Texte intégral
Q - (inaudible) ?
R - Il y avait dans la lettre que j'ai remise au président Musharraf l'expression, bien sûr, de la solidarité de la France avec le peuple pakistanais après cet attentat, ce crime horrible contre Benazir Bhutto, et le soutien du président Sarkozy et de la France pour les efforts nécessairement démocratiques et pour les élections qui s'annoncent à une date que je ne connais pas, que personne ne connaît pour le moment, mais qui va je pense être connue dans la journée puisque la commission électorale va se prononcer.
Nous avons également parlé de la lutte nécessaire contre le terrorisme, contre l'extrémisme, puisque nous recevons de plus en plus, venues d'autre pays que le Pakistan - mais du Pakistan aussi -, des nouvelles inacceptables de cette pratique que nous ne pouvons pas considérer comme une pratique politique et que nous sommes décidés à combattre très fermement avec la communauté internationale.
Nous avons parlé de notre engagement, l'engagement français en Afghanistan, et des rapports qu'entretiennent, de part et d'autre de la frontière, un certain nombre de groupes, ainsi que des perspectives qui sont ouvertes par les efforts de la communauté internationale en Afghanistan.
Q - Monsieur le Ministre, les Etats-Unis ont dit, il y quelques jours, qu'ils étaient en faveur d'un maintien des élections le 8 janvier. Est-ce que vous avez exprimé la même exigence ou le même souhait ?
R - "Exigence" n'est pas le mot, "souhait" ne l'est pas non plus parce que ce n'est pas à nous de décider. Nous avons demandé fermement au nom de la France, bien sûr, mais aussi au nom de l'Union européenne - puisque je représente ici l'Union européenne, vous le savez, la Présidence slovène qui a commencé il y a deux jours est soutenue par la Présidence française dans certains pays où elle n'est pas représentée -, au président Musharraf, qui est d'accord, que les élections ne soient pas repoussées trop tard. En effet, les moniteurs, vous le savez, les Européens qui sont chargés de la transparence - et non pas du contrôle, mais du soutien à la transparence et à la démocratie -, lors de ces élections, sont déjà là et il ne pourrait être question de repousser les élections de plusieurs mois. Nous allons attendre et notre souhait, c'est en effet qu'elles viennent au plus tôt, en février semble-t-il. Il y a tout un délai de mise en place de ces moniteurs, il faut trois à quatre semaines. Nous avons donc exprimé très fortement ce souhait.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que le président Musharraf vous a semblé déterminé à avancer dans le processus démocratique ou au contraire à traîner un peu les pieds ?
R - Ecoutez, il ne m'a pas donné l'impression - je m'exprime personnellement -, de traîner les pieds du tout. Nous avons beaucoup insisté, mais ce n'était pas nécessaire, c'est le président Musharraf qui nous l'a dit : avant tout, la réponse au crime, à l'assassinat et au terrorisme, c'est la démocratie. Nous lui avons rappelé qu'un certain nombre d'événements n'avaient pas été très bien compris de ce point de vue ; il en a convenu. Nous avons parlé des prisonniers politiques, nous avons parlé de la liberté de la presse, nous avons parlé de tout cela.
Q - Le président Musharraf est-il favorable à une enquête internationale ?
R - Il répondra lui-même. Je ne sais pas mais, en tout cas, nous avons proposé la participation d'experts français et européens à une éventuelle enquête internationale.
Q - Est-ce qu'il souhaite une enquête internationale ?
R - Je pense qu'il le dira lui-même, il ne nous a pas répondu.
Q - Est-ce que vous allez pouvoir vous rendre sur la tombe de Benazir Bhutto ?
R - Je pense qu'il reste des problèmes très importants et je ne suis pas sûr d'en triompher, même pas l'Union européenne. Je pense que nous aurons l'occasion d'exprimer notre indignation permanente contre ce genre de crime.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 janvier 2008