Interview de M. Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux entreprises et au commerce extérieur, à "Radio classique" le 31 janvier 2008, sur les conséquences à tirer de l'affaire de la Société générale, sur la crise des "subprimes" et les risques éventuels pour les PME en matière de prêts et sur les chiffres du commerce extérieur.

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Média : Radio Classique

Texte intégral

O. Nahum & E. Le Boucher.- O. Nahum : Bonjour H. Novelli. Vous êtes le ministre des Entreprises et du Commerce extérieur. (...) Vous vous occupez des PME, du commerce extérieur, vous n'êtes pas stricto sensu, bien que travaillant à Bercy, concerné par l'affaire de la Société Générale, mais un commentaire tout de même. Est-ce que par exemple vous pensez que ce soit une bonne chose que D. Bouton soit resté à son poste pour essayer de nettoyer et de redonner des couleurs à sa banque face à ses problématiques ?

R.- Les administrateurs, les actionnaires de la Société Générale ont estimé que D. Bouton devait rester à son poste, et je pense qu'ils sont les mieux placés pour apprécier cette situation. Et, effectivement, dans une situation tendue où il y a des rumeurs, où il y a, certains disent un risque d'OPA, eh bien, très clairement les administrateurs ont préféré garder D. Bouton aux commandes et je n'ai pas de commentaire à faire sur ce qui est une décision qui leur appartient dans les règles classiques d'un conseil d'administration.

O. Nahum : Vous partagez l'analyse de L. Wauquiez qui dit que l'essentiel c'est de préserver, si j'ose dire, l'intérêt bancaire français et donc peut-être pas d'hostilité affichée, en tout cas de l'Etat, à l'endroit d'un éventuel raid de la BNP sur la Société Générale ?

R.- Non, il n'y a aucune hostilité à l'égard de quiconque. Voilà une société, une banque qui se trouve dans une situation délicate liée à des comportements qui apparaissent délictueux, il faut tirer cette affaire au clair et il faut surtout apprécier et voir comment les contrôles habituels n'ont pas fonctionné. Donc, c'est vraiment une affaire qui regarde bien sûr au premier rang la Société Générale, mais aussi des organismes de contrôle du marché financier.

E. Le Boucher : Est-ce que vous êtes inquiet pour la place financière de Paris ? C'est une mauvaise histoire quand même, et on a eu cet été même la BNP qui avait fait une erreur d'annonce, qui avait fait plonger les marchés elle aussi. Alors, la BNP, puis aujourd'hui la Société Générale, est-ce que c'est vraiment mauvais pour la place de Paris ?

R.- Ce n'est jamais très bon que, dans une place financière, il y ait de tels faits qui se produisent, et je crois qu'il ne faut pas généraliser. Le système financier français est un système qui, apparemment - et je n'ai aucune raison d'en douter -, est aujourd'hui relativement préservé par ce qu'on appelé la crise des subprimes qui est vraiment une crise qui vient des Etats-Unis, qui a pris naissance aux Etats-Unis et qui affecte au premier rang les Etats-Unis. Mais, les Etats-Unis c'est la première économie du monde, et donc il y a des conséquence. Ces conséquences sont aujourd'hui amoindries sur le marché financier français, les banques françaises sont solides.

E. Le Boucher : Deux milliards pour la Société Générale, quand même.

R.- Deux milliards, c'est important, mais c'est aussi à mettre en regard avec les bénéfices de la Société Générale.

O. Nahum : Et est-ce que vous pouvez nous garantir qu'il n'y a pas d'autres banques, le Crédit lyonnais, enfin le Crédit agricole ou d'autres, la Caisse d'épargne, qui seront affectées ?

R.- Non, je ne peux pas.

O. Nahum : Est-ce que vous en êtes sûr ?

R.- Non, non, je ne peux pas le garantir. Ce que je sais, et ce qu'ont dit les banquiers lors des réunions que nous avons eues avec eux tant à l'Hôtel Matignon qu'à la présidence de la République, c'est que leur système était un système qui est moins affecté que d'autres parce qu'ils ont recours à des pratiques qui, dans ce domaine, sont moins en usage en France que aux Etats-Unis, par exemple dans cette affaire des subprimes, c'est-à-dire d'une forme qui fragilise telle ou telle banque par les garanties que l'on donne sur des emprunts hypothécaires qui sont dangereux.

O. Nahum : Alors, H. Novelli, on continue d'évoquer cette actualité et notamment aussi l'aspect "entreprises" de votre portefeuille. (...) C'est vrai qu'il y a eu des questions d'auditeurs à la faveur de votre venue, de chefs d'entreprise qui ont suivi, évidemment, cette crise des subprimes, la fraude à la Société Générale, qui se demandent si eux, entreprises, qui ont besoin au quotidien des banques, ne risquent pas d'être lésés avec des problèmes tout simplement de crédit et l'impossibilité de pouvoir continuer son travail.

R.- C'est une préoccupation, c'est une préoccupation que nous avons depuis des semaines, voire des mois. Il ne faut pas que les entreprises puissent avoir une raréfaction de leurs crédits bancaires liée à des opérations qui sont bien loin des préoccupations quotidiennes des entrepreneurs, et notamment des petits et des moyens entrepreneurs. C'est la raison pour laquelle nous avons mis au point, ave les banques du reste, un suivi de l'encours des crédits aux petites et moyennes entreprises. Les six réseaux bancaires français, aujourd'hui, publient les encours de crédits aux PME et c'est très important parce que ça nous permet de voir concrètement si ce crédit va se raréfier et de pouvoir le cas échéant...

E. Le Boucher : pour l'instant, il ne s'est pas raréfié ?

R.- Il y a aujourd'hui une alimentation normale en termes de crédit, mais le risque est un peu plus grand, c'est clair. Et je ne le souhaite pas parce que on ne peut pas avoir une stratégie qui consiste à mettre les petites et moyennes entreprises au coeur de notre croissance économique potentielle, que nous souhaitons supérieure, et avoir une raréfaction du crédit alors que les entrepreneurs, je le dis, ne sont pour rien dans telle ou telle difficulté.

E. Le Boucher : Et ont en besoin ! Juste pour revenir sur la fraude ou les mécanismes de fraude et sur donc les mécanismes de contrôle des banques, est-ce que vous êtes favorable à un contrôle plus serré, bien entendu des banques elles-mêmes sur ce qu'elles font, mais de la Banque de France ou pas ?

R.- Je suis favorable à ce qu'il y ait plus de transparence dans ce qui s'est passé, si cela doit être le cas. Je ne souhaite pas que, à la faveur d'opérations qui deviennent de plus en plus sophistiquées, on ne sache plus qui fait quoi et des banques qui sont solides, dont on connaît la fiabilité, se retrouvent dans des situations où elles ont perdu des milliards et des milliards d'euros.

E. Le Boucher : Mais vous êtes favorable plutôt à un autocontrôle renforcé ou à un contrôle par une autorité extérieure ?

R.- Ecoutez, l'autocontrôle, c'est quand même la bonne chose. Mais si cela ne suffisait pas, il y aurait lieu de voir comment on peut contrôler de manière globale ce qui se passe sur les marchés financiers. Effectivement, moi, je suis favorable à ce que tous les mécanismes de contrôle soient mis en place parce que sinon c'est le capitalisme financier lui-même qui va se trouver complètement discrédité. Un capitalisme ne fonctionne bien qu'avec des règles et, à l'évidence, la sophistication des marchés financiers demande certainement aujourd'hui plus de transparence et plus de règles. (...)

O. Nahum : Une question pratique : on parlait à l'instant du contrôle pour éviter qu'il y ait une pénurie de crédits à l'endroit des entrepreneurs : cela veut dire que si jamais, avec les indications que vous avez, une pénurie de crédits se fait jour, l'Etat interviendrait. Il y a un seuil qui susciterait de votre part une réaction pour demander aux banques de continuer à assurer ce service qu'elles doivent aux entreprises qui leur font confiance.

R.- En tout cas, il y aurait une transparence nouvelle et c'est cette transparence que nous nous sommes attachés à mettre en place. Les six réseaux bancaires... Il s'agit aussi par cette transparence de voir les réseaux qui continueraient de jouer le jeu normal et d'autres qui le feraient moins. Et c'est très intéressant et important que nous ayons aujourd'hui cet outil qui n'était pas disponible il y a encore quelques mois.

O. Nahum : Vous êtes également le ministre du Commerce extérieur, et on a une grave inquiétude en France, c'est un commerce extérieur qui ne va pas bien. En dehors- on enlève l'aspect énergie -, ça va quand même mal. Est-ce que ça veut dire que aujourd'hui nos entreprises rencontrent un problème de compétitivité qui expliquerait ces mauvais chiffres du commerce extérieur ?

R.- Oui ! Oui, une partie de ce déficit du commerce extérieur est liée à la situation de ce qu'on appelle l'offre de produits. L'offre de produits des sociétés françaises à l'évidence rencontre aujourd'hui des difficultés sur le marché mondial. Et il faut s'interroger sur les raisons pour lesquelles nous avons une lente dégradation de notre solde en matières de produits industriels, et notamment des produits manufacturés.

O. Nahum : Alors, quel est votre diagnostic ?

R.- Eh bien, mon diagnostic est celui aujourd'hui d'une moindre compétitivité, c'est-à-dire d'une insuffisante attractivité de nos produits français. Il y a plusieurs raisons pour cela. Il a la raison d'abord que, sur un marché mondial, ce qui plaît et ce qui convient, c'est certainement les offres nouvelles, donc ça renvoie à l'innovation. L'économie française aujourd'hui doit faire un puissant effort pour proposer des produits nouveaux, des services nouveaux et ceux-là, eh bien, les pouvoirs publics ont une responsabilité.

O. Nahum : Mais les pouvoirs publics ne sont pas assez réformateurs, pas assez "distilleurs" de libéralisme pour fluidifier tout ça ?

R.- Ce n'est pas le problème. Le problème est de savoir, dans une société, si vous favorisez ou non l'innovation. Et il y a une chaîne qui conduit à l'innovation. Une chaîne qui passe par exemple par une politique de brevets, par un respect strict des droits de propriétés intellectuelles, donc une lutte terrible contre la contrefaçon, par exemple. Et puis, il y a aussi la manière dont la recherche publique favorise ou non l'innovation, l'organisation de la recherche publique. C'est tout l'objet de ce qu'on appelle l'autonomie des universités. Il faut que les universités françaises deviennent le centre de la recherche publique dans les années qui viennent.

O. Nahum : Tout ça, l'innovation, ça va prendre beaucoup de temps ?

R.- Et cela prendra quelques années.

O. Nahum : Alors, est-ce qu'il y a d'autres remèdes ?

R.- Et nous avons mis en place un crédit impôt recherche, qui est l'instrument le plus puissant de tous les pays de l'OCDE. C'est-à-dire que vous mettez 100 euros en matière de dépense de recherche et de développement, l'Etat vous donne un crédit de 30 ou 50 euros, la moitié, lorsque vous entrez pour la première fois dans ce dispositif de crédit impôt recherche. Mais c'est évidemment une politique qui prend du temps. Instaurer une société de la connaissance et de l'innovation, ça ne se fait pas en quelques mois. Regardez la Chine, la Chine depuis des années consacre des sommes très importantes en matière de recherche et de développement ; pour autant la Chine n'innove pas suffisamment, du reste parce qu'elle copie un peu trop, c'est-à-dire qu'il y a une industrie de la contrefaçon qui est extraordinairement développée en Chine. Cela prend quelques temps. Autant de raisons pour ne pas traîner et moi je suis très heureux, mais on n'y a pas assez insisté, que le gouvernement ait mis en place depuis quelques mois une politique ambitieuse et une politique, certainement la plus puissante - je le disais - de tous les pays de l'OCDE, dans ce domaine.

O. Nahum : Mais, vous ministre des PME et du Commerce extérieur, vous serez évalué sur, justement, des bons chiffres du commerce extérieur ? Vous savez quelle est l'évaluation ?

R.- Si les chiffres du commerce extérieur dépendaient, à eux tout seuls, de l'action d'un ministre du Commerce extérieur...

O. Nahum ... ce serait merveilleux, je sais !

R.-... cela se saurait. Non, ce que j'essaye de faire c'est d'impulser pour les pouvoirs publics une politique qui favorise évidemment les exportations. Mais, je le disais, les exportations seront d'autant plus faciles que nos entreprises seront dans une situation meilleure en matière d'innovation, en matière de fiscalité, en matière de simplification, en matière de financement, et c'est pour cela qu'on fait un puissant effort pour accompagner et augmenter les fonds propres des petites ou des moyennes entreprises. Voilà, c'est une politique globale, structurelle. Mais je vous donne rendez-vous, si nous la mettons en place comme nous sommes en train de le faire, dans les deux ans qui viennent. Dans les deux à trois ans qui viennent, nous serons dans une situation meilleure sur les marchés extérieurs.

O. Nahum : Donc, cette année on aura encore un déficit de 50 milliards ?

R.- Non, ce n'est pas le chiffre qui sera celui atteint en 2007. Et en 2008, ce que j'espère, c'est...

O. Nahum : ... il sera meilleur ?

R.-... c'est que nous aurons commencé de rétablir la situation. Il y a une large partie, vous le savez, qui ne dépend pas de la France, qui est le prix de l'énergie. Parce que, malgré tout, les trois quarts de notre déficit sont là, mais d'autres pays avec leurs propres armes - et regardons ce que font les Allemands, avec leurs propres armes, en matière industrielle - sont capables de rétablir l'équilibre. Nous devons le faire.

E. Le Boucher : Est-ce que la France a un niveau de coût, donc de salaires et de charges trop élevé ?

R.- L'indice de compétitivité des coûts salariaux par rapport à l'Allemagne s'est dégradé de 17 points en quatre ans. Oui, il y a donc un problème, mais les entreprises françaises ont compensé cette dégradation en rognant sur leurs marges et, en matière de prix sur les marchés extérieurs, ont maintenu des prix, bien sûr au détriment de leurs marges, et ça se retrouve dans les bénéfices et ça se retrouve donc dans les investissements, dans les financements.

E. Le Boucher : Donc, dans les moyens de la recherche, si je puis dire aussi.

R.- Exactement !

E. Le Boucher : Donc, là c'est une spirale négative que vous nous décrivez.

R.- C'est une spirale négative qui appelle de notre part une réflexion très forte sur les coûts. Regardons ce qui se passe, et effectivement regardons le niveau aujourd'hui de nos charges sur le coût du travail.

O. Nahum : Donc, réduire encore ces coûts-là, c'est une piste de réflexion qui va être encore davantage concrétisée ?

R.- Il faut s'interroger de savoir si l'assiette qui, aujourd'hui, fonde les charges, donc le travail, est la bonne assiette, oui, et s'il ne convient pas de regarder si on ne pourrait pas trouver une assiette plus large. Voilà toutes les réflexions...

E. Le Boucher : Oui, mais le rapport Attali propose justement de recommencer à reposer le problème de cette assiette des charges et de basculer 17 milliards d'euros sur la CSG et sur une hausse de la TVA. Qu'est-ce que vous en pensez ?

R.- Je crois qu'il faut prendre le temps dans cette affaire... il y a un constat, c'est le niveau de nos charges. Cela appelle deux réponses. Du côté des dépenses, regardons comment on peut, dans cette affaire être plus efficace, tout en assurant le même niveau de protection sociale. Ça, c'est une première piste qui, à mon avis, n'est pas suffisamment regardée. Et puis, deuxièmement, regardons, examinons si cette assiette que décrivais, cette assiette du travail est la bonne assiette aujourd'hui dans une économie moderne pour fonder...

O. Nahum : Mais quelle pourrait être l'autre assiette si cette assiette n'est plus là ?

R.- Eh bien, vous avez ce qu'on appelle la valeur ajoutée, c'est-à-dire la consommation plutôt que la production, ce que font un certain nombre d'économies qui ont des impôts ou des cotisations sur la consommation plutôt que sur la production. Il faut être très prudent dans cette affaire ; c'est pour ça que je ne suis pas péremptoire. Pourquoi est-ce qu'il faut être très prudent ? Parce qu'il faut aussi regarder si une augmentation trop forte de taxes ou de charges à la consommation ne serait pas susceptible d'avoir un effet frein dans une situation conjoncturelle qui n'est pas bonne. C'est la raison pour laquelle, dans cette affaire, prenons quelques temps pour y réfléchir avant d'agir.

O. Nahum : On va devoir bientôt conclure, mais quand même, sur les délais de paiement, c'est important ... D'abord, la commission Attali en parlait, mais c'est vrai qu'on va aller vers une réduction des délais de paiement, les entreprises qui attendent d'être payées, et c'est vrai que ça rend plus difficile les contrats.

R.- Je suis en accord profond avec ce qu'a dit le rapport Attali dans ce domaine. On le sait bien, la France, les délais de paiement sont plus élevés qu'ailleurs, voilà, c'est une simple réalité.

E. Le Boucher : Y compris ceux de l'Etat. Est-ce que, pour l'Etat...

R.- 66 jours, 66 à 67 jours en France, 43 en Allemagne, voilà la réalité, par exemple, ou 52 en Angleterre. Et donc, il faut aller vite. Nous allons légiférer.

O. Nahum : Par la loi donc ?

R.- Par la loi. Nous allons instaurer, dès le mois d'avril, par la loi un délai de paiement qui sera de 60 jours et ensuite nous entamons des négociations branche par branche. Et dans un an si cela n'est pas suffisant, nous légiférons une deuxième fois. Mais je préfère, un, poser les bases législatives, 60 jours ; entamer les négociations - j'ai demandé à Y. Jacob d'être le médiateur dans cette affaire pour que, par la contractualisation, nous arrivions à un code de bonnes pratiques branche par branche ; et ce code nous allons l'examiner au bout d'un an.

E. Le Boucher : Quel est votre objectif dans un an ? Que ce soit un mois ou...

R.- Qu'on se rapproche de ce qui est la norme, c'est-à-dire, vous voyez, 44 jours en Allemagne. Eh bien, je souhaiterais qu'on aille vite.

O. Nahum : Un mois et demi ?

R.- Qu'on aille très vite. Au bout d'un an, si on est capable de se rapprocher ou d'atteindre le niveau allemand, j'en serais très heureux.

O. Nahum : Et un dernier mot, est-ce que vous pensez que le rythme des réformes qui est mené par le gouvernement est le bon ?

R.- Oui, je crois que ce gouvernement, plus qu'aucun autre depuis quelques années, a posé les bases qui sont les bases des réformes structurelles dont notre pays a besoin en matière économique. L'autonomie des universités, je le redis, c'est pour libérer la recherche, c'est pour poser les bases de l'avenir. Tout le paquet qui a été fait d'exonérations des charges ou de la fiscalité sur les heures supplémentaires, c'est pour libérer le travail. L'ISF, c'est pour le drainer vers les petites et moyennes entreprises. Donc, on a libéré le travail, on a rendu le capital plus mobile, on a mis en place une politique en faveur de l'innovation. Ce sont les trois ingrédients de la croissance économique potentielle d'un pays. Je vous le dis, dans quelques temps, nous en verrons les effets. Notre croissance, dans une phase de ralentissement mondial, sera moins affectée que d'autres.

O. Nahum : Et puis, avec H. Novelli et E. Le Boucher on espère aussi que notre commerce extérieur ira mieux, mais on a senti un petit peu d'optimisme dans votre réponse tout à l'heure, donc on espère que le chiffre sera bon.

R.- Non pas optimiste mais raisonnablement optimiste, du fait de la politique structurelle qui portera ses effets.

O. Nahum : Merci en tout cas d'avoir été avec nous.

Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 31 janvier 2008