Déclaration de Mme Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, sur la norme de diffusion de la radio numérique, Paris le 5 décembre 2007.

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Circonstance : Signature de l'arrêté technique fixant la norme de diffusion de la radio numérique à Paris le 5 décembre 2007

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
C'est un grand jour pour la radio française, qui entre de plain pied dans l'ère numérique.
L'arrêté que je vais signer ce matin fixe en effet la norme pour la diffusion de la radio numérique. Ce choix est le fruit d'un large processus de concertation lancé il y a un an :
- concertation, d'abord, au niveau national, avec la consultation publique lancée par l'État en novembre 2006 sur les normes de la radio numérique en France ;
- concertation, ensuite, au niveau communautaire avec la notification d'un projet d'arrêté à la Commission européenne au mois de mai dernier.
Le Gouvernement a retenu la norme DRM pour les bandes aujourd'hui utilisées en modulation d'amplitude et la norme de diffusion T-DMB pour les bandes III et L.
Ce choix était très attendu :
- par l'immense majorité des radios réunies au sein du groupement pour la radio numérique dont les membres sont parmi nous aujourd'hui. Ce groupement représente 98% de l'audience radio, ce qui est considérable et montre bien à quel point les entreprises sont prêtes et même impatientes de se lancer dans l'aventure ;
- un choix très attendu par les industriels également : les fabricants d'appareils, les diffuseurs techniques, mais aussi les constructeurs d'automobiles qui vont pouvoir intégrer de nouveaux auto-radios aux normes numériques dans la prochaine génération de véhicules ;
- par les autres pays européens : la France est en effet l'un des premier à se lancer et je ne doute pas que nous ferons rapidement école ;
- par toute l'industrie musicale : nous connaissons tous le rôle que jouent les radios dans la promotion et la diffusion des artistes, notamment de la chanson française et des nouveaux talents ;
- un choix très attendu enfin par les très nombreux et fidèles auditeurs, pour qui la radio représente une source quotidienne de découvertes musicales et d'information, un média proche et familier, que l'on veut pouvoir écouter partout. Plus de 80% des Français l'écoutent chaque jour.
L'offre de radio en France est déjà très riche et diverse : plus de 6 000 fréquences sont planifiées en modulation de fréquences. Et elles ont encore augmenté de 20% depuis le lancement par le Conseil Supérieur de l'audiovisuel du plan « FM+ ». Je tiens d'ailleurs à saluer le CSA pour la qualité de ces travaux et l'ensemble des acteurs pour l'esprit constructif dans lequel ils se sont déroulés, qui a permis ces excellents résultats.
Toutefois, en dépit de cette richesse, de nombreuses radios, qui bénéficient d'une couverture territoriale limitée, restent bloquées dans leur développement en raison de la pénurie de fréquences.
Le numérique est donc une formidable opportunité pour ce média. Une opportunité qui est aussi synonyme de coût, j'en suis bien consciente. Le gouvernement portera donc une attention toute particulière aux acteurs les plus fragiles, notamment les radios associatives, qui ne doivent pas rater ce tournant essentiel, faute de moyens.
La radio numérique c'est :
- une radio mieux partagée, avec une meilleure couverture du territoire, qu'elle soit nationale, régionale ou locale ;
- une radio plus mobile, que l'on peut retrouver sur tous les supports, auto-radios, baladeurs, téléphones portables. La loi du 5 mars 2007 a même prévu un label « Prêt pour la radio numérique » afin d'éclairer le consommateur.
- une radio plus simple d'utilisation : plus besoin de chercher sa fréquence quand on voyage, c'est par le nom de la radio que l'on trouvera sa station favorite ;
- un son de meilleure qualité, grâce au son multi-canal ;
- la radio numérique c'est enfin une radio enrichie avec des offres et des services démultipliés : avec la possibilité d'associer des informations visuelles (la pochette de l'album que l'on écoute, la liste des titres, mais aussi des informations sur le trafic routier, sur les places de parkings, la météo...) ; avec aussi des fonctionnalités nouvelles : pause, retour en arrière d'un programme écouté en direct, écoute différée...
C'est un vrai levier de développement et d'innovation pour l'industrie numérique de notre pays. Les radios ont fait un travail important de recherche sur les nouveaux modes d'écoute mais aussi sur l'enrichissement des contenus.
Je salue aussi l'engagement des diffuseurs techniques, des fabricants de composants électroniques mais aussi ceux de terminaux de réception qui ont tous permis ce progrès technologique au service de l'information et de la culture en France.
Ces technologies sont aujourd'hui matures. La loi du 5 mars 2007 a réservé à la radio numérique une part significative des bandes III et L. Le CSA est en train de finaliser son plan de fréquences à partir des ressources d'ores et déjà disponibles. Des fréquences supplémentaires viendront compléter ce premier niveau de couverture dès l'extinction de la diffusion de Canal+ en mode analogique.
Le cadre législatif de la radio numérique défini, il restait à arrêter les normes techniques de diffusion de ce nouveau service. C'est l'objet de l'arrêté qui est signé aujourd'hui. Toutes les conditions sont ainsi désormais réunies pour un lancement rapide de la radio numérique.
Après moi, Christine Lagarde et Hervé Novelli signeront cet arrêté, que nous transmettrons immédiatement au CSA. Je souhaite que cette signature marque le coup d'envoi de la radio numérique pour que celle-ci arrive d'ici un an dans tous les foyers français.
Noël 2007 sera sans doute celui de la télévision numérique, qui connaît un immense succès auprès de nos concitoyens. Noël 2008 sera celui de la radio numérique, une radio toujours plus proche des Français, toujours plus riche et créative, qui aura mis la technologie au service de sa double ambition : celle d'être un média à la fois populaire et pointu, un média qui rassemble et répond en même temps aux goûts les plus divers, bref, le média de l'information et de la culture pour tous.Source http://www.culture.gouv.fr, le 13 décembre 2007