Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de parler aux côtés du président de la République de Croatie, M. Stjepan Mesic, qui est reçu en France avec beaucoup de plaisir.
Nous nous connaissons depuis longtemps. Il a participé, à un autre poste, à toute l'histoire des Balkans et nous n'avons pas manqué de nous remémorer cette histoire douloureuse de l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie.
Nous avons, bien évidemment, discuté de bien des sujets et nous répondrons à vos questions.
Comme vous le savez, la Croatie est candidate à l'Union européenne et nous sommes très heureux de la soutenir, nous l'avons fait dès le début.
Maintenant, des perspectives très précises s'ouvrent dans nos relations avec ce pays ami qu'est la Croatie, en particulier, pour la Présidence française de l'Union européenne.
Je peux assurer le président croate que le vent souffle de manière plus forte encore pour l'adhésion de la Croatie à l'Union européenne. Cela ne dépend pas seulement de la France, bien sûr. Il y a des négociations qui sont engagées, elles permettront de surmonter les difficultés, au cours de l'année 2008, et je ne doute pas qu'au moment de la Présidence française, nous puissions nous employer à accélérer le processus qui, probablement, se concrétisera vers 2009.
Q - On sait que l'initiative de l'Union méditerranéenne a provoqué plusieurs réactions plus ou moins négatives. La Croatie appuie cette initiative. Pensez-vous que cela pourrait induire des perspectives nocives ou négatives pour la Croatie sur le chemin qui la rapproche de l'Union européenne ?
R - N'hésitez pas à appuyer cette initiative. Elle ne fut pas seulement mal accueillie, elle a été très bien accueillie, par tous les pays riverains de la Méditerranée, et vous en êtes. Au contraire, les quelques difficultés s'aplanissent. Je ne dis pas que l'Union méditerranéenne devra être circonscrite autour de la Méditerranée, elle intéresse bien d'autres peuples.
Q - Quel est, d'après vous, le scénario le plus probable concernant l'indépendance éventuelle du Kosovo dans les mois à venir ?
R - Ce n'est pas une question nouvelle et, à chaque fois, nous répondons la même chose. Nous tentons, nous nous sommes acharnés à ce qu'une solution soit trouvée entre les représentants des Albanais du Kosovo et les Serbes. Nous avons échoué, aussi bien M. Athisaari, durant 14 mois, que la Troïka avec l'Union européenne représentée par l'ambassadeur Ischinger.
Nous avons échoué et maintenant, il faut donc qu'une décision soit prise. Elle le sera. Rien ne nous presse, nous pouvons encore avancer, après consultation, bien évidemment, des Nations unies puisque, vous le savez, le document doit être remis à M. Ban Ki-moon. Une décision européenne, d'unité européenne, commune à tous les Européens, sera prise car il s'agit d'un problème européen, au coeur de l'Europe, qui ne doit être réglé ni par les Russes, ni par les Américains, mais par les Européens.
Nous nous y employons dans le respect de toutes les convictions et les positions et, je le crois, dans l'intérêt de l'Union européenne.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 décembre 2007