Texte intégral
T. Steiner.- Bonjour V. Pécresse... Le mouvement étudiant contre la loi sur l'autonomie s'est encore étendu hier avec de nouveaux blocages votés en AG, notamment à Nanterre. Les blocages, cela veut dire que les étudiants non grévistes sont empêchés d'assister aux cours. Que dites-vous d'abord à ceux là ?
R.- Eh bien je leur dis que je condamne vigoureusement ces blocages, parce que je crois qu'effectivement ils entravent la réussite de étudiants. Que les premières victimes des blocages ce sont les étudiants eux-mêmes et c'est pourquoi je crois que c'est aux syndicats étudiants de faire le choix du dialogue.
Q.- Est-ce qu'il y aura des cours de rattrapage ?
R.- Alors je suis en contact permanent avec les présidents d'université. Effectivement, ils essayent de pallier au mieux les difficultés qui sont rencontrées dans leur université. Mais il faut savoir que quand il y a vraiment blocage, on ne peut pas faire de cours de rattrapage, c'est difficile. Et blocage trop long, cela veut dire effectivement vraie difficulté pour les étudiants.
Q.- Pour l'instant une quinzaine de sites bloqués, totalement ou partiellement ; des manifestations ont eu lieu hier à Paris et dans plusieurs villes. La raison de la colère c'est donc la loi sur l'autonomie votée en juillet, on va y venir. D'abord, vous avez voulu faire un geste hier : alors que le budget de l'enseignement supérieur était justement examiné à l'Assemblée nationale, vous avez annoncé une enveloppe supplémentaire pour la rénovation des logements étudiants, 5 millions supplémentaires, mais c'est de l'argent que vous prenez en fait aux travaux de Jussieu ?
R.- Attendez ! Permettez-moi de rectifier juste quelques points. D'abord, ce débat budgétaire hier c'était un hasard de calendrier. Et c'est un hasard de calendrier qui marque l'état d'esprit des parlementaires et du Gouvernement vis-à-vis des étudiants aujourd'hui et vis-à-vis de l'université. Nous voulons tout faire pour la réussite des étudiants et c'est pourquoi les parlementaires ont proposé toute une série d'amendements, mais ces amendements nous y travaillons depuis des semaines. Je veux dire ce n'est pas... cela n'a absolument...
Q.- Cela n'a pas été décidé à la lumière des évènements récents.
R.- Ah, ça n'a pas été décidé hier. Je veux dire c'est vraiment un travail de plusieurs semaines. Et c'est là que je veux faire une petite rectification juste matérielle : il y a deux amendements qui ont été adoptés par les parlementaires, dont sur proposition de L. Hénart, sur proposition de J.- P. Anciaux. Un amendement qui augmente de 11 millions d'euros le poste "logement étudiant", 11 millions et pas 5, et qui sanctuarise les crédits de la vie étudiante qui sont dans les contrats de plan, Etat- Régions, les contrats de projet Etat-Régions. C'est très important. Cela veut dire que quand nous dépenserons de l'argent pour les contrats de projet Etat-Régions, cela ne pourra pas être attribué à l'immobilier universitaire si c'est des crédits qui sont des crédits pour le logement étudiant. Donc, on garantit que les crédits iront bien au logement étudiant, ça c'est les deux premiers amendements sur le logement étudiant. Et le troisième amendement, c'est 5 millions d'euros, mais 5 millions d'euros destinés à augmenter le nombre de places dans les IUT pour qu'ils accueillent davantage de "bac technologique" et de "bac professionnel". C'est un amendement qui est très important, de L. Hénart, qui permettra de faire en sorte que ces IUT qui accueillent aujourd'hui deux tiers de bacheliers généraux puissent accueillir davantage de bacheliers technologiques, ce qui est leur vocation première. Donc un meilleur aiguillage, si vous vous voulez pour les étudiants, de façon à ce qu'ils aient plus de chance de réussite.
Q.- Votre loi prévoit que dans un délai de cinq ans, toutes les universités accéderont à l'autonomie dans des domaines budgétaires et de gestion des ressources humaines. Les étudiants grévistes comprennent qu'il s'agit d'un désinvestissement de l'Etat et ils redoutent que ce soit le début de la privatisation des facs. Les étudiants opposés à la loi redoutent l'entrée des entreprises dans le financement des universités. Comment va se faire l'entrée de ces entreprises ?
R.- Je voudrais d'abord dire que cette autonomie n'est pas un désinvestissement de l'Etat, au contraire, c'est une marque de confiance de l'Etat dans la communauté universitaire. Et cela va s'accompagner d'un investissement jamais vu de l'Etat dans les universités. Puisque le président de la République, N. Sarkozy, a pris l'engagement solennel dans sa campagne présidentielle d'augmenter de 50 %, en cinq ans, le budget des universités. Cela veut dire qu'aujourd'hui on a dix milliards d'euros de crédits publics pour l'université, qui représentent d'ailleurs quasiment 100 % du financement universitaire. Si on ajoute un milliard venu des collectivités locales, le budget des universités aujourd'hui est 100 % public. Ce qui montre que les spectres de privatisation, c'est vraiment des fausses peurs. Mais bon, j'y reviendrai ! Donc 10 milliards d'euros aujourd'hui de crédits publics qui vont devenir 15 milliards d'euros à la fin de 2012. C'est l'engagement présidentiel. On ne peut quand même pas, à ce niveau là, d'engagement dire qu'il y a désinvestissement.
Q.- Et on va voir comment ces 5 milliards vont être dépensés, quels sont vos chantiers prioritaires ?
R.- Et donc un milliard dès cette année.
Q.- Voilà, mais d'abord, comment les entreprises peuvent-elles entrer aujourd'hui dans le financement des universités avec la loi sur l'autonomie ?
R.- Alors la loi sur l'autonomie, elle fait deux choses importantes : d'abord, elle donne une troisième mission aux universités, qui est la mission d'insertion professionnelle. Et cette mission d'insertion professionnelle, elle a été demandée par les étudiants eux-mêmes, je crois que c'est le bébé du CPE, si je puis dire. C'est-à-dire que les étudiants se sont rendus compte à quel point ils avaient besoin que l'université leur donne une formation - mais aussi les conduise jusqu'à l'emploi. Et donc, insertion professionnelle, ce qui veut dire qu'il va y avoir des relations beaucoup plus nourries entre les universités et les entreprises : à travers des bureaux des stages, à travers des bureaux de l'insertion professionnelle qui vont se créer dès cette année dans l'université. C'est la première nouvelle relation entre l'université et les entreprises. La deuxième elle est financière : c'est les fondations universitaires qui sont créées dans la loi. Ces fondations sont des lignes budgétaires de l'université, cela veut dire que les entreprises abonderont ces fondations, feront des donations, comme des mécènes et que les universités seront intégralement maîtres de l'utilisation de ces fonds.
Q.- Mais une crainte des étudiants, c'est que cela soit au détriment des filières qui ont moins de débouchés ?
R.- Mais je crois que chaque université doit pouvoir valoriser tout ce qu'elle a à apporter. La plupart des universités françaises sont des universités pluridisciplinaires. Donc elles ont toutes, peu ou prou, des filières professionnalisantes. Je crois qu'il ne faut pas raisonner comme ça. Je pense que les entreprises ont aujourd'hui compris que face au défi démographique qui est le nôtre, face au défi économique qui est le nôtre, elles ont intérêt à investir dans la qualité de la formation de leurs étudiants. Et moi j'entends dire que les universités des villes de province auront moins que les universités de Paris, que les universités plus petites auront moins que les universités plus grandes. Je crois que c'est complètement faux, je crois que cela dépendra de la qualité de la relation qu'elles auront su tisser avec leur bassin d'emploi. Il y a des universités extrêmement dynamiques, en province, dans des villes moyennes qui ont su tisser des relations avec leur bassin d'emploi et dont les diplômés sont recherchés par le bassin d'emploi. Elles seront tout à fait soutenues. Moi je voyais l'autre jour à Tours, une université qui s'inquiète, Tours, j'ai vu des dirigeants de PME tourangelles qui me disaient : nous voulons investir dans notre université de Tours.
Q.- Alors vos chantiers prioritaires, le premier c'est améliorer le taux de réussite en licence, on a aujourd'hui 40 % d'échec en première année. Comment vous comptez vous y prendre, est-ce qu'il y a une mesure en particulier que vous estimez prioritaire ?
R.- Je crois que ce chantier de la réussite en licence, de toutes les façons, c'est un chantier sur plusieurs années. Mais d'ailleurs...
Q.- Mais on commence par quoi ?
R.- D'une manière plus générale, ce que je veux vraiment dire, c'est que la "loi autonomie" qui a été votée cet été c'est vraiment le socle, c'est le cadre de fonctionnement de l'université du 21ème siècle, mais c'est un socle.
Q.- Pour faire quoi en premier ?
R.- Alors pour faire d'abord, effectivement, la réussite en licence. La réussite en licence, il y aura à mon sens trois volets : d'abord la question de l'entrée à l'université...
Q.- Sélection ?
R.- Non, liberté d'inscription, qui est réaffirmée dans la loi d'août et qui est totale et entière, c'est gravé dans le marbre de la loi. Donc il n'y aura pas de sélection.
Q.- Pas de sélection, le bac suffira pour aller s'inscrire où l'on veut ?
R.- Mais le bac est la sélection d'entrée dans l'enseignement supérieur. Le bac quand il a été créé, le bac n'est pas un examen terminal de lycée, contrairement à ce que l'on pense. Sa philosophie c'est d'être un ticket d'entrée, un passeport pour le supérieur. Donc une seule sélection : le bac.
Q.- Ok, donc ça on ne change pas, alors qu'est-ce qu'on change ?
R.- Rien ne change. En revanche, orientation active. Orientation active, cela veut dire quoi ? Cela veut dire que dès la classe de Seconde, il va y avoir des universitaires qui vont venir dans les lycées pour parler avec les lycéens et pour leur présenter les filières universitaires. Qu'ensuite, dès janvier-février, il va y avoir un dossier unique dans lesquels les lycéens vont faire leurs voeux universitaires, qui vont être renvoyés ensuite aux établissements universitaires et qui vont revenir avec des appréciations motivées sur ces voeux. Qui vont donner un choix éclairé aux lycéens, et les universités leur diront : avec votre cursus, avec votre type de bac, vous avez des chances, pas de chance de réussir dans cette filière et ça, c'est très important, pare que les lycéens ne savent pas aujourd'hui s'ils ont des chances ou pas de réussir.
Q.- L'orientation active comme une des solutions pour lutter contre l'échec à l'université en licence, on en reparle bien sûr avec vous, V. Pécresse, juste après la revue de presse...
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 9 novembre 2007
R.- Eh bien je leur dis que je condamne vigoureusement ces blocages, parce que je crois qu'effectivement ils entravent la réussite de étudiants. Que les premières victimes des blocages ce sont les étudiants eux-mêmes et c'est pourquoi je crois que c'est aux syndicats étudiants de faire le choix du dialogue.
Q.- Est-ce qu'il y aura des cours de rattrapage ?
R.- Alors je suis en contact permanent avec les présidents d'université. Effectivement, ils essayent de pallier au mieux les difficultés qui sont rencontrées dans leur université. Mais il faut savoir que quand il y a vraiment blocage, on ne peut pas faire de cours de rattrapage, c'est difficile. Et blocage trop long, cela veut dire effectivement vraie difficulté pour les étudiants.
Q.- Pour l'instant une quinzaine de sites bloqués, totalement ou partiellement ; des manifestations ont eu lieu hier à Paris et dans plusieurs villes. La raison de la colère c'est donc la loi sur l'autonomie votée en juillet, on va y venir. D'abord, vous avez voulu faire un geste hier : alors que le budget de l'enseignement supérieur était justement examiné à l'Assemblée nationale, vous avez annoncé une enveloppe supplémentaire pour la rénovation des logements étudiants, 5 millions supplémentaires, mais c'est de l'argent que vous prenez en fait aux travaux de Jussieu ?
R.- Attendez ! Permettez-moi de rectifier juste quelques points. D'abord, ce débat budgétaire hier c'était un hasard de calendrier. Et c'est un hasard de calendrier qui marque l'état d'esprit des parlementaires et du Gouvernement vis-à-vis des étudiants aujourd'hui et vis-à-vis de l'université. Nous voulons tout faire pour la réussite des étudiants et c'est pourquoi les parlementaires ont proposé toute une série d'amendements, mais ces amendements nous y travaillons depuis des semaines. Je veux dire ce n'est pas... cela n'a absolument...
Q.- Cela n'a pas été décidé à la lumière des évènements récents.
R.- Ah, ça n'a pas été décidé hier. Je veux dire c'est vraiment un travail de plusieurs semaines. Et c'est là que je veux faire une petite rectification juste matérielle : il y a deux amendements qui ont été adoptés par les parlementaires, dont sur proposition de L. Hénart, sur proposition de J.- P. Anciaux. Un amendement qui augmente de 11 millions d'euros le poste "logement étudiant", 11 millions et pas 5, et qui sanctuarise les crédits de la vie étudiante qui sont dans les contrats de plan, Etat- Régions, les contrats de projet Etat-Régions. C'est très important. Cela veut dire que quand nous dépenserons de l'argent pour les contrats de projet Etat-Régions, cela ne pourra pas être attribué à l'immobilier universitaire si c'est des crédits qui sont des crédits pour le logement étudiant. Donc, on garantit que les crédits iront bien au logement étudiant, ça c'est les deux premiers amendements sur le logement étudiant. Et le troisième amendement, c'est 5 millions d'euros, mais 5 millions d'euros destinés à augmenter le nombre de places dans les IUT pour qu'ils accueillent davantage de "bac technologique" et de "bac professionnel". C'est un amendement qui est très important, de L. Hénart, qui permettra de faire en sorte que ces IUT qui accueillent aujourd'hui deux tiers de bacheliers généraux puissent accueillir davantage de bacheliers technologiques, ce qui est leur vocation première. Donc un meilleur aiguillage, si vous vous voulez pour les étudiants, de façon à ce qu'ils aient plus de chance de réussite.
Q.- Votre loi prévoit que dans un délai de cinq ans, toutes les universités accéderont à l'autonomie dans des domaines budgétaires et de gestion des ressources humaines. Les étudiants grévistes comprennent qu'il s'agit d'un désinvestissement de l'Etat et ils redoutent que ce soit le début de la privatisation des facs. Les étudiants opposés à la loi redoutent l'entrée des entreprises dans le financement des universités. Comment va se faire l'entrée de ces entreprises ?
R.- Je voudrais d'abord dire que cette autonomie n'est pas un désinvestissement de l'Etat, au contraire, c'est une marque de confiance de l'Etat dans la communauté universitaire. Et cela va s'accompagner d'un investissement jamais vu de l'Etat dans les universités. Puisque le président de la République, N. Sarkozy, a pris l'engagement solennel dans sa campagne présidentielle d'augmenter de 50 %, en cinq ans, le budget des universités. Cela veut dire qu'aujourd'hui on a dix milliards d'euros de crédits publics pour l'université, qui représentent d'ailleurs quasiment 100 % du financement universitaire. Si on ajoute un milliard venu des collectivités locales, le budget des universités aujourd'hui est 100 % public. Ce qui montre que les spectres de privatisation, c'est vraiment des fausses peurs. Mais bon, j'y reviendrai ! Donc 10 milliards d'euros aujourd'hui de crédits publics qui vont devenir 15 milliards d'euros à la fin de 2012. C'est l'engagement présidentiel. On ne peut quand même pas, à ce niveau là, d'engagement dire qu'il y a désinvestissement.
Q.- Et on va voir comment ces 5 milliards vont être dépensés, quels sont vos chantiers prioritaires ?
R.- Et donc un milliard dès cette année.
Q.- Voilà, mais d'abord, comment les entreprises peuvent-elles entrer aujourd'hui dans le financement des universités avec la loi sur l'autonomie ?
R.- Alors la loi sur l'autonomie, elle fait deux choses importantes : d'abord, elle donne une troisième mission aux universités, qui est la mission d'insertion professionnelle. Et cette mission d'insertion professionnelle, elle a été demandée par les étudiants eux-mêmes, je crois que c'est le bébé du CPE, si je puis dire. C'est-à-dire que les étudiants se sont rendus compte à quel point ils avaient besoin que l'université leur donne une formation - mais aussi les conduise jusqu'à l'emploi. Et donc, insertion professionnelle, ce qui veut dire qu'il va y avoir des relations beaucoup plus nourries entre les universités et les entreprises : à travers des bureaux des stages, à travers des bureaux de l'insertion professionnelle qui vont se créer dès cette année dans l'université. C'est la première nouvelle relation entre l'université et les entreprises. La deuxième elle est financière : c'est les fondations universitaires qui sont créées dans la loi. Ces fondations sont des lignes budgétaires de l'université, cela veut dire que les entreprises abonderont ces fondations, feront des donations, comme des mécènes et que les universités seront intégralement maîtres de l'utilisation de ces fonds.
Q.- Mais une crainte des étudiants, c'est que cela soit au détriment des filières qui ont moins de débouchés ?
R.- Mais je crois que chaque université doit pouvoir valoriser tout ce qu'elle a à apporter. La plupart des universités françaises sont des universités pluridisciplinaires. Donc elles ont toutes, peu ou prou, des filières professionnalisantes. Je crois qu'il ne faut pas raisonner comme ça. Je pense que les entreprises ont aujourd'hui compris que face au défi démographique qui est le nôtre, face au défi économique qui est le nôtre, elles ont intérêt à investir dans la qualité de la formation de leurs étudiants. Et moi j'entends dire que les universités des villes de province auront moins que les universités de Paris, que les universités plus petites auront moins que les universités plus grandes. Je crois que c'est complètement faux, je crois que cela dépendra de la qualité de la relation qu'elles auront su tisser avec leur bassin d'emploi. Il y a des universités extrêmement dynamiques, en province, dans des villes moyennes qui ont su tisser des relations avec leur bassin d'emploi et dont les diplômés sont recherchés par le bassin d'emploi. Elles seront tout à fait soutenues. Moi je voyais l'autre jour à Tours, une université qui s'inquiète, Tours, j'ai vu des dirigeants de PME tourangelles qui me disaient : nous voulons investir dans notre université de Tours.
Q.- Alors vos chantiers prioritaires, le premier c'est améliorer le taux de réussite en licence, on a aujourd'hui 40 % d'échec en première année. Comment vous comptez vous y prendre, est-ce qu'il y a une mesure en particulier que vous estimez prioritaire ?
R.- Je crois que ce chantier de la réussite en licence, de toutes les façons, c'est un chantier sur plusieurs années. Mais d'ailleurs...
Q.- Mais on commence par quoi ?
R.- D'une manière plus générale, ce que je veux vraiment dire, c'est que la "loi autonomie" qui a été votée cet été c'est vraiment le socle, c'est le cadre de fonctionnement de l'université du 21ème siècle, mais c'est un socle.
Q.- Pour faire quoi en premier ?
R.- Alors pour faire d'abord, effectivement, la réussite en licence. La réussite en licence, il y aura à mon sens trois volets : d'abord la question de l'entrée à l'université...
Q.- Sélection ?
R.- Non, liberté d'inscription, qui est réaffirmée dans la loi d'août et qui est totale et entière, c'est gravé dans le marbre de la loi. Donc il n'y aura pas de sélection.
Q.- Pas de sélection, le bac suffira pour aller s'inscrire où l'on veut ?
R.- Mais le bac est la sélection d'entrée dans l'enseignement supérieur. Le bac quand il a été créé, le bac n'est pas un examen terminal de lycée, contrairement à ce que l'on pense. Sa philosophie c'est d'être un ticket d'entrée, un passeport pour le supérieur. Donc une seule sélection : le bac.
Q.- Ok, donc ça on ne change pas, alors qu'est-ce qu'on change ?
R.- Rien ne change. En revanche, orientation active. Orientation active, cela veut dire quoi ? Cela veut dire que dès la classe de Seconde, il va y avoir des universitaires qui vont venir dans les lycées pour parler avec les lycéens et pour leur présenter les filières universitaires. Qu'ensuite, dès janvier-février, il va y avoir un dossier unique dans lesquels les lycéens vont faire leurs voeux universitaires, qui vont être renvoyés ensuite aux établissements universitaires et qui vont revenir avec des appréciations motivées sur ces voeux. Qui vont donner un choix éclairé aux lycéens, et les universités leur diront : avec votre cursus, avec votre type de bac, vous avez des chances, pas de chance de réussir dans cette filière et ça, c'est très important, pare que les lycéens ne savent pas aujourd'hui s'ils ont des chances ou pas de réussir.
Q.- L'orientation active comme une des solutions pour lutter contre l'échec à l'université en licence, on en reparle bien sûr avec vous, V. Pécresse, juste après la revue de presse...
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 9 novembre 2007