Texte intégral
Jérôme GODEFROY : Vous présidez la CFE-CGC. Vous êtes le syndicat de la maîtrise et de l'encadrement. Alors Nicolas SARKOZY veut aller vite, Madame PARISOT aussi. Est-ce que vous acceptez de parler dans ces termes à Madame PARISOT de l'allongement de la durée du travail et notamment du repoussement de l'âge de la retraite ?
Bernard van CRAEYNEST : Il faut signaler que l'âge de la retraite n'a pas grande signification à partir du moment où on raisonne en nombre d'annuités nécessaires pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Donc suivant l'âge auquel on a commencé à travailler, il est bien évident - on le voit depuis la réforme de 2003 - qu'on peut partir dès cinquante-sept ans ou au-delà de soixante ans si on a commencé à travailler plus tard. Ce qu'il faudrait surtout que Madame PARISOT nous démontre avec l'ensemble des chefs d'entreprise de ce pays, c'est qu'on est capable de gérer des carrières et de valoriser le potentiel humain des entreprises. Ça veut dire faire davantage de formations pour faire en sorte qu'on remonte déjà le taux d'emploi des cinquante-cinq - soixante-cinq ans qui, je vous le rappelle est de 37 % en France.
JG : L'un des plus faibles au monde.
BVC : Exactement. Alors quand, à partir de cinquante-cinq ans, il n'y a que guère plus d'un tiers de la population française qui a encore la chance d'avoir un travail, je crois qu'il faut déjà s'attaquer à ce problème majeur avant d'envisager de vouloir faire travailler les gens plus longtemps. Je vous rappelle qu'en mars 2006, il y a eu une enquête de réalisée qui a démontré que 90,2 % des cinquante-quatre - cinquante-neuf ans souhaitaient partir le plus tôt possible et dès soixante ans. C'est bien ce qui prouve qu'il y a un sentiment de malaise au travail et que le premier point sur lequel nous devons travailler, c'est de restaurer la confiance entre les salariés et les chefs d'entreprise pour qu'ils acceptent de travailler ensemble dans un bon esprit.
JG : Alors autre proposition - il y en a beaucoup dans celles faites par Madame PARISOT -, l'assouplissement du contrat de travail. Par exemple, cette idée d'une séparation d'un commun accord, qu'est-ce que vous en pensez ?
BVC : C'est quelque chose auquel la CFE-CGC est tout à fait ouvert dans la discussion puisqu'on s'aperçoit que depuis des années, bon nombre de licenciements individuels se terminent devant les Prud'hommes. Je pense qu'il y a des situations où on peut convenir qu'il n'y a effectivement plus de possibilité de continuer à travailler ensemble. L'essentiel, c'est d'une part de faire en sorte que la séparation se passe dans de bonnes conditions et que le salarié soit convenablement indemnisé, qu'il ait la possibilité de bénéficier de l'assurance-chômage et surtout qu'on travaille sur la diminution des périodes de chômage, c'est-à-dire la capacité à retrouver un emploi extrêmement rapidement.Source http://www.cfecgc.org, le 6 septembre 2007
Bernard van CRAEYNEST : Il faut signaler que l'âge de la retraite n'a pas grande signification à partir du moment où on raisonne en nombre d'annuités nécessaires pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Donc suivant l'âge auquel on a commencé à travailler, il est bien évident - on le voit depuis la réforme de 2003 - qu'on peut partir dès cinquante-sept ans ou au-delà de soixante ans si on a commencé à travailler plus tard. Ce qu'il faudrait surtout que Madame PARISOT nous démontre avec l'ensemble des chefs d'entreprise de ce pays, c'est qu'on est capable de gérer des carrières et de valoriser le potentiel humain des entreprises. Ça veut dire faire davantage de formations pour faire en sorte qu'on remonte déjà le taux d'emploi des cinquante-cinq - soixante-cinq ans qui, je vous le rappelle est de 37 % en France.
JG : L'un des plus faibles au monde.
BVC : Exactement. Alors quand, à partir de cinquante-cinq ans, il n'y a que guère plus d'un tiers de la population française qui a encore la chance d'avoir un travail, je crois qu'il faut déjà s'attaquer à ce problème majeur avant d'envisager de vouloir faire travailler les gens plus longtemps. Je vous rappelle qu'en mars 2006, il y a eu une enquête de réalisée qui a démontré que 90,2 % des cinquante-quatre - cinquante-neuf ans souhaitaient partir le plus tôt possible et dès soixante ans. C'est bien ce qui prouve qu'il y a un sentiment de malaise au travail et que le premier point sur lequel nous devons travailler, c'est de restaurer la confiance entre les salariés et les chefs d'entreprise pour qu'ils acceptent de travailler ensemble dans un bon esprit.
JG : Alors autre proposition - il y en a beaucoup dans celles faites par Madame PARISOT -, l'assouplissement du contrat de travail. Par exemple, cette idée d'une séparation d'un commun accord, qu'est-ce que vous en pensez ?
BVC : C'est quelque chose auquel la CFE-CGC est tout à fait ouvert dans la discussion puisqu'on s'aperçoit que depuis des années, bon nombre de licenciements individuels se terminent devant les Prud'hommes. Je pense qu'il y a des situations où on peut convenir qu'il n'y a effectivement plus de possibilité de continuer à travailler ensemble. L'essentiel, c'est d'une part de faire en sorte que la séparation se passe dans de bonnes conditions et que le salarié soit convenablement indemnisé, qu'il ait la possibilité de bénéficier de l'assurance-chômage et surtout qu'on travaille sur la diminution des périodes de chômage, c'est-à-dire la capacité à retrouver un emploi extrêmement rapidement.Source http://www.cfecgc.org, le 6 septembre 2007