Déclaration de M. Jean-François Roubaud, président de la CGPME, sur les mesures gouvernementales prises en faveur des PME, Lyon le 7 décembre 2007.

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Circonstance : Planète PME à LYon le 7 décembre 2007

Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
Une nouvelle fois vous en faites la démonstration : vos promesses sont tenues. Vous vous étiez engagés à être présent à Planète PME, vous nous honorez de votre présence ce matin. Soyez-en remercié, au nom des milliers de patrons de PME qui nous entourent ici mais également au nom des 1,7 million de PME françaises qui incarnent cette "France qui se lève tôt" à laquelle vous êtes si attaché.
Mention toute particulière également en mon nom propre, et en celui de la CGPME, qui reçoit pour la première fois, et c'est à souligner, un Président de la République.
Prestataires de services, industriels, commerçants, artisans, nous vous faisons confiance pour remettre la France à l'endroit. Nous étions derrière le Gouvernement durant les récents mouvements sociaux et nous avons applaudi le refus de céder face à la menace et au chantage tout en préservant la négociation.
Depuis un peu plus de 6 mois, la France vit au rythme de l'Entreprise. Elle se remet en question, elle examine ses points forts, ses points faibles et envisage comment mieux affronter l'Avenir.
Beaucoup a déjà été fait et les entreprises n'ont pas été oubliées. Bientôt, nous en sommes convaincus, vous vous attaquerez à cet impôt sur les pertes que constitue l'IFA et ferez sauter le verrou que constituent pour nous les seuils financiers ou sociaux...
Déjà, le travail est redevenu une valeur. Il n'est plus honteux ou suspect comme à l'époque des 35 heures triomphantes. "Travailler plus pour gagner plus" n'est pas un simple slogan. C'est le choix du travail plutôt que de l'assistanat, le choix de la créativité plutôt que de la passivité, le choix de l'avenir plutôt que du passé !
Les récentes mesures que vous avez annoncées la semaine dernière ancrent davantage encore ces choix. La création des richesses doit en précéder la distribution.
La monétisation des RTT est, là encore, synonyme de liberté. De même, offrir aux employeurs de moins de 50 salariés la possibilité de verser une prime exonérée de charges, c'est joindre le geste à la parole en rendant possible ce qui bien souvent nous était interdit du fait du poids excessif des charges.
Monsieur le Président de la République, vous voyez en nous les leviers de la croissance et de l'emploi. Vous avez raison et nous l'avons prouvé. Vous nous percevez également comme une des clefs du pouvoir d'achat. Vous avez encore raison et nous vous le prouverons.
Je n'ai pas peur de l'affirmer, les PME peuvent, et doivent, quand elles ont la possibilité, augmenter les salaires. Il y va de notre propre intérêt. La pérennité et le développement de nos entreprises passent par la motivation et l'implication de nos collaborateurs. Nos entreprises doivent dégager du profit, c'est une évidence, mais elles ne sont pas soumises à la voracité d'un quelconque fonds de pension.
Le capitalisme à visage humain est devant vous ! Il se nourrit d'un libéralisme tempéré qui repose sur des valeurs de travail, d'effort, d'initiative et de partage.
Notre légitimité entrepreneuriale, nous la tirons des risques personnels que nous prenons.
Je me dois également de vous faire part de l'inquiétude des commerçants de proximité et des fournisseurs de la grande distribution. Pour nous, il ne s'agit pas simplement d'un combat d'arrière garde entre une consommation moderne de masse et des petits épiciers archaïques, mais bien d'un véritable modèle de société basé sur la proximité et la relation humaine. Nous avons besoin d'être rassurés sur ce point.
Vous le savez, les petites entreprises tirent leur force de leur adaptabilité, de leur réactivité. Mais leur taille peut également être un handicap pour gagner à l'export, obtenir des financements, accéder aux marchés publics, sécuriser les délais de paiement qui parfois menacent notre existence même. Nous aider à grandir, c'est l'intérêt de la Nation tout entière.
Vous le voyez, Monsieur le Président, les PME sont prêtes à relever les manches mais nous avons besoin de vous pour desserrer les freins qui brident l'initiative, inverser enfin la fatalité qui veut que les charges ne fassent que croître et ne jamais diminuer, redonner à ceux qui risquent tout le sentiment d'être considérés ...source http://www.cgpme.fr, le 7 décembre 2007