Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire,
Messieurs les Présidents
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui à l'occasion de l'inauguration de cet événement fédérateur de la profession du tourisme et du voyage qu'est le salon TOP RESA.
Comme vous le savez, le tourisme est pour la première fois rattaché au ministère chargé de l'économie et des finances. Cette décision du Président de la République est un signal fort envoyé aux professionnels du tourisme.
Le tourisme est désormais considéré comme une économie à part entière.
Il représente une part majeure de notre PIB, un des premiers postes excédentaires de la balance des paiements et un gisement d'emplois et de croissance tout à fait considérable que la France doit exploiter avec volontarisme. Ce réservoir peut et doit fournir le point de croissance voulu par le Président de la République.
Ce premier acte politique fondamental marque le début d'un engagement fort de la part du Gouvernement et d'ores et déjà, je vous dis mon intention que nous fassions tous ensemble, prescripteurs, fédérations professionnelles, investisseurs, opérateurs, réseaux consulaires, un travail de fond, afin de libérer toutes les initiatives et structurer durablement ce secteur stratégique, en lui fixant un cap.
La France a traversé les siècles avec une tradition de modernité, d'innovation et de réinvention. Elle est un pays qui dispose de tout l'éventail de ce qui existe en termes d'offre touristique qui constitue un réel avantage compétitif et un atout touristique majeur.
La dernière décennie a vu une accélération fantastique du tourisme mondial. Les flux touristiques doivent doubler d'ici 2020, ce qui signifie qu'à part de marché constante la France devra accueillir 160 millions de visiteurs. Cela illustre l'enjeu auquel est confronté la France, notamment en termes d'accueil et d'hébergement.
Les enjeux pour le tourisme français sont donc de taille. Face à la concurrence mondiale de plus en plus grande, à l'émergence de nouveaux canaux de distribution comme Internet, à l'évolution des critères et comportements d'achats, il est essentiel que le secteur du tourisme sache se moderniser comme d'autres secteurs économiques des services et de l'industrie ont su le faire.
Je connais les fortes mutations que vous avez subies depuis quelques années dans le domaine de la vente de voyages.
Première mutation : la suppression des commissions des compagnies aériennes en 2005 a instauré un nouveau modèle économique pour la profession. Depuis cette date, les transactions simples ont basculé en partie sur Internet. Les agences réalisent moins de transactions mais à plus grande valeur ajoutée. Par ailleurs, ce changement a poussé les agences à développer la vente de produits annexes rémunérateurs (hôtels, locations de voiture, assurances...), par ailleurs synonymes de valeur ajoutée vis à vis des clients.
Deuxième mutation : la poursuite de l'expansion des agences de ventes en ligne qui permet désormais l'individualisation des voyages associée à un savoir-faire grandissant de la clientèle en matière de recherche de voyage sur internet.
Troisième mutation : les fournisseurs des voyagistes (hôteliers, compagnies aériennes ; locations de voitures...) sont de plus en plus en concurrence avec les tour-opérateurs. Les entreprises sont de plus en plus multifonctions : producteur et distributeur, afin d'optimiser leurs structures et leurs chiffres d'affaires.
Pour faire face à ces mutations, nous assistons notamment à une double évolution du secteur.
Pour les agences de voyages : le regroupement des agences indépendantes à l'instar des regroupements Alliance T et G4 Voyages permettent une rationalisation de l'offre et la recherche de partenariats exclusifs avec les voyagistes.
Pour les voyagistes : la course au gigantisme à l'échelle mondiale permet d'augmenter la rentabilité. En Europe, nous avons assisté cette année au rachat de My Travel par Thomas Cook, et la fusion entre TUI et First Choice. Nous assistons également à la création de groupes planétaires avec des stratégies multi-canal et multimarque avec notamment le rachat du Groupe Hilton par le fond d'investissement blackstone, déjà présent dans la distribution de voyages.
L'heure est donc plus que jamais à la consolidation du secteur.
Face à ces mutations, la tentation pourrait être de définir encore plus de contraintes réglementaires afin de protéger nos acquis. Mais si nous allons dans cette direction, nous ferons fausse route.
A l'ère d'internet, le consommateur peut désormais « faire son marché » à l'échelle mondiale. Les frontières physiques n'ont plus de sens. Nous devons adapter notre cadre juridique à cette nouvelle donnée et définir ensemble une stratégie gagnante.
Naturellement, je connais vos inquiétudes quant à l'application du nouveau régime de la vente de voyages né de la loi du 14 avril 2006 qui prévoit le passage de 4 régimes juridiques à 2 régimes, dans un souci de simplification, d'une meilleure information du consommateur et d'une plus grande concurrence. Le décret d'application relatif à ces dispositions n'a pas encore été pris. Je souhaite qu'il puisse être soumis au Conseil d'Etat dans les meilleurs délais.
Mais la concurrence ne doit pas être synonyme de risque pour la profession mais plutôt d'opportunité car la concurrence tire la qualité des produits vers haut, les prix vers le bas, et permet au secteur de se moderniser, d'innover et au final d'offrir plus de valeur ajouté au client.
Mesdames, Messieurs, un retour en arrière irait à l'opposé de mes convictions économiques et à l'encontre de la mission assignée à la commission de « libération de la croissance française » présidée par Jacques Attali.
Naturellement, il faut être vigilant dans le domaine de la vente de voyages car tous les professionnels doivent offrir des garanties aux consommateurs.
Il ne s'agit pas d'ouvrir l'habilitation à tout le monde par dogmatisme, de façon irresponsable. Ainsi l'ouverture à toute personne qui produit une prestation touristique en prolongement de son activité habituelle me paraît un bon équilibre entre levée des freins et protection du consommateur, dont je suis également, vous le savez, le garant.
Mais il faut bien sûr que cette concurrence soit loyale. J'entends vos inquiétudes concernant le régime de la responsabilité de plein droit. Certains d'entre vous pensent qu'il mettrait les professionnels français du voyage en situation défavorable par rapport à leurs concurrents étrangers. Je comprends vos inquiétudes et suis ouvert à la discussion sur ce sujet et à vos propositions de rééquilibrage de ce régime.
Mesdames et Messieurs, j'ai de grandes ambitions pour que nous atteignions ensemble l'excellence en matière de tourisme.
Le tourisme français est un peu l'enfant gâté du tourisme mondial.
La France est la première destination mondiale avec 79 millions d'arrivées de touristes étrangers en 2006, devant l'Espagne et les Etats-Unis. Mais il ne faut pas se voiler la face.
Comme vous le savez, la France est au troisième rang en termes de recettes enregistrées au titre des activités touristiques, derrière les Etats-Unis et l'Espagne.
Mon premier objectif, vous l'aurez donc compris est de devenir leader européen en matière de recettes touristiques.
Pour augmenter les recettes, il nous faut un plan d'action clair avec des mesures simples et efficaces. Mais pour cela, nous devons au préalable réaliser une réflexion stratégique globale, afin d'analyser les forces et faiblesse de notre offre touristique à éch??ance de 2020, et notre capacité à y répondre.
Mon deuxième objectif sera d'assurer une meilleure promotion de nos destinations pour modifier la situation qui est actuellement la nôtre : 80% des visiteurs séjournent sur 20% de notre territoire. Si nous voulons gagner ce pari d'aménagement du territoire, nous devons miser sur le tourisme rural et non plus sur le « tout balnéaire » ou le « tout montagne ». En outre pour de nombreux territoires le tourisme est un gisement de croissance fantastique trop souvent inexploité.
Un des autres objectifs de notre politique en matière de tourisme doit être l'amélioration constante et continue de la qualité des prestations offertes. Seule la qualité nous distinguera de nos concurrents à bas coûts. Nous n'avons d'autre choix que de faire le pari de la qualité de nos prestations.
Pour cela la qualité passe entre autre par la formation des personnels et la professionnalisation de notre hospitalité. Le monde du tourisme a conscience qu'il faut mettre en place des formations professionnelles diplomantes et qualifiantes adaptées.
Tels sont mes objectifs pour un tourisme plus efficace, plus équilibré parce que mieux réparti sur le territoire et respectueux du développement durable.
Pour atteindre ces objectifs, j'ai mis en chantier plusieurs projets qui vont déboucher rapidement.
Comme vous le savez, j'ai décidé de mener rapidement à bien la modernisation du classement des hébergements de tourisme, afin d'en améliorer l'homogénéité et la lisibilité.
Je souhaite notamment la prise en compte dans les critères de classement de critères qualitatifs portant sur la qualité du service rendu.
La réforme des classements est pour moi un élément essentiel pour la montée en gamme de l'offre touristique française. Je souhaite en définir les grands principes d'ici la fin de l'année 2007. Ceci impliquera un engagement de l'ensemble de la filière touristique qui est, naturellement associée à la réflexion. Mon souhait est d'aboutir au début 2008.
Je vais également lancer une vaste réflexion sur la formation professionnelle dans le domaine du tourisme, afin d'en faire réellement une formation d'excellence, compétitive, et d'offrir de belles carrières à nos jeunes. Je souhaite également créer une « synergie d'intelligence économique » qui associerait les entreprises, le monde enseignant et les étudiants dans le but de développer l'innovation dans le domaine du tourisme. L'objectif est de pourvoir les 40 000 offres d'emploi non pourvues notamment dans le secteur HCR.
En ce qui concerne l'amélioration de notre offre touristique, je souhaite mettre tout particulièrement l'accent sur les cinq priorités suivantes.
Première priorité : Le développement durable du tourisme. Le tourisme est fortement créateur de richesses mais il est aujourd'hui également générateur de nuisances et consommateur de ressources naturelles. La France dont la vocation est de devenir leader du tourisme mondial doit donc s'engager résolument dans la voie du développement durable du tourisme, ce qu'elle fera dans le cadre du Grenelle de l'environnement. C'est notre responsabilité de citoyen et une évolution incontournable, si nous voulons demeurer attractifs auprès de nombreux voyagistes internationaux pour lesquels le respect d'un tourisme solidaire et durable est un pré requis.
Deuxième priorité : L'attention portée à l'accessibilité des établissements et des sites touristiques. La loi du 11 février 2005, impose de mettre l'ensemble des établissements recevant du public aux normes d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Cette loi doit également se traduire dans notre offre touristique. Une partie de notre clientèle étrangère est d'ores et déjà très sensible à ce sujet.
Troisième priorité : l'amélioration de l'accueil. Je souhaite étendre rapidement à de nouveaux opérateurs le principe des conventions pour l'amélioration de l'accueil signées en 2006 avec la SNCF, la RATP et Aéroports de Paris. Seule une réflexion collective sur les « points noirs » de l'accueil permettra de faire évoluer rapidement et efficacement notre image de marque en matière d'accueil.
Quatrième priorité : les foires, salons et congrès. Ce domaine stratégique a une importance économique considérable avec 8 milliards d'euros de retombées économiques annuelles et 300 000 emplois. Nous devons effectuer un travail important sur la promotion internationale de nos salons et sur l'amélioration d'offre intégrée. Les tours opérateurs doivent proposer des offres complètes (vols, taxis, salon, hôtel, restaurants etc.) et attractives pour une demande sans cesse en évolution et en recherche de qualité et de prestige.
Cinquième priorité : les vacances pour tous. Je trouve inacceptable qu'aujourd'hui encore 1 Français sur trois ne parte pas en vacances. Ainsi, j'engagerai très prochainement la réforme de l'accès des salariés des entreprises de moins de 50 personnes aux chèques-vacances. Je souhaite également promouvoir un programme de départ en vacances des séniors qui touchera 500 000 personnes en trois ans, sous le pilotage de l'Agence nationale pour les chèques vacances.
Vous aurez compris, je souhaite que le tourisme contribue de tout son poids à la croissance de notre PIB. Sur les 10 dernières années, le tourisme est passé de 7,3% du PIB à 6,3%, c'est-à-dire que sa croissance a été moins rapide que celle de notre PIB. C'est inacceptable. Le tourisme doit redevenir une locomotive pour la croissance de la France pour rattraper notre retard économique par rapport à nos principaux rivaux.
Pour cela en matière de tourisme, la France doit se moderniser et se professionnaliser, elle doit innover, l'Etat doit fixer un cap et battre le tempo et il doit impliquer l'ensemble des acteurs : fédérations, prescripteurs, réseau consulaire, investisseurs privés, opérateurs.
Car le tourisme crée des externalités positives, il est structurant pour les territoires et la dynamique d'entreprise est forte là où le tourisme est fort.
J'ai donc de grandes ambitions pour le tourisme en France et je souhaite qu'elles soient aussi les vôtres.
Je vous souhaite également à tous, exposants et visiteurs du salon TOP RESA, un fructueux travail et d'utiles rencontres afin que le secteur économique du tourisme et du voyage demeure un secteur créateur de richesse pour notre économie et celle des pays visités.
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 28 septembre 2007
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Maire,
Messieurs les Présidents
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui à l'occasion de l'inauguration de cet événement fédérateur de la profession du tourisme et du voyage qu'est le salon TOP RESA.
Comme vous le savez, le tourisme est pour la première fois rattaché au ministère chargé de l'économie et des finances. Cette décision du Président de la République est un signal fort envoyé aux professionnels du tourisme.
Le tourisme est désormais considéré comme une économie à part entière.
Il représente une part majeure de notre PIB, un des premiers postes excédentaires de la balance des paiements et un gisement d'emplois et de croissance tout à fait considérable que la France doit exploiter avec volontarisme. Ce réservoir peut et doit fournir le point de croissance voulu par le Président de la République.
Ce premier acte politique fondamental marque le début d'un engagement fort de la part du Gouvernement et d'ores et déjà, je vous dis mon intention que nous fassions tous ensemble, prescripteurs, fédérations professionnelles, investisseurs, opérateurs, réseaux consulaires, un travail de fond, afin de libérer toutes les initiatives et structurer durablement ce secteur stratégique, en lui fixant un cap.
La France a traversé les siècles avec une tradition de modernité, d'innovation et de réinvention. Elle est un pays qui dispose de tout l'éventail de ce qui existe en termes d'offre touristique qui constitue un réel avantage compétitif et un atout touristique majeur.
La dernière décennie a vu une accélération fantastique du tourisme mondial. Les flux touristiques doivent doubler d'ici 2020, ce qui signifie qu'à part de marché constante la France devra accueillir 160 millions de visiteurs. Cela illustre l'enjeu auquel est confronté la France, notamment en termes d'accueil et d'hébergement.
Les enjeux pour le tourisme français sont donc de taille. Face à la concurrence mondiale de plus en plus grande, à l'émergence de nouveaux canaux de distribution comme Internet, à l'évolution des critères et comportements d'achats, il est essentiel que le secteur du tourisme sache se moderniser comme d'autres secteurs économiques des services et de l'industrie ont su le faire.
Je connais les fortes mutations que vous avez subies depuis quelques années dans le domaine de la vente de voyages.
Première mutation : la suppression des commissions des compagnies aériennes en 2005 a instauré un nouveau modèle économique pour la profession. Depuis cette date, les transactions simples ont basculé en partie sur Internet. Les agences réalisent moins de transactions mais à plus grande valeur ajoutée. Par ailleurs, ce changement a poussé les agences à développer la vente de produits annexes rémunérateurs (hôtels, locations de voiture, assurances...), par ailleurs synonymes de valeur ajoutée vis à vis des clients.
Deuxième mutation : la poursuite de l'expansion des agences de ventes en ligne qui permet désormais l'individualisation des voyages associée à un savoir-faire grandissant de la clientèle en matière de recherche de voyage sur internet.
Troisième mutation : les fournisseurs des voyagistes (hôteliers, compagnies aériennes ; locations de voitures...) sont de plus en plus en concurrence avec les tour-opérateurs. Les entreprises sont de plus en plus multifonctions : producteur et distributeur, afin d'optimiser leurs structures et leurs chiffres d'affaires.
Pour faire face à ces mutations, nous assistons notamment à une double évolution du secteur.
Pour les agences de voyages : le regroupement des agences indépendantes à l'instar des regroupements Alliance T et G4 Voyages permettent une rationalisation de l'offre et la recherche de partenariats exclusifs avec les voyagistes.
Pour les voyagistes : la course au gigantisme à l'échelle mondiale permet d'augmenter la rentabilité. En Europe, nous avons assisté cette année au rachat de My Travel par Thomas Cook, et la fusion entre TUI et First Choice. Nous assistons également à la création de groupes planétaires avec des stratégies multi-canal et multimarque avec notamment le rachat du Groupe Hilton par le fond d'investissement blackstone, déjà présent dans la distribution de voyages.
L'heure est donc plus que jamais à la consolidation du secteur.
Face à ces mutations, la tentation pourrait être de définir encore plus de contraintes réglementaires afin de protéger nos acquis. Mais si nous allons dans cette direction, nous ferons fausse route.
A l'ère d'internet, le consommateur peut désormais « faire son marché » à l'échelle mondiale. Les frontières physiques n'ont plus de sens. Nous devons adapter notre cadre juridique à cette nouvelle donnée et définir ensemble une stratégie gagnante.
Naturellement, je connais vos inquiétudes quant à l'application du nouveau régime de la vente de voyages né de la loi du 14 avril 2006 qui prévoit le passage de 4 régimes juridiques à 2 régimes, dans un souci de simplification, d'une meilleure information du consommateur et d'une plus grande concurrence. Le décret d'application relatif à ces dispositions n'a pas encore été pris. Je souhaite qu'il puisse être soumis au Conseil d'Etat dans les meilleurs délais.
Mais la concurrence ne doit pas être synonyme de risque pour la profession mais plutôt d'opportunité car la concurrence tire la qualité des produits vers haut, les prix vers le bas, et permet au secteur de se moderniser, d'innover et au final d'offrir plus de valeur ajouté au client.
Mesdames, Messieurs, un retour en arrière irait à l'opposé de mes convictions économiques et à l'encontre de la mission assignée à la commission de « libération de la croissance française » présidée par Jacques Attali.
Naturellement, il faut être vigilant dans le domaine de la vente de voyages car tous les professionnels doivent offrir des garanties aux consommateurs.
Il ne s'agit pas d'ouvrir l'habilitation à tout le monde par dogmatisme, de façon irresponsable. Ainsi l'ouverture à toute personne qui produit une prestation touristique en prolongement de son activité habituelle me paraît un bon équilibre entre levée des freins et protection du consommateur, dont je suis également, vous le savez, le garant.
Mais il faut bien sûr que cette concurrence soit loyale. J'entends vos inquiétudes concernant le régime de la responsabilité de plein droit. Certains d'entre vous pensent qu'il mettrait les professionnels français du voyage en situation défavorable par rapport à leurs concurrents étrangers. Je comprends vos inquiétudes et suis ouvert à la discussion sur ce sujet et à vos propositions de rééquilibrage de ce régime.
Mesdames et Messieurs, j'ai de grandes ambitions pour que nous atteignions ensemble l'excellence en matière de tourisme.
Le tourisme français est un peu l'enfant gâté du tourisme mondial.
La France est la première destination mondiale avec 79 millions d'arrivées de touristes étrangers en 2006, devant l'Espagne et les Etats-Unis. Mais il ne faut pas se voiler la face.
Comme vous le savez, la France est au troisième rang en termes de recettes enregistrées au titre des activités touristiques, derrière les Etats-Unis et l'Espagne.
Mon premier objectif, vous l'aurez donc compris est de devenir leader européen en matière de recettes touristiques.
Pour augmenter les recettes, il nous faut un plan d'action clair avec des mesures simples et efficaces. Mais pour cela, nous devons au préalable réaliser une réflexion stratégique globale, afin d'analyser les forces et faiblesse de notre offre touristique à éch??ance de 2020, et notre capacité à y répondre.
Mon deuxième objectif sera d'assurer une meilleure promotion de nos destinations pour modifier la situation qui est actuellement la nôtre : 80% des visiteurs séjournent sur 20% de notre territoire. Si nous voulons gagner ce pari d'aménagement du territoire, nous devons miser sur le tourisme rural et non plus sur le « tout balnéaire » ou le « tout montagne ». En outre pour de nombreux territoires le tourisme est un gisement de croissance fantastique trop souvent inexploité.
Un des autres objectifs de notre politique en matière de tourisme doit être l'amélioration constante et continue de la qualité des prestations offertes. Seule la qualité nous distinguera de nos concurrents à bas coûts. Nous n'avons d'autre choix que de faire le pari de la qualité de nos prestations.
Pour cela la qualité passe entre autre par la formation des personnels et la professionnalisation de notre hospitalité. Le monde du tourisme a conscience qu'il faut mettre en place des formations professionnelles diplomantes et qualifiantes adaptées.
Tels sont mes objectifs pour un tourisme plus efficace, plus équilibré parce que mieux réparti sur le territoire et respectueux du développement durable.
Pour atteindre ces objectifs, j'ai mis en chantier plusieurs projets qui vont déboucher rapidement.
Comme vous le savez, j'ai décidé de mener rapidement à bien la modernisation du classement des hébergements de tourisme, afin d'en améliorer l'homogénéité et la lisibilité.
Je souhaite notamment la prise en compte dans les critères de classement de critères qualitatifs portant sur la qualité du service rendu.
La réforme des classements est pour moi un élément essentiel pour la montée en gamme de l'offre touristique française. Je souhaite en définir les grands principes d'ici la fin de l'année 2007. Ceci impliquera un engagement de l'ensemble de la filière touristique qui est, naturellement associée à la réflexion. Mon souhait est d'aboutir au début 2008.
Je vais également lancer une vaste réflexion sur la formation professionnelle dans le domaine du tourisme, afin d'en faire réellement une formation d'excellence, compétitive, et d'offrir de belles carrières à nos jeunes. Je souhaite également créer une « synergie d'intelligence économique » qui associerait les entreprises, le monde enseignant et les étudiants dans le but de développer l'innovation dans le domaine du tourisme. L'objectif est de pourvoir les 40 000 offres d'emploi non pourvues notamment dans le secteur HCR.
En ce qui concerne l'amélioration de notre offre touristique, je souhaite mettre tout particulièrement l'accent sur les cinq priorités suivantes.
Première priorité : Le développement durable du tourisme. Le tourisme est fortement créateur de richesses mais il est aujourd'hui également générateur de nuisances et consommateur de ressources naturelles. La France dont la vocation est de devenir leader du tourisme mondial doit donc s'engager résolument dans la voie du développement durable du tourisme, ce qu'elle fera dans le cadre du Grenelle de l'environnement. C'est notre responsabilité de citoyen et une évolution incontournable, si nous voulons demeurer attractifs auprès de nombreux voyagistes internationaux pour lesquels le respect d'un tourisme solidaire et durable est un pré requis.
Deuxième priorité : L'attention portée à l'accessibilité des établissements et des sites touristiques. La loi du 11 février 2005, impose de mettre l'ensemble des établissements recevant du public aux normes d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Cette loi doit également se traduire dans notre offre touristique. Une partie de notre clientèle étrangère est d'ores et déjà très sensible à ce sujet.
Troisième priorité : l'amélioration de l'accueil. Je souhaite étendre rapidement à de nouveaux opérateurs le principe des conventions pour l'amélioration de l'accueil signées en 2006 avec la SNCF, la RATP et Aéroports de Paris. Seule une réflexion collective sur les « points noirs » de l'accueil permettra de faire évoluer rapidement et efficacement notre image de marque en matière d'accueil.
Quatrième priorité : les foires, salons et congrès. Ce domaine stratégique a une importance économique considérable avec 8 milliards d'euros de retombées économiques annuelles et 300 000 emplois. Nous devons effectuer un travail important sur la promotion internationale de nos salons et sur l'amélioration d'offre intégrée. Les tours opérateurs doivent proposer des offres complètes (vols, taxis, salon, hôtel, restaurants etc.) et attractives pour une demande sans cesse en évolution et en recherche de qualité et de prestige.
Cinquième priorité : les vacances pour tous. Je trouve inacceptable qu'aujourd'hui encore 1 Français sur trois ne parte pas en vacances. Ainsi, j'engagerai très prochainement la réforme de l'accès des salariés des entreprises de moins de 50 personnes aux chèques-vacances. Je souhaite également promouvoir un programme de départ en vacances des séniors qui touchera 500 000 personnes en trois ans, sous le pilotage de l'Agence nationale pour les chèques vacances.
Vous aurez compris, je souhaite que le tourisme contribue de tout son poids à la croissance de notre PIB. Sur les 10 dernières années, le tourisme est passé de 7,3% du PIB à 6,3%, c'est-à-dire que sa croissance a été moins rapide que celle de notre PIB. C'est inacceptable. Le tourisme doit redevenir une locomotive pour la croissance de la France pour rattraper notre retard économique par rapport à nos principaux rivaux.
Pour cela en matière de tourisme, la France doit se moderniser et se professionnaliser, elle doit innover, l'Etat doit fixer un cap et battre le tempo et il doit impliquer l'ensemble des acteurs : fédérations, prescripteurs, réseau consulaire, investisseurs privés, opérateurs.
Car le tourisme crée des externalités positives, il est structurant pour les territoires et la dynamique d'entreprise est forte là où le tourisme est fort.
J'ai donc de grandes ambitions pour le tourisme en France et je souhaite qu'elles soient aussi les vôtres.
Je vous souhaite également à tous, exposants et visiteurs du salon TOP RESA, un fructueux travail et d'utiles rencontres afin que le secteur économique du tourisme et du voyage demeure un secteur créateur de richesse pour notre économie et celle des pays visités.
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 28 septembre 2007