Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
C'est avec un très grand plaisir que j'ai répondu à l'invitation de Luc Boyer lorsqu'il m'a proposé d'ouvrir votre journée d'étude. Il faut dire que mes attributions s'y prêtent particulièrement bien ! Puisque c'est la première fois dans notre pays qu'un ministère est explicitement consacré à la prospective. Ce qu'ont voulu le président de la République et le Premier ministre.
Nous pouvons y voir l'aboutissement des travaux visionnaires de Gaston Berger, dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire. Nous pouvons y voir aussi le résultat d'une prise de conscience collective quant à la nécessité de sortir de la "dictature de l'instantané".
C'est sur cette prise de conscience que je voudrais m'arrêter d'abord, avant de vous dire comment je conçois mon action et vous parler de l'exercice de "diagnostic stratégique - France 2025" que le Premier ministre m'a confié, et qui se déploiera à partir de janvier prochain.
1. LA PRISE DE CONSCIENCE
Le besoin le plus criant de notre époque n'est pas l'information - nous en sommes saturés ! - mais le traitement de l'information. Non pas les données, mais la réflexion sur les données disponibles. Non pas la vitesse, mais la patience et la longueur de vue.
Pour cela, nous devons réhabiliter le TEMPS LONG ; nous devons redonner du temps à la politique ! Retracer des perspectives. Si le politique ne le fait pas, qui le fera ? Les fonds d'investissement qui cherchent 15 % de retour sur investissement dans les 3 ans ? Nous savons bien que non !
Du point de vue de la pensée et de l'action publique, la grande menace de l'époque contemporaine, c'est l'emprise de l'image et du "temps réel" sur les représentations collectives.
Cette emprise de l'image comporte un corollaire, de grande conséquence : c'est l'emprise du sentiment sur l'action.
Face à une situation présentée en 5 secondes et demie, la réaction rationnelle n'a tout simplement pas le temps de se formuler ; seul jaillit le sentiment, qui n'est pas forcément le meilleur conseiller !
Bref, le risque majeur, qui tient aux formes contemporaines de la communication, est que peu à peu, les lois de la sphère médiatique s'étendent à la sphère politique. Qu'elles limitent le rythme de l'action. Et que le spectacle continu de l'"info", qui réclame de l'instantané, de l'immédiat, du retentissant, ne vienne imposer sa loi, et que, dès lors, le passé comme le futur, qui sont les dimensions nécessaires de l'action, sortent du champ de vision. On rappelle souvent que Colbert avait fait planter les chênes de la forêt de Tronçais en prévision de la marine des trois siècles suivants ! En l'occurrence, il avait sans doute mal anticipé les progrès technologiques, mais c'était un état d'esprit absolument exemplaire !
10 ou 50 ans est trop éloigné, trop complexe pour faire l'objet des "breaking new" - sinon sous la forme du sensationnel (sur le mode du catastrophisme ou de l'utopisme).
Quant au passé, le flux saccadé des urgences quotidiennes interdit de s'y pencher. C'est également dommageable, car l'évaluation rétrospective des actions menées doit faire couple avec la prospective ! Comment engager une action efficace si l'on n'est pas conscient des erreurs et des réussites du passé ? C'est à cela que sert l'évaluation des politiques publiques.
Je dis qu'il s'agit là d'un risque majeur, car, tout à l'inverse de la logique du marketing télévisuel, la direction des affaires publiques exige hauteur de vue et esprit de suite, - vision prospective des enjeux de long terme, évaluation rétrospective des actions déjà menées.
2. LA CREATION DU secrétariat d'Etat à la Prospective et à l'Evaluation des politiques publiques
Vous remarquerez d'ailleurs que les premières réformes du gouvernement portent toutes sur des questions structurelles que l'on n'a pas osé aborder pendant des années : université, retraites, réforme des structures publiques, Grenelle de l'environnement, RGPP...
Ces réformes, pourquoi les faisons-nous ? Parce que ce sont les vrais ressorts de la compétitivité !
Une récente étude publiée dans la Harvard Business Review ( Forward-Thinking Cultures, Mansour Javidan, HBR, 2007) montre que la compétitivité des nations est directement liée à leur capacité de se projeter dans l'avenir. Les pays les plus compétitifs - Pays-Bas, Canada, Danemark...- sont en effet ceux qui investissent le plus dans la réflexion prospective. Ceux aussi où les acteurs sociaux sont le plus disposés, sans doute parce qu'ils sont mieux informés des conséquences de l'inaction, à sacrifier une partie du confort présent à la construction d'un avenir meilleur.
La politique exige aussi, pour que le mot "démocratie" ait un sens, que l'opinion soit éclairée et consciente des évolutions du monde, comme des alternatives à trancher.
Comment résoudre un problème dont on n'a jamais parlé ? Comment proposer la réforme dans un pays où l'on ne débattrait pas des sujets difficiles ? Comment débattre si l'on s'en tient à quelques idées reçues, à quelques réflexes conditionnés par la pensée unique ?
Université, retraites, immigration, spécialisation sectorielle de notre industrie, la liste est longue des sujets que nous n'avons pas abordés franchement dans les vingt dernières années, par conformisme intellectuel, par négligence du long terme... Aujourd'hui, un certain nombre de phénomènes appellent de la part de la Nation une réflexion approfondie, des choix explicites et des actions de longue haleine.
Pour les aborder, nous devons REGARDER LOIN :
* Loin dans le temps, c'est-à-dire à 15, 20, 30 ans, pour préparer l'avenir des générations futures ; je pense en particulier aux évolutions démographiques, au vieillissement de la population, aux questions migratoires, aux questions énergétiques ;
* Loin dans l'espace, c'est-à-dire, vers la Chine et l'Inde... dont les évolutions sont en train de faire basculer le monde sur son axe, et de rendre caducs nos modèles de pensée. Je pense en particulier à la croissance du niveau de vie dans les pays émergents, aux tensions sur les matières premières qu'elles engendrent, aux répercussions sur notre choix agricole ; aux conséquences de leur concurrence sur la division internationale du travail et sur les modalités de financement de nos systèmes sociaux ;
* "Regarder loin", c'est aussi regarder "en profondeur" : c'est-à-dire dans les structures de notre système social, fiscal, industriel, universitaire, pour y rechercher les causes de nos difficultés, et les ressorts possibles de notre sursaut ! Je crois en particulier que nous avons intérêt à mettre au coeur du débat public les questions structurelles démographie, immigration, éducation, innovation, recherche, habitat, aménagement du territoire, infrastructures, et à y faire reculer les questions plus superficielles, qui nous détournent des vrais enjeux. C'est à cela que l'Etat doit se consacrer, pour devenir un Etat Prévoyance, et non plus un Etat Providence.
3. LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
C'est dans cet esprit que le Premier ministre m'a demandé de réaliser, d'ici la rentrée 2008, un diagnostic stratégique pour notre pays : "France 2025".
Il s'agira de mettre en lumière les évolutions fondamentales du monde et de les mettre en rapport avec les forces et les faiblesses de notre pays. Autrement dit, de croiser un bilan de santé de la France avec un tableau raisonné de l'économie-monde. Bien sûr, la prospective ne consiste pas à lire dans une boule de cristal ! Mais il est tout de même possible de prolonger certaines courbes, d'anticiper aussi certaines ruptures probables, et d'en déduire, en fonction de la connaissance que nous avons de notre pays et de ses objectifs fondamentaux, les mesures à prendre, les leviers à actionner, pour se préparer à faire face et ne pas découvrir les problèmes une fois que nous aurons le nez dessus !
Le Centre d'analyse stratégique trouvera dans cet exercice le plein accomplissement de sa vocation : mettre l'expertise au service de l'action, pour la France au sein de l'Europe ! Il le fera en lien avec toutes les cellules de prospective et de veille des ministères ; sa vocation est aussi de travailler en intelligence étroite avec tous les centres de prospective universitaires, privés ou publics !
Je voudrais citer aujourd'hui quatre sujets majeurs qui me retiendront certainement :
Premier sujet : le vieillissement de la population et ses conséquences pour la protection sociale. En 2040, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Comment financerons-nous la santé, les retraites, la progression de la dépendance ? Comment assurerons-nous l'équité entre les générations ?
Deuxième sujet : la fiscalité dans un monde globalisé. Comment maintenir des services publics et une cohésion sociale sur le territoire, si la population se partage entre ceux qui n'ont pas les moyens de payer des impôts et ceux qui trouvent les moyens de ne plus en payer (parce qu'ils se délocalisent) ? Comment être juste dans un monde qui ne l'est pas ?
Troisième sujet : le réchauffement climatique. Devons-nous continuer de promouvoir une multitude d'énergies renouvelables, ou bien nous concentrer sur les technologies de substitution de grande échelle ? Comment faire pour que, dans vingt ans, la France ne se retrouve pas en position d'acheter aux Etats-Unis les technologies de substitution qu'elle aura inventées, mais pas su développer (comme naguère l'Internet) ?
Quatrième sujet : l'éducation, la formation de la jeunesse. La question de la transmission du savoir, de la morale, du civisme se pose aujourd'hui avec beaucoup plus d'acuité qu'autrefois. Comment socialiser les jeunes lorsque l'école fonctionne moins bien, que la famille n'a plus la même autorité ? La question est immense.
Il y a bien d'autres questions. Je suis décidé à les poser, au service du gouvernement, mais en dehors des clivages partisans, et à proposer des pistes de réponses.
Ce travail de longue haleine, je le commence en me disant que la prospective publique a beaucoup à apprendre de la prospective d'entreprise - du moins sur le plan des méthodes !
Nous partageons en tout une conviction commune, dont j'emprunterai pour conclure l'expression au grand Auguste COMTE : "Il faut savoir pour prévoir et prévoir pour pourvoir".
Je vous remercie. Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 14 décembre 2007
C'est avec un très grand plaisir que j'ai répondu à l'invitation de Luc Boyer lorsqu'il m'a proposé d'ouvrir votre journée d'étude. Il faut dire que mes attributions s'y prêtent particulièrement bien ! Puisque c'est la première fois dans notre pays qu'un ministère est explicitement consacré à la prospective. Ce qu'ont voulu le président de la République et le Premier ministre.
Nous pouvons y voir l'aboutissement des travaux visionnaires de Gaston Berger, dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire. Nous pouvons y voir aussi le résultat d'une prise de conscience collective quant à la nécessité de sortir de la "dictature de l'instantané".
C'est sur cette prise de conscience que je voudrais m'arrêter d'abord, avant de vous dire comment je conçois mon action et vous parler de l'exercice de "diagnostic stratégique - France 2025" que le Premier ministre m'a confié, et qui se déploiera à partir de janvier prochain.
1. LA PRISE DE CONSCIENCE
Le besoin le plus criant de notre époque n'est pas l'information - nous en sommes saturés ! - mais le traitement de l'information. Non pas les données, mais la réflexion sur les données disponibles. Non pas la vitesse, mais la patience et la longueur de vue.
Pour cela, nous devons réhabiliter le TEMPS LONG ; nous devons redonner du temps à la politique ! Retracer des perspectives. Si le politique ne le fait pas, qui le fera ? Les fonds d'investissement qui cherchent 15 % de retour sur investissement dans les 3 ans ? Nous savons bien que non !
Du point de vue de la pensée et de l'action publique, la grande menace de l'époque contemporaine, c'est l'emprise de l'image et du "temps réel" sur les représentations collectives.
Cette emprise de l'image comporte un corollaire, de grande conséquence : c'est l'emprise du sentiment sur l'action.
Face à une situation présentée en 5 secondes et demie, la réaction rationnelle n'a tout simplement pas le temps de se formuler ; seul jaillit le sentiment, qui n'est pas forcément le meilleur conseiller !
Bref, le risque majeur, qui tient aux formes contemporaines de la communication, est que peu à peu, les lois de la sphère médiatique s'étendent à la sphère politique. Qu'elles limitent le rythme de l'action. Et que le spectacle continu de l'"info", qui réclame de l'instantané, de l'immédiat, du retentissant, ne vienne imposer sa loi, et que, dès lors, le passé comme le futur, qui sont les dimensions nécessaires de l'action, sortent du champ de vision. On rappelle souvent que Colbert avait fait planter les chênes de la forêt de Tronçais en prévision de la marine des trois siècles suivants ! En l'occurrence, il avait sans doute mal anticipé les progrès technologiques, mais c'était un état d'esprit absolument exemplaire !
10 ou 50 ans est trop éloigné, trop complexe pour faire l'objet des "breaking new" - sinon sous la forme du sensationnel (sur le mode du catastrophisme ou de l'utopisme).
Quant au passé, le flux saccadé des urgences quotidiennes interdit de s'y pencher. C'est également dommageable, car l'évaluation rétrospective des actions menées doit faire couple avec la prospective ! Comment engager une action efficace si l'on n'est pas conscient des erreurs et des réussites du passé ? C'est à cela que sert l'évaluation des politiques publiques.
Je dis qu'il s'agit là d'un risque majeur, car, tout à l'inverse de la logique du marketing télévisuel, la direction des affaires publiques exige hauteur de vue et esprit de suite, - vision prospective des enjeux de long terme, évaluation rétrospective des actions déjà menées.
2. LA CREATION DU secrétariat d'Etat à la Prospective et à l'Evaluation des politiques publiques
Vous remarquerez d'ailleurs que les premières réformes du gouvernement portent toutes sur des questions structurelles que l'on n'a pas osé aborder pendant des années : université, retraites, réforme des structures publiques, Grenelle de l'environnement, RGPP...
Ces réformes, pourquoi les faisons-nous ? Parce que ce sont les vrais ressorts de la compétitivité !
Une récente étude publiée dans la Harvard Business Review ( Forward-Thinking Cultures, Mansour Javidan, HBR, 2007) montre que la compétitivité des nations est directement liée à leur capacité de se projeter dans l'avenir. Les pays les plus compétitifs - Pays-Bas, Canada, Danemark...- sont en effet ceux qui investissent le plus dans la réflexion prospective. Ceux aussi où les acteurs sociaux sont le plus disposés, sans doute parce qu'ils sont mieux informés des conséquences de l'inaction, à sacrifier une partie du confort présent à la construction d'un avenir meilleur.
La politique exige aussi, pour que le mot "démocratie" ait un sens, que l'opinion soit éclairée et consciente des évolutions du monde, comme des alternatives à trancher.
Comment résoudre un problème dont on n'a jamais parlé ? Comment proposer la réforme dans un pays où l'on ne débattrait pas des sujets difficiles ? Comment débattre si l'on s'en tient à quelques idées reçues, à quelques réflexes conditionnés par la pensée unique ?
Université, retraites, immigration, spécialisation sectorielle de notre industrie, la liste est longue des sujets que nous n'avons pas abordés franchement dans les vingt dernières années, par conformisme intellectuel, par négligence du long terme... Aujourd'hui, un certain nombre de phénomènes appellent de la part de la Nation une réflexion approfondie, des choix explicites et des actions de longue haleine.
Pour les aborder, nous devons REGARDER LOIN :
* Loin dans le temps, c'est-à-dire à 15, 20, 30 ans, pour préparer l'avenir des générations futures ; je pense en particulier aux évolutions démographiques, au vieillissement de la population, aux questions migratoires, aux questions énergétiques ;
* Loin dans l'espace, c'est-à-dire, vers la Chine et l'Inde... dont les évolutions sont en train de faire basculer le monde sur son axe, et de rendre caducs nos modèles de pensée. Je pense en particulier à la croissance du niveau de vie dans les pays émergents, aux tensions sur les matières premières qu'elles engendrent, aux répercussions sur notre choix agricole ; aux conséquences de leur concurrence sur la division internationale du travail et sur les modalités de financement de nos systèmes sociaux ;
* "Regarder loin", c'est aussi regarder "en profondeur" : c'est-à-dire dans les structures de notre système social, fiscal, industriel, universitaire, pour y rechercher les causes de nos difficultés, et les ressorts possibles de notre sursaut ! Je crois en particulier que nous avons intérêt à mettre au coeur du débat public les questions structurelles démographie, immigration, éducation, innovation, recherche, habitat, aménagement du territoire, infrastructures, et à y faire reculer les questions plus superficielles, qui nous détournent des vrais enjeux. C'est à cela que l'Etat doit se consacrer, pour devenir un Etat Prévoyance, et non plus un Etat Providence.
3. LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
C'est dans cet esprit que le Premier ministre m'a demandé de réaliser, d'ici la rentrée 2008, un diagnostic stratégique pour notre pays : "France 2025".
Il s'agira de mettre en lumière les évolutions fondamentales du monde et de les mettre en rapport avec les forces et les faiblesses de notre pays. Autrement dit, de croiser un bilan de santé de la France avec un tableau raisonné de l'économie-monde. Bien sûr, la prospective ne consiste pas à lire dans une boule de cristal ! Mais il est tout de même possible de prolonger certaines courbes, d'anticiper aussi certaines ruptures probables, et d'en déduire, en fonction de la connaissance que nous avons de notre pays et de ses objectifs fondamentaux, les mesures à prendre, les leviers à actionner, pour se préparer à faire face et ne pas découvrir les problèmes une fois que nous aurons le nez dessus !
Le Centre d'analyse stratégique trouvera dans cet exercice le plein accomplissement de sa vocation : mettre l'expertise au service de l'action, pour la France au sein de l'Europe ! Il le fera en lien avec toutes les cellules de prospective et de veille des ministères ; sa vocation est aussi de travailler en intelligence étroite avec tous les centres de prospective universitaires, privés ou publics !
Je voudrais citer aujourd'hui quatre sujets majeurs qui me retiendront certainement :
Premier sujet : le vieillissement de la population et ses conséquences pour la protection sociale. En 2040, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Comment financerons-nous la santé, les retraites, la progression de la dépendance ? Comment assurerons-nous l'équité entre les générations ?
Deuxième sujet : la fiscalité dans un monde globalisé. Comment maintenir des services publics et une cohésion sociale sur le territoire, si la population se partage entre ceux qui n'ont pas les moyens de payer des impôts et ceux qui trouvent les moyens de ne plus en payer (parce qu'ils se délocalisent) ? Comment être juste dans un monde qui ne l'est pas ?
Troisième sujet : le réchauffement climatique. Devons-nous continuer de promouvoir une multitude d'énergies renouvelables, ou bien nous concentrer sur les technologies de substitution de grande échelle ? Comment faire pour que, dans vingt ans, la France ne se retrouve pas en position d'acheter aux Etats-Unis les technologies de substitution qu'elle aura inventées, mais pas su développer (comme naguère l'Internet) ?
Quatrième sujet : l'éducation, la formation de la jeunesse. La question de la transmission du savoir, de la morale, du civisme se pose aujourd'hui avec beaucoup plus d'acuité qu'autrefois. Comment socialiser les jeunes lorsque l'école fonctionne moins bien, que la famille n'a plus la même autorité ? La question est immense.
Il y a bien d'autres questions. Je suis décidé à les poser, au service du gouvernement, mais en dehors des clivages partisans, et à proposer des pistes de réponses.
Ce travail de longue haleine, je le commence en me disant que la prospective publique a beaucoup à apprendre de la prospective d'entreprise - du moins sur le plan des méthodes !
Nous partageons en tout une conviction commune, dont j'emprunterai pour conclure l'expression au grand Auguste COMTE : "Il faut savoir pour prévoir et prévoir pour pourvoir".
Je vous remercie. Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 14 décembre 2007