Texte intégral
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Permettez-moi, à l'occasion de cette première séance de questions d'actualité de la nouvelle législature, de saluer au nom de tous les membres du Gouvernement, tous les députés assis sur tous les bancs de cette Assemblée, et vous dire l'engagement qui est le nôtre de répondre à vos attentes.
Nous avons débattu, chacun à sa manière, durant les mois de la campagne présidentielle, de la modernisation du Parlement, de l'amélioration de ses pouvoirs de contrôle de l'exécutif. Nous aurons l'occasion, dans les prochaines semaines, de débattre de ces sujets, mais je souhaite que mon Gouvernement anticipe déjà et fasse en sorte que les questions qui sont posées par le Parlement, les demandes de contrôle qui lui sont adressées, soient reçues comme si cette modernisation avait déjà eu lieu.
Monsieur le président du groupe UMP, Nicolas Sarkozy, au fond, a eu raison pendant sa campagne de dire tout haut ce que ressentaient les Français : oui, il y a un problème de pouvoir d'achat dans notre pays. Et pourquoi y a-t-il un problème de pouvoir d'achat dans notre pays ? Pour trois raisons essentielles. Parce que nous n'avons pas suffisamment réformé le marché du travail, et nous avons donc le taux d'activité le plus bas de tous les pays européens développés. Ensuite, parce que, c'est indiscutable, les 35 heures ont entraîné la rigueur salariale. Et enfin, parce que nous sommes le pays européen où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, et quand les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, le pouvoir d'achat s'en ressent naturellement.
La priorité du Gouvernement, c'est donc de libérer le travail. Nous avons commencé avec la loi qui augmente les heures supplémentaires de 25 %, qui les défiscalise et qui permettra à un salarié payé au Smic, qui travaillerait 4 heures de plus par semaine, d'avoir à la fin de l'année un pouvoir d'achat en augmentation d'au moins un treizième mois. Nous avons poursuivi en allégeant la facture des Français qui investissent dans leur logement, et nous avons, grâce aux mesures que vous avez votées, baissé de 8 à 10 % le coût des prêts pour l'acquisition de son logement. Nous avons supprimé les droits de succession, parce que nous pensons, comme la grande majorité des Français, qu'il n'est pas normal de payer deux fois l'Etat sur le fruit de son travail. Et enfin, nous avons mis en application un principe qui a été adopté à l'occasion de l'élection présidentielle, que nous avions défendu, et qui est un principe de bon sens : nul Français ne doit donner à l'Etat plus de 50 % de ce qu'il gagne au cours de sa vie.
Mais ces mesures ne sont qu'une première étape. Et nous savons bien que c'est l'ensemble de notre système économique et social qu'il convient de réformer pour relancer la croissance, pour relancer l'emploi et pour relancer les salaires. C'est dans cet esprit que nous avons demandé à Jacques Attali de travailler sur tous les freins à la croissance, et la commission qu'il a composée nous proposera d'ici la fin de l'année, des mesures qui viendront en discussion devant votre Assemblée. Mais sans attendre ces mesures, nous préparons avec Luc Chatel un texte sur les droits des consommateurs, qui sera débattu par l'Assemblée nationale durant cette session. Dans ce texte en particulier, nous souhaitons mettre en place des mesures qui stimulent la baisse des prix dans la grande distribution.
Nous avons entamé la réforme du marché du travail. Christine Lagarde a annoncé ce matin comment s'engageait cette réforme qui va enfin permettre de fusionner l'ANPE et l'Unedic pour offrir un meilleur service aux demandeurs d'emploi, en même temps que nous avons engagé avec les partenaires sociaux, la négociation sur la modernisation du contrat de travail.
Nous avons engagé la réforme de l'Etat, parce que mesdames et messieurs les députés, un Etat moderne c'est moins d'impôts, c'est moins de dette et c'est donc plus de pouvoir d'achat. Et enfin, le président de la République et le Gouvernement ont appelé les entreprises à engager des négociations salariales. Et le Gouvernement réfléchit et débattra avec vous de la modulation des allègements de charges en fonction des politiques salariales qui sont conduites et, naturellement, en tenant compte des contraintes de chaque secteur.
Voilà, monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, la stratégie du Gouvernement. Elle est simple : plus de travail, c'est plus de pouvoir d'achat ; plus d'emploi, c'est plus de croissance. C'est notre projet.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 octobre 2007