Interview de Mme Rama Yade, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et aux droits de l'homme, à Europe 1 le 7 septembre 2007, sur l'évacuation de squatteurs à Aubervilliers et la question du logement.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

C. Charles : R. Yade rappelée à l'ordre par F. Fillon. La secrétaire d'Etat chargée des Droits de l'homme a été convoquée à Matignon. Hier, Le Premier ministre a voulu lui demander de s'expliquer sur son déplacement - quelques heures plus tôt auprès de squatteurs à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis. Et R. Yade est en direct avec nous ce matin. Bonjour. Il vous a grondez F. Fillon ?
 
R. Yade : Non pas du tout. Vous connaissez l'affection qui me lie à F. Fillon. Et il est normal qu'il me demande de m'expliquer. Donc, il a tout à fait compris le fond de ma pensée, il a surtout expliqué qu'en matière de cohérence gouvernementale, il faut en parler entre nous avant.
 
Q.- Ce que reproche le maire communiste d'Aubervilliers, c'est d'avoir pris vos distances avec l'évacuation des squatteurs, alors que cette décision est une décision de justice et que c'est le préfet a fait appelle aux forces de l'ordre.
 
R.- Non. C'est la mairie qui a porté plainte. Je vais vous expliquer.
 
Q.- En quelques mots.
 
R.- Sur cette question du logement, le camp du bien n'est pas à gauche et le camp du mal n'est pas à droite. Nos militants en ont assez de se faire insulter quand c'est une mairie UMP qui opère ainsi ! On en a assez de se faire traiter de fascistes, vous comprenez, par certains qui, au nom d'une supposée supériorité morale, n'ont cessés depuis des mois de nous donner des leçons sur notre supposée inhumanité. Et à Aubervilliers, ce qui c'est passé montre que ce camp supposé du bien n'a vraiment aucune leçon à nous donner. Et pour l'avenir, c'est un enseignement utile et une clarification nécessaire. Demain, ils ne pourront pas défiler dans des squats en nous expliquant qu'on est méchants et que eux, ils sont gentils, puisqu'ils font la même chose.
 
Q.- Mais vous êtes ministre ! Il y a une ligne à respecter, une ligne gouvernementale, c'est presque ce que vous a reproché F. Fillon hier ?
 
R.- F. Fillon n'a absolument pas dit cela. Le Gouvernement ne s'était pas encore exprimé sur le dossier. C'est un dossier qui appartient à C. Boutin. Elle le gère très bien, mais je voulais absolument faire passer cela : qui était qu'en matière de logement l'extrême gauche n'a pas de leçon à nous donner. Parce que c'est important que ces gens là, arrêtent de nous dire que nous sommes inhumains, arrêtent de nous dire que nous du logement comme pas rapport aux squats. Et donc, il est temps aujourd'hui de comprendre que cette question est plus compliquée que cela, qu'il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre les méchants.  
 
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 7 septembre 2007