Texte intégral
Q - On a l'impression que la France vient de connaître une période de changement, un renouvellement politique, avec le style de M. Sarkozy par exemple ?
R - La France était à un tournant, la France avait besoin de se réformer, la France avait besoin aussi de retrouver son influence en Europe, de participer à un mouvement important au niveau européen et d'avoir en charge ses affaires, de faire avancer l'Europe, ce que nous avons fait avec le traité simplifié.
Q - Est-ce que c'est une rupture qui va concerner aussi la relation entre la France et les nouveaux pays de l'Union européenne ? La politique de M. Sarkozy va-t-elle différer de celle de M. Chirac (qui avait fait couler beaucoup d'encre en disant aux nouveaux pays membres "qu'ils feraient mieux de se taire") ?
R - Il est clair que de ce point de vue il y a une rupture importante. Nous souhaitons jouer collectivement au niveau européen. C'est une Europe à 27 qui a trouvé un accord au mois de juin dernier sur un mandat pour le traité. C'est une Europe à 27 qui discutera de ce traité à Lisbonne le mois prochain. C'est une Europe à 27 qui le signera. C'est une Europe où tous les Etats sont égaux en droits et en devoirs, anciens ou nouveaux. Il n'y a pas d'Etats qui auraient le droit de dire et d'autres qui n'auraient le droit que de se taire.
Q - Deux nouveaux pays membres, la République tchèque et la Pologne, sont en train de négocier avec les Etats-Unis l'installation d'un radar sur leurs territoires, quelle est la position française vis-à-vis de ce projet qui semble poser beaucoup de problèmes, à la Russie particulièrement ?
R - Ce sont des problèmes bilatéraux qui doivent être traités de manière bilatérale avec toute l'attention, la prudence et le dialogue qui sied à ce type de problème.
Q - Dernière question : vous avez discuté du problème de l'immigration avec vos partenaires tchèques. Souhaitez-vous adopter une position européenne du même type que celle que vous venez d'adopter en France ou une politique plus souple ?
R - Nous voulons avoir des politiques d'immigration communes. Vous avez fait allusion au fait qu'il y ait un gouvernement d'ouverture en France. En effet, sur certaines dispositions, chacun peut avoir son impression dans le gouvernement. Bernard Kouchner, Martin Hirsch se sont exprimés sur ce sujet, puisque vous faites allusion au test ADN, je rejoins leurs préoccupations. Le Sénat s'exprimera également, avec toutes les données, et en tenant compte également des expériences dans onze autres Etats européens.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2007