Texte intégral
Bonjour, E. Woerth.
Bonjour.
Q- Un automobiliste paie, aujourd'hui, à peu près 1,30 euro pour son litre de super sans plomb 95. C'est un consommateur qui se trouve pénalisé, un automobiliste aujourd'hui. Est-ce que vous avez les moyens d'alléger sa facture pétrolière ?
R- Si l'essence est chère... On est tous automobiliste - donc, c'est de l'essence évidemment chère, elle a progressé beaucoup depuis le 1er janvier. Maintenant, l'allègement c'est difficile à faire sur le plan général, parce que le prix de l'essence est un prix international, est un prix arrêté par un marché, et qu'il faut s'habituer d'une certaine façon aussi, au fur et à mesure du temps, à avoir à payer un pétrole cher parce que la rareté, etc., etc. Tout ça, tout le monde le sait, il faut s'habituer à cela. Il faut prendre des mesures pour commencer à passer dans une économie un peu différente. C'était d'ailleurs l'objet - en partie - du Grenelle de l'Environnement avec des propositions très fortes là-dessus.
Q- Donc, vous ne pouvez rien faire, vous le ministre du Budget ?
R- On ne peut pas... On ne peut pas faire diminuer ou chuter le prix de l'essence. Vous savez, il y a eu des tentatives, par exemple, puisqu'il y a la fiscalité sur l'essence, il y a eu des tentatives sur ce qu'on a appelé la TIPP flottante. C'est-à-dire qu'on essayait d'une certaine façon de lisser les choses à la baisse ou à la hausse. On s'est aperçu que ça avait coûté beaucoup d'argent. Donc, beaucoup d'argent d'une certaine façon aux contribuables ; et en même temps, que ça avait assez peu rapporté à l'automobiliste : de l'ordre de 2 à 3 centimes au maximum par litre. Donc, il y a peu d'effets possibles sur le fond à réaliser. Il faut d'une certaine façon pouvoir trouver d'autres solutions au fur et à mesure du temps. Et dans le Grenelle de l'Environnement, il y en a eues pas mal.
Q- Il faut dire aux automobilistes qui nous écoutent et qui en veulent beaucoup à l'Etat, que l'Etat, sur un litre d'essence sans plomb 95, qu'ils paient 1,27 euros, l'Etat prend 81 centimes de taxes. On ne peut pas baisser un peu ces taxes-là ?
R- Oui, mais vous savez... Non, on ne peut pas les baisser. Il y a eu des tentatives. On ne peut pas les baisser. D'abord, c'est une partie des recettes de l'Etat. C'est 6% à 7% de la TIPP des recettes de l'Etat et des collectivités locales. Je voudrais juste dire une chose, c'est que quand le prix du pétrole augmente, en réalité les recettes de l'Etat ont plutôt tendance dans ce domaine-là, à diminuer. On a toujours l'impression que l'Etat se fait beaucoup d'argent sur des augmentations du pétrole ; c'est le contraire, pour la bonne raison que la TIPP, la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers, elle est en volume et elle n'est pas en pourcentage du prix, elle est en volume, au nombre de litres d'essence consommés. Et donc, à partir du moment où le pétrole est cher, on consomme moins. Et donc, il y a moins de recettes. Grosso modo, chaque fois qu'il y a des hausses importantes comme celles-là, ça coûte 300 millions d'euros à l'Etat.
Q- Donc l'Etat perd de l'argent quand le pétrole augmente !
R- D'ailleurs, vous savez, le problème de la fiscalité, plus elle serait importante dans l'ensemble des autres pays, plus en réalité - dans un certain nombre d'autres pays, elle est au même niveau... dans un certain nombre d'autres pays, elle est beaucoup faible. Et ça amène à une consommation, à une demande supplémentaire. Donc, il y a une augmentation du prix du pétrole. Donc, je pense que la France a une politique vertueuse dans ce domaine-là.
Q- C. Lagarde, ministre de l'Economie, recommandait dimanche d'oublier son véhicule pour ses deux jambes ou ses deux roues. Vous êtes venu, comment, vous ?
R- Moi, je suis venu en voiture. Je suis venu en voiture, bien sûr. Mais je vais à Bruxelles cet après midi, et j'y vais en train.
Q- En train ! Oui, vous ne pouvez pas y aller à pied ou en vélo.
R- Vous avez raison.
Q- N. Sarkozy est au port du Guilvinec tout à l'heure. Il rencontrera les marins pêcheurs. Eux sont très en colère aussi. Ils voudraient payer moins cher leur gazole. Il aura quelque chose à leur annoncer ?
R- D'abord, c'est courageux d'aller discuter avec des personnes qui sont en colère ; et je comprends cette colère. C'est un métier extrêmement pénible.
Q- Mais il aura quelque chose à leur proposer ?
R- Ecoutez, je pense que le président de la République, il va d'abord pour
écouter et puis j'imagine, pour proposer. Ca, on le verra ce soir.
Q- On peut proposer quelque chose aux pêcheurs et pas aux
automobilistes !
R- Vous savez, les pêcheurs... mais c'est leur métier. On voit bien que sur le plan économique, ça pèse très lourd dans leur compte d'exploitation. C'est vrai aussi pour d'autres métiers. C'est vrai aussi pour d'autres métiers, mais particulièrement pour les marins pêcheurs. Les marins pêcheurs ne paient plus d'impôts sur le gazole qu'ils consomment. Il n'y a plus de taxe intérieure sur les produits pétroliers. Donc, il n'y a plus d'impôts. Alors, il faut trouver d'autres solutions. S'il y a d'autres solutions à trouver, j'imagine que le Président et le ministre de l'agriculture, tout à l'heure, les proposeront.
Q- On peut en trouver pour les pêcheurs et pas pour les automobilistes, parce que les pêcheurs manifestent et les automobilistes... Notre auditeur disait...
R- Il ne faut pas raisonner comme ça ! Il y a beaucoup d'automobiles. Chacun a une automobile quasiment en France. Il y a un prix du marché. Il faut tenter de le lisser. Tout à l'heure, C. Lagarde rencontre - ou demain, je ne sais pas... mais enfin dans les jours qui viennent- les compagnies pétrolières. Il est de lisser l'augmentation. Mais vous savez, la tendance de fond... Il faut quand même se dire les choses telles qu'elles sont. On le sait bien. Chacun a une voiture et met de l'essence dans sa voiture. On voit bien que la tendance, elle est à une augmentation. Alors, il y a des moments un peu de crise comme celui-là avec des pics et puis, il y a des moments où ça redescend un peu. Au mois d'août, le pétrole, il était à 67 ou 68 dollars. Il est aujourd'hui aux alentours d'une centaine de dollars. Donc, les choses vont et viennent. Il faut tenir compte de cette tendance lourde qui est l'augmentation des prix du pétrole. C'est pour ça d'ailleurs que dans le Grenelle de l'Environnement, on essaie de faire plus de tramways, plus de TGV, etc., etc.
Q- Puisqu'il faut en tenir compte, le budget 2008 que vous avez fabriqué, E. Woerth, vous prévoyez que le baril de pétrole coûterait 73 dollars. Il est à 92 aujourd'hui. Allez-vous réviser votre budget, E. Woerth ?
R- Oui. Non mais vous avez raison. Vous savez, à l'époque - et quand je parle d'époque, c'est au mois d'août, donc c'est quand même pas une époque, c'est pas ante diluvien - à l'époque, le consensus des économistes comme on dit, d'ailleurs ça recadre un peu les choses sur les prévisions, était de l'ordre de 67 dollars. On a fait un budget avec 73 dollars parce qu'on estimait qu'il fallait le faire d'une façon prudente. Evidemment, c'est aujourd'hui plus important... Alors, il faut savoir...
Q- Est-ce que vous avez révisé votre budget ?
R- Non, non, pas aujourd'hui, non. Parce que paradoxalement, ça a relativement peu d'impact sur le budget. Je vais vous dire pourquoi en deux mots. Parce que d'abord, la France est assez peu consommatrice en tant qu'Etat, de pétrole. Enfin, ça ne joue pas beaucoup. Voyez, on ne consomme pas. Les militaires, un peu. Un peu les véhicules ici ou là, mais on consomme assez peu et puis d'autre part, les recettes de l'Etat sont à peu près stabilisées parce qu'il y a une TVA qui a tendance à augmenter mais il y a une TIPP qui a tendance à diminuer. Donc, il n'y a pas de raisons. Ce qui peut arriver, c'est que ça joue sur la croissance. Cela peut jouer sur la croissance évidemment.
Q- Cela vous inspire de réviser à la baisse votre consommation ?
R- Non, parce qu'il n'y a pas de raison non plus. D'abord, le troisième trimestre de cette année sera plutôt bon. On annoncera avant le 14 novembre, des chiffres. J'espère qu'il sera bon. Donc, il n'y a pas de raison d'aller en deçà aujourd'hui des 2,25% qui sont dans le budget parce que c'est un chiffre prudent.
Q- Tout change, sauf vos prévisions !
R- Mais parce que les prévisions, elles sont faites justement pour avoir un caractère de stabilité. Quand on fait 1,6% d'inflation dans le budget de l'Etat, l'année prochaine, les 1,6 % aujourd'hui sont plus importants que l'inflation qu'on constate cette année. Donc, il y a beaucoup de prudence aussi dans la construction budgétaire.
Q- Dimanche, dans Le Parisien, P. Séguin, président de la Cour des Comptes, disait que les citoyens ne toléraient plus l'opacité. D'accord ? Pas d'accord ?
R- Bien sûr. Evidemment. Mais il a raison.
Q- Combien a coûté le Conseil des ministres décentralisé en Corse ?
R- Ecoutez, j'en sais rien. Fondamentalement, je n'en sais rien. Des prix de billets d'avion ; et puis, même pas la location d'une salle puisque heureusement on se réunit dans des préfectures. Mais vous savez, je trouve que c'est un faux débat.
Q- C'est opaque comme réponse... On est preneur !
R- C'est un faux débat, et c'est un débat assez mesquin, en réalité parce qu'il aurait suffi que les dix ou douze ministres qui sont allés en Corse, décident de voyager le même jour dans d'autres régions, ils auraient aussi dépensé des billets d'avion. Donc, je pense que ça c'est un peu mesquin. Je ne pense pas qu'il faille raisonner comme ça. Je vous dis les choses telles que je les pense.
Q- E. Woerth, qui trouve mes questions mesquines, était l'invité de RTL ce matin.
R- C. Hondelatte : Oui, il vous a traité de mesquin.
Q- Oui, oui, j'ai compris. Mais il a dit aussi qu'il allait nous donner la réponse. Et on est preneur.
R- Sans mesquinerie.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 novembre 2007
Bonjour.
Q- Un automobiliste paie, aujourd'hui, à peu près 1,30 euro pour son litre de super sans plomb 95. C'est un consommateur qui se trouve pénalisé, un automobiliste aujourd'hui. Est-ce que vous avez les moyens d'alléger sa facture pétrolière ?
R- Si l'essence est chère... On est tous automobiliste - donc, c'est de l'essence évidemment chère, elle a progressé beaucoup depuis le 1er janvier. Maintenant, l'allègement c'est difficile à faire sur le plan général, parce que le prix de l'essence est un prix international, est un prix arrêté par un marché, et qu'il faut s'habituer d'une certaine façon aussi, au fur et à mesure du temps, à avoir à payer un pétrole cher parce que la rareté, etc., etc. Tout ça, tout le monde le sait, il faut s'habituer à cela. Il faut prendre des mesures pour commencer à passer dans une économie un peu différente. C'était d'ailleurs l'objet - en partie - du Grenelle de l'Environnement avec des propositions très fortes là-dessus.
Q- Donc, vous ne pouvez rien faire, vous le ministre du Budget ?
R- On ne peut pas... On ne peut pas faire diminuer ou chuter le prix de l'essence. Vous savez, il y a eu des tentatives, par exemple, puisqu'il y a la fiscalité sur l'essence, il y a eu des tentatives sur ce qu'on a appelé la TIPP flottante. C'est-à-dire qu'on essayait d'une certaine façon de lisser les choses à la baisse ou à la hausse. On s'est aperçu que ça avait coûté beaucoup d'argent. Donc, beaucoup d'argent d'une certaine façon aux contribuables ; et en même temps, que ça avait assez peu rapporté à l'automobiliste : de l'ordre de 2 à 3 centimes au maximum par litre. Donc, il y a peu d'effets possibles sur le fond à réaliser. Il faut d'une certaine façon pouvoir trouver d'autres solutions au fur et à mesure du temps. Et dans le Grenelle de l'Environnement, il y en a eues pas mal.
Q- Il faut dire aux automobilistes qui nous écoutent et qui en veulent beaucoup à l'Etat, que l'Etat, sur un litre d'essence sans plomb 95, qu'ils paient 1,27 euros, l'Etat prend 81 centimes de taxes. On ne peut pas baisser un peu ces taxes-là ?
R- Oui, mais vous savez... Non, on ne peut pas les baisser. Il y a eu des tentatives. On ne peut pas les baisser. D'abord, c'est une partie des recettes de l'Etat. C'est 6% à 7% de la TIPP des recettes de l'Etat et des collectivités locales. Je voudrais juste dire une chose, c'est que quand le prix du pétrole augmente, en réalité les recettes de l'Etat ont plutôt tendance dans ce domaine-là, à diminuer. On a toujours l'impression que l'Etat se fait beaucoup d'argent sur des augmentations du pétrole ; c'est le contraire, pour la bonne raison que la TIPP, la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers, elle est en volume et elle n'est pas en pourcentage du prix, elle est en volume, au nombre de litres d'essence consommés. Et donc, à partir du moment où le pétrole est cher, on consomme moins. Et donc, il y a moins de recettes. Grosso modo, chaque fois qu'il y a des hausses importantes comme celles-là, ça coûte 300 millions d'euros à l'Etat.
Q- Donc l'Etat perd de l'argent quand le pétrole augmente !
R- D'ailleurs, vous savez, le problème de la fiscalité, plus elle serait importante dans l'ensemble des autres pays, plus en réalité - dans un certain nombre d'autres pays, elle est au même niveau... dans un certain nombre d'autres pays, elle est beaucoup faible. Et ça amène à une consommation, à une demande supplémentaire. Donc, il y a une augmentation du prix du pétrole. Donc, je pense que la France a une politique vertueuse dans ce domaine-là.
Q- C. Lagarde, ministre de l'Economie, recommandait dimanche d'oublier son véhicule pour ses deux jambes ou ses deux roues. Vous êtes venu, comment, vous ?
R- Moi, je suis venu en voiture. Je suis venu en voiture, bien sûr. Mais je vais à Bruxelles cet après midi, et j'y vais en train.
Q- En train ! Oui, vous ne pouvez pas y aller à pied ou en vélo.
R- Vous avez raison.
Q- N. Sarkozy est au port du Guilvinec tout à l'heure. Il rencontrera les marins pêcheurs. Eux sont très en colère aussi. Ils voudraient payer moins cher leur gazole. Il aura quelque chose à leur annoncer ?
R- D'abord, c'est courageux d'aller discuter avec des personnes qui sont en colère ; et je comprends cette colère. C'est un métier extrêmement pénible.
Q- Mais il aura quelque chose à leur proposer ?
R- Ecoutez, je pense que le président de la République, il va d'abord pour
écouter et puis j'imagine, pour proposer. Ca, on le verra ce soir.
Q- On peut proposer quelque chose aux pêcheurs et pas aux
automobilistes !
R- Vous savez, les pêcheurs... mais c'est leur métier. On voit bien que sur le plan économique, ça pèse très lourd dans leur compte d'exploitation. C'est vrai aussi pour d'autres métiers. C'est vrai aussi pour d'autres métiers, mais particulièrement pour les marins pêcheurs. Les marins pêcheurs ne paient plus d'impôts sur le gazole qu'ils consomment. Il n'y a plus de taxe intérieure sur les produits pétroliers. Donc, il n'y a plus d'impôts. Alors, il faut trouver d'autres solutions. S'il y a d'autres solutions à trouver, j'imagine que le Président et le ministre de l'agriculture, tout à l'heure, les proposeront.
Q- On peut en trouver pour les pêcheurs et pas pour les automobilistes, parce que les pêcheurs manifestent et les automobilistes... Notre auditeur disait...
R- Il ne faut pas raisonner comme ça ! Il y a beaucoup d'automobiles. Chacun a une automobile quasiment en France. Il y a un prix du marché. Il faut tenter de le lisser. Tout à l'heure, C. Lagarde rencontre - ou demain, je ne sais pas... mais enfin dans les jours qui viennent- les compagnies pétrolières. Il est de lisser l'augmentation. Mais vous savez, la tendance de fond... Il faut quand même se dire les choses telles qu'elles sont. On le sait bien. Chacun a une voiture et met de l'essence dans sa voiture. On voit bien que la tendance, elle est à une augmentation. Alors, il y a des moments un peu de crise comme celui-là avec des pics et puis, il y a des moments où ça redescend un peu. Au mois d'août, le pétrole, il était à 67 ou 68 dollars. Il est aujourd'hui aux alentours d'une centaine de dollars. Donc, les choses vont et viennent. Il faut tenir compte de cette tendance lourde qui est l'augmentation des prix du pétrole. C'est pour ça d'ailleurs que dans le Grenelle de l'Environnement, on essaie de faire plus de tramways, plus de TGV, etc., etc.
Q- Puisqu'il faut en tenir compte, le budget 2008 que vous avez fabriqué, E. Woerth, vous prévoyez que le baril de pétrole coûterait 73 dollars. Il est à 92 aujourd'hui. Allez-vous réviser votre budget, E. Woerth ?
R- Oui. Non mais vous avez raison. Vous savez, à l'époque - et quand je parle d'époque, c'est au mois d'août, donc c'est quand même pas une époque, c'est pas ante diluvien - à l'époque, le consensus des économistes comme on dit, d'ailleurs ça recadre un peu les choses sur les prévisions, était de l'ordre de 67 dollars. On a fait un budget avec 73 dollars parce qu'on estimait qu'il fallait le faire d'une façon prudente. Evidemment, c'est aujourd'hui plus important... Alors, il faut savoir...
Q- Est-ce que vous avez révisé votre budget ?
R- Non, non, pas aujourd'hui, non. Parce que paradoxalement, ça a relativement peu d'impact sur le budget. Je vais vous dire pourquoi en deux mots. Parce que d'abord, la France est assez peu consommatrice en tant qu'Etat, de pétrole. Enfin, ça ne joue pas beaucoup. Voyez, on ne consomme pas. Les militaires, un peu. Un peu les véhicules ici ou là, mais on consomme assez peu et puis d'autre part, les recettes de l'Etat sont à peu près stabilisées parce qu'il y a une TVA qui a tendance à augmenter mais il y a une TIPP qui a tendance à diminuer. Donc, il n'y a pas de raisons. Ce qui peut arriver, c'est que ça joue sur la croissance. Cela peut jouer sur la croissance évidemment.
Q- Cela vous inspire de réviser à la baisse votre consommation ?
R- Non, parce qu'il n'y a pas de raison non plus. D'abord, le troisième trimestre de cette année sera plutôt bon. On annoncera avant le 14 novembre, des chiffres. J'espère qu'il sera bon. Donc, il n'y a pas de raison d'aller en deçà aujourd'hui des 2,25% qui sont dans le budget parce que c'est un chiffre prudent.
Q- Tout change, sauf vos prévisions !
R- Mais parce que les prévisions, elles sont faites justement pour avoir un caractère de stabilité. Quand on fait 1,6% d'inflation dans le budget de l'Etat, l'année prochaine, les 1,6 % aujourd'hui sont plus importants que l'inflation qu'on constate cette année. Donc, il y a beaucoup de prudence aussi dans la construction budgétaire.
Q- Dimanche, dans Le Parisien, P. Séguin, président de la Cour des Comptes, disait que les citoyens ne toléraient plus l'opacité. D'accord ? Pas d'accord ?
R- Bien sûr. Evidemment. Mais il a raison.
Q- Combien a coûté le Conseil des ministres décentralisé en Corse ?
R- Ecoutez, j'en sais rien. Fondamentalement, je n'en sais rien. Des prix de billets d'avion ; et puis, même pas la location d'une salle puisque heureusement on se réunit dans des préfectures. Mais vous savez, je trouve que c'est un faux débat.
Q- C'est opaque comme réponse... On est preneur !
R- C'est un faux débat, et c'est un débat assez mesquin, en réalité parce qu'il aurait suffi que les dix ou douze ministres qui sont allés en Corse, décident de voyager le même jour dans d'autres régions, ils auraient aussi dépensé des billets d'avion. Donc, je pense que ça c'est un peu mesquin. Je ne pense pas qu'il faille raisonner comme ça. Je vous dis les choses telles que je les pense.
Q- E. Woerth, qui trouve mes questions mesquines, était l'invité de RTL ce matin.
R- C. Hondelatte : Oui, il vous a traité de mesquin.
Q- Oui, oui, j'ai compris. Mais il a dit aussi qu'il allait nous donner la réponse. Et on est preneur.
R- Sans mesquinerie.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 novembre 2007