Texte intégral
Monsieur le ministre,
Monsieur le Président,
Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers amis,
Il est des pays qui parlent au coeur des Français. Le Vietnam est certainement l'un des premiers d'entre eux. L'histoire nous a unis puis séparés. Nos relations ont été complexes, parfois dramatiques, semées de fascination et de méfiance réciproques, mais jamais, jamais d'indifférence.
La période où nos deux nations s'observaient est désormais révolue Nos relations, aujourd'hui, se structurent autour d'une ambition, d'une stratégie et d'une méthode. Une ambition exprimée par une francophonie qui, pour reprendre la belle définition de M. Cu Huy Can est " une communauté de cultures plus que de langue et qui ne se développera qu'étroitement subordonnée aux échanges économiques et technologiques ".
Une stratégie permettant au Vietnam d'accéder plus facilement, par la France, au marché européen et au monde francophone et permettant à la France de compter sur le Vietnam pour s'ouvrir une porte sur l'Asie, une porte privilégiée sur l'Asie.
Une méthode fondée sur les échanges politiques, économiques et culturels dans le respect et l'intérêt réciproque de nos deux nations.
Monsieur le Ministre,
Je suis heureuse d'installer aujourd'hui le Haut Conseil pour le développement de la coopération économique entre la France et le Vietnam, en présence d'un grand nombre d'entreprises de nos deux pays rassemblées ce matin dans ce lieu prestigieux qu'est le Sénat. Leur présence témoigne de la forte densité et du dynamisme renouvelé qui caractérisent les relations entre nos deux pays
sur le plan politique, les visites officielles et contacts bilatéraux sont à la fois nombreux et réguliers : je ne citerai, pour la période récente, que la visite en France du Président de la République Socialiste du Vietnam en octobre 2002, la visite d'Etat du Président Chirac au Vietnam en octobre 2004, celle du secrétaire général du parti communiste vietnamien en France en juin 2005 (je venais de rejoindre le gouvernement et cette visite a ainsi donné lieu à mes premiers entretiens ministériels, j'en garde un excellent souvenir), visites bilatérales auxquels s'ajoutent les contacts lors des forums multilatéraux tels que le récent sommet de l'ASEM, le mois dernier encore à Helsinki, qui a permis au nouveau Premier ministre vietnamien de s'entretenir avec le Président Chirac. Les contacts ministériels sont également nombreux : j'ai ainsi reçu le mois dernier le ministre vietnamien du Commerce, M. Truong Dinh Tuyen, et ma collègue Brigitte Girardin, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, a signé à Hanoi le 15 septembre dernier un document-cadre quinquennal de coopération entre les deux pays sur le plan commercial, économique et financier, la relation est à la fois dense et dynamique :
- dense en termes de projets, d'investissements directs, d'échanges commerciaux : la croissance économique du Vietnam est exceptionnelle, tant par son niveau que par sa stabilité dans la durée. Elle repose sur un développement robuste qui concerne tous les secteurs de l'économie, et cela se traduit par des projets majeurs notamment dans le domaine des infrastructures énergétiques, environnementales et de transport. Pour ne citer qu'un exemple, j'aurai le plaisir de signer demain matin avec le vice-ministre Cao Viet Sinh, ici présent, un protocole de financement pour le transport ferré urbain d'Hanoi à hauteur de 200 millions d'Euros, auxquels s'ajoutera un financement de l'agence française de développement pour 80 millions d'Euros. Vous voyez à quelle échelle nous travaillons au Vietnam, en réponse aux priorités sectorielles définies par les autorités de ce pays. La France, second donateur bilatéral au Vietnam en termes d'aide publique au développement avec près de 400 millions de dollars pour l'année en cours, est également le premier investisseur non asiatique (et le septième mondial) au Vietnam, avec un stock d'investissements de l'ordre de 2,5 milliards de dollars. Les échanges commerciaux entre nos deux pays ont été multipliés par 8 au cours des dix dernières années. Concentrés dans les deux sens sur quelques secteurs-clefs, ils vont poursuivre leur accroissement du fait de l'internationalisation des entreprises vietnamiennes, dont l'Europe constitue l'un des premiers débouchés avec les Etats-Unis et le Japon, mais également de l'ouverture du marché vietnamien à nos produits et services, qui va se voir notablement accrue après l'adhésion, à présent imminente, du Vietnam à l'organisation mondiale du commerce. Nous avons soutenu cette adhésion depuis le début, ce qui n'a pas été le cas de tous comme vous le savez, et nous réjouissons qu'elle puisse enfin avoir lieu.
- si la relation économique est dense, elle connaît également un dynamisme renouvelé auquel nous contribuons activement : la prospection des marchés par les entreprises des deux pays est en croissance depuis un peu plus d'un an. Les missions économiques au Vietnam ont ainsi accueilli depuis 2005 plus d'un millier d'entreprises françaises, parmi lesquelles un nombre majoritaire et croissant de PME aguerries à l'export et à l'offre commerciale qualifiée. Réciproquement, les missions d'entreprises vietnamiennes dans notre pays se sont multipliées sur la période récente, que ce soit à Paris ou dans nos régions, pour des événements de promotion (comme à la Bourse du Commerce en 2005) ou des missions d'acheteurs plus ciblées. Les indicateurs d'activité de mes équipes au Vietnam reflètent ainsi une croissance significative des flux d'affaires, et c'est pourquoi notre organisme de soutien au développement international des entreprises, UBIFRANCE, vient d'intégrer le Vietnam à la liste des pays prioritaires dans son action avec les missions économiques. J'en profite pour vous confirmer qu'une grande journée de présentation du marché vietnamien, et d'échanges avec les entreprises françaises, aura lieu le 7 décembre prochain au siège d'Ubifrance. Je vous invite à y participer.
- je souhaite saluer la qualité de la mobilisation de tous les partenaires français du commerce extérieur sur le Vietnam : la chambre de commerce et d'industrie, qui vient de se transformer en chambre bilatérale et travaille avec les missions économiques dans le cadre d'une convention dont nous fêtons aujourd'hui le second anniversaire, les conseillers du commerce extérieur de la France, dont le renouvellement de la section au Vietnam reflète l'intérêt de nouvelles entreprises françaises pour ce pays, et le Medef International, dont le comité Vietnam est étoffé, actif, et animé avec brio et pragmatisme par Frédéric Sanchez, président du directoire de Fives-Lille, une entreprise qui connaît bien ce pays.
Alors pourquoi une nouvelle instance, me direz-vous ?
Il s'agit, fondamentalement, d'un signal politique fort, concerté entre le Président de la République et le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, afin de confirmer la place centrale des affaires économiques dans la relation qui lie les deux pays.
Ce Haut Conseil est ainsi conçu et voulu comme une instance de concertation bilatérale, dont les débats et recommandations doivent être centrés sur le cadre de l'activité des entreprises. Au moment où le Vietnam s'apprête à rejoindre l'organisation mondiale du commerce, et donc à se joindre aux membres de l'OMC dans l'application des règles du jeu commercial mondial, il est crucial pour les entreprises de nos deux pays que le dialogue soit direct, permanent et ouvert sur la pratique des affaires. Le Président de la République a assigné au Haut Conseil, et à son coprésident français Jacques Oudin, dont chacun connaît le dynamisme et l'amour du Vietnam, des objectifs précis, et notamment celui d'élaborer des recommandations destinées à améliorer l'environnement des affaires au Vietnam. Soyons concrets : je prendrai l'exemple des lois uniques sur l'investissement et sur les entreprises, votées au Vietnam fin 2005, et dont les décrets d'application sont parus à la veille de notre rencontre d'aujourd'hui, après plusieurs mois de vide juridique et d'inquiétude croissante des investisseurs étrangers. Tout comme nous avons soutenu et conseillé les autorités vietnamiennes dans l'élaboration de ces textes, depuis presque deux ans, nous serons très présents, disponibles et vigilants dans le même temps, pour la mise en oeuvre de ces textes.
Ce travail doit être bilatéral, et non pas à sens unique. Nous avons mis en place, depuis deux ans déjà, une coopération intergouvernementale dans le domaine du renforcement des capacités commerciales vietnamiennes. Ce programme, de nature publique et qui n'est pas pour rien dans la prochaine accession du Vietnam à l'OMC, doit s'accompagner d'un dialogue ouvert sur l'accès au marché et sur le cadre des investissements, au moment où le Vietnam traverse une période intense de mutation et déploie des efforts importants d'adaptation à l'économie mondialisée.
C'est pourquoi je tiens beaucoup à ce que la parole soit aux entreprises, des deux pays, afin de faire progresser encore leur activité dans le cadre le plus ouvert et le plus favorable possible.
Les priorités des gouvernements sont connues, l'offre et la stratégie des entreprises également, les moyens tant financiers qu'humains sont déjà totalement mobilisés et les résultats plus qu'encourageants. Allons donc ensemble droit aux sujets concrets, aux questions soulevées par les entreprises.
Je vous souhaite une excellente et fructueuse journée.
http://www.exporter.gouv.fr, le 9 novembre 2006
Monsieur le Président,
Messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers amis,
Il est des pays qui parlent au coeur des Français. Le Vietnam est certainement l'un des premiers d'entre eux. L'histoire nous a unis puis séparés. Nos relations ont été complexes, parfois dramatiques, semées de fascination et de méfiance réciproques, mais jamais, jamais d'indifférence.
La période où nos deux nations s'observaient est désormais révolue Nos relations, aujourd'hui, se structurent autour d'une ambition, d'une stratégie et d'une méthode. Une ambition exprimée par une francophonie qui, pour reprendre la belle définition de M. Cu Huy Can est " une communauté de cultures plus que de langue et qui ne se développera qu'étroitement subordonnée aux échanges économiques et technologiques ".
Une stratégie permettant au Vietnam d'accéder plus facilement, par la France, au marché européen et au monde francophone et permettant à la France de compter sur le Vietnam pour s'ouvrir une porte sur l'Asie, une porte privilégiée sur l'Asie.
Une méthode fondée sur les échanges politiques, économiques et culturels dans le respect et l'intérêt réciproque de nos deux nations.
Monsieur le Ministre,
Je suis heureuse d'installer aujourd'hui le Haut Conseil pour le développement de la coopération économique entre la France et le Vietnam, en présence d'un grand nombre d'entreprises de nos deux pays rassemblées ce matin dans ce lieu prestigieux qu'est le Sénat. Leur présence témoigne de la forte densité et du dynamisme renouvelé qui caractérisent les relations entre nos deux pays
sur le plan politique, les visites officielles et contacts bilatéraux sont à la fois nombreux et réguliers : je ne citerai, pour la période récente, que la visite en France du Président de la République Socialiste du Vietnam en octobre 2002, la visite d'Etat du Président Chirac au Vietnam en octobre 2004, celle du secrétaire général du parti communiste vietnamien en France en juin 2005 (je venais de rejoindre le gouvernement et cette visite a ainsi donné lieu à mes premiers entretiens ministériels, j'en garde un excellent souvenir), visites bilatérales auxquels s'ajoutent les contacts lors des forums multilatéraux tels que le récent sommet de l'ASEM, le mois dernier encore à Helsinki, qui a permis au nouveau Premier ministre vietnamien de s'entretenir avec le Président Chirac. Les contacts ministériels sont également nombreux : j'ai ainsi reçu le mois dernier le ministre vietnamien du Commerce, M. Truong Dinh Tuyen, et ma collègue Brigitte Girardin, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, a signé à Hanoi le 15 septembre dernier un document-cadre quinquennal de coopération entre les deux pays sur le plan commercial, économique et financier, la relation est à la fois dense et dynamique :
- dense en termes de projets, d'investissements directs, d'échanges commerciaux : la croissance économique du Vietnam est exceptionnelle, tant par son niveau que par sa stabilité dans la durée. Elle repose sur un développement robuste qui concerne tous les secteurs de l'économie, et cela se traduit par des projets majeurs notamment dans le domaine des infrastructures énergétiques, environnementales et de transport. Pour ne citer qu'un exemple, j'aurai le plaisir de signer demain matin avec le vice-ministre Cao Viet Sinh, ici présent, un protocole de financement pour le transport ferré urbain d'Hanoi à hauteur de 200 millions d'Euros, auxquels s'ajoutera un financement de l'agence française de développement pour 80 millions d'Euros. Vous voyez à quelle échelle nous travaillons au Vietnam, en réponse aux priorités sectorielles définies par les autorités de ce pays. La France, second donateur bilatéral au Vietnam en termes d'aide publique au développement avec près de 400 millions de dollars pour l'année en cours, est également le premier investisseur non asiatique (et le septième mondial) au Vietnam, avec un stock d'investissements de l'ordre de 2,5 milliards de dollars. Les échanges commerciaux entre nos deux pays ont été multipliés par 8 au cours des dix dernières années. Concentrés dans les deux sens sur quelques secteurs-clefs, ils vont poursuivre leur accroissement du fait de l'internationalisation des entreprises vietnamiennes, dont l'Europe constitue l'un des premiers débouchés avec les Etats-Unis et le Japon, mais également de l'ouverture du marché vietnamien à nos produits et services, qui va se voir notablement accrue après l'adhésion, à présent imminente, du Vietnam à l'organisation mondiale du commerce. Nous avons soutenu cette adhésion depuis le début, ce qui n'a pas été le cas de tous comme vous le savez, et nous réjouissons qu'elle puisse enfin avoir lieu.
- si la relation économique est dense, elle connaît également un dynamisme renouvelé auquel nous contribuons activement : la prospection des marchés par les entreprises des deux pays est en croissance depuis un peu plus d'un an. Les missions économiques au Vietnam ont ainsi accueilli depuis 2005 plus d'un millier d'entreprises françaises, parmi lesquelles un nombre majoritaire et croissant de PME aguerries à l'export et à l'offre commerciale qualifiée. Réciproquement, les missions d'entreprises vietnamiennes dans notre pays se sont multipliées sur la période récente, que ce soit à Paris ou dans nos régions, pour des événements de promotion (comme à la Bourse du Commerce en 2005) ou des missions d'acheteurs plus ciblées. Les indicateurs d'activité de mes équipes au Vietnam reflètent ainsi une croissance significative des flux d'affaires, et c'est pourquoi notre organisme de soutien au développement international des entreprises, UBIFRANCE, vient d'intégrer le Vietnam à la liste des pays prioritaires dans son action avec les missions économiques. J'en profite pour vous confirmer qu'une grande journée de présentation du marché vietnamien, et d'échanges avec les entreprises françaises, aura lieu le 7 décembre prochain au siège d'Ubifrance. Je vous invite à y participer.
- je souhaite saluer la qualité de la mobilisation de tous les partenaires français du commerce extérieur sur le Vietnam : la chambre de commerce et d'industrie, qui vient de se transformer en chambre bilatérale et travaille avec les missions économiques dans le cadre d'une convention dont nous fêtons aujourd'hui le second anniversaire, les conseillers du commerce extérieur de la France, dont le renouvellement de la section au Vietnam reflète l'intérêt de nouvelles entreprises françaises pour ce pays, et le Medef International, dont le comité Vietnam est étoffé, actif, et animé avec brio et pragmatisme par Frédéric Sanchez, président du directoire de Fives-Lille, une entreprise qui connaît bien ce pays.
Alors pourquoi une nouvelle instance, me direz-vous ?
Il s'agit, fondamentalement, d'un signal politique fort, concerté entre le Président de la République et le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, afin de confirmer la place centrale des affaires économiques dans la relation qui lie les deux pays.
Ce Haut Conseil est ainsi conçu et voulu comme une instance de concertation bilatérale, dont les débats et recommandations doivent être centrés sur le cadre de l'activité des entreprises. Au moment où le Vietnam s'apprête à rejoindre l'organisation mondiale du commerce, et donc à se joindre aux membres de l'OMC dans l'application des règles du jeu commercial mondial, il est crucial pour les entreprises de nos deux pays que le dialogue soit direct, permanent et ouvert sur la pratique des affaires. Le Président de la République a assigné au Haut Conseil, et à son coprésident français Jacques Oudin, dont chacun connaît le dynamisme et l'amour du Vietnam, des objectifs précis, et notamment celui d'élaborer des recommandations destinées à améliorer l'environnement des affaires au Vietnam. Soyons concrets : je prendrai l'exemple des lois uniques sur l'investissement et sur les entreprises, votées au Vietnam fin 2005, et dont les décrets d'application sont parus à la veille de notre rencontre d'aujourd'hui, après plusieurs mois de vide juridique et d'inquiétude croissante des investisseurs étrangers. Tout comme nous avons soutenu et conseillé les autorités vietnamiennes dans l'élaboration de ces textes, depuis presque deux ans, nous serons très présents, disponibles et vigilants dans le même temps, pour la mise en oeuvre de ces textes.
Ce travail doit être bilatéral, et non pas à sens unique. Nous avons mis en place, depuis deux ans déjà, une coopération intergouvernementale dans le domaine du renforcement des capacités commerciales vietnamiennes. Ce programme, de nature publique et qui n'est pas pour rien dans la prochaine accession du Vietnam à l'OMC, doit s'accompagner d'un dialogue ouvert sur l'accès au marché et sur le cadre des investissements, au moment où le Vietnam traverse une période intense de mutation et déploie des efforts importants d'adaptation à l'économie mondialisée.
C'est pourquoi je tiens beaucoup à ce que la parole soit aux entreprises, des deux pays, afin de faire progresser encore leur activité dans le cadre le plus ouvert et le plus favorable possible.
Les priorités des gouvernements sont connues, l'offre et la stratégie des entreprises également, les moyens tant financiers qu'humains sont déjà totalement mobilisés et les résultats plus qu'encourageants. Allons donc ensemble droit aux sujets concrets, aux questions soulevées par les entreprises.
Je vous souhaite une excellente et fructueuse journée.
http://www.exporter.gouv.fr, le 9 novembre 2006