Texte intégral
F. Laborde.- Bonjour William, bonjour à tous. H. Morin, ministre de la Défense, en effet, et président du Nouveau centre. L'affaire n'est pas secondaire, puisque c'est aujourd'hui que se tiennent à Paris les « Journées parlementaires », justement, de ce Nouveau centre, nouveau mouvement. Il s'agit, quoi, de fixer la ligne, de fixer les perspectives, de voir un peu comment vous allez préparer les futures échéances électorales ?
R.- Les échéances électorales ne se préparent pas lors des deux journées parlementaires. L'idée de ces journées parlementaires qui se déroulent en effet aujourd'hui pour la première fois puisque notre formation politique essaie de reprendre le flambeau de l'UDF, du centre, centre droit, c'est de fixer quelles seront les grandes priorités lors des débats parlementaires. Nous allons notamment avoir un débat parlementaire, un débat ce matin sur la question des institutions ; vous savez que le président de la République à travers la Commission Balladur, a lancé un grand chantier sur l'évolution de la Vème République, une évolution nécessaire, et pour cela nous avons fixé un certain nombre de lignes, et j'allais dire de propositions qui seront nos priorités dans le cadre de ce débat. Nous allons aussi évoquer, bien entendu, la situation budgétaire et les propositions que nous pourrions - que les parlementaires - dans le cadre des discussions budgétaires, pourraient effectuer.
Q.- Quelle est la place, ou plutôt comment le Nouveau centre va trouver sa place dans l'actuelle majorité ? Vous êtes issu, on le sait, d'une scission avec l'ancien mouvement de F. Bayrou, dont vous étiez un proche ; vous avez créé ce Nouveau centre, mais le Nouveau centre, en même temps, il est de fait rattaché à l'UMP - d'ailleurs c'est F. Fillon qui vient clôturer ces journées. Comment vous allez faire pour faire entendre une différence par rapport à l'UMP ?
R.- Nous sommes dans la majorité, nous avons d'ailleurs été élus par nos électeurs, parce que nous étions dans la majorité, et donc dans cette majorité, dans le cadre d'un dialogue normal entre l'exécutif et le législatif, il appartient aux députés du Nouveau centre de défendre, dans le cadre d'un débat qui devrait être naturel entre un exécutif qui propose et un législatif qui délibère et qui vote, il faut que nos parlementaires, sur un certain nombre de sujets, expriment des positions, tout en sachant qu'ils sont dans la majorité.
Q.- Est-ce que, H. Morin, vous avez gardé certaines idées que vous défendiez quand vous faisiez campagne aux côtés de F. Bayrou - je pense par exemple à la dette ? La dette a été très mise en avant pendant cette campagne. Là, aujourd'hui, il y a un budget sur la table, avec un déficit qui est quand même extrêmement important, en tout cas qui n'est pas réduit, tant mieux pour le ministre des armées que vous êtes, mais pour l'instant c'est à l'homme politique auquel je m'adresse, est-ce que ça correspond à votre conviction profonde, ça ?
R.- Sur le déficit, les parlementaires de notre formation politique vont faire des propositions complémentaires, je pense par exemple, C. de Courson, qui est notre grand spécialiste des questions de finances publiques, a indiqué qu'il souhaitait faire des propositions, notamment sur des diminutions d'exonérations de charges sociales, il souhaite aussi que, éventuellement, nous allions plus vers le plafonnement des différentes réductions d'impôts sur le revenu, puisque vous savez que toutes les niches fiscales, toutes les réductions, ça coûte...
Q.- Le paquet fiscal.
R.- Non, non, non, ce n'est pas ça. Vous savez que toutes les réductions d'impôts...
Q.- Les niches.
R.- Les niches fiscales, ça représente 40, au moins une quarantaine de milliards d'euros. Et donc C. de Courson propose que l'on puisse plafonner l'ensemble des niches pour que le système soit plus juste, mais...
Q.- Mais vous ne vous sentez pas en contradiction avec ce que vous pensiez avant ?
R.- Attendez, il y a une différence majeure entre aujourd'hui et hier, c'est que nous avons connu une crise financière durant l'été, et que cette crise financière fait qu'il y a des incertitudes sur la croissance et qu'au moment où il y a des incertitudes sur la croissance, on ne va tout de même pas mettre en route un budget contrat cyclique, c'est-à-dire un budget où on serrerait encore plus les boulons, au risque de freiner encore plus la croissance et donc de freiner la capacité du pays de rebondir.
Q.- Donc, pas de rigueur à l'ordre du jour.
R.- Non, je pense que le mot rigueur n'est pas le mot qui convient à l'heure actuelle.
Q.- En tant que ministre de la Défense, vous vous en sortez plutôt pas mal dans ce budget ?
R.- Ecoutez, on respecte la loi de programmation militaire qui a été votée en 2003, à l'exception d'une petite réduction de 250 millions d'euros, mais sur un budget de 16 milliards, ça n'est pas un problème. Le second élément c'est que par l'arbitrage du Premier ministre, nous avons eu en effet 6.000 suppressions d'emploi, c'est-à-dire notre participation au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais nous avons obtenu en contrepartie, 100, plus de 100 millions d'euros de mesures d'amélioration de la condition du personnel. Ça n'a jamais été obtenu. Donc, je veux en finir pour, au-delà de la Défense, montrer que ce que nous allons faire au sein du ministère de la Défense, montre bien qu'en faisant des efforts sur la rationalisation, sur l'administration, le soutien et non pas sur les forces opérationnelles, eh bien on peut...
Q.- Faire des économies.
R.- On peut faire des économies et on peut en même temps améliorer la condition du personnel.
Q.- On dit le président N. Sarkozy très présent auprès de tous les ministres, intervenant un peu dans tous les compartiments du jeu. Est-ce qu'en effet, il vous appelle tous les matins pour vous demander ce que vous faites, votre emploi du temps, votre programme, est-ce qu'il vous accompagne ? Est-ce qu'il vous dit « il faut faire ci, il faut faire ça » ?
R.- Honnêtement, moi j'ai à la fois des réunions sur un certain nombre de sujets, avec le ministre des Affaires étrangères, etc. où on fixe des orientations. J'ai par ailleurs un certain nombre de rendez-vous, de temps à autres, j'en ai un par exemple aujourd'hui pour faire le point sur un certain nombre de dossiers, mais j'ai le sentiment, honnêtement, que je n'ai pas le président de la République, qui, chaque matin...
Q.- Vous surveille ?
R.- Me surveille, vraiment pas.
Q.- Une question qui n'a... enfin, qui est indirectement liée, enfin, non qui est directement liée à votre ministère, mais que le grand public ne connaît pas forcément, c'est celle de l'éducation. L'armée dispose de lycées militaires, l'armée de terre, l'armée de l'air...
R.- Et la marine.
Q.- Et la marine, voilà. Merci. Cette éducation militaire, elle a très bonne réputation, elle a de bons résultats, elle est réservée théoriquement aux enfants de militaires. Vous allez l'ouvrir ?
R.- Jusqu'à lors, les règles... ces lycées militaires sont des lycées d'excellence. J'y suis allé dernièrement, je suis allé à La Flèche pour la nouvelle promotion, la rentrée scolaire ; ce sont des lycées où on atteint à peu près 99 % de résultats au BAC, où on permet notamment aux enfants du personnel militaire, souvent en opérations extérieures, souvent soumis au célibat géographique, de pouvoir avoir des conditions d'éducation, qui sont exceptionnelles, avec beaucoup de sport et tout ça...
Q.- Et un encadrement, quand même, un peu strict.
R.- Oui, strict, mais un encadrement.
Q.- Chaleureux.
R.- Voilà, bien.
Q.- Plus pour les garçons que pour les filles, disons.
R.- Non, il y a maintenant des filles dans ces lycées. Et donc j'ai changé les règles d'admission dans ces lycées. Pour l'instant, jusqu'à lors il y avait 70 % des postes ou des places [qui] étaient réservées aux enfants de militaires et 30 % aux enfants de fonctionnaires. J'ai fait en sorte que désormais il y ait toujours 70 % de militaires, 20 % réservés au personnel civil de la Défense, qui a parfois le sentiment d'être un peu oublié, et 10 % qui seront réservés aux enfants qui ne sont pas issus du monde de la Défense.
Q.- C'est-à-dire les miens, si jamais je veux les mettre demain...
R.- Ou les miens.
Q.- Très bien. Les enfants, si vous regardez la télévision, n'oubliez pas...
R.- Et ce sont d'excellents établissements.
Q.-... grâce à H. Morin, vous aurez la chance d'être dans un internat militaire !
R.- Mais monsieur Leymergie connaît très bien ces établissements.
W. Leymergie : Oui, oui, très bonne maison, très bonne maison !
F. Laborde : Il a été formé à La Flèche.
W. Leymergie : Il vaut mieux pas trop y faire le zozo, mais voilà, quoi ! Non, non, mais maman a trouvé, pour les petits. Allez les chéris ! Maman a trouvé ! Bien. C'est bien Françoise.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 septembre 2007
R.- Les échéances électorales ne se préparent pas lors des deux journées parlementaires. L'idée de ces journées parlementaires qui se déroulent en effet aujourd'hui pour la première fois puisque notre formation politique essaie de reprendre le flambeau de l'UDF, du centre, centre droit, c'est de fixer quelles seront les grandes priorités lors des débats parlementaires. Nous allons notamment avoir un débat parlementaire, un débat ce matin sur la question des institutions ; vous savez que le président de la République à travers la Commission Balladur, a lancé un grand chantier sur l'évolution de la Vème République, une évolution nécessaire, et pour cela nous avons fixé un certain nombre de lignes, et j'allais dire de propositions qui seront nos priorités dans le cadre de ce débat. Nous allons aussi évoquer, bien entendu, la situation budgétaire et les propositions que nous pourrions - que les parlementaires - dans le cadre des discussions budgétaires, pourraient effectuer.
Q.- Quelle est la place, ou plutôt comment le Nouveau centre va trouver sa place dans l'actuelle majorité ? Vous êtes issu, on le sait, d'une scission avec l'ancien mouvement de F. Bayrou, dont vous étiez un proche ; vous avez créé ce Nouveau centre, mais le Nouveau centre, en même temps, il est de fait rattaché à l'UMP - d'ailleurs c'est F. Fillon qui vient clôturer ces journées. Comment vous allez faire pour faire entendre une différence par rapport à l'UMP ?
R.- Nous sommes dans la majorité, nous avons d'ailleurs été élus par nos électeurs, parce que nous étions dans la majorité, et donc dans cette majorité, dans le cadre d'un dialogue normal entre l'exécutif et le législatif, il appartient aux députés du Nouveau centre de défendre, dans le cadre d'un débat qui devrait être naturel entre un exécutif qui propose et un législatif qui délibère et qui vote, il faut que nos parlementaires, sur un certain nombre de sujets, expriment des positions, tout en sachant qu'ils sont dans la majorité.
Q.- Est-ce que, H. Morin, vous avez gardé certaines idées que vous défendiez quand vous faisiez campagne aux côtés de F. Bayrou - je pense par exemple à la dette ? La dette a été très mise en avant pendant cette campagne. Là, aujourd'hui, il y a un budget sur la table, avec un déficit qui est quand même extrêmement important, en tout cas qui n'est pas réduit, tant mieux pour le ministre des armées que vous êtes, mais pour l'instant c'est à l'homme politique auquel je m'adresse, est-ce que ça correspond à votre conviction profonde, ça ?
R.- Sur le déficit, les parlementaires de notre formation politique vont faire des propositions complémentaires, je pense par exemple, C. de Courson, qui est notre grand spécialiste des questions de finances publiques, a indiqué qu'il souhaitait faire des propositions, notamment sur des diminutions d'exonérations de charges sociales, il souhaite aussi que, éventuellement, nous allions plus vers le plafonnement des différentes réductions d'impôts sur le revenu, puisque vous savez que toutes les niches fiscales, toutes les réductions, ça coûte...
Q.- Le paquet fiscal.
R.- Non, non, non, ce n'est pas ça. Vous savez que toutes les réductions d'impôts...
Q.- Les niches.
R.- Les niches fiscales, ça représente 40, au moins une quarantaine de milliards d'euros. Et donc C. de Courson propose que l'on puisse plafonner l'ensemble des niches pour que le système soit plus juste, mais...
Q.- Mais vous ne vous sentez pas en contradiction avec ce que vous pensiez avant ?
R.- Attendez, il y a une différence majeure entre aujourd'hui et hier, c'est que nous avons connu une crise financière durant l'été, et que cette crise financière fait qu'il y a des incertitudes sur la croissance et qu'au moment où il y a des incertitudes sur la croissance, on ne va tout de même pas mettre en route un budget contrat cyclique, c'est-à-dire un budget où on serrerait encore plus les boulons, au risque de freiner encore plus la croissance et donc de freiner la capacité du pays de rebondir.
Q.- Donc, pas de rigueur à l'ordre du jour.
R.- Non, je pense que le mot rigueur n'est pas le mot qui convient à l'heure actuelle.
Q.- En tant que ministre de la Défense, vous vous en sortez plutôt pas mal dans ce budget ?
R.- Ecoutez, on respecte la loi de programmation militaire qui a été votée en 2003, à l'exception d'une petite réduction de 250 millions d'euros, mais sur un budget de 16 milliards, ça n'est pas un problème. Le second élément c'est que par l'arbitrage du Premier ministre, nous avons eu en effet 6.000 suppressions d'emploi, c'est-à-dire notre participation au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais nous avons obtenu en contrepartie, 100, plus de 100 millions d'euros de mesures d'amélioration de la condition du personnel. Ça n'a jamais été obtenu. Donc, je veux en finir pour, au-delà de la Défense, montrer que ce que nous allons faire au sein du ministère de la Défense, montre bien qu'en faisant des efforts sur la rationalisation, sur l'administration, le soutien et non pas sur les forces opérationnelles, eh bien on peut...
Q.- Faire des économies.
R.- On peut faire des économies et on peut en même temps améliorer la condition du personnel.
Q.- On dit le président N. Sarkozy très présent auprès de tous les ministres, intervenant un peu dans tous les compartiments du jeu. Est-ce qu'en effet, il vous appelle tous les matins pour vous demander ce que vous faites, votre emploi du temps, votre programme, est-ce qu'il vous accompagne ? Est-ce qu'il vous dit « il faut faire ci, il faut faire ça » ?
R.- Honnêtement, moi j'ai à la fois des réunions sur un certain nombre de sujets, avec le ministre des Affaires étrangères, etc. où on fixe des orientations. J'ai par ailleurs un certain nombre de rendez-vous, de temps à autres, j'en ai un par exemple aujourd'hui pour faire le point sur un certain nombre de dossiers, mais j'ai le sentiment, honnêtement, que je n'ai pas le président de la République, qui, chaque matin...
Q.- Vous surveille ?
R.- Me surveille, vraiment pas.
Q.- Une question qui n'a... enfin, qui est indirectement liée, enfin, non qui est directement liée à votre ministère, mais que le grand public ne connaît pas forcément, c'est celle de l'éducation. L'armée dispose de lycées militaires, l'armée de terre, l'armée de l'air...
R.- Et la marine.
Q.- Et la marine, voilà. Merci. Cette éducation militaire, elle a très bonne réputation, elle a de bons résultats, elle est réservée théoriquement aux enfants de militaires. Vous allez l'ouvrir ?
R.- Jusqu'à lors, les règles... ces lycées militaires sont des lycées d'excellence. J'y suis allé dernièrement, je suis allé à La Flèche pour la nouvelle promotion, la rentrée scolaire ; ce sont des lycées où on atteint à peu près 99 % de résultats au BAC, où on permet notamment aux enfants du personnel militaire, souvent en opérations extérieures, souvent soumis au célibat géographique, de pouvoir avoir des conditions d'éducation, qui sont exceptionnelles, avec beaucoup de sport et tout ça...
Q.- Et un encadrement, quand même, un peu strict.
R.- Oui, strict, mais un encadrement.
Q.- Chaleureux.
R.- Voilà, bien.
Q.- Plus pour les garçons que pour les filles, disons.
R.- Non, il y a maintenant des filles dans ces lycées. Et donc j'ai changé les règles d'admission dans ces lycées. Pour l'instant, jusqu'à lors il y avait 70 % des postes ou des places [qui] étaient réservées aux enfants de militaires et 30 % aux enfants de fonctionnaires. J'ai fait en sorte que désormais il y ait toujours 70 % de militaires, 20 % réservés au personnel civil de la Défense, qui a parfois le sentiment d'être un peu oublié, et 10 % qui seront réservés aux enfants qui ne sont pas issus du monde de la Défense.
Q.- C'est-à-dire les miens, si jamais je veux les mettre demain...
R.- Ou les miens.
Q.- Très bien. Les enfants, si vous regardez la télévision, n'oubliez pas...
R.- Et ce sont d'excellents établissements.
Q.-... grâce à H. Morin, vous aurez la chance d'être dans un internat militaire !
R.- Mais monsieur Leymergie connaît très bien ces établissements.
W. Leymergie : Oui, oui, très bonne maison, très bonne maison !
F. Laborde : Il a été formé à La Flèche.
W. Leymergie : Il vaut mieux pas trop y faire le zozo, mais voilà, quoi ! Non, non, mais maman a trouvé, pour les petits. Allez les chéris ! Maman a trouvé ! Bien. C'est bien Françoise.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 septembre 2007