuil de cette famille, et je pense qu'il faut éviter toute interprétation hâtive et nous avons lancé, avec monsieur Borloo, un appel à l'apaisement, à la dignité, à l'intention de tous les acteurs de ce débat sur les OGM. Le moment de ce débat est ouvert ; il y aura une grande conclusion de ce débat à l'automne prochain dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Laissons ce débat se dérouler avec dignité, avec responsabilité.
Merci beaucoup, monsieur le ministre de l'Agriculture et de la Pêche.