Texte intégral
Q - Si les rebelles lancent une nouvelle offensive contre Idriss Déby, que va faire l'Eufor composée à 60 % de soldats français ?
R - Elle n'attaquera pas les rebelles. Les soldats européens feront usage de leurs armes s'ils sont menacés ou si la population est menacée. C'est le mandat.
Q - Le président Sarkozy vient d'annoncer, depuis l'Afrique du Sud, la renégociation des accords de défense avec les Etats africains, un mois après qu'on a aidé militairement le régime tchadien à gagner contre les rebelles. N'y a-t-il pas là contradiction ?
R - Pas du tout. On a respecté les accords de coopération et de défense. En 2006, les Mirage avaient tiré des coups de semonce contre des colonnes rebelles. Cette fois-ci, on ne l'a pas fait. Nous ne sommes plus les gendarmes de l'Afrique.
Q - Et les renseignements aériens communiqués à Idriss Déby ?
R - C'étaient des accords de défense. La nuit du 28 au 29 janvier, on a averti la présidence que des rebelles avaient franchi la frontière. Personne n'a réagi.
Q - Et les livraisons de munitions ? N'existe-t-il pas une hypocrisie dans ces accords ?
R - Ce sont les Libyens qui ont livré des munitions.
Q - Et si les rebelles attaquent à nouveau le régime de Déby, que ferez-vous ?
R - On ne tirera pas. C'est désormais théorisé par le discours du président Sarkozy au Cap. Le nombre de bases françaises sera revu à la baisse. Elles sont probablement appelées à disparaître.
Q - Au Tchad aussi ?
R - On verra bien. N'Djamena, Libreville, la Côte d'Ivoire... petit à petit, on les supprimera. Ce sera négocié. On avait déjà prévenu les capitales africaines avant le discours du président Sarkozy.
Q - N'est-ce pas un camouflet pour Paris que de sauver un jour le régime de Déby qui, le lendemain, arrête ses opposants ?
R - Nous serons dans la commission internationale exigée par le président Sarkozy pour enquêter sur ces disparitions.
Q - Si on découvre que des opposants ont été liquidés, quelle sera votre position ?
R - Je serai très triste et je trouverai ça scandaleux. Et on publiera l'enquête. Mais au moment où Déby était assiégé, un gouvernement provisoire hostile au pouvoir en place était, paraît-il constitué. Des gens que je ne veux pas nommer, car ce n'est pas une raison pour les arrêter, y auraient participé. C'est pendant que 3.000 rebelles tiraient sur le président qu'on a interpellé les opposants. Déby ne viole pas les Droits de l'Homme pour s'amuser. Mais il a tort de les violer. Le président Sarkozy et moi-même le lui avons dit. Il répond qu'il ne sait pas ce qui s'est passé. Je ne défends pas son régime mais, en tout cas, je ne veux pas défendre les rebelles.
Q - Avez-vous parlé avec Idriss Déby de la libération des six membres de l'Arche de Zoé ?
R - S'il veut les gracier, il le fera. Il ne nous a pas dit : "Quel jour voulez-vous que je les gracie ?" Mais qu'il le fasse, ce n'est pas impossible.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 mars 2008
R - Elle n'attaquera pas les rebelles. Les soldats européens feront usage de leurs armes s'ils sont menacés ou si la population est menacée. C'est le mandat.
Q - Le président Sarkozy vient d'annoncer, depuis l'Afrique du Sud, la renégociation des accords de défense avec les Etats africains, un mois après qu'on a aidé militairement le régime tchadien à gagner contre les rebelles. N'y a-t-il pas là contradiction ?
R - Pas du tout. On a respecté les accords de coopération et de défense. En 2006, les Mirage avaient tiré des coups de semonce contre des colonnes rebelles. Cette fois-ci, on ne l'a pas fait. Nous ne sommes plus les gendarmes de l'Afrique.
Q - Et les renseignements aériens communiqués à Idriss Déby ?
R - C'étaient des accords de défense. La nuit du 28 au 29 janvier, on a averti la présidence que des rebelles avaient franchi la frontière. Personne n'a réagi.
Q - Et les livraisons de munitions ? N'existe-t-il pas une hypocrisie dans ces accords ?
R - Ce sont les Libyens qui ont livré des munitions.
Q - Et si les rebelles attaquent à nouveau le régime de Déby, que ferez-vous ?
R - On ne tirera pas. C'est désormais théorisé par le discours du président Sarkozy au Cap. Le nombre de bases françaises sera revu à la baisse. Elles sont probablement appelées à disparaître.
Q - Au Tchad aussi ?
R - On verra bien. N'Djamena, Libreville, la Côte d'Ivoire... petit à petit, on les supprimera. Ce sera négocié. On avait déjà prévenu les capitales africaines avant le discours du président Sarkozy.
Q - N'est-ce pas un camouflet pour Paris que de sauver un jour le régime de Déby qui, le lendemain, arrête ses opposants ?
R - Nous serons dans la commission internationale exigée par le président Sarkozy pour enquêter sur ces disparitions.
Q - Si on découvre que des opposants ont été liquidés, quelle sera votre position ?
R - Je serai très triste et je trouverai ça scandaleux. Et on publiera l'enquête. Mais au moment où Déby était assiégé, un gouvernement provisoire hostile au pouvoir en place était, paraît-il constitué. Des gens que je ne veux pas nommer, car ce n'est pas une raison pour les arrêter, y auraient participé. C'est pendant que 3.000 rebelles tiraient sur le président qu'on a interpellé les opposants. Déby ne viole pas les Droits de l'Homme pour s'amuser. Mais il a tort de les violer. Le président Sarkozy et moi-même le lui avons dit. Il répond qu'il ne sait pas ce qui s'est passé. Je ne défends pas son régime mais, en tout cas, je ne veux pas défendre les rebelles.
Q - Avez-vous parlé avec Idriss Déby de la libération des six membres de l'Arche de Zoé ?
R - S'il veut les gracier, il le fera. Il ne nous a pas dit : "Quel jour voulez-vous que je les gracie ?" Mais qu'il le fasse, ce n'est pas impossible.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 mars 2008