Texte intégral
LUnion européenne, au titre des programmes communautaires et des interventions bilatérales de ses Etats membres, apporte une contribution majeure au développement, bien supérieure à celle des autres bailleurs de fonds. Cet engagement participe dune volonté constante de lEurope de se montrer solidaire des pays en développement.
Dans un contexte de contrainte budgétaire, nos opinions accordent légitimement une attention croissante à la bonne utilisation des fonds publics. Parallèlement, les pays et les populations qui en bénéficient attendent de notre effort quil ait le plus grand impact possible sur leur développement. Aussi est-il dans lintérêt de tous de rechercher, de manière systématique, les moyens daccroître lefficacité de notre aide. Cest également la condition qui sattache au redressement du niveau de laide publique au développement de lUnion européenne.
Nous souhaitons, en tant que ministres britannique, allemand et français en charge de la coopération au développement, converger vers cet objectif. Nous voulons donner une nouvelle impulsion au souci exprimé par les Etats membres de renouveler lapport de lUnion européenne au développement international et ouvrir dans cet esprit quelques pistes.
Il nous faut, dabord, définir précisément les orientations de la coopération communautaire au développement. LUnion européenne devrait ainsi sinspirer des engagements pris lors des grandes conférences des Nations unies sur le développement durable et de la stratégie définie dans le rapport sur « le rôle de la Coopération pour le développement à laube du XXIe siècle » du Comité daide au développement de lOCDE. Les défis globaux tels que la lutte contre la pauvreté, la protection du climat et la prévention des conflits devraient être placés au centre de notre vision. Il ne sera possible de résoudre ces problèmes que si, chez nos partenaires, les Droits de lHomme sont garantis, la participation de la population aux processus politiques est assurée et lEtat de droit et la bonne gestion des affaires publiques offrent un cadre propice au développement.
Cet objectif fondamental trouverait une traduction concrète par la prise en compte accrue, dans lallocation des ressources, des besoins des pays et des populations les plus pauvres ; la situation des PMA et autres pays à faible revenu doit faire lobjet dune attention particulière ainsi que linsertion des pays en développement dans le commerce globalisé. Compte tenu de lexiguïté et de lisolement des marchés des pays en développement, lintégration régionale entre pays en développement constitue une réponse appropriée, mais aussi un important défi. LUnion européenne a la capacité de promouvoir les initiatives en ce sens et de favoriser létablissement dun lien renouvelé entre développement et commerce, lien qui était au coeur des préoccupations des fondateurs de son partenariat avec les ACP. Elimination de la pauvreté et promotion de lintégration régionale devraient donc se conjuguer.
Les intérêts politiques de lUnion ne sauraient pour autant être négligés. La coopération au développement peut favoriser lessor de relations harmonieuses avec les régions proches de notre continent et contribuer à leur stabilité.
Si lUnion européenne saccorde sur lénonciation plus claire dune politique globale de coopération, nous proposons que la Commission prépare un rapport annuel menant en lumière les progrès accomplis. Les moyens de renforcer lefficacité et limpact du Conseil des ministères en charge du développement devront également être examinés.
Mais nous voulons aussi encourager la rationalisation de la gestion de laide communautaire. La Commission européenne a engagé une réforme de ses méthodes de gestion. Ces initiatives vont dans le bon sens et doivent être encouragées.
Il convient daller plus loin et darriver à une plus grande concentration, au sein de la future Commission, des responsabilités en matière de suivi des questions de développement. Une meilleure prise en compte des réalités du terrain, grâce en particulier à laction des délégations de la Commission sur place, et la mise à profit accrue des compétences disponibles localement, dans un objectif dappropriation de laide, sont également essentielles. Le recours à lexpérience acquise par les opérateurs des Etats membres, y compris par lextension des cofinancements entre la Commission et les Etats membres, et la mise en place de procédures plus cohérentes du cycle délaboration des projets peuvent concourir à ce souci de rationalisation.
Mieux nous coordonner sur place, entre délégations de la Commission et représentations des Etats membres, est par ailleurs un complément essentiel du dialogue mené à Bruxelles dans le cadre des comités de gestion des différents programmes.
Enfin, il est essentiel de poursuivre leffort dévaluation. La présidence allemande en a fait une de ses priorités. Lévaluation indépendante de la coopération communautaire au développement fournit ses premiers résultats. La prise en compte des leçons du passé revêt en effet une importance évidente au regard de lobjectif defficacité.
Nous appelons tous les Etats membres et la Commission à faire preuve de bonne volonté dans la mise en oeuvre de ces orientations. Elle sera nécessaire pour aller plus loin et aboutira une véritable coordination de nos actions.
Naturellement, il nest question ni de former un front européen, dont seraient exclus les autres bailleurs de fonds ou les pays partenaires, ni de se priver de toute capacité dadaptation aux situations rencontrées sur le terrain. Il sagit en revanche de faire jouer, de manière effective et systématique, le devoir de solidarité communautaire.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 1999)
Dans un contexte de contrainte budgétaire, nos opinions accordent légitimement une attention croissante à la bonne utilisation des fonds publics. Parallèlement, les pays et les populations qui en bénéficient attendent de notre effort quil ait le plus grand impact possible sur leur développement. Aussi est-il dans lintérêt de tous de rechercher, de manière systématique, les moyens daccroître lefficacité de notre aide. Cest également la condition qui sattache au redressement du niveau de laide publique au développement de lUnion européenne.
Nous souhaitons, en tant que ministres britannique, allemand et français en charge de la coopération au développement, converger vers cet objectif. Nous voulons donner une nouvelle impulsion au souci exprimé par les Etats membres de renouveler lapport de lUnion européenne au développement international et ouvrir dans cet esprit quelques pistes.
Il nous faut, dabord, définir précisément les orientations de la coopération communautaire au développement. LUnion européenne devrait ainsi sinspirer des engagements pris lors des grandes conférences des Nations unies sur le développement durable et de la stratégie définie dans le rapport sur « le rôle de la Coopération pour le développement à laube du XXIe siècle » du Comité daide au développement de lOCDE. Les défis globaux tels que la lutte contre la pauvreté, la protection du climat et la prévention des conflits devraient être placés au centre de notre vision. Il ne sera possible de résoudre ces problèmes que si, chez nos partenaires, les Droits de lHomme sont garantis, la participation de la population aux processus politiques est assurée et lEtat de droit et la bonne gestion des affaires publiques offrent un cadre propice au développement.
Cet objectif fondamental trouverait une traduction concrète par la prise en compte accrue, dans lallocation des ressources, des besoins des pays et des populations les plus pauvres ; la situation des PMA et autres pays à faible revenu doit faire lobjet dune attention particulière ainsi que linsertion des pays en développement dans le commerce globalisé. Compte tenu de lexiguïté et de lisolement des marchés des pays en développement, lintégration régionale entre pays en développement constitue une réponse appropriée, mais aussi un important défi. LUnion européenne a la capacité de promouvoir les initiatives en ce sens et de favoriser létablissement dun lien renouvelé entre développement et commerce, lien qui était au coeur des préoccupations des fondateurs de son partenariat avec les ACP. Elimination de la pauvreté et promotion de lintégration régionale devraient donc se conjuguer.
Les intérêts politiques de lUnion ne sauraient pour autant être négligés. La coopération au développement peut favoriser lessor de relations harmonieuses avec les régions proches de notre continent et contribuer à leur stabilité.
Si lUnion européenne saccorde sur lénonciation plus claire dune politique globale de coopération, nous proposons que la Commission prépare un rapport annuel menant en lumière les progrès accomplis. Les moyens de renforcer lefficacité et limpact du Conseil des ministères en charge du développement devront également être examinés.
Mais nous voulons aussi encourager la rationalisation de la gestion de laide communautaire. La Commission européenne a engagé une réforme de ses méthodes de gestion. Ces initiatives vont dans le bon sens et doivent être encouragées.
Il convient daller plus loin et darriver à une plus grande concentration, au sein de la future Commission, des responsabilités en matière de suivi des questions de développement. Une meilleure prise en compte des réalités du terrain, grâce en particulier à laction des délégations de la Commission sur place, et la mise à profit accrue des compétences disponibles localement, dans un objectif dappropriation de laide, sont également essentielles. Le recours à lexpérience acquise par les opérateurs des Etats membres, y compris par lextension des cofinancements entre la Commission et les Etats membres, et la mise en place de procédures plus cohérentes du cycle délaboration des projets peuvent concourir à ce souci de rationalisation.
Mieux nous coordonner sur place, entre délégations de la Commission et représentations des Etats membres, est par ailleurs un complément essentiel du dialogue mené à Bruxelles dans le cadre des comités de gestion des différents programmes.
Enfin, il est essentiel de poursuivre leffort dévaluation. La présidence allemande en a fait une de ses priorités. Lévaluation indépendante de la coopération communautaire au développement fournit ses premiers résultats. La prise en compte des leçons du passé revêt en effet une importance évidente au regard de lobjectif defficacité.
Nous appelons tous les Etats membres et la Commission à faire preuve de bonne volonté dans la mise en oeuvre de ces orientations. Elle sera nécessaire pour aller plus loin et aboutira une véritable coordination de nos actions.
Naturellement, il nest question ni de former un front européen, dont seraient exclus les autres bailleurs de fonds ou les pays partenaires, ni de se priver de toute capacité dadaptation aux situations rencontrées sur le terrain. Il sagit en revanche de faire jouer, de manière effective et systématique, le devoir de solidarité communautaire.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 1999)