Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, président du groupe parlementaire socialiste à l'Assemblée nationale, sur la situation de la France, notamment : la fragilité de l'économie, la société désolidarisée, la peur de la mondialisation, La Rochelle le 1er septembre 2007.

Prononcé le 1er septembre 2007

Intervenant(s) : 

Circonstance : Université d'été du PS, à La Ropchelle le 1er septembre 2007

Texte intégral

Mes chers amis,
Je veux remercier J.C. Cambadélis d'avoir organisé ce débat sur l'état de la France. Notre rénovation commence par là : concevoir un diagnostic partagé des forces et des faiblesses de notre pays, comprendre ses évolutions et lui tenir un langage de vérité sans oeillères, ni tabous. Ce n'est pas le constat qui fait la différence entre la droite et la gauche, ce sont les solutions.
Force est d'admettre que depuis des années, nous peinons à faire ce travail. Des questions très importantes comme la hiérarchie des valeurs, l'érosion du lien social, l'insécurité, les flux migratoires, les difficultés de la France en Europe et dans la mondialisation, l'écologie ont été mises sous le boisseau ou traitées trop superficiellement. Parce qu'elles nous gênaient. Parce qu'elles remettaient en cause des fondements de notre projet politique. Parce qu'elles bousculaient notre confort intellectuel.
Cette déconnexion du réel, nous l'avons payée au prix fort à l'élection présidentielle. Il y a eu, bien sûr, d'autres causes à notre défaite comme la désorganisation et la désunion dans notre campagne. Mais la racine profonde a été ce retard accumulé sur l'évolution du pays. Beaucoup des thèmes qu'a défendus Ségolène Royal étaient justes. Le discours des valeurs, la réhabilitation du travail, le donnant/donnant... Ils étaient en résonance avec les mutations de la société. Mais faute d'avoir été mûris au sein du parti et de la gauche, ils n'ont jamais été pris en charge collectivement, ils n'ont fait l'objet d'aucun arbitrage clair. Sur des questions aussi fondamentales que les retraites, l'assurance maladie, la fiscalité, l'emploi des jeunes ou l'immigration, nous avons navigué dans le plus grand flou. Et je suis convaincu que c'est la même cause qui a produit notre défaite de 2002.
Voilà pourquoi je juge que ce débat sur l'état de la France est la condition sine qua non de notre rénovation. Si nous voulons mettre notre logiciel à jour, il nous faut tout passer au scanner, regarder lucidement la réalité de notre pays. Sans cette exigence de lucidité, sans cette volonté de traiter toutes les questions, y compris les plus taboues, la rénovation demeurera un mot creux.
Voilà pourquoi mon propos va aller au-delà de l'actualité ou de la classique grille d'analyse droite/gauche. Je ne prétends ni à l'exhaustivité, ni à l'unanimité. Je souhaite vous donner ma vision des grands problèmes qui entravent notre pays. Je veux d'abord en finir avec l'image, trop souvent véhiculée y compris dans nos rangs, d'une nation perpétuellement souffrante, victime pour les uns de ses blocages intérieurs, pour les autres de la main invisible de la mondialisation libérale. La France demeure une puissance reconnue, avec un niveau de vie comparable à ses partenaires. Elle a consenti les mêmes efforts pour s'adapter. Ses institutions sont solides. Ses grandes entreprises sont compétitives. Ses salariés sont les plus productifs du monde. Ses filets de protection sociale lui ont permis d'avoir la plus forte natalité et la plus longue espérance de vie. Et son modèle culturel reste une référence.
Ayant dit cela, il faut avoir le courage de reconnaître que nous traversons un creux historique depuis 30 ans. Si l'on prend les grands paramètres économiques, sociaux et politiques depuis trois décennies, nous sommes avec l'Italie le pays qui connaît la mutation la plus difficile : croissance inférieure, sous emploi, instabilité sociale, malaise identitaire, alternances à répétition, poids des extrêmes. Ce constat n'est évidemment pas linéaire. La France a connu des périodes de rebond notamment quand la gauche a été au pouvoir : modernisation sociale et industrielle sous le premier septennat Mitterrand ; expansion économique sous Jospin. Mais ces périodes ont été des parenthèses dans une crise larvée qui est devenue progressivement globale.

I - Une économie fragile
- Moyenne de croissance inférieure
- Chômage structurel
- Déficits continus (aucun exercice en équilibre depuis 1980)
- Envolée de la dette publique
- Recul dans le classement international du PIB et du niveau de du niveau de vie.
Pourquoi l'économie française fait-elle moins bien que ses partenaires ? Depuis trente ans notre débat public n'a guère avancé. Quand nous invoquons l'insuffisance de la demande, la droite sort le coût du travail et le poids des réglementations. Ayons l'honnêteté de reconnaître que les chiffres nous renvoient dos à dos.
Le coût du travail s'est considérablement allégé. La part des salaires a atteint un niveau historiquement bas et les dégrèvements de cotisations sociales ont atteint un niveau inégalé depuis 15 ans (60 milliards). Inversement ce qui fait défaut à la croissance, ce n'est pas la consommation. Elle est son principal moteur depuis 20 ans notamment grâce aux revenus de remplacement (PPE...) qui ont compensé la stagnation des salaires. Mais ce moteur est aujourd'hui menacé. Les catégories populaires sont frappées de plein fouet par l'augmentation des prix et par la hausse des taxes et celles qui se profilent. Il est aujourd'hui indispensable de rééquilibrer le partage entre la part salariale (toujours déclinante) et la part du capital (qui représente 10 points de plus dans la richesse nationale qu'il y a 20 ans). Là est la première revalorisation du travail.
Mais le vrai talon d'Achille de l'économie française c'est l'investissement privé et public qui, en dehors de la période 1997/2000, n'a cessé de stagner. J'ai la conviction qu'à rester cantonnés dans cette opposition théorique, nous sommes passés à côté de trois bouleversements structurels. L'insuffisance du taux d'activité, le décrochage en matière de recherche, le poids inexorablement grandissant des dépenses de retraite et de santé et globalement un niveau élevé de dépenses publiques qui progresse plus vite en volume que le PIB.
1/ L'insuffisance du taux d'activité
C'est à mes yeux la question première et qui rend légitime le débat sur «la valeur travail». Nous n'avons pas pris la mesure de la révolution démographique qu'ont été les mouvements croisés de l'allongement de l'espérance de vie et la baisse de la natalité. En 1945, la France abritait 70% d'actifs pour un tiers d'inactifs. En 2045, ce sera un sur deux. Aucun pays au monde, fût-il le plus productif, ne peut encaisser un tel choc. Par rapport à nos partenaires nous cumulons un sous emploi des jeunes et des seniors, une durée de carrière moins longue, un plus faible volume d'heures travaillées. La question du temps de travail est pour moi l'arbre qui cache la forêt. La réforme de 1997 a permis une modernisation de l'organisation du travail sur laquelle la plupart des entreprises ne souhaitent pas revenir. Je ne crois pas en revanche que sa généralisation aux TPE soit une bonne idée dans la mesure où ces petites entreprises sont très souvent confrontées à la pénurie de main-d'oeuvre. Le véritable enjeu, c'est d'augmenter le nombre de Français au travail, notamment chez les jeunes et les seniors, et d'accroître la durée de la vie professionnelle.
Vous mesurez la portée d'un tel constat. Nous ne pouvons plus esquiver des questions aussi fondamentales que la répartition de l'effort entre actifs et inactifs, la prise en charge de la retraite et de la dépendance, les régimes spéciaux, l'entrée des jeunes sur le marché du travail, le maintien dans l'emploi des seniors, le cumul emploi/retraite.
Mme Parisot fait la leçon sur l'âge de la retraite. La question n'est pas pour moi taboue. Mais je suis sûr qu'elle n'aura pas l'agrément des Français tant que les salariés de plus de cinquante ans seront les premières victimes des plans de restructuration, tant que les niveaux de pension ne seront pas garantis, tant que la pénibilité du travail ne sera pas prise en compte. Ce que la gauche doit construire, ce n'est pas une mesure de circonstance, c'est un nouveau pacte d'activité entre les générations où toutes les questions du passage du travail à la retraite seront sur la table. Il y a va de l'essence même de notre protection sociale.
2/ Une protection sociale non maîtrisée
Voilà pourquoi j'ai du mal à admettre notre mutisme sur le poids toujours croissant des dépenses qui assaillent notre protection sociale et qui sont une des causes de notre atonie économique. La sécu c'est la tour Eiffel de la République, un accomplissement de ses idéaux. Dès lors comment accepter que déficit après déficit, son existence même soit en péril. En dehors de l'année 2001, la sécurité sociale a été déficitaire depuis trente ans pour atteindre un pic monstrueux ces cinq dernières années avec un déficit cumulé de 70 milliards. Ce ne sont pas les potions qui ont manqué. Près de 15 plans de sauvetage ont été votés, des états généraux ont été convoqués. On a multiplié les déremboursements, conçu de nouvelles assiettes de financement (la CSG, le CRDS), allongé la durée de cotisations sans que cette tendance de fond soit modifiée. Les franchises sont le dernier avatar de cette politique des cataplasmes qui ne guérissent rien mais qui empêchent de plus en plus de malades de se soigner.
Les paramètres nous les connaissons parfaitement : la sécurité sociale a été conçue dans une période de plein emploi, de baby boom (plus de cotisants) avec des durées de vie plus courtes et des soins moins onéreux. L'allongement de la durée de vie, la prise en charge de la dépendance, la consommation médicale et le sous-emploi l'ont structurellement déstabilisée. On a raison de dire que le retour d'une croissance soutenue favoriserait l'assainissement. Mais il ne réglera pas le problème, tout simplement parce que la croissance de dépenses en matière de retraite et de santé sera plus rapide.
Oui nous sommes au pied du mur. Si la gauche continue de se mettre la tête dans le sable - comme en témoignent ses difficultés à discuter les solutions novatrices mais souvent dérangeantes des responsables de la Mutualité- si elle s'en tient à l'idée que l'augmentation de la CSG et des prélèvements est la réponse à tout, elle connaîtra les mêmes déboires que sur la valeur travail. Elle laissera la droite s'en emparer. Et, sous le sceau de fausses évidences, celle-ci finira pas convaincre les Français que certaines formes de privatisation sont nécessaires.
J'ai la conviction qu'un système de solidarité collective est plus efficace, plus protecteur et moins onéreux que l'assurance privée face aux défis que j'ai cités. Encore faut-il en faire la preuve. Ce n'est pas l'augmentation continue des prélèvements qui sauvera la sécurité sociale. C'est une réforme en profondeur de la médecine libérale, du système hospitalier et de tout le parcours de soins. C'est la modification des comportements des médecins, des firmes pharmaceutiques et des assurés. C'est le lien entre la solidarité collective et la responsabilité individuelle. La sécu, ce n'est pas la manne divine, c'est le pot commun, le trésor collectif.
3/ Le décrochage en matière d'investissement et de recherche
Je serai plus bref sur ce point. J'ai souligné au début de mon propos que l'investissement depuis vingt ans est le parent pauvre de la croissance. Les entreprises françaises sont dans la queue de peloton des grands pays industrialisés en matière de recherche et de développement. Idem pour l'Etat. La France consacre 1 point de moins de PIB à la recherche et à l'enseignement supérieur que ses concurrents. (60% du budget affectés aux dépenses de fonctionnement / 2/3 des investissements publics sont réalisés par les collectivités locales). Les conséquences, nous les connaissons tous : une stagnation scientifique, un recul industriel (les grands programmes datent des années 60), un tissu fragile de PME (trop petites et peu exportatrices) qui les rend plus vulnérables aux délocalisations.
Je veux dire à cet égard la responsabilité de la droite qui depuis cinq ans dilapide des milliards de fonds publics en faveur des rentiers et des héritiers. Le paquet fiscal en est le dernier avatar. 13 milliards engloutis dans l'économie dormante quand l'économie productive souffre d'une pénurie grave d'investissements. Mais ce constat nous interpelle aussi. La logique des moyens borne trop souvent notre réflexion. Le refus d'assumer la réforme de l'Etat et de ses structures, la difficulté de concevoir une fiscalité plus favorable au travail et à l'investissement, notre méfiance de l'entreprise, nous empêchent de répondre à cette crise de l'investissement. J'ai été frappé de la vitesse à laquelle nous avons enterré le discours de Ségolène Royal sur la volonté de nous réconcilier avec l'entreprise, de favoriser les PME et tous ceux qui prennent des risques pour créer et produire, de moderniser l'Etat et de repenser la décentralisation. Cette mise à jour entre ce que DSK a appelé le socialisme de production et le socialisme de distribution est un impératif si nous voulons inventer un socialisme «performant»
II - Une société désolidarisée
Le deuxième grand trait de l'état de la France, c'est le chambardement de sa hiérarchie de valeurs. Alors que les présidentielles depuis 1981 avaient pour toile de fond «la fracture sociale», celle-ci a marqué une «rupture» avec la prééminence des thèmes de l'effort, du mérite, de la réussite, de l'autorité. Certains, y compris dans notre parti, ont parlé d'un contre mai 68, d'une restauration conservatrice auxquels notre candidate aurait prêté la main en se plaçant sur ce terrain des valeurs plutôt que sur notre terrain de prédilection : le social. En d'autres termes, c'est parce que nous aurions capitulé sur le plan idéologique que N. Sarkozy l'aurait emporté.
Cette analyse exprime pour moi la cécité d'une partie de la gauche sur l'état réel de la société française. Le chambardement des valeurs vient de loin. De la fragmentation sociale que le chômage de masse, la précarité, le développement des travailleurs pauvres et la ghettoïsation ont engendré. De l'échec des politiques publiques à résoudre ces problèmes. De la représentation médiatique et culturelle qui impose l'argent et la réussite comme vecteurs dominants («le maillon faible»). De l'irruption de nouvelles technologies comme Internet qui porte autant de libertés que d'individualisme. Oui ces phénomènes ont marqué la société au fer rouge. Ils l'ont durcie, voire même parfois désolidarisée, notamment dans les catégories populaires. On le voit dans les stratégies d'évitement de la mixité sociale. Dans l'assimilation de la solidarité à l'assistanat («on paye toujours plus pour les autres sans que la situation générale et individuelle s'améliore»). Dans la défiance grandissante envers ceux qui sont en dessous dans l'échelle sociale (devenus «profiteurs du système»). Mais là où dans d'autres époques une telle désolidarisation conduisait à mettre à bas la République, nos concitoyens se sont au contraire réappropriés des fondamentaux de la République, des valeurs qui ne figuraient plus dans le bréviaire politique : l'effort, le mérite, la Nation. Il n'y a rien là de réactionnaire. Jaurès les conciliaient en permanence avec les grandes valeurs du socialisme, l'égalité, la justice, la laïcité.
Alors comment ignorer cette évolution culturelle. Comment comprendre que la gauche, qui en était le dépositaire naturel, ne la prenne pas en compte, ne l'intègre pas dans son logiciel. C'est parce qu'il s'est déconnecté de la réalité que notre discours sur la solidarité a tourné à vide. Là où les catégories populaires demandent la reconnaissance de leurs efforts, de leurs mérites et de leurs aspirations à évoluer socialement, nous avons trop souvent assimilé la politique sociale à la politique contre l'exclusion. Là où la société aspire à la responsabilisation, nous l'avons renvoyé à une conception paternaliste de l'Etat («les politiques publiques ont réponse à tout»). Notre rénovation doit commencer par là. Par une redéfinition de notre hiérarchie des valeurs. En se rappelant que la solidarité a pour corollaire la responsabilité individuelle, qu'il n'y a pas de droits sans devoirs, que l'effort et sa récompense sont la matrice de l'égalité des chances, que la justice et l'autorité doivent constamment s'équilibrer.
Ce que nous avons appelé durant la campagne l'ordre juste, le donnant-donnant n'est pas un catéchisme ou une régression. C'est une République qui se redéfinit, qui se remet en accord avec elle-même. J'ai la conviction que nous avons là un corps de valeurs en phase avec le pays et avec nous-mêmes. A nous de le prendre en charge collectivement pour lui donner la cohérence et la réalité (en terme de priorités et de propositions) qui lui ont manqué durant la campagne. Les valeurs, c'est ce qui construit l'identité d'un pays et son rapport au monde.
III - La peur du monde
Et c'est sur ce dernier point que je vais conclure. Comment ne pas constater avec Gérard Grunberg et Zaïki Laïdi que «le pessimisme social» a engendré une peur du monde. La France est le pays qui se défie le plus de la mondialisation. Elle est généralement dépeinte comme la pieuvre qui étouffe notre modèle social ou notre exception culturelle. Le non au référendum européen en a été l'une des traductions. Mais elle s'exprime aussi dans l'émotion que provoquent les délocalisations ou l'absorption d'une entreprise française par un groupe étranger.
Je veux rappeler que la mondialisation a engendré le taux de croissance mondial le plus fort depuis la guerre (5%). Qu'elle a permis à des centaines de millions d'habitants de la planète de sortir du sous développement avec plus d'efficacité que toute l'aide publique internationale. Qu'elle a créé deux fois plus d'emplois en France qu'elle n'en a détruit notamment grâce au record d'investissements étrangers.
Enoncer ces vérités ce n'est pas oublier les dégâts sociaux ou écologiques qu'elle peut engendrer. Je suis de ceux qui considèrent que l'ouverture du marché de l'énergie est un désastre. Je suis de ceux qui ont milité pour que l'Europe sorte de sa naïveté libre-échangiste en imposant des normes sociales et environnementales à ses importations. Je suis de ceux qui estiment que la financiarisation du capitalisme déconnectée de la réalité productive va finir par engendrer un krach majeur.
Ce que je récuse, c'est la vision défensive que nous avons du monde. C'est cette diabolisation récurrente du marché. C'est ce mal français qui consiste à lui imputer nos problèmes pour se défausser de nos responsabilités et ne toucher à rien. C'est cette schizophrénie qui nous fait réclamer une régulation mondiale et dénoncer les organisations internationales qui tentent d'y concourir.

La mondialisation n'est ni l'enfer, ni le paradis. C'est comme l'Europe, un rapport de force où la capacité d'agréger et d'entraîner des partenaires fait évoluer le système. L'altermondialisme a été utile pour faire bouger les Etats. Mais il n'a pas trouvé de système de remplacement. Alors apprenons à faire avec ce qui existe. Si le traité simplifié, tel qu'il a été présenté, fait sortir l'Europe de sa catalepsie, je prends. Si un socialiste est nommé au FMI et le fait bouger, je prends. Nous avons suffisamment de sujets d'opposition avec Sarkozy et la droite pour sélectionner les bons combats. Le mien c'est d'aider la gauche et le pays à sortir de cette peur du monde et de créer autour d'eux un nouvel internationalisme.
Mes chers amis, vous m'excuserez d'avoir été un peu long. Mais je crois le temps venu de remettre toutes nos pendules à l'heure. Je vais vous dire le fond de ma pensée. J'en ai assez que nous rasions les murs. Que nous soyions culpabilisés par la droite ou le gauchisme. Que nous n'assumions jamais notre identité d'une gauche réformiste.
Moi ce que je veux construire, c'est un réformisme musclé, un socialisme performant qui dise au pays ce qu'il pense de lui, ce qu'il va faire mais aussi ce qu'il attend de lui. C'est par le travail et la lucidité que nous retrouverons cet orgueil de nous-mêmes