Texte intégral
Bonjour à chacune et chacun d'entre vous,
Merci à Bernard Guidez, président de Farre, de me permettre de vous dire quelques mots par le truchement de cette caméra parce qu'aujourd'hui même, toute la journée se tient à Bruxelles, comme chaque mois, le Conseil des ministres de l'Agriculture et de la Pêche. C'est d'ailleurs une journée importante, le début d'une semaine importante, puisque tout au long de ces jours nous allons animer à Bruxelles une semaine européenne du ministère français de l'agriculture et de la pêche.
Néanmoins, je suis très heureux de vous dire ces quelques mots à l'occasion de cette journée de travail de Farre, le Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement.
La première qui m'a parlé et m'a sensibilisé à ce défi de l'agriculture raisonnée, c'est Christiane Lambert et je suis heureux de saluer toutes celles et tous ceux qui, dans la foulée, ont animé cet objectif, cette exigence d'une agriculture raisonnée et respectueuse de l'environnement.
Heureux de saluer aussi tous ceux qui ont participé à votre journée de travail : le président Xavier Beulin, naturellement Jean-Claude Bévillard, secrétaire national de France nature environnement, et beaucoup d'autres intervenants qui ont apporté, ou leur expertise, ou leur conseil ou des propositions à cette grande exigence.
Pourquoi je suis heureux de vous dire ces quelques mots aujourd'hui ? C'est parce que je crois que ce que vous faîtes est important dans le mouvement général où nous sommes. Nous sommes à une nouvelle époque pour l'agriculture où nous avons davantage de raison d'optimisme ou de confiance, même s'il y a ici et là beaucoup de crises économiques, ou beaucoup de difficultés (je pense à la crise du porc ou la crise sanitaire avec la fièvre catarrhale ovine). Néanmoins, on voit bien dans le monde où nous sommes, avec une demande alimentaire très forte, l'exigence de la diversification énergétique, qu'il y a des raisons pour produire plus et pour produire mieux. En même temps, ce que j'appelle cet actif stratégique que constitue l'économie agricole, que nous devons consolider, et en France et en Europe, se trouve au coeur de quelques grandes exigences de la société : d'une part celle de l'alimentation, de la nutrition (à travers des produits diversifiés, sûrs, sécurisés) et d'autre part le défi du développement durable qui veut que nous défendions tous ensemble un certain nombre de politiques ou d'attitudes pour lutter contre le réchauffement climatique.
Dans ce triple défi, économique, alimentaire, écologique, il y a une vraie place pour la démarche qui est la vôtre, et je dirais même une vraie nécessité. C'est d'ailleurs pour cette raison là que, avec l'ensemble des dirigeants agricoles qui ont participé à vos travaux, et d'autres, nous nous sommes engagés aussi volontairement et aussi sincèrement, sans états d'âmes, dans le grand rendez-vous du Grenelle de l'environnement. Ce n'est pas fini, il y a des problèmes, il y a des difficultés parfois des incompréhensions (je pense au dossier des OGM). Mais nous avons bien fait, et les dirigeants agricoles dans leur diversité, et le ministère de l'Agriculture d'être présents dans ce Grenelle pour que dans la première étape qui s'est conclue il y a quelques semaines, le succès ou le résultat soit acquis avec l'agriculture et les agriculteurs, pas sans eux ou contre eux.
Quand je parle de démarche volontaire, j'évoque naturellement l'engagement qui a été celui de toutes mes équipes en faveur d'un certain nombre de plans et de propositions que nous avons mis sur la table du Grenelle. Cela a été le cas du plan pour le développement de l'agriculture bio. Cela a été le cas du plan pour la performance énergétique des exploitations agricoles. Cela a été le plan phyto pour réduire, autant que nous le pourrons, et aussi vite que nous le pourrons, en tout cas de moitié l'usage des produits phytosanitaires dans les 10 ans qui viennent, entre 2008 et 2018.
Et puis une autre proposition qui rejoint votre propre travail qui est celle de la certification des exploitations agricoles. Je sais l'intérêt que vous portez à cette démarche. Vous en avez été, d'une certaine manière, les pionniers. Et c'est aussi pourquoi nos préoccupations se rejoignent. Cette certification des exploitations répond à une demande qui est adressée à l'agriculture. C'est un moyen de montrer, de démontrer ou de prouver ce qui a été déjà été fait sans attendre quelquefois les enseignements du Grenelle. Au moment où nous avons élaboré cette proposition, nous avons naturellement tenu compte de ce qui se fait déjà, j'y reviendrai dans un instant.
On a engagé sur cette idée de la certification des exploitations agricoles une très vaste consultation : un comité opérationnel présidé par Pierre-Eric Rosenberg a été mis en place. Les ingénieurs du ministère et d'autres participent à ce travail, qui est à la fois politique au sens noble du terme, mais aussi précis, techniques, et exige des compétences particulières. Cette consultation va se dérouler jusqu'à la fin du mois de février.
Pour réussir, il faut un certain nombre de conditions, en tout cas, un certain état d'esprit. Je pense que cette démarche soit simple et pédagogique. En partant de bilans peu nombreux et précis sur l'eau, sur l'énergie, sur les phytos, sur les engrais, sur la biodiversité, sur l'exigence sanitaire. Voilà quelques postes que l'on doit identifier dans la mise en place de ce bilan et de cette certification. Je pense aussi qu'il faut une lisibilité interne et externe. Je disais simple, ne bâtissons pas je ne sais qu'elle usine à gaz.
Troisième condition pour réussir : la progressivité. Il faut que tout exploitant, volontaire pour s'engager dans cette démarche de certification, entre progressivement dans la démarche avec des étapes, plusieurs niveaux, le dernier niveau étant naturellement la Haute Valeur Environnementale.
Et puis enfin, je sais que vous y tenez, et j'y tiens aussi, la reconnaissance mutuelle : que l'on prenne en compte, que l'on s'appuie, que l'on valorise ce qui a déjà été fait. Je pense naturellement à l'agriculture raisonnée ou aux chartes de bonnes pratiques. Il ne faut pas effacer ou oublier ce qui a été fait, et bien fait mais le mettre ensemble, le mettre en valeur.
C'est aussi le message que je voulais vous dire : pour réussir un tel défi de la certification environnementale pour les exploitations agricoles françaises, et même les exploitations de pêche, il faut des conditions, une sorte de cahier des charges. Il faut une volonté de la part des agriculteurs et elle peut être soutenue et encouragée par des journées comme les vôtres et le soutien du ministre de l'Agriculture. Il faut aussi, je pense, mutualiser les efforts, les idées, les démarches : leur donner plus de force en les mettant ensemble. De ce point de vue, un coup de chapeau que je veux donner à Champagne Céréales et au président Pascal Prot parce que vous avez à l'échelle de cette organisation, de cette entreprise, déjà mutualisé les efforts et engagé en très grand nombre des démarches individuelles mais en les mettant ensemble.
Voilà ce que je voulais vous dire au terme de ces quelques mots comme un signal d'encouragement extrêmement fort et personnel. Cela fait longtemps que je suis ces efforts. C'est vrai qu'ils ont été difficiles, qu'il n'a pas toujours été évident de les faire partager dans l'ensemble de l'agriculture. Je pense qu'il y a entre l'agriculture bio d'un côté et le productivisme que l'on a beaucoup connu dans notre pays et en Europe de l'autre, il y a un immense champ qui est celui de l'agriculture durable au coeur duquel se trouve une démarche comme l'agriculture raisonnée, et au coeur duquel se trouve, naturellement pour l'ensemble de l'agriculture française, cette idée, cette ambition de la certification.
Merci à tous de votre attention.
Source http://www.farre.org, le 1er février 2008
Merci à Bernard Guidez, président de Farre, de me permettre de vous dire quelques mots par le truchement de cette caméra parce qu'aujourd'hui même, toute la journée se tient à Bruxelles, comme chaque mois, le Conseil des ministres de l'Agriculture et de la Pêche. C'est d'ailleurs une journée importante, le début d'une semaine importante, puisque tout au long de ces jours nous allons animer à Bruxelles une semaine européenne du ministère français de l'agriculture et de la pêche.
Néanmoins, je suis très heureux de vous dire ces quelques mots à l'occasion de cette journée de travail de Farre, le Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement.
La première qui m'a parlé et m'a sensibilisé à ce défi de l'agriculture raisonnée, c'est Christiane Lambert et je suis heureux de saluer toutes celles et tous ceux qui, dans la foulée, ont animé cet objectif, cette exigence d'une agriculture raisonnée et respectueuse de l'environnement.
Heureux de saluer aussi tous ceux qui ont participé à votre journée de travail : le président Xavier Beulin, naturellement Jean-Claude Bévillard, secrétaire national de France nature environnement, et beaucoup d'autres intervenants qui ont apporté, ou leur expertise, ou leur conseil ou des propositions à cette grande exigence.
Pourquoi je suis heureux de vous dire ces quelques mots aujourd'hui ? C'est parce que je crois que ce que vous faîtes est important dans le mouvement général où nous sommes. Nous sommes à une nouvelle époque pour l'agriculture où nous avons davantage de raison d'optimisme ou de confiance, même s'il y a ici et là beaucoup de crises économiques, ou beaucoup de difficultés (je pense à la crise du porc ou la crise sanitaire avec la fièvre catarrhale ovine). Néanmoins, on voit bien dans le monde où nous sommes, avec une demande alimentaire très forte, l'exigence de la diversification énergétique, qu'il y a des raisons pour produire plus et pour produire mieux. En même temps, ce que j'appelle cet actif stratégique que constitue l'économie agricole, que nous devons consolider, et en France et en Europe, se trouve au coeur de quelques grandes exigences de la société : d'une part celle de l'alimentation, de la nutrition (à travers des produits diversifiés, sûrs, sécurisés) et d'autre part le défi du développement durable qui veut que nous défendions tous ensemble un certain nombre de politiques ou d'attitudes pour lutter contre le réchauffement climatique.
Dans ce triple défi, économique, alimentaire, écologique, il y a une vraie place pour la démarche qui est la vôtre, et je dirais même une vraie nécessité. C'est d'ailleurs pour cette raison là que, avec l'ensemble des dirigeants agricoles qui ont participé à vos travaux, et d'autres, nous nous sommes engagés aussi volontairement et aussi sincèrement, sans états d'âmes, dans le grand rendez-vous du Grenelle de l'environnement. Ce n'est pas fini, il y a des problèmes, il y a des difficultés parfois des incompréhensions (je pense au dossier des OGM). Mais nous avons bien fait, et les dirigeants agricoles dans leur diversité, et le ministère de l'Agriculture d'être présents dans ce Grenelle pour que dans la première étape qui s'est conclue il y a quelques semaines, le succès ou le résultat soit acquis avec l'agriculture et les agriculteurs, pas sans eux ou contre eux.
Quand je parle de démarche volontaire, j'évoque naturellement l'engagement qui a été celui de toutes mes équipes en faveur d'un certain nombre de plans et de propositions que nous avons mis sur la table du Grenelle. Cela a été le cas du plan pour le développement de l'agriculture bio. Cela a été le cas du plan pour la performance énergétique des exploitations agricoles. Cela a été le plan phyto pour réduire, autant que nous le pourrons, et aussi vite que nous le pourrons, en tout cas de moitié l'usage des produits phytosanitaires dans les 10 ans qui viennent, entre 2008 et 2018.
Et puis une autre proposition qui rejoint votre propre travail qui est celle de la certification des exploitations agricoles. Je sais l'intérêt que vous portez à cette démarche. Vous en avez été, d'une certaine manière, les pionniers. Et c'est aussi pourquoi nos préoccupations se rejoignent. Cette certification des exploitations répond à une demande qui est adressée à l'agriculture. C'est un moyen de montrer, de démontrer ou de prouver ce qui a été déjà été fait sans attendre quelquefois les enseignements du Grenelle. Au moment où nous avons élaboré cette proposition, nous avons naturellement tenu compte de ce qui se fait déjà, j'y reviendrai dans un instant.
On a engagé sur cette idée de la certification des exploitations agricoles une très vaste consultation : un comité opérationnel présidé par Pierre-Eric Rosenberg a été mis en place. Les ingénieurs du ministère et d'autres participent à ce travail, qui est à la fois politique au sens noble du terme, mais aussi précis, techniques, et exige des compétences particulières. Cette consultation va se dérouler jusqu'à la fin du mois de février.
Pour réussir, il faut un certain nombre de conditions, en tout cas, un certain état d'esprit. Je pense que cette démarche soit simple et pédagogique. En partant de bilans peu nombreux et précis sur l'eau, sur l'énergie, sur les phytos, sur les engrais, sur la biodiversité, sur l'exigence sanitaire. Voilà quelques postes que l'on doit identifier dans la mise en place de ce bilan et de cette certification. Je pense aussi qu'il faut une lisibilité interne et externe. Je disais simple, ne bâtissons pas je ne sais qu'elle usine à gaz.
Troisième condition pour réussir : la progressivité. Il faut que tout exploitant, volontaire pour s'engager dans cette démarche de certification, entre progressivement dans la démarche avec des étapes, plusieurs niveaux, le dernier niveau étant naturellement la Haute Valeur Environnementale.
Et puis enfin, je sais que vous y tenez, et j'y tiens aussi, la reconnaissance mutuelle : que l'on prenne en compte, que l'on s'appuie, que l'on valorise ce qui a déjà été fait. Je pense naturellement à l'agriculture raisonnée ou aux chartes de bonnes pratiques. Il ne faut pas effacer ou oublier ce qui a été fait, et bien fait mais le mettre ensemble, le mettre en valeur.
C'est aussi le message que je voulais vous dire : pour réussir un tel défi de la certification environnementale pour les exploitations agricoles françaises, et même les exploitations de pêche, il faut des conditions, une sorte de cahier des charges. Il faut une volonté de la part des agriculteurs et elle peut être soutenue et encouragée par des journées comme les vôtres et le soutien du ministre de l'Agriculture. Il faut aussi, je pense, mutualiser les efforts, les idées, les démarches : leur donner plus de force en les mettant ensemble. De ce point de vue, un coup de chapeau que je veux donner à Champagne Céréales et au président Pascal Prot parce que vous avez à l'échelle de cette organisation, de cette entreprise, déjà mutualisé les efforts et engagé en très grand nombre des démarches individuelles mais en les mettant ensemble.
Voilà ce que je voulais vous dire au terme de ces quelques mots comme un signal d'encouragement extrêmement fort et personnel. Cela fait longtemps que je suis ces efforts. C'est vrai qu'ils ont été difficiles, qu'il n'a pas toujours été évident de les faire partager dans l'ensemble de l'agriculture. Je pense qu'il y a entre l'agriculture bio d'un côté et le productivisme que l'on a beaucoup connu dans notre pays et en Europe de l'autre, il y a un immense champ qui est celui de l'agriculture durable au coeur duquel se trouve une démarche comme l'agriculture raisonnée, et au coeur duquel se trouve, naturellement pour l'ensemble de l'agriculture française, cette idée, cette ambition de la certification.
Merci à tous de votre attention.
Source http://www.farre.org, le 1er février 2008