Texte intégral
Q - Au sujet du Tchad, que pensez-vous des dernières déclarations des rebelles sur le déploiement de la force européenne ?
R - Je ne suis pas aussi sensible aux déclarations des rebelles surtout après ce qu'ils ont fait ; je suis sensible au sort des enfants tchadiens qui sont aussi leurs enfants.
Les forces européennes sont destinées à porter secours aux déplacés, c'est-à-dire les Tchadiens au Tchad, qui sont dans un état épouvantable. On parle de quelque 500.000, on ne sait pas exactement le chiffre. Il s'agit de sécuriser la zone pour leur permettre de reconstruire leurs villages, en dehors des attaques, surtout des milices, à travers la frontière mais pas seulement. L'opinion des rebelles me surprend parce qu'ils étaient d'accord avec le déploiement de l'EUFOR et maintenant ils ne le sont plus.
Ce que je souhaite c'est que la population tchadienne soit protégée par ce qui sera la plus grande opération européenne consacrée à la défense et aux droits de l'homme mais surtout à la protection des personnes. Et c'est ce que nous demande le HCR et un certain nombre de gens qui constatent la situation des réfugiés et déplacés.
Le reste n'est que pure spéculation. Nous ne prenons pas parti, comme nous ne l'avons d'ailleurs pas fait jusque là dans les conflits internes au Tchad.
Avec l'accord du Tchad, avec l'accord de la communauté internationale et à la demande de certaines organisations internationales, avec l'accord de l'Union africaine, nous entreprenons de porter assistance aux déplacés et réfugiés.
Q - Vous êtes inquiet des déclarations du Premier ministre tchadien qui dit que le fardeau est trop lourd, qu'il y a trop de réfugiés qu'il ne peut plus en accepter, qui dit que ces gens soient mis ailleurs ?
R - Je ne connais pas cette déclaration, elle est surprenante, c'est quand même pour lui que nous faisons ça. Enfin pas pour lui pour les Tchadiens.
Q - Pardon il parle des réfugiés qui viennent du Darfour pas des déplacés.
R - C'est encore pire ! Qu'est ce qu'on va faire ? Vous savez le HCR prend en charge les réfugiés, c'est très nécessaire. Mais d'un autre côté, personne ne prend en charge les Tchadiens chez eux. C'est pour ça qu'il y a cette opération européenne. Les réfugiés sont théoriquement et pratiquement pris en charge par le HCR et sont donc plus ou moins protégés.
Il est normal qu'il se plaigne mais pas normal qu'il ne les accepte pas. Je pense que c'est une déclaration qui ne sera pas suivie d'effet, en tout cas je l'espère, car il faut prendre en charge, il faut les soutenir, il faut qu'ils rentrent chez eux. Tout cela ne sera pas réglé s'il n'y a pas de règlement politique, s'il n'y a pas de paix. Cela ne sert à rien d'assister les gens éternellement. Donc, il faut qu'il y ait un accord politique. Il faut déployer les forces de l'Union africaine et les forces des Nations unies, et au Tchad les forces de l'Union européenne et alors, peut-être, pourra-t-on espérer.
Q - Avez-vous des nouvelles, êtes-vous inquiets de l'arrestation de plusieurs membres de l'opposition tchadienne ?
R - Oui, j'ai des nouvelles de tous sauf des trois opposants dont tout le monde parle. Si je suis inquiet ? Oui. Et nous avons demandé au président tchadien et à ses services qu'ils nous donnent des nouvelles. Et ils ont promis de le faire.
Je voudrais savoir de quoi ils sont accusés, ce sont des personnalités civiles, au milieu d'une guerre épouvantable bien sûr, mais ce sont des personnalités civiles. Je voudrais savoir ce qu'on leur reproche. Si on leur reproche quelque chose alors il faut que la justice statue. Mais si on ne leur reproche rien, il faut, vous le comprendrez, qu'ils soient relâchés très vite.
Q - Vous avez eu un contact direct avec M. Déby là-dessus qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
R - Oui et il a promis de s'en occuper. Ce n'était pas une réponse définitive. Je pense qu'il va l'apporter bientôt, dans les heures qui viennent, c'est nécessaire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2008
R - Je ne suis pas aussi sensible aux déclarations des rebelles surtout après ce qu'ils ont fait ; je suis sensible au sort des enfants tchadiens qui sont aussi leurs enfants.
Les forces européennes sont destinées à porter secours aux déplacés, c'est-à-dire les Tchadiens au Tchad, qui sont dans un état épouvantable. On parle de quelque 500.000, on ne sait pas exactement le chiffre. Il s'agit de sécuriser la zone pour leur permettre de reconstruire leurs villages, en dehors des attaques, surtout des milices, à travers la frontière mais pas seulement. L'opinion des rebelles me surprend parce qu'ils étaient d'accord avec le déploiement de l'EUFOR et maintenant ils ne le sont plus.
Ce que je souhaite c'est que la population tchadienne soit protégée par ce qui sera la plus grande opération européenne consacrée à la défense et aux droits de l'homme mais surtout à la protection des personnes. Et c'est ce que nous demande le HCR et un certain nombre de gens qui constatent la situation des réfugiés et déplacés.
Le reste n'est que pure spéculation. Nous ne prenons pas parti, comme nous ne l'avons d'ailleurs pas fait jusque là dans les conflits internes au Tchad.
Avec l'accord du Tchad, avec l'accord de la communauté internationale et à la demande de certaines organisations internationales, avec l'accord de l'Union africaine, nous entreprenons de porter assistance aux déplacés et réfugiés.
Q - Vous êtes inquiet des déclarations du Premier ministre tchadien qui dit que le fardeau est trop lourd, qu'il y a trop de réfugiés qu'il ne peut plus en accepter, qui dit que ces gens soient mis ailleurs ?
R - Je ne connais pas cette déclaration, elle est surprenante, c'est quand même pour lui que nous faisons ça. Enfin pas pour lui pour les Tchadiens.
Q - Pardon il parle des réfugiés qui viennent du Darfour pas des déplacés.
R - C'est encore pire ! Qu'est ce qu'on va faire ? Vous savez le HCR prend en charge les réfugiés, c'est très nécessaire. Mais d'un autre côté, personne ne prend en charge les Tchadiens chez eux. C'est pour ça qu'il y a cette opération européenne. Les réfugiés sont théoriquement et pratiquement pris en charge par le HCR et sont donc plus ou moins protégés.
Il est normal qu'il se plaigne mais pas normal qu'il ne les accepte pas. Je pense que c'est une déclaration qui ne sera pas suivie d'effet, en tout cas je l'espère, car il faut prendre en charge, il faut les soutenir, il faut qu'ils rentrent chez eux. Tout cela ne sera pas réglé s'il n'y a pas de règlement politique, s'il n'y a pas de paix. Cela ne sert à rien d'assister les gens éternellement. Donc, il faut qu'il y ait un accord politique. Il faut déployer les forces de l'Union africaine et les forces des Nations unies, et au Tchad les forces de l'Union européenne et alors, peut-être, pourra-t-on espérer.
Q - Avez-vous des nouvelles, êtes-vous inquiets de l'arrestation de plusieurs membres de l'opposition tchadienne ?
R - Oui, j'ai des nouvelles de tous sauf des trois opposants dont tout le monde parle. Si je suis inquiet ? Oui. Et nous avons demandé au président tchadien et à ses services qu'ils nous donnent des nouvelles. Et ils ont promis de le faire.
Je voudrais savoir de quoi ils sont accusés, ce sont des personnalités civiles, au milieu d'une guerre épouvantable bien sûr, mais ce sont des personnalités civiles. Je voudrais savoir ce qu'on leur reproche. Si on leur reproche quelque chose alors il faut que la justice statue. Mais si on ne leur reproche rien, il faut, vous le comprendrez, qu'ils soient relâchés très vite.
Q - Vous avez eu un contact direct avec M. Déby là-dessus qu'est-ce qu'il vous a répondu ?
R - Oui et il a promis de s'en occuper. Ce n'était pas une réponse définitive. Je pense qu'il va l'apporter bientôt, dans les heures qui viennent, c'est nécessaire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2008