Déclaration de M. Bernard Kouchner, miistre des affaires étrangères et européennes, lors du point de presse conjoint avec M. Yang Jiechi, ministre chinois des affaires étrangères, sur les relations et le partenariat stratégique franco-chinois, l'avenir des relations sino-européennes et le référendum envisagé à Taïwan sur son adhésion à l'ONU, Pékin le 31 octobre 2007.

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Circonstance : Tournée de Bernard Kouchner à Singapour, en Thaïlande et en Chine du 29 octobre au 1er novembre 2007-visite en Chine les 31 octobre et 1er novembre : point de presse conjoint avec le ministre chinois des affaires étrangères, Yang Jiechi, le 31 à Pékin

Texte intégral

Les relations entre nos deux pays sont excellentes, nous en avons parlé avec plaisir comme nous le faisons à chacune de nos rencontres, le ministre chinois des Affaires étrangères et moi-même. C'est peu dire que nous voulons amplifier le dialogue stratégique, c'est peu dire que dans le domaine de l'énergie, dans le domaine des transports, dans tous les domaines que nous avons abordés longuement au cours de cette conversation, les progrès sont grands.
M. Yang Jiechi a lui-même abordé les domaines scientifiques et culturels, nous développerons notre relation dans bien d'autres directions encore. Les accords seront signés par le président Sarkozy dans quelques semaines lors de sa visite d'Etat et nous essayerons en particulier d'aborder au cours du déjeuner qui va suivre autre chose que les relations bilatérales, qui je le rappelle sont excellentes. Nous discuterons des problèmes internationaux sur lesquels nous serons sans doute capables de constater des convergences de vues très importantes, je parle du Darfour, de la Birmanie, de l'Iran et de bien d'autres sujets encore que nous n'avons pas eu le temps d'évoquer au cours de cette première rencontre.
Q - Le Dalai Lama a été reçu ces derniers mois par Mme Merkel, M. Bush et M. Harper, sera-t-il reçu par M. Sarkozy ?
R - Je ne connais pas de rendez-vous à ce propos dans notre pays.
Q - Comment voyez-vous l'état actuel des relations sino-européennes et l'avenir de ces relations ?
R - Je vous assure que lors de la présidence française de l'Union européenne à partir de juillet 2008, des efforts seront faits pour que les relations sur certains dossiers qui ont pris un peu de retard entre la Chine et l'Union européenne soient renforcées, particulièrement lors des deux sommets qui sont prévus.
Q - Comme la Chine et la France sont liées par un partenariat stratégique, comment la France voit-elle le référendum que Taiwan tente d'organiser sur son adhésion à l'ONU sous le nom de Taiwan?
A l'heure actuelle, la Chine connaît un développement économique rapide, en Europe, certaines personnes perçoivent ce développement rapide comme une menace et d'autres voient ce développement comme une opportunité. Comment voyez-vous cela ?
En Europe certaines personnes plaident pour le protectionniste et les barrières commerciales, d'autres pensent que l'Union européenne doit s'ouvrir pour relever tous les défis venant de tous les coins du monde. Comment voyez-vous cette question ?
R - C'est difficile, la concurrence est grande, en particulier dans le domaine économique, en particulier dans la production des biens, nous le savons, mais la France et l'Union européenne sont prêtes à relever ce défi. L'émulation est bonne de notre point de vue, nous ne sommes pas de ceux qui craignent la globalisation. C'est une période d'adaptation et notre pays y fera face, même si nous considérons que le yuan est un peu sous-évalué. Nous espérons que cet ajustement monétaire se fera.
Quant au partenariat stratégique, cela n'est pas une menace, bien au contraire. C'est une collaboration, un renforcement des liens, la France n'est pas inquiète, bien au contraire.
Sur la question précise du référendum envisagé à Taiwan, la France a déjà répondu et réaffirme qu'elle se prononce comme toujours en faveur de l'unicité de la Chine. Le haut représentant pour l'Union européenne pour la politique extérieure, M. Solana, vient de déclarer qu'il lui semblait que ce référendum était inacceptable, la France partage ce sentiment.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 novembre 2007