Texte intégral
Q - Jean-Pierre Jouyet, on votait dans un certain nombre de pays européens et hors Union et dans l'Union européenne. La Pologne tout d'abord avec une lourde défaite des conservateurs, les jumeaux Kaczinski, au profit des libéraux polonais. Vous êtes soulagé ?
R - Ce que j'observe, c'est que, lorsque comme dirigeant européen, on va trop contre l'Europe, on le paye aux élections parce que les populations ont plus de bon sens que ce que l'on croit. Elles peuvent, elles aussi, exprimer quelques appréhensions, quelques craintes à l'égard de l'Union européenne, mais elles veulent que leurs dirigeants travaillent au service de l'Union européenne et c'est la principale leçon que je retiens de ces élections polonaises.
Q - Vous êtes soulagé finalement de cette défaite des frères Kaczinski ?
R - Il apparaît que la population polonaise a traduit sur le plan politique son sentiment majoritaire. C'est un sentiment majoritairement européen. Nous avons toujours tout fait pour maintenir la Pologne dans le cadre de l'Union. Il ne faut pas oublier que c'est un pays qui a beaucoup souffert du joug communiste, qui a ses propres difficultés et, de ce point de vue-là, les élections polonaises montrent que nous avons eu raison de faire confiance à la population polonaise et à son bon sens.
Q - Bon alors, je vous pose la question autrement. Il sera, selon vous Jean-Pierre Jouyet, plus facile de travailler avec la Pologne de Donald Tusk, les libéraux, que la Pologne des frères Kaczinski ?
R - A priori, oui.
Q - Voilà qui est clair. Si la Pologne referme son aventure avec la droite populiste, cette parenthèse de deux ans. La Suisse en ouvre une avec la victoire des nationalistes de l'UDC, la droite xénophobe, alors évidemment la Suisse hors Union européenne, comme chacun le sait. Tout de même est-ce que la Suisse ne se referme pas un petit peu plus ?
R - Je n'ai pas de jugement à porter sur le vote des Suisses. Mais il est incontestable que le mouvement que vous décrivez ne rapproche pas la Suisse de l'Union européenne et, j'en suis le premier désolé, puisque ce serait à l'avantage de l'Union et de la Suisse. C'est un voisin qui nous est extrêmement proche et nous devons travailler en étroite coopération avec lui. Donc tout ce qui va dans le sens d'une fermeture, d'un isolement, d'un repli, de tentations xénophobes par trop nationalistes, ce n'est pas une bonne chose pour les relations entre la Suisse et l'Union européenne.
Q - Jean-Pierre Jouyet, les suites du Sommet européen de Lisbonne à la fin de la semaine dernière. On a vu les vingt-sept dirigeants européens approuver ce Traité remplaçant la Constitution. Quand la France va-t-elle ratifier ce nouveau texte ? Ce sera par voie parlementaire et non par référendum. A quelle date ? Est-ce que vous le savez, Jean-Pierre Jouyet, ce soir ?
R - Nous souhaitons être les premiers à ratifier. Nous ferons tout pour le faire le plus rapidement possible si le traité est signé, comme on peut le penser, les 13 ou 14 décembre prochain. Nous devrons saisir le Conseil constitutionnel de ce traité. Nous espérons qu'il donnera un avis très rapidement. Dans les toutes premières semaines de l'année prochaine nous devrions donc être en mesure de procéder à la révision constitutionnelle, puis à la ratification de ce traité. Cela ira très vite et c'est la volonté du président de la République et du Premier ministre.
Q - Donc début 2008. Vous parlez des 13 et 14 décembre, alors là il y a peut-être une petite incohérence. Je voudrais avoir votre avis Jean-Pierre Jouyet. Les Vingt-sept vont donc se rendre à Lisbonne le 13 décembre pour signer le traité. José Socrates, le Premier Ministre portugais, tient à ce que ce soit le Traité de Lisbonne. Puis les Vingt-sept vont reprendre chacun leur sommet les 13 et 14 décembre. Alors on est en plein Grenelle de l'environnement, en pleine lutte contre le réchauffement climatique etc. Bon, d'un point de vue symbolique, allez, je pense que cela aurait été bien. Il y a les accords d'un coté, très bien, et puis de temps en temps on peut peut-être passer par-dessus ? On se réunit tous à Lisbonne pour le bien de la planète, c'est vrai que c'est un bon signe.
R - Mais il y a d'autres signes que nous faisons pour le bien de la planète, que nous ferons et que nous faisons au niveau européen. Nous sommes exemplaires de ce point de vue là, par rapport à d'autres. Vous savez que les plans européens sont très ambitieux en ce qui concerne les réductions de CO², l'émergence des énergies renouvelables, etc. Il n'y a aucune autre région au monde qui fait ce que fait l'Union européenne dans ce domaine-là.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 octobre 2007
R - Ce que j'observe, c'est que, lorsque comme dirigeant européen, on va trop contre l'Europe, on le paye aux élections parce que les populations ont plus de bon sens que ce que l'on croit. Elles peuvent, elles aussi, exprimer quelques appréhensions, quelques craintes à l'égard de l'Union européenne, mais elles veulent que leurs dirigeants travaillent au service de l'Union européenne et c'est la principale leçon que je retiens de ces élections polonaises.
Q - Vous êtes soulagé finalement de cette défaite des frères Kaczinski ?
R - Il apparaît que la population polonaise a traduit sur le plan politique son sentiment majoritaire. C'est un sentiment majoritairement européen. Nous avons toujours tout fait pour maintenir la Pologne dans le cadre de l'Union. Il ne faut pas oublier que c'est un pays qui a beaucoup souffert du joug communiste, qui a ses propres difficultés et, de ce point de vue-là, les élections polonaises montrent que nous avons eu raison de faire confiance à la population polonaise et à son bon sens.
Q - Bon alors, je vous pose la question autrement. Il sera, selon vous Jean-Pierre Jouyet, plus facile de travailler avec la Pologne de Donald Tusk, les libéraux, que la Pologne des frères Kaczinski ?
R - A priori, oui.
Q - Voilà qui est clair. Si la Pologne referme son aventure avec la droite populiste, cette parenthèse de deux ans. La Suisse en ouvre une avec la victoire des nationalistes de l'UDC, la droite xénophobe, alors évidemment la Suisse hors Union européenne, comme chacun le sait. Tout de même est-ce que la Suisse ne se referme pas un petit peu plus ?
R - Je n'ai pas de jugement à porter sur le vote des Suisses. Mais il est incontestable que le mouvement que vous décrivez ne rapproche pas la Suisse de l'Union européenne et, j'en suis le premier désolé, puisque ce serait à l'avantage de l'Union et de la Suisse. C'est un voisin qui nous est extrêmement proche et nous devons travailler en étroite coopération avec lui. Donc tout ce qui va dans le sens d'une fermeture, d'un isolement, d'un repli, de tentations xénophobes par trop nationalistes, ce n'est pas une bonne chose pour les relations entre la Suisse et l'Union européenne.
Q - Jean-Pierre Jouyet, les suites du Sommet européen de Lisbonne à la fin de la semaine dernière. On a vu les vingt-sept dirigeants européens approuver ce Traité remplaçant la Constitution. Quand la France va-t-elle ratifier ce nouveau texte ? Ce sera par voie parlementaire et non par référendum. A quelle date ? Est-ce que vous le savez, Jean-Pierre Jouyet, ce soir ?
R - Nous souhaitons être les premiers à ratifier. Nous ferons tout pour le faire le plus rapidement possible si le traité est signé, comme on peut le penser, les 13 ou 14 décembre prochain. Nous devrons saisir le Conseil constitutionnel de ce traité. Nous espérons qu'il donnera un avis très rapidement. Dans les toutes premières semaines de l'année prochaine nous devrions donc être en mesure de procéder à la révision constitutionnelle, puis à la ratification de ce traité. Cela ira très vite et c'est la volonté du président de la République et du Premier ministre.
Q - Donc début 2008. Vous parlez des 13 et 14 décembre, alors là il y a peut-être une petite incohérence. Je voudrais avoir votre avis Jean-Pierre Jouyet. Les Vingt-sept vont donc se rendre à Lisbonne le 13 décembre pour signer le traité. José Socrates, le Premier Ministre portugais, tient à ce que ce soit le Traité de Lisbonne. Puis les Vingt-sept vont reprendre chacun leur sommet les 13 et 14 décembre. Alors on est en plein Grenelle de l'environnement, en pleine lutte contre le réchauffement climatique etc. Bon, d'un point de vue symbolique, allez, je pense que cela aurait été bien. Il y a les accords d'un coté, très bien, et puis de temps en temps on peut peut-être passer par-dessus ? On se réunit tous à Lisbonne pour le bien de la planète, c'est vrai que c'est un bon signe.
R - Mais il y a d'autres signes que nous faisons pour le bien de la planète, que nous ferons et que nous faisons au niveau européen. Nous sommes exemplaires de ce point de vue là, par rapport à d'autres. Vous savez que les plans européens sont très ambitieux en ce qui concerne les réductions de CO², l'émergence des énergies renouvelables, etc. Il n'y a aucune autre région au monde qui fait ce que fait l'Union européenne dans ce domaine-là.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 octobre 2007