Texte intégral
J'exprime aujourd'hui la profonde émotion et l'infinie tristesse de l'ensemble de la Nation alors que disparaît Lazare PONTICELLI, dernier survivant des combattants français de la Première Guerre mondiale.
Je salue l'enfant italien venu à Paris pour gagner sa vie et qui choisit de devenir Français. Une première fois en août 1914 lorsque, trichant sur son âge, il s'engagea à 16 ans dans la Légion étrangère pour défendre sa patrie d'adoption. Une deuxième fois en 1921 lorsqu'il décida de s'y établir définitivement.
Je rends hommage à l'entrepreneur qui, la paix revenue, a créé puis développé une entreprise qui emploie aujourd'hui plusieurs milliers de personnes.
A travers lui, je m'incline devant les millions de « poilus » qui répondirent, avec un courage quotidien admirable, à l'appel de la Patrie envahie. Ils étaient partis pour un été, pour ce qui devait être la « der des der » et se sont battus pendant 52 mois. 1,4 millions d'entre eux y ont laissé la vie.
Nous avons le devoir de marquer notre gratitude envers l'ensemble des combattants, de tous grades, de toutes origines, de toutes confessions, qui ont offert la victoire à la France.
Nous avons le devoir de nous souvenir qu'en dépit de la mort de 900 soldats par jour pendant plus de quatre ans, notre pays a tenu jusqu'au bout.
Lazare PONTICELLI pensait devoir beaucoup à la France. J'affirme aujourd'hui que c'est notre pays qui lui est redevable, car il lui a donné le meilleur de lui-même, dans les heures les plus sombres comme dans les jours heureux. C'est à lui et à sa génération que nous devons en grande partie l'Europe pacifique et pacifiée d'aujourd'hui. A nous d'en être digne.
A sa fille, à toute sa famille, je présente les condoléances de la Nation et mes sentiments très attristés.Un hommage national à l'ensemble des Français mobilisés durant la Première Guerre mondiale sera rendu dans les prochains jours.