Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur le traité européen dit de Lisbonne, Paris le 12 décembre 2007.

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Circonstance : Réponse de Bernard Kouchner à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur le nouveau traité européen dit de Lisbonne, à Paris le 12 décembre 2007

Texte intégral

Vous avez parfaitement résumé la teneur du traité - je n'y reviens pas. En revanche en ce qui concerne la présidence française de l'Union européenne, hélas, tous les pays de l'Union n'auront pas ratifié le traité au 1er juillet 2008. Toutefois nous serons fondés à espérer une mise en application au 1er janvier 2009.
Le rôle de la France sera auparavant d'aider la Slovénie à exercer sa présidence à partir du 1er janvier 2008. C'est ainsi que nous prêterons 110 ambassadeurs à nos amis slovènes et que nous serons à leurs côtés pour les aider à inciter les pays de l'Union européenne à ratifier le traité. Sans chercher à tempérer votre enthousiasme, je tiens tout de même à vous rappeler qu'il suffirait qu'un seul pays ne ratifie pas le traité pour que toute l'Union européenne se trouve dans un grand embarras.
Nous ferons tout ce qui sera en notre pouvoir pour que cela n'arrive pas.
Autrement, la présidence française s'intéressera à quatre grands sujets : la mise en commun des sources énergétiques afin de réduire notre dépendance en la matière vis-à-vis des pays tiers à l'Union européenne, le développement durable, les migrations et la défense européenne.
Nous souhaitons en effet que la question de la défense européenne soit au coeur de notre présidence parce que - chacun peut s'en rendre compte avec les événements du Darfour ou du Tchad - il y a beaucoup à faire pour rendre plus crédible en ce domaine la politique européenne. Vous le savez, à partir de janvier 2009, la politique étrangère et la sécurité de l'Union seront confiées à un haut représentant : encore faudra-t-il lui donner les moyens d'exercer sa mission.
Pour le reste, le Traité de Lisbonne permettra des avancées sur le plan social comme en termes de prises de décision. A vingt-sept pays, le fonctionnement actuel est devenu trop complexe : c'est pourquoi le traité prévoit l'extension de la majorité qualifiée.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 décembre 2007