Point de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le bilan de ses contacts internationaux en vue d'un règlement de la crise politique libanaise, notammment avec la Syrie, le projet d'Union méditerranéenne, le tension entre la Turquie et l'Irak à propos des rebelles kurdes (PKK), le dossier nucléaire iranien et l'état d'urgence au Pakistan, Paris le 5 novembre 2007.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Q - Quels résultats de la mission à Damas ? Vous étiez à Istanbul, vous avez vu M. Mouallem. Le président Sarkozy se rend aux Etats-Unis. Quel est le bilan de tous ces contacts internationaux concernant l'élection présidentielle au Liban ? Qu'est-ce que cela a donné ?
R - Il y a eu en effet, ce n'était pas le premier, un contact avec M. Mouallem. Des ambassadeurs, et en particulier M. Jean-Claude Cousseran, ont été envoyés à Damas à plusieurs reprises. J'avais moi-même lancé le message, c'est la quatrième fois que nous le faisons. Et la cinquième avec le contact à Damas. C'est clair.
Nous souhaitons que le processus démocratique électoral du Liban se déroule selon les règles constitutionnelles, à la bonne date et au bon endroit. Toute interférence doit être éloignée, supprimée, ne doit pas exister, aucune interférence ne sera tolérée. Ce sont les Libanais eux-mêmes, toutes les communautés libanaises, comme je l'ai dit, ceux et celles qui ont été invités à Paris, à la Celle Saint-Cloud, qui doivent désigner, selon le mode que vous connaissez - je parle des élections présidentielles, ne mélangeons rien -. Il y aura de probables discussions entre la majorité et l'opposition, c'est-à-dire entre M. Hariri et M. Nabih Berri et choix d'un ou deux - je n'en sais rien, je ne veux pas connaître les noms, je ne les discuterai pas - candidats à présenter devant le Parlement. C'est cela qui doit être respecté, c'est cela que nous avons dit.
Si l'élémentaire du processus démocratique est respecté, alors les relations entre la Syrie et la France s'en sentiront de manière positive. Alors, nous rétablirons des relations normales. Voilà le message qui, pour la cinquième fois, a été lancé hier à Damas, pour la quatrième fois avant-hier à Istanbul.
Q - Est-ce que vous étiez rassurés par les réponses...?
R - Vous savez, on n'a pas passé de marché. Nous avons rappelé l'élémentaire. L'élémentaire, que M. Mouallem a appelé "six points", c'est ce que je viens de dire. Nous n'avons pas passé d'accord, nous avons dit : vous devez respecter et nous devons respecter, nous devons tous respecter l'élection, le mode, le lieu, et sans intervenir. Donc, cela, oui, M. Mouallem a affirmé qu'il le faisait. Dois-je le croire ? Je l'espère.
Q - Est-ce que vous êtes sur la même longueur d'onde avec les Américains au sujet du Liban ?
R - On ne peut pas dire cela. Les Américains ont évolué et il était très intéressant de les faire évoluer. On n'est pas toujours d'accord avec les Américains. Je crois que, par exemple, lorsque, à Paris, nous avons invité les quatorze partis du dialogue national et toutes les communautés, car la France ne préfère aucune des communautés par rapport à l'autre - il y avait par exemple le Hezbollah -, les Américains n'étaient pas du tout partants. Petit à petit, je crois que nous arrivons à une position commune. Et hier, à Istanbul, se sont réunis - et c'est dommage que M. Mouallem n'ait pas été là, il était déjà parti pour l'aéroport mais on lui a donné le texte, je pense qu'il aurait été d'accord - l'Egypte, la Ligue arabe, la Jordanie, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Amérique et la France, les pays qui sont intéressés et proches du Liban. Nous avions demandé à M. Mouallem de venir, hélas il n'est pas venu à ce moment-là, mais je pense qu'il aurait regardé le texte... il est très simple et il résume ce que je dis. Le processus électoral traditionnel, selon la Constitution, les Accords de Taëf respectés jusqu'au bout et à la bonne date. C'est-à-dire qu'il nous reste très peu de temps, en gros du 14 novembre au 23.
Q - On va vous revoir à Beyrouth dans ces quatorze jours avec vos collègues européens ou...
R - Parce que vous ne trouvez pas que vous m'avez déjà beaucoup vu à Beyrouth... Oui, il est possible que vous nous revoyez à Beyrouth. La dernière fois, nous étions trois, le ministre italien, le ministre espagnol et le ministre français des Affaires étrangères. Je crois que c'était une bonne façon - en visitant également nos troupes qui assurent la stabilité du Sud-Liban, nous n'étions pas éloignés du coeur du sujet n'est-ce pas -, je crois que c'était une bonne preuve de l'intérêt que les pays méditerranéens, puisqu'on en parle ici, portent à ce pays dont nous voulons absolument qu'il s'en sorte lui-même. Nous tenons avant tout à son intégrité, à la démocratie au Liban et à son unité, et pas de décisions prises à l'extérieur.
Q - Est-ce que vous avez le sentiment que ce processus va aboutir ? Sinon, est-ce que vous craignez, comme beaucoup de Libanais, une sorte de vacance constitutionnelle ?
R - Cela a été exactement mon pari avec mon interlocuteur, le ministre des Affaires étrangères de Syrie. Je lui ai dit : s'il y a un vide politique, il sera comblé de façon dangereuse, il y aura deux gouvernements, deux présidents, etc... Cela ne peut bénéficier à personne sinon à la tension, aux défis et, voire, aux affrontements. Et ce n'est pas l'intérêt de la Syrie non plus. Oui, j'ai dit cela. Evidemment, on peut le redouter. Moi, je pense - vous savez, en France, les événements varient, on change d'intérêt, on ne sait plus où on en est, etc... - que nous avons été depuis six mois, sur le Liban, extrêmement précis, insistants, obstinés. J'espère que cela marchera.
Q - Est-ce qu'il y a un accord avec les Syriens ou est-ce une constatation ? Parce que les Syriens disent qu'il y a eu avec vous un accord de six points. C'est un accord ou un avertissement ?
R - C'est une précision. Nous, les autres, pas les Libanais, car nous ne voulons pas interférer, nous ne voulons pas choisir les noms. Il s'agit de points précis qui sont : l'élection présidentielle, avec un choix parmi les personnalités maronites, ce choix doit être d'abord présenté - la liste des noms que je ne veux pas connaître - par le Patriarche, par Sa Béatitude Mgr Sfeir ; ensuite, ils doivent être - ce n'est pas moi qui le dit, mais ce sont MM. Hariri et Nabih Berri - discutés entre l'opposition et la majorité ; et, au jour dit, et pas un autre jour, pas à un autre lieu, ils doivent être votés au Parlement. C'est cela que les Syriens ont appelé les six points. Ce n'est pas un accord passé, ni un marchandage, c'est comme cela, c'est la loi qu'ils doivent appliquer, et surtout pas d'influence extérieure et pas d'interférence. M. Mouallem a voulu appeler cela les "six points". Moi, je vous avais lu les communiqués de l'AFP et vous avez vu également le document des Sept réunis après, c'est le respect du processus électoral constitutionnel.
Q - Vous avez été en retrait dans le dossier des ressortissants français au Tchad. Qu'est-ce que vous en pensez ?
R - On ne peut pas tout mélanger...
Q - (inaudible)
R - Nous pensons que nous avons des rapports particuliers avec le Liban. Le Liban, ce n'est pas chez nous, mais c'est aussi nous. Nous avons des rapports sentimentaux, historiques, familiers, etc... Et je pense que cet équilibre nécessaire, ce Liban fragile, s'il veut sortir victorieux de cette épreuve-là, l'élection - ce ne devrait pas être une épreuve, c'est une épreuve -, alors cela donnera un signe très positif. Je crois qu'il y a un Liban qui aurait voté pour un président selon les lois constitutionnelles, alors cela donnerait à la négociation, en tout cas à la négociation préalable à la rencontre d'Annapolis entre les Israéliens et les Palestiniens, tout un souffle nouveau. Je suis peut-être naïf, mais je crois à cela.
Pour le reste, nous avons parlé, bien entendu, à Istanbul aussi, des progrès qui sont faits et des lenteurs également de la négociation entre M. Olmert et M. Abou Mazen. Tout le monde continue d'espérer que, à la fin du mois et je l'espère après l'élection à Beyrouth - j'ai insisté beaucoup pour que ce soit après -, la réunion ait lieu. Et vous savez qu'aussitôt après, et c'est très important, à la conférence de Paris, en ligne avec l'accord qui, j'espère, sortira d'Annapolis, à la conférence de Paris, conférence des donateurs sur un programme précis fait par M. Fayyad, le Premier ministre palestinien, on établit déjà, sur la sécurité, sur la reconstruction, etc..., tout un plan économique que nous devrions pouvoir financer à la conférence de Paris, 15 jours après Annapolis. C'est cette ligne-là avant la fin de l'année qui me paraît un grand espoir.
Q - Monsieur le Ministre, par rapport à l'Union méditerranéenne et à la visite de M. le président de la République en Algérie et aux liens entre les deux. Quelle est l'importance que vous accordez à cette visite en Algérie ?
R - Il y a déjà eu une visite en Algérie, j'y ai participé.
Q - Celle-ci est plus importante car c'est une visite d'Etat.
R - Je crois que dans tous les pays où nous en avons parlé, y compris l'Algérie, cette Union méditerranéenne suscite un intérêt prodigieux. Pas parce qu'il n'y a rien d'autre avant mais c'est justement parce qu'il y a eu beaucoup de choses avant mais qui n'ont pas encore débouché. Il nous semble que cette technique - peu d'administration mais beaucoup de projets, des projets qui, certes, doivent avoir l'aval des politiques, mais qui sont des projets que les entreprises pourraient initier et pour lesquels d'ailleurs elles travaillent déjà pour certaines d'entre elles - suscite beaucoup d'intérêt.
Alors, je vous en donne un ou deux : les flux migratoires, la pollution. Regardez la santé : la santé n'est pas contenue, ni dans les rapports entre l'Est et l'Ouest, le Sud et le Nord de la Méditerranée, ni non plus dans les Accords de Bruxelles. Eh bien, avoir une politique générale de santé élémentaire, pour la femme et pour l'enfant par exemple, sur toutes les rives de la Méditerranée, c'est possible et ce n'est pas très coûteux. Ce sont des choses que l'on pourrait développer assez vite.
Oui, je pense que, comme nous l'avons constaté la première fois, le président Bouteflika a été très intéressé. Il y a des priorités dans chacun des pays, ce qui est normal.
Q - Quelle est votre réaction à la crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, au sujet de la visite du Roi d'Espagne ?
R - Je ne commenterai pas, pour ma part, la visite ou les anicroches qu'il peut y avoir entre un pays qui n'est pas le mien et un autre qui n'est pas plus le mien. Mais j'espère que cela va s'arranger. Il y avait eu cette affaire déjà avec la visite de M. Zapatero, donc je crois que cela peut s'arranger parce que le dialogue est essentiel avec l'autre rive de la Méditerranée, si proche d'ailleurs.
Q - Est-ce que la France a un rôle à jouer dans...
R - La France a proposé à nouveau un effort dans ce domaine et la France a un rôle à jouer, mais autant et pas plus que les autres pays. Cela ne se fera pas de façon imposée et bureaucratique. Si cela se faisait comme cela, ce ne serait pas efficace. Je pense que vraiment nous avons un rôle à jouer en proposant aux pays de se réunir. Mais le travail se ferait par des groupes précis dans chacun des pays et il y aura une avancée à la fois progressive et déterminée.
Q - Monsieur le Ministre, la rencontre de juin prochain sur l'Union méditerranéenne, on espère quoi derrière cette rencontre ?
R - On espère qu'on puisse définir un peu les méthodes de travail que nous aurons déjà abordées pays par pays, et les pays qui ne sont pas la France, les uns avec les autres, bien entendu.
Q - Quelle serait la place de la Turquie dans l'Union de la Méditerranée?
R - Nous étions hier en Turquie, à Istanbul, pendant deux jours. Il y avait deux choses :
La réunion qui devait avoir pour centre l'Irak et la façon dont on pouvait sécuriser et établir l'unité de ce pays et mettre en oeuvre les résolutions des Nations unies, ce qui est la position de la France par rapport à ce qui s'est fait jusque là qui a abouti à beaucoup de tracas.
Mais il y avait aussi, très présente, l'attention et la tension elle-même qui existait entre la Turquie et le nord de l'Irak à propos du PKK. Et donc, tous les pays sans exception, tout en comprenant la position de la Turquie qui est attaquée par une organisation terroriste, qui est attaquée et ne peut tolérer qu'on mette des bombes dans les autobus, qu'il y ait des attentats suicides, nous avons tous cependant fait pression, demandé à nos amis turcs de se retirer et de ne pas franchir la frontière. Je crois que ce serait le pire.
Dans une conférence qui était établie sur la stabilité ou la stabilisation de l'Irak, le déstabiliser encore plus ne serait pas très heureux. Donc, nous avons demandé aux Irakiens, au gouvernement irakien, d'établir eux-mêmes - police, armée, c'est à eux de voir - la stabilité et la sécurité dans leur pays. C'est-à-dire que c'est à eux de jouer - on ne leur demande pas de déclencher la guerre contre le PKK -, on leur demande d'établir la sécurité et de faire en sorte que le PKK ne puisse attaquer de l'autre côté de la frontière turque. C'est élémentaire et je crois, en lisant la presse ce matin, que cette demande précise que j'ai adressée personnellement à tous les responsables en leur téléphonant, a été plus ou moins acceptée. Est-ce que cela va être fait ? Je l'espère, je n'en sais rien.
Q - Que retirez-vous de votre rencontre avec M.Mottaki?
R - J'ai rencontré M. Mottaki pendant une bonne heure et demie, je le rencontre très souvent et nous avons des rapports très fréquents. Nous attendons pour l'heure le rapport de M. El Baradeï. Théoriquement, ce serait un rapport remis avant la fin novembre. On pense que ce sera un document d'Etat, et puis nous attendons le rapport de M. Javier Solana. Et, tous ensemble, les Six, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, se tourneront ou non vers le Conseil de sécurité une nouvelle fois pour établir d'autres sanctions.
Je suis partisan - je l'ai dit 25 fois, mais dans ce pays on coupe un mot par rapport à une phrase, on coupe une phrase par rapport à une pensée, c'est la mode, et, si je ne m'abuse, ce qui se passe ces jours-ci me conforte dans mon impression - que nous devons négocier, négocier, négocier. Nous ne pouvons pas laisser monter les tensions jusqu'à des points très dangereux sans négocier et parler, je l'ai fait, encore une fois, une heure et demie avec M. Mottaki.
Q - (Inaudible)
R - Je l'espère mille fois. Mais il faut quand même que nous sachions où on va avec ce développement, non seulement possible mais souhaitable de leur point de vue et légitime, du nucléaire civil. Ils ont le droit de développer le nucléaire civil contrôlé comme bien des pays et comme tous les pays.
Q - Est-ce que la France approuve la proposition de l'Arabie saoudite à l'Iran?
R - Non seulement, nous la souhaitons, mais nous l'avons proposé, les Russes aussi. Nous avons fait des démarches pour dire : nous le faisons avec vous, ou alors cela peut venir d'un autre pays. Cela fait 18 ans que la Russie promet le combustible pour la centrale de Buchekr. Bien sûr, c'est une proposition supplémentaire, elle est importante.
Tout doit être fait pour qu'on convainque le peuple iranien de ne pas utiliser cela comme une façon de devenir le centre du monde. C'est un grand pays qui n'a pas besoin de cela. Les Perses ont joué dans l'Histoire un rôle considérable, on le voit même dans cette exposition. C'est le pont entre l'Asie et l'Afrique. Ce sont des choses évidentes que nous devons accepter : ils ont le droit au nucléaire civil, contrairement à ce qu'ont affirmé certains ou certaines.
La proposition de l'Arabie saoudite est une proposition supplémentaire. Nous pouvons accepter tout cela. Attendons d'abord le rapport de M. El Baradeï. Concertons-nous à nouveau et M. Steinmeier l'a répété hier, les pays européens réfléchissent à des sanctions ciblées, en particulier sur le circuit financier et bancaire. Cela, ce n'est pas la peine de le dissimuler, nous le faisons. Nous ne les imposons pas ces sanctions pour l'heure, mais nous travaillons à cela.
Q - Monsieur le Ministre, une question sur ce qui se passe au Pakistan. Quelle est la position de la France ?
R - La position de la France est une position qui a été affirmée hier par un communiqué du Quai d'Orsay. Bien entendu, nous sommes très attentifs mais nous trouvons qu'il est bien dangereux d'établir l'état d'urgence maintenant et surtout pour des raisons que le président Musharaff présente comme des raisons liées au terrorisme. Il y a un terrorisme et il est insupportable, il y a des attentats-suicides, ils sont insupportables. Mais en même temps je ne vois pas comment - je le dis avec précaution bien sûr, je ne connais pas la liste de tous ceux qui ont été arrêtés - arrêter des militants des Droits de l'Homme serait une dissuasion pour les terroristes, au contraire. Et, donc, je me méfie. Mme Benazir Bhutto a eu le courage de revenir, je pense que son parti et les militants de son parti qui sont des centaines de milliers, des millions, doivent être attentifs avec nous à ce que revienne dans ce pays la liberté démocratique.
Q - Aujourd'hui on évoque la possibilité de réunir le Parlement libanais dans la montagne si la réunion des douze ne se fait pas comme il faut pour des raisons de sécurité d'abord et pour d'autres raisons pour faire passer l'élection avec...(inaudible) Vous avez, dans le passé, évoqué l'élection à la majorité simple.
R - Oui, après qu'ait été passée la première partie de l'épreuve, c'est-à-dire la première réunion à la majorité des deux tiers. Après, nous en sommes à 50 % plus un, bien sûr. Mais je reste à ce que je vous ai dit, je souhaite que ce soit un processus accepté par tous avec des candidats qui recueillent l'assentiment, pour certains d'entre eux au moins, de l'opposition et de la majorité ensemble. Il n'y a pas d'autre solution, sinon, cela va être à nouveau le chaos. Par ailleurs, il faudrait d'abord que l'on nous dise pourquoi il est nécessaire que 51 des députés soient protégés au Phénicia parce qu'ils craignent pour leur vie, parce qu'ils ne peuvent pas rentrer chez eux et parce que le sort de M. Antoine Ganem est dans tous leurs esprits. C'est cela qu'il faut absolument éviter. Il faut que cessent de peser ces menaces précises et que cessent également ces assassinats.
Q - Avez-vous évoqué les nouvelles menaces contre les députés libanais de ces derniers jours ?
R - Il y en a tous les jours malheureusement.
Q - Avez-vous des informations nouvelles ?
R - La précaution pour eux, comprenez-vous, ce n'est pas la première fois qu'il y a eu des assassinats, je comprends qu'ils aient peur et M. Hariri a fait part lui-même d'un certain nombre de menaces contre sa vie, j'espère qu'il se trompe. Mais tout est possible, y compris le pire au Liban. Alors, ne me demandez pas ce qu'est le pire !
Q - M. Hariri a rencontré Mme Rice, elle a dit qu'elle n'accepterait pas de compromis.
R - Mais vous aurez remarqué que je ne suis pas Mme Rice, bien que j'entretienne avec elle des relations sympathiques, suivies et très amicales. Nous ne sommes pas toujours d'accord avec les Américains et dans ce cas, nous le disons et c'est ce que nous avons fait dernièrement. Je pense que tous ceux qui se parlent au Liban font avancer les choses.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 novembre 2007