Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, sur les inconvénients d'un euro fort notamment en cas de délocatlisations en zone dollar, à l'Assemblée nationale le 5 décembre 2007.

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Circonstance : Réponse de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi à une question d'actualité à l'Assemblée nationale le 5 décembre 2007

Texte intégral


Monsieur le Député, vous avez raison, un euro fort peut présenter certains avantages, mais il a de nombreux inconvénients quand les concurrents d'une entreprise industrielle dont les coûts sont basés en France sont installés dans une zone dollar et chiffrent leurs coûts ainsi que leurs prix de vente en dollars. Or c'est la situation d'une partie du secteur de l'aéronautique. Je pense bien sûr à Airbus, mais aussi à Dassault, qui ont fait part de leurs projets éventuels.
Face à cette situation, nous avons tout d'abord porté la parole de la France au G7, à l'Eurogroupe et au Fonds monétaire international. Cette parole forte, qui n'a pas toujours été appréciée, vise à défendre l'euro et à s'assurer que les autres autorités monétaires font en sorte que leur monnaie reflète les fondamentaux de leur économie. Chaque fois que le président de la République, le Premier ministre ou les membres du gouvernement se déplacent à l'étranger, ils portent le même message.
Ensuite, nous entretenons un dialogue permanent avec les industriels. Le Premier ministre a lui-même mis en place un plan de soutien à la filière aéronautique doté de plus de 1,5 milliard d'euros.
Il se trouve que je reçois, à dix-sept heures trente, M. Gallois, pour lui demander précisément, d'une part, comment il compte organiser le plan Power 8 dans le contexte de la hausse de l'euro et, d'autre part, comment, face à l'évolution considérable du marché de l'aéronautique, il entend déterminer sa stratégie et répartir ses coûts afin d'optimiser les ventes et les prises de marché de l'aéronautique française.
Nous serons extrêmement attentifs. Il va de soi qu'au moment où nous augmentons le crédit d'impôt recherche, nos partenaires industriels doivent, eux aussi, participer à la politique industrielle française. Comptez sur nous !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 décembre 2007