Texte intégral
Q - Vous voulez créer un nouveau numéro pour signaler les maltraitances aux personnes âgées et handicapées. Rien n'existe donc ?
Valérie Létard. - "Il est surtout grand temps de développer ce qui existe! En 2006, il y a eu 13 600 appels de détresse, dont la moitié concerne des cas de maltraitance. Ces appels arrivent sur des numéros d'écoute gérés par deux associations, une en Ile-de-France et une en province (Aujourd'hui 0892.680.118. (Alma, sur tout le territoire) et 0810.600.209 sur l'Ile-de-France). Elles font un formidable travail mais trente six départements ne sont pas couverts! Et puis ces numéros sont très difficiles à mémoriser, surtout par les personnes âgées. Autrement dit le nombre d'appels est sans doute éloigné de la réalité, du moins insuffisant pour avoir une vision juste et répondre aux besoins. On va donc mettre en place, début février, un numéro de téléphone unique simplifié, lisible, couvrant tout le territoire, qui fonctionnera avec des horaires élargis: le 39-77."
Q - Comme le 119, le numéro pour les enfants en danger ?
Valérie Létard. - "Un peu. Ce ne sera pas un numéro d'urgence, mais une clé d'entrée pour crier au secours, se confier, obtenir une adresse... A terme, tous les signalements seront transmis à des plateformes départementales, qui passeront progressivement de 58 à 85 pour couvrir toute la France en 2009. On va s'appuyer sur ce qui existe, un réseau de 15 000 bénévoles, souvent des retraités actifs qui ont travaillé dans le domaine social. Je veux leur rendre hommage, c'est un bel exemple de solidarité intergénérationnelle ! Leur travail sera par ailleurs largement facilité par les 600 000 euros par an que le gouvernement met en place pour renforcer leur formation à l'écoute, développer les équipes, payer les locaux.
L'idée c'est de tisser des réseaux, de mailler le territoire en partenariat avec les services, les établissements. Le 39-77 c'est le dispositif en amont. On l'accompagnera d'autres outils: on travaille sur une grille d'indicateurs de maltraitance, on va éditer un guide pour les personnels qui interviennent à domicile, doubler le nombre d'inspection en établissements..."
Q -La maltraitance des personnes âgées semble très répandue... Le standard ne risque-t-il pas d'exploser ?
Valérie Létard. - "On s'attend à beaucoup d'appels. La maltraitance, ça va de la violence physique à l'absence de bien-traitance qui peut être liée à un manque de temps, une mauvaise qualification du personnel... Beaucoup de familles ont l'impression que leurs proches âgés ne sont pas toujours bien traités. On sait qu'il y aura de coups de fil pour des choses pas très graves mais très mal vécues. Mais on peut recevoir un signalement insignifiant une fois, et se rendre compte au bout de quelques mois que ça vient toujours du même endroit.
C'est tout l'intérêt de centraliser et répertorier les appels. Ce numéro national va obliger tout le monde à se mobiliser et faire attention aux plus fragiles. Pour moi, cette mobilisation du gouvernement traduit concrètement la politique de civilisation qu'appelle de ses voeux le président Nicolas Sarkozy."
Propos recueillis de Florence Deguensource http://www.le-nouveaucentre.org, le 16 janvier 2008
Valérie Létard. - "Il est surtout grand temps de développer ce qui existe! En 2006, il y a eu 13 600 appels de détresse, dont la moitié concerne des cas de maltraitance. Ces appels arrivent sur des numéros d'écoute gérés par deux associations, une en Ile-de-France et une en province (Aujourd'hui 0892.680.118. (Alma, sur tout le territoire) et 0810.600.209 sur l'Ile-de-France). Elles font un formidable travail mais trente six départements ne sont pas couverts! Et puis ces numéros sont très difficiles à mémoriser, surtout par les personnes âgées. Autrement dit le nombre d'appels est sans doute éloigné de la réalité, du moins insuffisant pour avoir une vision juste et répondre aux besoins. On va donc mettre en place, début février, un numéro de téléphone unique simplifié, lisible, couvrant tout le territoire, qui fonctionnera avec des horaires élargis: le 39-77."
Q - Comme le 119, le numéro pour les enfants en danger ?
Valérie Létard. - "Un peu. Ce ne sera pas un numéro d'urgence, mais une clé d'entrée pour crier au secours, se confier, obtenir une adresse... A terme, tous les signalements seront transmis à des plateformes départementales, qui passeront progressivement de 58 à 85 pour couvrir toute la France en 2009. On va s'appuyer sur ce qui existe, un réseau de 15 000 bénévoles, souvent des retraités actifs qui ont travaillé dans le domaine social. Je veux leur rendre hommage, c'est un bel exemple de solidarité intergénérationnelle ! Leur travail sera par ailleurs largement facilité par les 600 000 euros par an que le gouvernement met en place pour renforcer leur formation à l'écoute, développer les équipes, payer les locaux.
L'idée c'est de tisser des réseaux, de mailler le territoire en partenariat avec les services, les établissements. Le 39-77 c'est le dispositif en amont. On l'accompagnera d'autres outils: on travaille sur une grille d'indicateurs de maltraitance, on va éditer un guide pour les personnels qui interviennent à domicile, doubler le nombre d'inspection en établissements..."
Q -La maltraitance des personnes âgées semble très répandue... Le standard ne risque-t-il pas d'exploser ?
Valérie Létard. - "On s'attend à beaucoup d'appels. La maltraitance, ça va de la violence physique à l'absence de bien-traitance qui peut être liée à un manque de temps, une mauvaise qualification du personnel... Beaucoup de familles ont l'impression que leurs proches âgés ne sont pas toujours bien traités. On sait qu'il y aura de coups de fil pour des choses pas très graves mais très mal vécues. Mais on peut recevoir un signalement insignifiant une fois, et se rendre compte au bout de quelques mois que ça vient toujours du même endroit.
C'est tout l'intérêt de centraliser et répertorier les appels. Ce numéro national va obliger tout le monde à se mobiliser et faire attention aux plus fragiles. Pour moi, cette mobilisation du gouvernement traduit concrètement la politique de civilisation qu'appelle de ses voeux le président Nicolas Sarkozy."
Propos recueillis de Florence Deguensource http://www.le-nouveaucentre.org, le 16 janvier 2008