Texte intégral
Q - Le récent incident avec les jouets Mattel n'illustre-t-il pas le risque des délocalisations (et de la sous-traitance) vers la Chine ? L'Union européenne est-elle à l'abri de ce genre de problèmes ?
R - Dans les opinions publiques européennes, la Chine cristallise, à tort ou à raison, certaines craintes liées à la mondialisation, comme les délocalisations, les contrefaçons, le dumping social...
L'Union européenne et la Chine devront régler de manière adéquate, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce, les problèmes susceptibles de surgir dans les relations économiques, financières et commerciales bilatérales, en approfondissant notre dialogue et nos consultations.
Le rappel des jouets fabriqués en Chine montre que les mesures nécessaires ont été prises rapidement et que la Chine est consciente de ses responsabilités vis-à-vis des consommateurs des pays les plus développés. Je tiens à souligner qu'il existe, au niveau européen, un système d'alerte rapide qui permet aux autorités nationales de signaler à la Commission européenne tout produit dangereux.
Q - La Chine semble préférer les transferts de technologie aux véritables coopérations ?
R - L'Union européenne est aujourd'hui le premier partenaire commercial de la Chine. Dès lors, la Chine est très attentive à la qualité de sa relation économique avec l'Union. Dans le même temps, la forte croissance chinoise, 11 % cette année, est très largement tirée par les investissements des grandes entreprises occidentales, notamment européennes. Le montant total des investissements direct étrangers (IDE) européens se chiffrait à 35 milliards d'euros en 2005, dont 5,7 milliards d'euros pour la France. Ils représentent des transferts de capitaux, de technologie et de savoir-faire qui, in fine, font la richesse chinoise. L'apport des entreprises européennes à la croissance chinoise est un atout que nous devons davantage mettre en avant.
La Chine est très désireuse de coopération [...] et le marché chinois va offrir de nombreux débouchés aux entreprises françaises et européennes.
Q - Fallait-il boycotter les Jeux olympiques de Pékin ?
R - Cette question avait été soulevée pendant la campagne électorale. Le Président de la République s'est exprimé très clairement. Il s'agit d'un grand moment de fraternité qu'il convient de préserver des tensions politiques internationales.
Nous encourageons en revanche la Chine à accomplir des progrès dans le domaine des Droits de l'Homme à l'occasion de ces Jeux Olympiques. [...] L'Union européenne doit rester le symbole de la démocratie, du droit et de la justice. C'est sa vocation et sa force d'attraction dans ce monde.
Q - Mais est-ce conciliable avec les intérêts économiques ?
R - La promotion et le respect des Droits de l'Homme font partie du dialogue constant que nous avons avec la Chine. Il s'agit d'un aspect essentiel de la relation entre l'Union européenne et la Chine, qui ne se réduit pas à une seule relation commerciale. Des rencontres régulières permettent notamment d'aborder la question des cas individuels de violation des Droits de l'Homme. Nous agissons sur place, dans le cadre européen, pour faire progresser l'Etat de droit. Par exemple, nous formons des juristes et participons à la réforme du système judiciaire. Il s'agit d'un travail de longue haleine que nous menons avec nos partenaires de l'Union européenne. Une école euro-chinoise de droit est également en projet.
Q - La France présidera l'Union européenne au cours du second semestre 2008. Allez-vous vous intéresser aux relations sino-européennes ?
R - Notre prochaine présidence de l'Union européenne doit nous permettre d'accroître la densité et la qualité du partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Chine ainsi que de renforcer la place de l'Europe en Chine. Cette présidence, qui débutera juste avant les Jeux Olympiques de Pékin, aura une dimension asiatique marquée avec les sommets Union européenne-Corée du Sud, Union européenne-Chine et Union européenne-Inde, ainsi que le 7ème Sommet de l'ASEM qui réunira, pour la première fois à Pékin, 45 pays d'Europe et d'Asie.
Nous souhaitons progresser, à l'occasion du sommet Union européenne-Chine à l'automne 2008, sur l'ensemble des volets de la négociation du futur accord global de partenariat et de coopération, texte qui remplacera l'ancien accord de coopération de 1985.source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 août 2007
R - Dans les opinions publiques européennes, la Chine cristallise, à tort ou à raison, certaines craintes liées à la mondialisation, comme les délocalisations, les contrefaçons, le dumping social...
L'Union européenne et la Chine devront régler de manière adéquate, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce, les problèmes susceptibles de surgir dans les relations économiques, financières et commerciales bilatérales, en approfondissant notre dialogue et nos consultations.
Le rappel des jouets fabriqués en Chine montre que les mesures nécessaires ont été prises rapidement et que la Chine est consciente de ses responsabilités vis-à-vis des consommateurs des pays les plus développés. Je tiens à souligner qu'il existe, au niveau européen, un système d'alerte rapide qui permet aux autorités nationales de signaler à la Commission européenne tout produit dangereux.
Q - La Chine semble préférer les transferts de technologie aux véritables coopérations ?
R - L'Union européenne est aujourd'hui le premier partenaire commercial de la Chine. Dès lors, la Chine est très attentive à la qualité de sa relation économique avec l'Union. Dans le même temps, la forte croissance chinoise, 11 % cette année, est très largement tirée par les investissements des grandes entreprises occidentales, notamment européennes. Le montant total des investissements direct étrangers (IDE) européens se chiffrait à 35 milliards d'euros en 2005, dont 5,7 milliards d'euros pour la France. Ils représentent des transferts de capitaux, de technologie et de savoir-faire qui, in fine, font la richesse chinoise. L'apport des entreprises européennes à la croissance chinoise est un atout que nous devons davantage mettre en avant.
La Chine est très désireuse de coopération [...] et le marché chinois va offrir de nombreux débouchés aux entreprises françaises et européennes.
Q - Fallait-il boycotter les Jeux olympiques de Pékin ?
R - Cette question avait été soulevée pendant la campagne électorale. Le Président de la République s'est exprimé très clairement. Il s'agit d'un grand moment de fraternité qu'il convient de préserver des tensions politiques internationales.
Nous encourageons en revanche la Chine à accomplir des progrès dans le domaine des Droits de l'Homme à l'occasion de ces Jeux Olympiques. [...] L'Union européenne doit rester le symbole de la démocratie, du droit et de la justice. C'est sa vocation et sa force d'attraction dans ce monde.
Q - Mais est-ce conciliable avec les intérêts économiques ?
R - La promotion et le respect des Droits de l'Homme font partie du dialogue constant que nous avons avec la Chine. Il s'agit d'un aspect essentiel de la relation entre l'Union européenne et la Chine, qui ne se réduit pas à une seule relation commerciale. Des rencontres régulières permettent notamment d'aborder la question des cas individuels de violation des Droits de l'Homme. Nous agissons sur place, dans le cadre européen, pour faire progresser l'Etat de droit. Par exemple, nous formons des juristes et participons à la réforme du système judiciaire. Il s'agit d'un travail de longue haleine que nous menons avec nos partenaires de l'Union européenne. Une école euro-chinoise de droit est également en projet.
Q - La France présidera l'Union européenne au cours du second semestre 2008. Allez-vous vous intéresser aux relations sino-européennes ?
R - Notre prochaine présidence de l'Union européenne doit nous permettre d'accroître la densité et la qualité du partenariat stratégique entre l'Union européenne et la Chine ainsi que de renforcer la place de l'Europe en Chine. Cette présidence, qui débutera juste avant les Jeux Olympiques de Pékin, aura une dimension asiatique marquée avec les sommets Union européenne-Corée du Sud, Union européenne-Chine et Union européenne-Inde, ainsi que le 7ème Sommet de l'ASEM qui réunira, pour la première fois à Pékin, 45 pays d'Europe et d'Asie.
Nous souhaitons progresser, à l'occasion du sommet Union européenne-Chine à l'automne 2008, sur l'ensemble des volets de la négociation du futur accord global de partenariat et de coopération, texte qui remplacera l'ancien accord de coopération de 1985.source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 août 2007