Texte intégral
J'ai reçu avec plaisir le ministre israélien de la Défense, M. Ehud Barak, et sa délégation composée d'éminentes personnalités.
Nous avons évidemment parlé de la suite de ce que l'on a appelé la Conférence de Paris, c'est-à-dire de la Conférence internationale des donateurs pour l'Etat palestinien. J'ai reçu hier au soir et nous avons discuté avec M. Tony Blair, M. Jonas Gahr Stoere et Mme Benita Ferrero-Waldner, et nous entendons soutenir l'application du plan de M. Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien. Nous avons évoqué les points de contrôles israéliens et, également, sur un plan plus général, le plan consacré à l'éducation qui nous a été proposé hier soir, et celui relatif à la construction de logements en Cisjordanie.
Nous avons évidemment parlé de la situation à Gaza. J'ai exprimé le sentiment de la France sur la situation humanitaire à Gaza, qui n'est pas supportable. J'ai également rappelé à M. Ehud Barak que nous condamnons, avec la même fermeté, la façon dont le territoire israélien est en permanence soumis au feu des roquettes venues de Gaza. C'est une position que nous défendons toujours avec le plus d'équilibre possible, même si ce n'est pas toujours simple.
Nous avons aussi parlé des projets immédiats, notamment de ma visite en Israël où j'aurais le plaisir de retrouver M. Barak. Nous verrons le président de la République cette après-midi à 17h00.
Nous croyons fermement au Processus de paix. A Annapolis nous avons eu l'impression que l'opinion publique mondiale ne nous soutenait pas. Et puis, à la Conférence de Paris, nous avons eu le sentiment qu'il y avait, au contraire, une vraie volonté d'arriver à une solution.
Nous sommes absolument sûrs que la meilleure protection de la sécurité de l'Etat d'Israël, c'est l'existence d'un Etat palestinien libre, viable et démocratique, et nous nous obstinons dans cette voie. Nous espérons être utiles à nos amis israéliens et à nos amis palestiniens. Je donne maintenant la parole à Monsieur le Ministre Ehud Barak.
Q - Une question à propos de l'Iran. Pourriez-vous, Monsieur le Ministre, nous donner une précision ? M. Lavrov avait dit que les nouvelles sanctions des Etats-Unis ne sont pas sévères, les Américains de leur coté disent que c'est plutôt une bonne chose, vous qui êtes le ministre de la transparence, est-ce que vous pouvez nous donner les détails à propos de ce nouveau régime de sanctions ?
R - J'étais hier avec ceux que vous avez cités : M. Lavrov, Mme Rice, M. Milliband, M. Steinmeier et M. Yang. Il s'agit d'un projet de résolution qui va être transmis au Conseil de sécurité des Nations unies. Il va y avoir maintenant des discussions. Je pense qu'avoir maintenu l'unité des trois Européens - qui avaient commencé la négociation avec les Iraniens -, unité rejointe par les trois autres pays, c'est-à-dire les Américains, les Chinois et les Russes, était déjà très acrobatique, en septembre dernier, à New York. Maintenant, c'est un véritable progrès puisque - sans vous révéler le contenu de ce projet de résolution, qui doit être discuté d'abord au Conseil de sécurité -, vous verrez qu'il y a à la fois des sanctions nouvelles et précises et, également, un encouragement au dialogue. Je pense donc franchement que c'est un progrès manifeste.
Permettez-moi de dire un mot concernant ce qui a été dit par le ministre Barak à propos de cette fuite des Palestiniens de Gaza vers l'Egypte. Je comprends que la pression est immense et que l'on doit trouver une solution humanitaire, mais également politique. La France a proposé ses services à ses amis égyptiens : si nous pouvons aider en quoi que ce soit, nous le ferons. Il faut cependant une solution politique. Je comprends très bien que l'Etat d'Israël ait à se défendre - notre politique a toujours été constante à cet égard -, mais la sécurité d'Israël, dont nous soutenons la nécessité, doit s'accompagner de gestes évidents pour changer la vie quotidienne des Palestiniens : c'est ce dont nous avons discuté avec le ministre.
Q - Quel type d'aide avez-vous proposé aux Egyptiens ?
R - Ce qu'ils demanderaient. On dit que quelques centaines de Palestiniens ont fui vers l'Egypte. Ce n'est peut-être pas un très gros fardeau pour l'Egypte, mais si cela devient plus important - et je ne le souhaite pas -, nous sommes tout à fait prêts à participer, tout comme la France est toujours disposée à aider les habitants de Gaza, et à soutenir l'Union européenne et son aide à Gaza.
Q - A propos des solutions envisageables pour le règlement du conflit israélo-palestinien.
R - Il n'y aura pas de solution militaire, ni à Gaza, ni au Moyen-Orient. Il nous faut une solution politique. Notre participation, celle de la France, celle du groupe de suivi de la Conférence de Paris, c'est d'essayer de donner l'exemple du changement nécessaire, indispensable dans la vie quotidienne des Palestiniens. D'abord en Cisjordanie mais, en même temps, à Gaza - parce que c'est plus facile. Les projets que nous portons, que nous devons mettre en oeuvre, concernent l'ensemble de la population palestinienne et nous allons poursuivre notre action avec beaucoup d'obstination.
Q - Comment la France peut-elle intervenir à partir du moment où Gaza a été déclarée entité hostile par Israël et à partir du moment où la bande de Gaza est sous un blocus assez hermétique ?
R - Il n'est pas complètement hermétique. L'aide de l'Union européenne - qui est massive -, et l'aide de la France continuent à passer. Nous essayons, à chaque fois, en parlant avec nos amis israéliens, de faire passer le plus d'aide possible. Nous allons continuer parce qu'il y aura des projets. Il y aura des projets concernant la centrale qui fournit de l'électricité, il y a des projets sur l'eau. Il y a un certain nombre de projets immédiats que nous voulons mettre en oeuvre à Gaza.
Q - L'aide passe normalement ?
R - Je crois qu'elle passe un peu plus normalement mais le blocus n'est pas terminé.
Q - L'UNRWA ne dit pas cela. Ils disent qu'ils ne peuvent plus distribuer l'aide.
R - Oui, ils disaient cela il y a deux jours. Depuis, il y a une amélioration, qui est intervenue hier ; elle n'est pas suffisante, je le sais.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 janvier 2008
Nous avons évidemment parlé de la suite de ce que l'on a appelé la Conférence de Paris, c'est-à-dire de la Conférence internationale des donateurs pour l'Etat palestinien. J'ai reçu hier au soir et nous avons discuté avec M. Tony Blair, M. Jonas Gahr Stoere et Mme Benita Ferrero-Waldner, et nous entendons soutenir l'application du plan de M. Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien. Nous avons évoqué les points de contrôles israéliens et, également, sur un plan plus général, le plan consacré à l'éducation qui nous a été proposé hier soir, et celui relatif à la construction de logements en Cisjordanie.
Nous avons évidemment parlé de la situation à Gaza. J'ai exprimé le sentiment de la France sur la situation humanitaire à Gaza, qui n'est pas supportable. J'ai également rappelé à M. Ehud Barak que nous condamnons, avec la même fermeté, la façon dont le territoire israélien est en permanence soumis au feu des roquettes venues de Gaza. C'est une position que nous défendons toujours avec le plus d'équilibre possible, même si ce n'est pas toujours simple.
Nous avons aussi parlé des projets immédiats, notamment de ma visite en Israël où j'aurais le plaisir de retrouver M. Barak. Nous verrons le président de la République cette après-midi à 17h00.
Nous croyons fermement au Processus de paix. A Annapolis nous avons eu l'impression que l'opinion publique mondiale ne nous soutenait pas. Et puis, à la Conférence de Paris, nous avons eu le sentiment qu'il y avait, au contraire, une vraie volonté d'arriver à une solution.
Nous sommes absolument sûrs que la meilleure protection de la sécurité de l'Etat d'Israël, c'est l'existence d'un Etat palestinien libre, viable et démocratique, et nous nous obstinons dans cette voie. Nous espérons être utiles à nos amis israéliens et à nos amis palestiniens. Je donne maintenant la parole à Monsieur le Ministre Ehud Barak.
Q - Une question à propos de l'Iran. Pourriez-vous, Monsieur le Ministre, nous donner une précision ? M. Lavrov avait dit que les nouvelles sanctions des Etats-Unis ne sont pas sévères, les Américains de leur coté disent que c'est plutôt une bonne chose, vous qui êtes le ministre de la transparence, est-ce que vous pouvez nous donner les détails à propos de ce nouveau régime de sanctions ?
R - J'étais hier avec ceux que vous avez cités : M. Lavrov, Mme Rice, M. Milliband, M. Steinmeier et M. Yang. Il s'agit d'un projet de résolution qui va être transmis au Conseil de sécurité des Nations unies. Il va y avoir maintenant des discussions. Je pense qu'avoir maintenu l'unité des trois Européens - qui avaient commencé la négociation avec les Iraniens -, unité rejointe par les trois autres pays, c'est-à-dire les Américains, les Chinois et les Russes, était déjà très acrobatique, en septembre dernier, à New York. Maintenant, c'est un véritable progrès puisque - sans vous révéler le contenu de ce projet de résolution, qui doit être discuté d'abord au Conseil de sécurité -, vous verrez qu'il y a à la fois des sanctions nouvelles et précises et, également, un encouragement au dialogue. Je pense donc franchement que c'est un progrès manifeste.
Permettez-moi de dire un mot concernant ce qui a été dit par le ministre Barak à propos de cette fuite des Palestiniens de Gaza vers l'Egypte. Je comprends que la pression est immense et que l'on doit trouver une solution humanitaire, mais également politique. La France a proposé ses services à ses amis égyptiens : si nous pouvons aider en quoi que ce soit, nous le ferons. Il faut cependant une solution politique. Je comprends très bien que l'Etat d'Israël ait à se défendre - notre politique a toujours été constante à cet égard -, mais la sécurité d'Israël, dont nous soutenons la nécessité, doit s'accompagner de gestes évidents pour changer la vie quotidienne des Palestiniens : c'est ce dont nous avons discuté avec le ministre.
Q - Quel type d'aide avez-vous proposé aux Egyptiens ?
R - Ce qu'ils demanderaient. On dit que quelques centaines de Palestiniens ont fui vers l'Egypte. Ce n'est peut-être pas un très gros fardeau pour l'Egypte, mais si cela devient plus important - et je ne le souhaite pas -, nous sommes tout à fait prêts à participer, tout comme la France est toujours disposée à aider les habitants de Gaza, et à soutenir l'Union européenne et son aide à Gaza.
Q - A propos des solutions envisageables pour le règlement du conflit israélo-palestinien.
R - Il n'y aura pas de solution militaire, ni à Gaza, ni au Moyen-Orient. Il nous faut une solution politique. Notre participation, celle de la France, celle du groupe de suivi de la Conférence de Paris, c'est d'essayer de donner l'exemple du changement nécessaire, indispensable dans la vie quotidienne des Palestiniens. D'abord en Cisjordanie mais, en même temps, à Gaza - parce que c'est plus facile. Les projets que nous portons, que nous devons mettre en oeuvre, concernent l'ensemble de la population palestinienne et nous allons poursuivre notre action avec beaucoup d'obstination.
Q - Comment la France peut-elle intervenir à partir du moment où Gaza a été déclarée entité hostile par Israël et à partir du moment où la bande de Gaza est sous un blocus assez hermétique ?
R - Il n'est pas complètement hermétique. L'aide de l'Union européenne - qui est massive -, et l'aide de la France continuent à passer. Nous essayons, à chaque fois, en parlant avec nos amis israéliens, de faire passer le plus d'aide possible. Nous allons continuer parce qu'il y aura des projets. Il y aura des projets concernant la centrale qui fournit de l'électricité, il y a des projets sur l'eau. Il y a un certain nombre de projets immédiats que nous voulons mettre en oeuvre à Gaza.
Q - L'aide passe normalement ?
R - Je crois qu'elle passe un peu plus normalement mais le blocus n'est pas terminé.
Q - L'UNRWA ne dit pas cela. Ils disent qu'ils ne peuvent plus distribuer l'aide.
R - Oui, ils disaient cela il y a deux jours. Depuis, il y a une amélioration, qui est intervenue hier ; elle n'est pas suffisante, je le sais.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 janvier 2008