Déclaration de M. Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux entreprises et au commerce extérieur, sur le volontariat international en entreprise, son souhait de doubler le nombre de VIE en poste en 2 ans, Paris le 31 juillet 2007.

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Circonstance : Journée d'intégration du 5000 ème volontaire internationale en entreprise chez UBIFRANCE à Paris le 31 juillet 2007

Texte intégral

M. le Sénateur,
M. le Président,
M. le Directeur Général,
Mesdames et Messieurs,
Chers VIE !
Je souhaitais tout particulièrement être parmi vous aujourd'hui pour plusieurs raisons :
- Tout d'abord pour célébrer le départ en mission de Mademoiselle Anne-Elodie RENAULT, la 5000ème VIE, et à travers elle le succès de cette initiative lancée en 2001 ;
- Mais aussi pour vous dire pour quelles raisons je considère le volontariat international en entreprises comme un sujet important qui me tient particulièrement à coeur et les mesures que j'ai décidées pour le développer.
Le VIE est en effet une formidable initiative, unique en son genre et que beaucoup de pays nous envient. Car il représente un enjeu déterminant pour notre pays, à la fois en termes :
- d'internationalisation de nos entreprises et de diffusion de nos talents à l'étranger venant renforcer la communauté économique française dans le monde ;
- de familiarisation de nos futurs cadres avec l'environnement international alors que beaucoup, notamment au sein des entreprises, éprouvent des craintes vis-à-vis de la mondialisation ;

- mais aussi, ce qui est moins connu, en termes d'emploi, priorité nationale de notre gouvernement s'il en est, puisque 75% d'entre vous devraient recevoir une proposition d'embauche à l'issue de votre mission.
Ainsi, à l'occasion du départ de la 5000ème VIE, je vous annonce mon objectif de passage de 5 000 à 10 000 VIE en poste en 2 ans à compter du 1er septembre prochain.
Le VIE a connu un formidable développement depuis son lancement en 2001, et je tiens à remercier ici Ubifrance pour l'énergie déployée par ses équipes de Paris et de Marseille, mais aussi nos partenaires traditionnels du commerce extérieur et les entreprises, petites et grandes, qui ont cru en cette formule.
Beaucoup a été fait mais il faut rester ambitieux. Je suis convaincu que mon objectif de doublement du nombre de VIE en poste en 2 ans peut être atteint, mais il implique une mobilisation renforcée de tous les acteurs concernés, publics et privés. Pour augmenter à la fois le nombre d'entreprises utilisatrices et le nombre de VIE par entreprise, nous devons nous mobiliser dans trois directions : prospection, communication et accompagnement.
J'ai donc décidé de lancer 10 actions illustrant ces orientations, et par exemple :
- je vais contacter personnellement chacune des 2 000 entreprises qui ont déjà reçu un feu vert pour recruter des VIE mais qui ne profitent pas encore de cette opportunité ;
- je vais organiser un partenariat renforcé entre le secteur public et le secteur privé en termes de prospection des entreprises, et j'ai demandé à Ubifrance de lancer un appel d'offres en ce sens ;
- je veux aussi impliquer encore davantage les grands groupes dans leur mission de portage des PME, pour qu'elles disposent d'un accompagnement « clé en main ».
1. La prospection doit viser un public à la fois plus nombreux et mieux ciblé :
Ubifrance mène une campagne dynamique de communication sur le VIE, dont je tiens à la féliciter, et qui a contribué au succès du VIE que nous constatons aujourd'hui.
Si cette campagne a été efficace pour mobiliser nos jeunes et certaines de nos entreprises, je constate que seulement 1 000 d'entre elles accueillent des VIE alors que plus de 40 000 candidats au départ se sont faits connaître.
La prospection que je souhaite mener cible en particulier les entreprises, petites, moyennes et grandes :
Tout d'abord les 2 000 entreprises qui bénéficient d'un agrément pour recruter des VIE mais qui, pour des raisons qu'Ubifrance devra expertiser de plus près, n'ont pas franchi le pas du recrutement. Je vais prochainement écrire à chacune d'entre elles afin de les mobiliser et leur rappeler combien le VIE peut les aider dans leur stratégie de développement international.
Je vais aussi m'adresser aux grands groupes, qui accueillent les 2/3 des VIE, mais qui, comme certains me l'ont déjà indiqué, peuvent en accueillir plus. Ils constituent un formidable levier de croissance de la formule de VIE. Je réunirai donc prochainement les 20 à 30 premières entreprises utilisatrices de VIE pour les mobiliser et leur dire combien je compte sur leur soutien mais aussi leur appréciation sur le volontariat et les moyens de le développer.
Je vais également m'adresser à ces PME exportatrices, dont le nombre est certainement sous-estimé, et qui pourraient renforcer ou diversifier leur démarche de conquête des marchés étrangers grâce aux VIE. Je veux aussi convaincre les quelque 40 à 50 000 PME qui exportent de manière occasionnelle, que le VIE est la formule clé pour pérenniser leur développement à l'international.
Enfin, je souhaite que soient aussi approchées les entreprises qui hésitent à franchir nos frontières et pour lesquelles le VIE constitue une première tête de pont pour répondre à leurs questions sur les marchés étrangers.
Le fait que 2/3 des quelque 1 000 entreprises utilisatrices de la formule de VIE soient des PME doit les rassurer sur les atouts et l'accessibilité de cette procédure, adaptée à leurs besoins et à leurs contraintes.
2. La communication doit faire l'objet d'un partenariat innovant autour de formules nouvelles :
Compte tenu des enjeux, je veux que la mobilisation de l'ensemble des acteurs professionnels et du commerce international soit forte, pour faire de cette ambition un objectif national.
Ainsi, je souhaite renforcer le partenariat entre Ubifrance et les organismes consulaires, les fédérations professionnelles, la Coface, le Medef et les Conseillers du Commerce Extérieur, notamment. J'encourage aussi Ubifrance à diversifier ses partenariats auprès de fédérations et d'associations professionnelles, nationales et locales, capables de répercuter notre message auprès de leurs membres.
Je demande aussi à Ubifrance de démultiplier son action en s'associant à des opérateurs extérieurs privés pour prospecter davantage d'entreprises et les inciter à recruter les VIE. J'invite également Ubifrance à faire croître le « CLUB des Anciens VI/CSN», créé en 2006 autour d'une mission de promotion / parrainage pour convaincre les entreprises de l'intérêt du VIE et pour parrainer, en tant qu'employeur, des candidats.
Je souhaite enfin qu'Ubifrance développe de nouveaux produits de communication ou généralise les bonnes initiatives existant à l'étranger par les Missions économiques, à l'exemple du « Grand prix VIE - Entreprises », lancé à Milan il y a deux ans et à Berlin l'an dernier. Ce prix récompense les entreprises les plus dynamiques en matière de recours aux VIE et de recrutement des jeunes à la fin de leur volontariat. M. Morris a proposé de l'organiser à l'échelle nationale en octobre sur le salon « Planète PME » ; j'approuve cette initiative et l'encourage à l'étendre en région.
Enfin, je saisirai toute occasion de promouvoir le volontariat international en entreprises dans chacun de mes déplacements en région.
3. Je souhaite tout mettre en oeuvre pour accompagner davantage nos entreprises dans cette démarche.
L'encadrement public de la procédure de VIE constitue un environnement avantageux pour l'entreprise et le VIE contre les risques liés à toute démarche export. Cette formule se caractérise aussi par sa grande souplesse et sa flexibilité, répondant aux besoins et aux contraintes des entreprises.
Toutefois, il existe des marges d'amélioration et de simplification de l'accompagnement des PME, notamment. Nous allons examiner les moyens d'alléger la procédure d'agrément des entreprises, en associant des organismes locaux traditionnellement proches du tissus local, et y compris la Coface.
Je vous annonce qu'en début 2008, le service aux entreprises sera fortement amélioré par la dématérialisation totale de la procédure et la mise en place d'un « extranet client » spécifique.
Je suis conscient du fait que certaines procédures liées à la dimension internationale du VIE, telles que l'obtention du visa et des titres de séjour, ou encore l'hébergement, sont dissuasives pour une PME. Les entreprises seront donc accompagnées dans cette étape, soit par Ubifrance, soit dans le cadre d'un service externalisé, ou encore en impliquant de grandes entreprises.
Ainsi, pour y répondre, je propose la mise en place d'une formule « PME : clés en mains ». Il s'agit de proposer aux PME un accompagnement allant de l'aide au recrutement, à la constitution de dossiers pour bénéficier des dispositifs fiscaux et d'aides régionales, ou encore d'aide à la recherche de structures d'accueil dans le pays d'affectation lorsque la PME n'en dispose pas.
Je compte aussi beaucoup sur le tutorat et le portage que les grands groupes peuvent apporter aux PME, dans le cadre de leur appartenance à l'association « Partenariat France » notamment. Les Conseillers du Commerce Extérieur, en France comme à l'étranger, constituent de mon point de vue des relais précieux d'information et de soutien sous de multiples formes (formalités en France, hébergement localement) aux entreprises. Je souhaite que cet aspect de leur mission soit renforcé.
Enfin, parce qu'il s'agit avant tout d'une initiative contribuant au rayonnement international des régions, j'invite les régions qui ne le font pas encore à soutenir le recrutement des VIE par un accompagnement financier et à innover en la matière.
Je suis conscient que, dans certains pays, le concept et le statut de VIE ne sont pas encore reconnus, ce qui engendre de nombreuses difficultés et freine notre ambition. J'ai demandé à la DGTPE et à Ubifrance de recenser toutes les entraves connues au développement du VIE. Soyez certain que je ne manquerai pas de les aborder avec mes interlocuteurs lors de mes déplacements à l'étranger et de mes contacts bilatéraux en France.
Mademoiselle, vous comprenez désormais, comme vous tous, au travers de l'ambition que j'ai, l'importance des enjeux liés au développement du VIE.
Vous partez deux ans en Slovaquie, pour mener une mission importante pour la PME Flash Europe dans un secteur stratégique pour notre industrie, l'automobile, afin de développer la filiale locale puis d'autres structures en Europe centrale et orientale.
C'est un très beau projet et je tiens à vous souhaiter « bonne chance » et bonne installation. Je vous félicite d'avoir su convaincre cette entreprise, et je félicite aussi cette dernière pour la confiance qu'elle porte en vous mais aussi d'avoir compris l'intérêt du VIE. J'espère que vous en serez les uns et les autres les ambassadeurs et je vous donne rendez-vous dans deux ans pour remettre le prix du 10 000 ème VIE, tout comme je vous remets ce prix aujourd'hui.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.exporter.gouv.fr, le 9 août 2007