Texte intégral
J.-J. Bourdin.- On va parler pouvoir d'achat. Mais auparavant, le prix du gaz : hausse de 6 % demande Gaz de France. Le gaz va-t-il augmenter ?
R.- Le gaz augmentera certainement. Est-ce qu'il va augmenter de 6 %, certainement pas.
Q.- Quand va-t-il augmenter, le 1er janvier ?
R.- Au début de l'année. Nous devons, vous savez, avant toute augmentation demandée par Gaz de France, solliciter la CRE, qui est l'organe de régulation, demander son avis, sa recommandation, et puis ensuite, le Gouvernement va trancher. C'est une question qui sera évidemment évoquée avec le Premier ministre, c'est lui tranchera en dernier recours.
Q.- Trancher quand ?
R.- Début du mois de janvier.
Q.- Donc le gaz augmentera début du mois de janvier, pas 6 % ?
R.- Sûrement pas, non.
Q.- Combien ?
R.- Ça, je ne saurais vous dire, parce que...Vous savez, le prix du gaz n'a pas augmenté depuis 18 mois, et on sait aujourd'hui que le prix du pétrole, en particulier, les deux étant intimement liés, lui, a augmenté d'environ 24 %. Donc il faut prendre une décision qui sera, à la fois, dans l'intérêt des consommateurs, pour préserver leur pouvoir d'achat, et puis aussi dans l'intérêt des grands équilibres de l'entreprise parce qu'on ne peut pas laisser une entreprise ne pas répercuter la hausse des matières premières.
Q.- Entre 3 et 5 %, à peu près ?
R.- Je sais que vous êtes en train d'essayer de me pousser dans mes retranchements... !
Q.- Non, je vous demande des informations pour le consommateur.
R.- Ce que je peux vous dire, c'est que ce ne sera pas 6 % et qu'il y aura néanmoins une augmentation.
Q.- Une augmentation de moins de 6 %, mais il y aura une augmentation. Le pouvoir d'achat maintenant. Il y a dix jours, vous disiez, je cite, "j'ai fait réaliser des simulations, mises bout à bout, les mesures défendues par le Gouvernement représentent un gain de pouvoir d'achat équivalent à un mois de salaire". Alors, j'ai regardé de près, ça concerne qui ? Il faut que je sois : une femme, mère, mais célibataire, je dois gagner 1.600 euros par mois, mais je ne dois payer que 600 euros de loyer, donc habiter loin des centres ville, je dois me chauffer au fuel, et surtout avoir fait remplir ma cuve après le 10 novembre. Et je dois me dépêcher, car je dois le faire avant le 31 janvier. Mon employeur doit me donner une prime, me racheter quatre jours de RTT, je dois attendre que mon loyer soit indexé sur l'inflation, et je dois compter sur une baisse des prix dans la grande distribution. Je résume : je suis unique, absolument unique !
R.- Je vous garantis que vous n'êtes pas une femme...
Q.- Je ne suis pas une femme, mais je suis unique. Franchement, là, ma question sera très directe : en disant cela, est-ce que vous ne vous moquez pas du monde ?!
R.- Non, pas du tout. Vous prenez une simulation parmi une foultitude...
Q.- Je prends ce que Bercy nous a indiqué...
R.- Non. Nous avons fait une foultitude de simulations pour évoquer tous les cas de figures. Il y a le cas de figure des couples de retraités ; il y a le couple avec deux enfants qui a un salaire un peu plus élevé où les deux parents travaillent ; il y a le célibataire isolé. Et on a essayé d'appliquer toute la panoplie des mesures pour quantifier un petit peu ce que ça donne en termes de gain de pouvoir d'achat pour chacun des cas de figure.
Un mois de salaire, donc ?
R.- Ce n'est pas tout le temps un mois de salaire. Pour des retraités, ce n'est pas un mois de salaire puisqu'ils touchent des retraites. On a pris l'hypothèse où, dans un couple de retraités, il y en a un des deux qui décède, pour appliquer la mesure sur les droits de succession. On a pris la situation de celui qui consomme beaucoup parce qu'il a deux enfants en bas âge, de celui qui bénéficie de services de télécommunication et qui bénéficiera de la loi Chatel. C'est pour vous montrer que toutes les mesures, depuis cet été - c'est-à-dire celles sur les heures supplémentaires, crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt en cas d'achat d'une maison, abattement sur les droits de succession, la loi dite Chatel, qui permet de diminuer les prix de revente dans la grande distribution, et les mesures Pouvoir d'achat que l'on va évoquer cet après-midi à l'Assemblée - tout cela constitue tout un panier de mesures dans lesquelles on pioche en fonction...
Q.- Mis bout à bout, ça représente un mois de salaire.
R.- Non, non, non, pas quand c'est mis bout à bout.
Q.- C'est bien ce que vous avez dit.
R.- Je vais vous donner un exemple : le salarié payé au Smic, dans une entreprise de moins de 20 salariés, et qui fait chaque semaine quatre heures supplémentaires, il aura à la fin de l'année plus d'un mois supplémentaire de salaire. Il aura pratiquement un mois et demi en plus, sans compter les autres mesures, en particulier les répercussions à la baisse sur les prix pratiqués dans la grande distribution. Mais ce que j'essaie de montrer, c'est que on a toute une palette de mesures, un panier complet si vous voulez, et puis, en fonction des situations, les gens vont bénéficier de telle ou telle mesure.
Regardons le projet de loi sur le pouvoir d'achat qui va être discuté à l'Assemblée nationale à partir de ce soir. Il y a un amendement UMP qui est défendu : les salariés qui ont des RTT aujourd'hui, donc la loi, pourront se les faire payer jusqu'au 31 décembre. Et l'UMP souhaiterait prolonger ce délai jusqu'en juin 2008. Y êtes-vous favorable ou pas, soutiendrez-vous cet amendement ?
R.- Je voudrais juste rappeler les quatre mesures qui sont contenues dans le texte qu'on va évoquer cet après-midi : il y a, d'une part, la possibilité de racheter des jours de RTT ; il y a, d'autre part, la possibilité de débloquer un peu de sa participation, quand les salariés en ont. Par défaut, pour les salariés qui n'ont pas de participation dans les entreprises de moins de 50 salariés, en particulier, on ouvre la possibilité pour l'employeur de payer une prime de fin d'année exonérée de charges. Et puis, il y a la mesure très importante, sur la désindexation des loyers au profit d'un indice qui est l'indice des prix à la consommation. Donc, ces quatre mesures-là. Alors, vous avez évoqué un amendement parlementaire...
Q.- Les RTT, oui.
R.-...qui permettrait d'aller au-delà du 31 décembre. Aujourd'hui, le projet dit : "tous les jours accumulés à la date du 31 décembre".
Q.- Allez-vous soutenir cet amendement ?
R.-...On sera ouverts dans le cadre du débat parlementaire à l'option de pouvoir prendre ces jours au-delà du 30 juin.
Q.- Vous êtes ouverte...
R.- On est ouverts à la discussion.
Q.- Allez-vous soutenir cet amendement ? Je vous pose la question directement.
R.- Je vais vous dire une chose : avant d'accepter un amendement, il faut en chiffrer les effets. Donc, cela, on est en train de le faire actuellement. Et en fonction de la proposition précise d'amendement, qui va être soumise, je crois, à la commission des Affaires sociales aujourd'hui, pour validation par la commission, en fonction du chiffrage...
Q.- Donc, vous êtes prête à le soutenir ?
R.-...on acceptera éventuellement l'amendement. Il faut voir ce que ça coûte à l'Etat.
Q.- Mais vous êtes prête à le soutenir ? A l'Etat et aux entreprises ?
R.- Bien sûr, mais ça ce sont les entreprises qui, dans le cadre des accords au sein des entreprises, décideront ou non de payer ces jours de RTT. Il faut voir ce que ça coûte à l'Etat, il faut voir si l'amendement prévoit des exonérations de charges ou non.
Q.- Cela n'a pas été calculé encore, alors que c'est discuté aujourd'hui ?
R.- C'est la joie du débat parlementaire, c'est que les parlementaires font des propositions pour, de leur point de vue, améliorer le texte.
Q.- Il y a d'autres amendements qui viennent de la gauche, par exemple, notamment le ticket transport, le chèque transport. Vous n'y êtes pas favorable ?
R.- Le chèque transport, il a été proposé...
Q.- Imaginé par la majorité.
R.- Oui, par le gouvernement socialiste en place à l'époque. Il a coûté plus de 2,7 milliards à l'Etat français, à la France, aux Français, pour faire baisser les prix à la pompe de 2 centimes. Je ne pense pas que ce soit une mesure particulièrement efficace.
Q.- Donc, on oublie. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Il y a, par exemple, le fonds de participation. Déblocage anticipé, c'est ça ?
R.- Oui.
Q.- C'est ça. Alors, en 2004, la même mesure avait été prise. Majoritairement, l'argent avait été réinvesti dans des produits d'épargne, comme l'assurance-vie en 2004.
R.- En 2004, vous avez raison, environ 60 % ont été réinvestis dans des produits d'épargne parce que les Français souhaitaient débloquer...
Q.- Ils n'en avaient pas besoin à l'époque...
...et rebloquer sur des produits d'épargne, et probablement, n'avaient pas le même désir ou le même besoin de consommation. Peut-être qu'on aura le même mouvement. De toute façon, cela veut dire que 40 % seront réinjectés dans les circuits économique par le biais de la consommation, ce qui est déjà très bien. Et puis, peut-être que les Français vont se comporter de manière un peu différente aussi.
Q.- Le pouvoir d'achat est-il vraiment en baisse aujourd'hui en France ?
R.- C'est tout un débat. Ce qui est certain en tout cas, c'est que le prix d'un certain nombre de produits a augmenté, c'est que les modes de consommation ont changé. Il y a dix ans, on avait un téléphone fixe et parfois un téléphone portable, c'était le début. Aujourd'hui, vous prenez une famille avec deux enfants, il y a quatre téléphones portables et quatre abonnements, quatre types de consommation. Il y a un certain nombre de dépenses contraintes. Quand vous avez des abonnements ADSL, certaines excellentes chaînes de télévision payante, etc. Les modes de consommation ont changé ; la perception de l'augmentation a changé, et un certain nombre de produits ont augmenté- je pense à l'essence, je pense au fuel, je pense aux produits alimentaires - en raison de l'augmentation du prix de matières premières.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 18 décembre 2007
R.- Le gaz augmentera certainement. Est-ce qu'il va augmenter de 6 %, certainement pas.
Q.- Quand va-t-il augmenter, le 1er janvier ?
R.- Au début de l'année. Nous devons, vous savez, avant toute augmentation demandée par Gaz de France, solliciter la CRE, qui est l'organe de régulation, demander son avis, sa recommandation, et puis ensuite, le Gouvernement va trancher. C'est une question qui sera évidemment évoquée avec le Premier ministre, c'est lui tranchera en dernier recours.
Q.- Trancher quand ?
R.- Début du mois de janvier.
Q.- Donc le gaz augmentera début du mois de janvier, pas 6 % ?
R.- Sûrement pas, non.
Q.- Combien ?
R.- Ça, je ne saurais vous dire, parce que...Vous savez, le prix du gaz n'a pas augmenté depuis 18 mois, et on sait aujourd'hui que le prix du pétrole, en particulier, les deux étant intimement liés, lui, a augmenté d'environ 24 %. Donc il faut prendre une décision qui sera, à la fois, dans l'intérêt des consommateurs, pour préserver leur pouvoir d'achat, et puis aussi dans l'intérêt des grands équilibres de l'entreprise parce qu'on ne peut pas laisser une entreprise ne pas répercuter la hausse des matières premières.
Q.- Entre 3 et 5 %, à peu près ?
R.- Je sais que vous êtes en train d'essayer de me pousser dans mes retranchements... !
Q.- Non, je vous demande des informations pour le consommateur.
R.- Ce que je peux vous dire, c'est que ce ne sera pas 6 % et qu'il y aura néanmoins une augmentation.
Q.- Une augmentation de moins de 6 %, mais il y aura une augmentation. Le pouvoir d'achat maintenant. Il y a dix jours, vous disiez, je cite, "j'ai fait réaliser des simulations, mises bout à bout, les mesures défendues par le Gouvernement représentent un gain de pouvoir d'achat équivalent à un mois de salaire". Alors, j'ai regardé de près, ça concerne qui ? Il faut que je sois : une femme, mère, mais célibataire, je dois gagner 1.600 euros par mois, mais je ne dois payer que 600 euros de loyer, donc habiter loin des centres ville, je dois me chauffer au fuel, et surtout avoir fait remplir ma cuve après le 10 novembre. Et je dois me dépêcher, car je dois le faire avant le 31 janvier. Mon employeur doit me donner une prime, me racheter quatre jours de RTT, je dois attendre que mon loyer soit indexé sur l'inflation, et je dois compter sur une baisse des prix dans la grande distribution. Je résume : je suis unique, absolument unique !
R.- Je vous garantis que vous n'êtes pas une femme...
Q.- Je ne suis pas une femme, mais je suis unique. Franchement, là, ma question sera très directe : en disant cela, est-ce que vous ne vous moquez pas du monde ?!
R.- Non, pas du tout. Vous prenez une simulation parmi une foultitude...
Q.- Je prends ce que Bercy nous a indiqué...
R.- Non. Nous avons fait une foultitude de simulations pour évoquer tous les cas de figures. Il y a le cas de figure des couples de retraités ; il y a le couple avec deux enfants qui a un salaire un peu plus élevé où les deux parents travaillent ; il y a le célibataire isolé. Et on a essayé d'appliquer toute la panoplie des mesures pour quantifier un petit peu ce que ça donne en termes de gain de pouvoir d'achat pour chacun des cas de figure.
Un mois de salaire, donc ?
R.- Ce n'est pas tout le temps un mois de salaire. Pour des retraités, ce n'est pas un mois de salaire puisqu'ils touchent des retraites. On a pris l'hypothèse où, dans un couple de retraités, il y en a un des deux qui décède, pour appliquer la mesure sur les droits de succession. On a pris la situation de celui qui consomme beaucoup parce qu'il a deux enfants en bas âge, de celui qui bénéficie de services de télécommunication et qui bénéficiera de la loi Chatel. C'est pour vous montrer que toutes les mesures, depuis cet été - c'est-à-dire celles sur les heures supplémentaires, crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt en cas d'achat d'une maison, abattement sur les droits de succession, la loi dite Chatel, qui permet de diminuer les prix de revente dans la grande distribution, et les mesures Pouvoir d'achat que l'on va évoquer cet après-midi à l'Assemblée - tout cela constitue tout un panier de mesures dans lesquelles on pioche en fonction...
Q.- Mis bout à bout, ça représente un mois de salaire.
R.- Non, non, non, pas quand c'est mis bout à bout.
Q.- C'est bien ce que vous avez dit.
R.- Je vais vous donner un exemple : le salarié payé au Smic, dans une entreprise de moins de 20 salariés, et qui fait chaque semaine quatre heures supplémentaires, il aura à la fin de l'année plus d'un mois supplémentaire de salaire. Il aura pratiquement un mois et demi en plus, sans compter les autres mesures, en particulier les répercussions à la baisse sur les prix pratiqués dans la grande distribution. Mais ce que j'essaie de montrer, c'est que on a toute une palette de mesures, un panier complet si vous voulez, et puis, en fonction des situations, les gens vont bénéficier de telle ou telle mesure.
Regardons le projet de loi sur le pouvoir d'achat qui va être discuté à l'Assemblée nationale à partir de ce soir. Il y a un amendement UMP qui est défendu : les salariés qui ont des RTT aujourd'hui, donc la loi, pourront se les faire payer jusqu'au 31 décembre. Et l'UMP souhaiterait prolonger ce délai jusqu'en juin 2008. Y êtes-vous favorable ou pas, soutiendrez-vous cet amendement ?
R.- Je voudrais juste rappeler les quatre mesures qui sont contenues dans le texte qu'on va évoquer cet après-midi : il y a, d'une part, la possibilité de racheter des jours de RTT ; il y a, d'autre part, la possibilité de débloquer un peu de sa participation, quand les salariés en ont. Par défaut, pour les salariés qui n'ont pas de participation dans les entreprises de moins de 50 salariés, en particulier, on ouvre la possibilité pour l'employeur de payer une prime de fin d'année exonérée de charges. Et puis, il y a la mesure très importante, sur la désindexation des loyers au profit d'un indice qui est l'indice des prix à la consommation. Donc, ces quatre mesures-là. Alors, vous avez évoqué un amendement parlementaire...
Q.- Les RTT, oui.
R.-...qui permettrait d'aller au-delà du 31 décembre. Aujourd'hui, le projet dit : "tous les jours accumulés à la date du 31 décembre".
Q.- Allez-vous soutenir cet amendement ?
R.-...On sera ouverts dans le cadre du débat parlementaire à l'option de pouvoir prendre ces jours au-delà du 30 juin.
Q.- Vous êtes ouverte...
R.- On est ouverts à la discussion.
Q.- Allez-vous soutenir cet amendement ? Je vous pose la question directement.
R.- Je vais vous dire une chose : avant d'accepter un amendement, il faut en chiffrer les effets. Donc, cela, on est en train de le faire actuellement. Et en fonction de la proposition précise d'amendement, qui va être soumise, je crois, à la commission des Affaires sociales aujourd'hui, pour validation par la commission, en fonction du chiffrage...
Q.- Donc, vous êtes prête à le soutenir ?
R.-...on acceptera éventuellement l'amendement. Il faut voir ce que ça coûte à l'Etat.
Q.- Mais vous êtes prête à le soutenir ? A l'Etat et aux entreprises ?
R.- Bien sûr, mais ça ce sont les entreprises qui, dans le cadre des accords au sein des entreprises, décideront ou non de payer ces jours de RTT. Il faut voir ce que ça coûte à l'Etat, il faut voir si l'amendement prévoit des exonérations de charges ou non.
Q.- Cela n'a pas été calculé encore, alors que c'est discuté aujourd'hui ?
R.- C'est la joie du débat parlementaire, c'est que les parlementaires font des propositions pour, de leur point de vue, améliorer le texte.
Q.- Il y a d'autres amendements qui viennent de la gauche, par exemple, notamment le ticket transport, le chèque transport. Vous n'y êtes pas favorable ?
R.- Le chèque transport, il a été proposé...
Q.- Imaginé par la majorité.
R.- Oui, par le gouvernement socialiste en place à l'époque. Il a coûté plus de 2,7 milliards à l'Etat français, à la France, aux Français, pour faire baisser les prix à la pompe de 2 centimes. Je ne pense pas que ce soit une mesure particulièrement efficace.
Q.- Donc, on oublie. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Il y a, par exemple, le fonds de participation. Déblocage anticipé, c'est ça ?
R.- Oui.
Q.- C'est ça. Alors, en 2004, la même mesure avait été prise. Majoritairement, l'argent avait été réinvesti dans des produits d'épargne, comme l'assurance-vie en 2004.
R.- En 2004, vous avez raison, environ 60 % ont été réinvestis dans des produits d'épargne parce que les Français souhaitaient débloquer...
Q.- Ils n'en avaient pas besoin à l'époque...
...et rebloquer sur des produits d'épargne, et probablement, n'avaient pas le même désir ou le même besoin de consommation. Peut-être qu'on aura le même mouvement. De toute façon, cela veut dire que 40 % seront réinjectés dans les circuits économique par le biais de la consommation, ce qui est déjà très bien. Et puis, peut-être que les Français vont se comporter de manière un peu différente aussi.
Q.- Le pouvoir d'achat est-il vraiment en baisse aujourd'hui en France ?
R.- C'est tout un débat. Ce qui est certain en tout cas, c'est que le prix d'un certain nombre de produits a augmenté, c'est que les modes de consommation ont changé. Il y a dix ans, on avait un téléphone fixe et parfois un téléphone portable, c'était le début. Aujourd'hui, vous prenez une famille avec deux enfants, il y a quatre téléphones portables et quatre abonnements, quatre types de consommation. Il y a un certain nombre de dépenses contraintes. Quand vous avez des abonnements ADSL, certaines excellentes chaînes de télévision payante, etc. Les modes de consommation ont changé ; la perception de l'augmentation a changé, et un certain nombre de produits ont augmenté- je pense à l'essence, je pense au fuel, je pense aux produits alimentaires - en raison de l'augmentation du prix de matières premières.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 18 décembre 2007