Texte intégral
Chers camarades,
Aujourd'hui, la politique régressive, l'intransigeance du gouvernement amènent les salariés, les syndicats à entrer en grève pour défendre leurs droits collectifs et l'intérêt général.
Aujourd'hui, le Président de la République s'exprime à Strasbourg sur sa vision de l'Europe, une Europe au service, non des peuples qui la composent mais d'un capitalisme qui fait de la financiarisation de toutes les activités humaines son moteur.
Face à cette actualité, notre réunion n'est certes pas historique, mais elle revêt une réelle importance. Essayons ce matin de donner aux hommes et aux femmes qui luttent des raisons supplémentaires de résister et d'espérer, en ouvrant les chantiers nécessaires sur les propositions alternatives, en donnant ainsi crédibilité à une autre politique, sociale, écologique, démocratique en France et en Europe
Toutes ces dernières années, la gauche a échouée faute d'audace et de volonté politique, faute de confiance dans l'intervention populaire ! Face à la volonté du Président de la République de laisser notre pays sans aucun barrage devant le tout-marchand et la mise en concurrence des salariés et des peuples, la gauche se doit de témoigner de la légitimité des luttes sociales, démocratiques qui se développent, elle doit le faire en démontrant que d'autres logiques peuvent prévaloir, que d'autres propositions peuvent être mises en oeuvre.
Nous devons évidemment dire notre soutien et notre solidarité aux cheminots, traminots, électriciens et gaziers, en grève aujourd'hui, aux fonctionnaires qui le seront demain. Nous avons à affirmer notre soutien aux étudiants qui s'opposent à une loi de démantèlement de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Nous devons dire notre solidarité mais surtout nous devons nous montrer utiles à tous ces hommes et ces femmes.
Pour cela, je vous propose de lancer ces prochaines jours, une grande campagne politique sur les questions de la protection sociale, de l'éducation nationale, de l'université et de la recherche.
Nous devons insister sur notre volonté commune d'assurer l'accès aux soins pour tous et toutes et donc de notre opposition aux franchises médicales par un nouveau financement de la sécurité sociale.
En matière de retraite, nous devons porter notre exigence de garantir un système de retraite par répartition en réformant notre système de retraite par le haut, en assurant un maximum de droits à tous les salariés.
Je souhaite donc une campagne où nous ferions état de tout ce qui est possible de faire pour une réforme juste et solidaire de la protection sociale.
Je pense notamment à la nécessité de faire cotiser les revenus financiers et à moduler l'assiette des cotisations sociales en fonction des stratégies des entreprises par rapport à l'emploi, les salaires et les qualifications. Je pense à la suppression des exonérations de cotisations ; je pense surtout à l'augmentation de la masse salariale et au recul du chômage. C'est en urgence qu'il nous faut décider d'une telle campagne... C'est en urgence en effet qu'il faut gagner l'opinion publique, comme nous avons su le faire ensemble contre le CPE, qu'il faut élargir le mouvement pour créer le rapport de forces nécessaire.
Et plus largement, parce que l'avenir de la protection sociale interroge tout notre contrat social, nous avons à ouvrir le débat sur la question de notre mode de développement et de notre conception de la politique économique nécessaire pour notre pays.
Cette question du développement est celle de la concrétisation nécessaire mais aujourd'hui improbable de beaucoup des objectifs annoncés lors du Grenelle de l'environnement.
Et elle est aussi celle des salaires, de l'emploi et des qualifications. Est-on prêts à dire que le relèvement des salaires et le combat pour développer une industrie moderne et écologique, reposant sur l'emploi qualifié, c'est aussi le meilleur moyen pour financer les dépenses publiques et sociales ? Est-on prêts à dire que les choix politiques faits depuis des années ont poussé à l'appauvrissement du pays et donc que la gauche prend aujourd'hui le parti d'une autre politique économique ?
Oui, je crois utile une telle campagne.
Mais je sais aussi que nos concitoyens ont conscience des conséquences des orientations de l'Union européenne, du statut de la BCE, des objectifs de la politique de concurrence et donc aussi la nature des traités actuels et du traité Sarkozy sur leur vie quotidienne...
Sur cette question de l'Europe, nous savons combien nous sommes divisés. Alors affrontons le débat. La gauche ne peut pas se taire sur une question aussi fondamentale, deux ans à peine après que les Françaises et les Français ont clairement affirmé, par leur vote, leur rejet des orientations politiques libérales de l'Union européenne.
Il est de notre responsabilité de mener une véritable campagne d'explications sur ce traité qui n'est ni nouveau, ni simplifié.
Mais notre première responsabilité est de donner acte à une exigence démocratique affirmée par une majorité de nos concitoyens et largement partagée en Europe :l'exigence d'être informé, d'être consulté. Je vous propose alors que le Président de la République veut, dès février, faire ratifier son traité par le Congrès, de prendre les initiatives nécessaires, que nous soyons du oui ou du non, pour que nos concitoyens puissent débattre et décider par référendum.
Cette exigence démocratique qui grandit en France et en Europe, elle doit être le fil rouge de notre opposition. J'insiste donc aussi sur la nécessité que la gauche s'accorde à bloquer la volonté du Président de la République d'aller encore plus loin dans la concentration des pouvoirs. Notre opposition à la réforme Balladur de la Constitution doit être nette, et nous devons porter une nouvelle République porteuse de nouveaux droits pour l'Assemblée Nationale et nos concitoyens.
Contribuer au développement du mouvement populaire, construire un projet alternatif, poursuivre l'action pour une Europe du progrès social, de la démocratie, de la paix et donner du sens à tout cela en étant capable de se rassembler face à la droite lors des prochaines élections municipales et cantonales, cela devrait être notre feuille de route ! Je ne veux pas ici procéder à un examen des villes et des cantons, je souhaite simplement que de cette réunion sorte un message.
Il est illusoire d'imaginer une victoire de la gauche à ces élections locales en ne comptant que sur un phénomène de rejet de la droite ! Nous ne gagnerons qu'en nous rassemblant à l'échelle des villes et départements, en portant ensemble des projets locaux construits avec les citoyennes et citoyens, donnant à voir de notre capacité à incarner une vision progressiste de la vie locale.
La gagne à gauche restera impossible tant que certains auront pour seule priorité de satisfaire leurs ambitions personnelles ou partisanes.
Aussi, pour ces élections municipales et cantonales, affirmons aujourd'hui que la règle devra être le rassemblement de la gauche autour des équipes sortantes pour préserver villes et cantons de la droite et allons dans l'union conquérir à la droite de nouvelles villes et de nouveaux cantons !
Sur tous ces sujets, il me paraît donc légitime d'avoir un réel échange et de déboucher sur des initiatives.
C'est le sens de la présence du PCF à cette rencontre.source http://www.pcf.fr, le 15 novembre 2007
Aujourd'hui, la politique régressive, l'intransigeance du gouvernement amènent les salariés, les syndicats à entrer en grève pour défendre leurs droits collectifs et l'intérêt général.
Aujourd'hui, le Président de la République s'exprime à Strasbourg sur sa vision de l'Europe, une Europe au service, non des peuples qui la composent mais d'un capitalisme qui fait de la financiarisation de toutes les activités humaines son moteur.
Face à cette actualité, notre réunion n'est certes pas historique, mais elle revêt une réelle importance. Essayons ce matin de donner aux hommes et aux femmes qui luttent des raisons supplémentaires de résister et d'espérer, en ouvrant les chantiers nécessaires sur les propositions alternatives, en donnant ainsi crédibilité à une autre politique, sociale, écologique, démocratique en France et en Europe
Toutes ces dernières années, la gauche a échouée faute d'audace et de volonté politique, faute de confiance dans l'intervention populaire ! Face à la volonté du Président de la République de laisser notre pays sans aucun barrage devant le tout-marchand et la mise en concurrence des salariés et des peuples, la gauche se doit de témoigner de la légitimité des luttes sociales, démocratiques qui se développent, elle doit le faire en démontrant que d'autres logiques peuvent prévaloir, que d'autres propositions peuvent être mises en oeuvre.
Nous devons évidemment dire notre soutien et notre solidarité aux cheminots, traminots, électriciens et gaziers, en grève aujourd'hui, aux fonctionnaires qui le seront demain. Nous avons à affirmer notre soutien aux étudiants qui s'opposent à une loi de démantèlement de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Nous devons dire notre solidarité mais surtout nous devons nous montrer utiles à tous ces hommes et ces femmes.
Pour cela, je vous propose de lancer ces prochaines jours, une grande campagne politique sur les questions de la protection sociale, de l'éducation nationale, de l'université et de la recherche.
Nous devons insister sur notre volonté commune d'assurer l'accès aux soins pour tous et toutes et donc de notre opposition aux franchises médicales par un nouveau financement de la sécurité sociale.
En matière de retraite, nous devons porter notre exigence de garantir un système de retraite par répartition en réformant notre système de retraite par le haut, en assurant un maximum de droits à tous les salariés.
Je souhaite donc une campagne où nous ferions état de tout ce qui est possible de faire pour une réforme juste et solidaire de la protection sociale.
Je pense notamment à la nécessité de faire cotiser les revenus financiers et à moduler l'assiette des cotisations sociales en fonction des stratégies des entreprises par rapport à l'emploi, les salaires et les qualifications. Je pense à la suppression des exonérations de cotisations ; je pense surtout à l'augmentation de la masse salariale et au recul du chômage. C'est en urgence qu'il nous faut décider d'une telle campagne... C'est en urgence en effet qu'il faut gagner l'opinion publique, comme nous avons su le faire ensemble contre le CPE, qu'il faut élargir le mouvement pour créer le rapport de forces nécessaire.
Et plus largement, parce que l'avenir de la protection sociale interroge tout notre contrat social, nous avons à ouvrir le débat sur la question de notre mode de développement et de notre conception de la politique économique nécessaire pour notre pays.
Cette question du développement est celle de la concrétisation nécessaire mais aujourd'hui improbable de beaucoup des objectifs annoncés lors du Grenelle de l'environnement.
Et elle est aussi celle des salaires, de l'emploi et des qualifications. Est-on prêts à dire que le relèvement des salaires et le combat pour développer une industrie moderne et écologique, reposant sur l'emploi qualifié, c'est aussi le meilleur moyen pour financer les dépenses publiques et sociales ? Est-on prêts à dire que les choix politiques faits depuis des années ont poussé à l'appauvrissement du pays et donc que la gauche prend aujourd'hui le parti d'une autre politique économique ?
Oui, je crois utile une telle campagne.
Mais je sais aussi que nos concitoyens ont conscience des conséquences des orientations de l'Union européenne, du statut de la BCE, des objectifs de la politique de concurrence et donc aussi la nature des traités actuels et du traité Sarkozy sur leur vie quotidienne...
Sur cette question de l'Europe, nous savons combien nous sommes divisés. Alors affrontons le débat. La gauche ne peut pas se taire sur une question aussi fondamentale, deux ans à peine après que les Françaises et les Français ont clairement affirmé, par leur vote, leur rejet des orientations politiques libérales de l'Union européenne.
Il est de notre responsabilité de mener une véritable campagne d'explications sur ce traité qui n'est ni nouveau, ni simplifié.
Mais notre première responsabilité est de donner acte à une exigence démocratique affirmée par une majorité de nos concitoyens et largement partagée en Europe :l'exigence d'être informé, d'être consulté. Je vous propose alors que le Président de la République veut, dès février, faire ratifier son traité par le Congrès, de prendre les initiatives nécessaires, que nous soyons du oui ou du non, pour que nos concitoyens puissent débattre et décider par référendum.
Cette exigence démocratique qui grandit en France et en Europe, elle doit être le fil rouge de notre opposition. J'insiste donc aussi sur la nécessité que la gauche s'accorde à bloquer la volonté du Président de la République d'aller encore plus loin dans la concentration des pouvoirs. Notre opposition à la réforme Balladur de la Constitution doit être nette, et nous devons porter une nouvelle République porteuse de nouveaux droits pour l'Assemblée Nationale et nos concitoyens.
Contribuer au développement du mouvement populaire, construire un projet alternatif, poursuivre l'action pour une Europe du progrès social, de la démocratie, de la paix et donner du sens à tout cela en étant capable de se rassembler face à la droite lors des prochaines élections municipales et cantonales, cela devrait être notre feuille de route ! Je ne veux pas ici procéder à un examen des villes et des cantons, je souhaite simplement que de cette réunion sorte un message.
Il est illusoire d'imaginer une victoire de la gauche à ces élections locales en ne comptant que sur un phénomène de rejet de la droite ! Nous ne gagnerons qu'en nous rassemblant à l'échelle des villes et départements, en portant ensemble des projets locaux construits avec les citoyennes et citoyens, donnant à voir de notre capacité à incarner une vision progressiste de la vie locale.
La gagne à gauche restera impossible tant que certains auront pour seule priorité de satisfaire leurs ambitions personnelles ou partisanes.
Aussi, pour ces élections municipales et cantonales, affirmons aujourd'hui que la règle devra être le rassemblement de la gauche autour des équipes sortantes pour préserver villes et cantons de la droite et allons dans l'union conquérir à la droite de nouvelles villes et de nouveaux cantons !
Sur tous ces sujets, il me paraît donc légitime d'avoir un réel échange et de déboucher sur des initiatives.
C'est le sens de la présence du PCF à cette rencontre.source http://www.pcf.fr, le 15 novembre 2007