Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, merci d'abord de nous avoir rejoints, je sais que, comme d'habitude, vous êtes très occupé.
Il nous semble, de loin, que vous avez passé une très bonne semaine pour la diplomatie française, étant donnés les changements d'idées internationales au sujet des sanctions contre l'Iraq, le Traité de Nice et sur les progrès que l'on peut voir ces jours-ci, sur l'idée d'une force indépendante européenne.
R - En effet, nous sommes très heureux d'avoir réussi pendant la présidence française à conclure un traité qui est le Traité de Nice, que nous venons de signer hier et qui va essentiellement permettre à l'Europe des Quinze de s'élargir aux pays candidats puisque nous avons des négociations avec 12 pays. Cette Europe, potentiellement sera un jour à 27 et nous avions besoin de ces réformes internes sur notre mode de décision avant de pouvoir aller plus loin. Il est donc très important que nous ayons pu franchir cette étape.
Concernant la constitution d'une capacité européenne de défense, c'est très important de voir que ce projet se poursuit, et que, comme l'a dit le président George W. Bush, en recevant Tony Blair, il comprend les aspects positifs de ce projet. Nous avons travaillé très dur ces dernières années pour que l'on puisse à la fois avancer tout en préservant, ce qui est notre objectif aussi bien entendu, la vitalité générale de l'Alliance atlantique. Les deux choses ne sont pas contradictoires, elles sont mêmes complémentaires. Je crois que vous, Américains, vous devez faire confiance aux Européens sur ce plan. Ils ont quand même leur intérêt bien présent à l'esprit, leur intérêt de sécurité globale.
Concernant l'Iraq, nous voyons que la nouvelle administration a entamé une réflexion pour aboutir à un système de sanctions ou de mesures plus intelligentes, selon les termes employés. Nous nous en réjouissons parce qu'il y a longtemps que nous disons que sur l'Iraq, nous avons besoin d'une vigilance internationale, de contrôles internationaux pour que ce régime ne redevienne pas dangereux pour ses voisins ou pour sa population et cela fait également des années que nous disons que nous n'avons pas besoin de l'embargo qui frappe la population pour atteindre cet objectif de sécurité. Toute réflexion qui va dans ce sens nous paraît intéressante et nous sommes prêts à y contribuer dans un esprit constructif. J'ai d'ailleurs eu un premier échange avec le secrétaire d'Etat Colin Powell aujourd'hui à ce sujet.
Q - La force européenne va-t-elle s'établir ou se réaliser de façon concrète bientôt ?
R - A la fin de la présidence française, en novembre, nous avons fait une conférence dite d'engagement des capacités et nous avons demandé à tous les pays de dire quels moyens, combien d'hommes, de matériels ils pourraient donner, quels moyens pour que nous constituions cette force avec un objectif d'au moins 60 000 hommes, peut-être plus pour commencer. Nous allons maintenant avancer et au cours des mois prochains, durant la présidence suédoise, belge, étape après étape, nous allons passer à la mise en oeuvre de cette force.
Pour l'ensemble des Européens, c'est un projet bien concret qui vient compléter les moyens qu'a l'Union européenne de gérer les crises, puisque malheureusement, nous ne pouvons pas exclure que de nouvelles crises se produisent dans les années qui viennent, à la périphérie de l'Europe par exemple. C'est pour cela que nous voulons avoir des capacités sur ce plan dont je répète qu'elles sont complémentaires et parfaitement cohérentes avec le rôle général de l'Alliance. Oui, nous sommes très déterminés sur le plan concret.
Q - Vous avez bien sûr les hommes, mais on dit que vous n'avez pas vraiment le matériel ni l'argent ?
R - Il est tout à fait vrai que les forces militaires des différents pays européens doivent compléter ou s'harmoniser sur tel ou tel point. Mais, les capacités militaires françaises sont tout à fait respectables, les capacités militaires britanniques également, et les capacités des autres pays européens, surtout quand on les additionne, sont également significatives. Nous nous engageons dans cet effort, les décisions sont prises sérieusement, à la fois au niveau politique et au niveau militaire. Nous savons que nous engager dans cet effort nous oblige en quelque sorte à renforcer nos capacités et à nous assurer qu'elles soient utilisables dans un effort d'ensemble avec tout le travail d'harmonisation. C'est un objectif que nous nous sommes fixés à nous-mêmes mais le point de départ est déjà sérieux, comme nous l'avons vu en réalité, et contrairement à certaines interrogations, au cours des dernières années à la fois en Bosnie et au Kosovo où les Européens ont travaillé au coude à coude avec les Américains mais avec de capacités qui, déjà n'étaient pas négligeables. Nous allons encore renforcer cette capacité.
Q - Les débats au sein de l'OTAN sont-ils importants sur les questions des relations entre l'OTAN et cette force ? On a entendu cette semaine les paroles du Premier ministre M. Blair et du président Bush, ils ont parlé d'une planification conjointe. Je crois que Paris et d'autres pays ont eu une idée de planification indépendante.
R - Depuis que ce projet a été relancé par la France et la Grande-Bretagne, nous avons beaucoup travaillé pour harmoniser précisément la démarche d'une capacité européenne de défense avec une décision autonome de l'Union européenne à l'intérieur de l'Alliance atlantique et la cohésion d'ensemble de l'Alliance.
Il y a eu des discussions politiques au plus haut niveau, des discussions des ministres, des discussions des ministres de la Défense et des chefs d'Etat-major, des discussions OTAN-Union européenne à tous les niveaux. Il y a eu depuis plus de deux ans maintenant, un très grand nombre de discussions pour ajuster les choses, pour que l'Union européenne puisse, dans ce domaine, compte tenu du poids qu'elle a maintenant, du niveau qu'elle a atteint, d'exercer cette capacité militaire de participation à la gestion des crises et qu'en même temps, cela se fasse sans qu'il y ait de contradiction.
Après, ce sont des discussions très techniques. Ce que je peux vous dire, c'est que nous avons mis au point des accords. Ces accords sont considérés comme satisfaisants pour les relations entre l'OTAN et l'Union européenne. Il y a encore quelques pays, en ce qui les concerne, membres de l'OTAN mais pas membres de l'Union européenne, comme la Turquie, qui demandent à perfectionner certains mécanismes de consultation, mais tout cela avance très bien. Nous avons donc dépassé le stade des oppositions apparemment antagonistes, nous avons dépassé le stade des controverses. Nous sommes maintenant dans des discussions normales de mise en oeuvre, entre alliés qui, je le redis et je le souhaite toujours, se font confiance parce que l'objectif est le même et qu'une Union européenne forte sur ce plan sera un formidable soutien pour une Alliance atlantique pleine de vitalité.
Q - Vous connaissez déjà assez bien je crois le secrétaire d'Etat M. Powell, mais il n'y a que quelques semaines que George W. Bush est président des Etats-Unis. C'est un homme qui n'a pas beaucoup voyagé, qui n'est pas un spécialiste des affaires internationales. Que pensez-vous du leadership qu'il offre aux autres pays du monde ?
R - Non, Le leadership américain, le poids américain dans le monde, sont des évidences à toutes les époques. Ce n'est pas à nous de le déterminer, ni à nous de l'évaluer, les Etats-Unis sont là avec toute leur puissance. Quel est notre problème ? Sommes-nous les alliés des Etats-Unis au sein de cette alliance depuis très longtemps, et la France était même un allié des Etats-Unis bien longtemps avant ? Nous sommes des amis des Etats-Unis et nous voulons avoir, en tant qu'amis et alliés, une relation franche et honnête. Nous souhaitons donc pouvoir coopérer le plus possible avec les Etats-Unis, mais dans certains cas, nous avons des différences d'analyses ou de positions sur tel ou tel sujet. Nous souhaitons pouvoir nous en expliquer dans la franchise, sans que cela soit considéré comme un drame à chaque fois. C'est une relation saine entre amis, entre alliés. Nous souhaitons coopérer dans un esprit aussi constructif que celui que je viens de décrire avec la nouvelle administration comme nous l'avons fait ces dernières années avec l'administration sortante.
Lorsque je commence à discuter avec le secrétaire d'Etat Powell, à propos des réflexions menées aux Etats-Unis sur la politique à l'égard de l'Iraq, lorsque nous commençons à avoir un échange à partir des questions que nous posons sur le projet NMD, ou sur le Proche-Orient, nous sommes exactement dans ce type de relations dans lesquelles il y a une bonne combinaison je crois, de ce rôle très particulier qu'ont les Etats-Unis dans le monde d'aujourd'hui, et en même temps, de ce rapport indispensable, même pour eux, avec leurs grands alliés.
Q - Concernant l'Iraq, avez-vous l'impression que vos alliés sont maintenant convaincus de l'idée française vis-à-vis des sanctions contre l'Iraq ?
R - Je ne dirais pas les choses ainsi. Il me semble que tous les membres permanents du Conseil de sécurité, chacun pour des raisons qui lui sont propres, arrive au constat que le système actuel ne fonctionne pas bien. En termes de contrôles, ce n'est pas satisfaisant, et nous avons appliqué depuis 10 ans maintenant, rendez-vous compte, à l'Iraq et à sa population un embargo qui ne se justifie plus vraiment en terme de sécurité. Je dirais donc plutôt qu'il y a une évolution générale, une réflexion et ce qui est important, c'est que les réflexions des uns et des autres convergent sur ce besoin de sécurité. Comment garantir à cette région, comment garantir aux voisins de l'Iraq, la sécurité à laquelle ils ont légitimement droit ? Comment le faire sans prendre en otage inutilement une population qui est la première victime de tout cela ? Comment aboutir à un système de contrôles qui soit efficace, dissuasif, qui porte sur tout ce qui pourrait permettre de réglementer une politique de réarmement de certaines armes prohibées interdites à l'Iraq par le Conseil de sécurité il y a plusieurs années ? C'est là-dessus qu'il faut concentrer nos efforts en essayant de faire en sorte que la population n'ait plus du tout à subir les conséquences de cette politique légitime sur ce point de la sécurité.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 mars 2001)
Il nous semble, de loin, que vous avez passé une très bonne semaine pour la diplomatie française, étant donnés les changements d'idées internationales au sujet des sanctions contre l'Iraq, le Traité de Nice et sur les progrès que l'on peut voir ces jours-ci, sur l'idée d'une force indépendante européenne.
R - En effet, nous sommes très heureux d'avoir réussi pendant la présidence française à conclure un traité qui est le Traité de Nice, que nous venons de signer hier et qui va essentiellement permettre à l'Europe des Quinze de s'élargir aux pays candidats puisque nous avons des négociations avec 12 pays. Cette Europe, potentiellement sera un jour à 27 et nous avions besoin de ces réformes internes sur notre mode de décision avant de pouvoir aller plus loin. Il est donc très important que nous ayons pu franchir cette étape.
Concernant la constitution d'une capacité européenne de défense, c'est très important de voir que ce projet se poursuit, et que, comme l'a dit le président George W. Bush, en recevant Tony Blair, il comprend les aspects positifs de ce projet. Nous avons travaillé très dur ces dernières années pour que l'on puisse à la fois avancer tout en préservant, ce qui est notre objectif aussi bien entendu, la vitalité générale de l'Alliance atlantique. Les deux choses ne sont pas contradictoires, elles sont mêmes complémentaires. Je crois que vous, Américains, vous devez faire confiance aux Européens sur ce plan. Ils ont quand même leur intérêt bien présent à l'esprit, leur intérêt de sécurité globale.
Concernant l'Iraq, nous voyons que la nouvelle administration a entamé une réflexion pour aboutir à un système de sanctions ou de mesures plus intelligentes, selon les termes employés. Nous nous en réjouissons parce qu'il y a longtemps que nous disons que sur l'Iraq, nous avons besoin d'une vigilance internationale, de contrôles internationaux pour que ce régime ne redevienne pas dangereux pour ses voisins ou pour sa population et cela fait également des années que nous disons que nous n'avons pas besoin de l'embargo qui frappe la population pour atteindre cet objectif de sécurité. Toute réflexion qui va dans ce sens nous paraît intéressante et nous sommes prêts à y contribuer dans un esprit constructif. J'ai d'ailleurs eu un premier échange avec le secrétaire d'Etat Colin Powell aujourd'hui à ce sujet.
Q - La force européenne va-t-elle s'établir ou se réaliser de façon concrète bientôt ?
R - A la fin de la présidence française, en novembre, nous avons fait une conférence dite d'engagement des capacités et nous avons demandé à tous les pays de dire quels moyens, combien d'hommes, de matériels ils pourraient donner, quels moyens pour que nous constituions cette force avec un objectif d'au moins 60 000 hommes, peut-être plus pour commencer. Nous allons maintenant avancer et au cours des mois prochains, durant la présidence suédoise, belge, étape après étape, nous allons passer à la mise en oeuvre de cette force.
Pour l'ensemble des Européens, c'est un projet bien concret qui vient compléter les moyens qu'a l'Union européenne de gérer les crises, puisque malheureusement, nous ne pouvons pas exclure que de nouvelles crises se produisent dans les années qui viennent, à la périphérie de l'Europe par exemple. C'est pour cela que nous voulons avoir des capacités sur ce plan dont je répète qu'elles sont complémentaires et parfaitement cohérentes avec le rôle général de l'Alliance. Oui, nous sommes très déterminés sur le plan concret.
Q - Vous avez bien sûr les hommes, mais on dit que vous n'avez pas vraiment le matériel ni l'argent ?
R - Il est tout à fait vrai que les forces militaires des différents pays européens doivent compléter ou s'harmoniser sur tel ou tel point. Mais, les capacités militaires françaises sont tout à fait respectables, les capacités militaires britanniques également, et les capacités des autres pays européens, surtout quand on les additionne, sont également significatives. Nous nous engageons dans cet effort, les décisions sont prises sérieusement, à la fois au niveau politique et au niveau militaire. Nous savons que nous engager dans cet effort nous oblige en quelque sorte à renforcer nos capacités et à nous assurer qu'elles soient utilisables dans un effort d'ensemble avec tout le travail d'harmonisation. C'est un objectif que nous nous sommes fixés à nous-mêmes mais le point de départ est déjà sérieux, comme nous l'avons vu en réalité, et contrairement à certaines interrogations, au cours des dernières années à la fois en Bosnie et au Kosovo où les Européens ont travaillé au coude à coude avec les Américains mais avec de capacités qui, déjà n'étaient pas négligeables. Nous allons encore renforcer cette capacité.
Q - Les débats au sein de l'OTAN sont-ils importants sur les questions des relations entre l'OTAN et cette force ? On a entendu cette semaine les paroles du Premier ministre M. Blair et du président Bush, ils ont parlé d'une planification conjointe. Je crois que Paris et d'autres pays ont eu une idée de planification indépendante.
R - Depuis que ce projet a été relancé par la France et la Grande-Bretagne, nous avons beaucoup travaillé pour harmoniser précisément la démarche d'une capacité européenne de défense avec une décision autonome de l'Union européenne à l'intérieur de l'Alliance atlantique et la cohésion d'ensemble de l'Alliance.
Il y a eu des discussions politiques au plus haut niveau, des discussions des ministres, des discussions des ministres de la Défense et des chefs d'Etat-major, des discussions OTAN-Union européenne à tous les niveaux. Il y a eu depuis plus de deux ans maintenant, un très grand nombre de discussions pour ajuster les choses, pour que l'Union européenne puisse, dans ce domaine, compte tenu du poids qu'elle a maintenant, du niveau qu'elle a atteint, d'exercer cette capacité militaire de participation à la gestion des crises et qu'en même temps, cela se fasse sans qu'il y ait de contradiction.
Après, ce sont des discussions très techniques. Ce que je peux vous dire, c'est que nous avons mis au point des accords. Ces accords sont considérés comme satisfaisants pour les relations entre l'OTAN et l'Union européenne. Il y a encore quelques pays, en ce qui les concerne, membres de l'OTAN mais pas membres de l'Union européenne, comme la Turquie, qui demandent à perfectionner certains mécanismes de consultation, mais tout cela avance très bien. Nous avons donc dépassé le stade des oppositions apparemment antagonistes, nous avons dépassé le stade des controverses. Nous sommes maintenant dans des discussions normales de mise en oeuvre, entre alliés qui, je le redis et je le souhaite toujours, se font confiance parce que l'objectif est le même et qu'une Union européenne forte sur ce plan sera un formidable soutien pour une Alliance atlantique pleine de vitalité.
Q - Vous connaissez déjà assez bien je crois le secrétaire d'Etat M. Powell, mais il n'y a que quelques semaines que George W. Bush est président des Etats-Unis. C'est un homme qui n'a pas beaucoup voyagé, qui n'est pas un spécialiste des affaires internationales. Que pensez-vous du leadership qu'il offre aux autres pays du monde ?
R - Non, Le leadership américain, le poids américain dans le monde, sont des évidences à toutes les époques. Ce n'est pas à nous de le déterminer, ni à nous de l'évaluer, les Etats-Unis sont là avec toute leur puissance. Quel est notre problème ? Sommes-nous les alliés des Etats-Unis au sein de cette alliance depuis très longtemps, et la France était même un allié des Etats-Unis bien longtemps avant ? Nous sommes des amis des Etats-Unis et nous voulons avoir, en tant qu'amis et alliés, une relation franche et honnête. Nous souhaitons donc pouvoir coopérer le plus possible avec les Etats-Unis, mais dans certains cas, nous avons des différences d'analyses ou de positions sur tel ou tel sujet. Nous souhaitons pouvoir nous en expliquer dans la franchise, sans que cela soit considéré comme un drame à chaque fois. C'est une relation saine entre amis, entre alliés. Nous souhaitons coopérer dans un esprit aussi constructif que celui que je viens de décrire avec la nouvelle administration comme nous l'avons fait ces dernières années avec l'administration sortante.
Lorsque je commence à discuter avec le secrétaire d'Etat Powell, à propos des réflexions menées aux Etats-Unis sur la politique à l'égard de l'Iraq, lorsque nous commençons à avoir un échange à partir des questions que nous posons sur le projet NMD, ou sur le Proche-Orient, nous sommes exactement dans ce type de relations dans lesquelles il y a une bonne combinaison je crois, de ce rôle très particulier qu'ont les Etats-Unis dans le monde d'aujourd'hui, et en même temps, de ce rapport indispensable, même pour eux, avec leurs grands alliés.
Q - Concernant l'Iraq, avez-vous l'impression que vos alliés sont maintenant convaincus de l'idée française vis-à-vis des sanctions contre l'Iraq ?
R - Je ne dirais pas les choses ainsi. Il me semble que tous les membres permanents du Conseil de sécurité, chacun pour des raisons qui lui sont propres, arrive au constat que le système actuel ne fonctionne pas bien. En termes de contrôles, ce n'est pas satisfaisant, et nous avons appliqué depuis 10 ans maintenant, rendez-vous compte, à l'Iraq et à sa population un embargo qui ne se justifie plus vraiment en terme de sécurité. Je dirais donc plutôt qu'il y a une évolution générale, une réflexion et ce qui est important, c'est que les réflexions des uns et des autres convergent sur ce besoin de sécurité. Comment garantir à cette région, comment garantir aux voisins de l'Iraq, la sécurité à laquelle ils ont légitimement droit ? Comment le faire sans prendre en otage inutilement une population qui est la première victime de tout cela ? Comment aboutir à un système de contrôles qui soit efficace, dissuasif, qui porte sur tout ce qui pourrait permettre de réglementer une politique de réarmement de certaines armes prohibées interdites à l'Iraq par le Conseil de sécurité il y a plusieurs années ? C'est là-dessus qu'il faut concentrer nos efforts en essayant de faire en sorte que la population n'ait plus du tout à subir les conséquences de cette politique légitime sur ce point de la sécurité.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 mars 2001)