Texte intégral
Q - Merci Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, d'être avec nous. Vous avez entendu Ségolène Royal, elle souhaite que la menace soit brandie. De façon à peine implicite elle dit qu'il faut boycotter...
R - Je suis très attentif à toutes les propositions, celles des militants des Droits de l'Homme en particulier. D'abord, il faut souhaiter ardemment que la violence cesse. Les informations, vos informations, nous font penser que la violence a probablement diminué. Nous ne sommes pas pour le boycott. Je me souviens du boycott de 1980 contre l'Union soviétique. La Chine était pour le boycott, cela n'a pas marché. Je crois qu'il faut toujours plus d'ouverture, toujours plus d'informations. En tous cas, il y a une proposition de Reporters Sans Frontières...
Q - Voilà il y a une nouvelle proposition non pas de boycottage des jeux olympiques mais de boycottage de la cérémonie d'ouverture. Est-ce que vous y êtes favorable ?
R - Non. Nous n'y sommes pas favorables, mais c'est une proposition intéressante, d'abord parce qu'elle contient une acceptation des Jeux Olympiques, les Jeux Olympiques auront lieu. Il faut surtout que les journalistes puissent accéder à l'information. Il est sûr qu'il faut demander au Chinois de laisser passer l'information et puis, ensuite, nous verrons bien. C'est une réflexion et une décision qu'il faut prendre avec nos partenaires européens. Nous allons en parler, la semaine prochaine, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.
Q - Donc, vous n'y êtes pas favorables mais vous dites que c'est intéressant ?
R - Je suis favorable au dialogue et à tout ce qui fera, premièrement, arrêter les violences et, deuxièmement, à une ouverture de la Chine sur l'information. Il faut, bien sûr, tout écouter et, en particulier, ce que disent les militant des Droits de l'Homme. Et puis, il faut réfléchir à ce qui est le plus efficace.
Q - Bernard Kouchner, il y a eu une condamnation de la Chine par l'Union européenne pour ces événements dès vendredi dernier à Bruxelles. Mais tout de même une condamnation du bout des lèvres. Il est difficile de parler vrai lorsque des intérêts si important sont en jeu ?
R - Evidemment, cela complique les choses mais il y a eu une condamnation à 27.
Q - Condamnation du bout des lèvres tout de même !
R - Nous avons dit que nous condamnions les violences et cela s'est fait vraiment in extremis. Mais il y aura la semaine prochaine une autre réunion.
Q - Et la France ?
R - Je vous signale que la France, très précisément, a condamné avec une certaine violence cette épreuve de force dans la rue. Mais on ne peut pas être plus Tibétain que le Dalaï-Lama. Il est absolument contre le boycott des Jeux Olympiques et il demande une autonomie culturelle. Nous sommes pour cela. Ce qui est insupportable, c'est de penser que cet homme qui incarne le pacifisme, puisse, en quoi que ce soit, avoir déclencher cette violence. Il y a une souffrance des Tibétains qu'il faut prendre en compte de la meilleure façon. Je vous assure que nous y sommes attentifs. C'est tellement facile de brandir la menace quand on ne va pas la mettre à exécution, n'est-ce pas.
Q - Oui, c'est facile aussi de faire de la morale, mais on a connu le Bernard Kouchner enflammé, on a connu le Bernard Kouchner qui signait des pétitions. Est-ce que vous ne reniez pas une partie de vous-même ?
R - Je vous assure que je suis de plus en plus enflammé. J'ai cessé de signer des pétitions pour le Tibet lorsque je n'ai plus compris ce que voulait le Dalaï-Lama. Il y avait tout un débat autour de la question de l'indépendance du Tibet. Puis, il y a eu l'autonomie culturelle. Allons dans ce sens, évitons la violence et témoignons d'ouverture par rapport aux Chinois. Indigné, je le suis encore et je vous le dis : je voudrais que cela cesse, mais soyons efficaces dans notre indignation. Ne nous contentons pas de proposer aux autres ce que nous ne faisons pas.
Q - Vous avez été en novembre dernier en Chine...
R - Nous avons bien sûr parlé du Tibet. Nous avons bien entendu parlé des Droits de l'Homme au Tibet. C'est la seule façon de parler avec les Chinois. Vous savez, ils ont fait des progrès formidables. Je suis désolé de dire cela ce soir parce qu'évidemment ce ne sont pas des progrès lorsque l'on tire dans les rues. Mais avant, ils n'étaient pas pour l'universalité des Droits de l'Homme, maintenant ils le sont. Profitons-en, continuons, faisons pression grâce à tous nos moyens et à l'efficacité que nous leur attribuons. Faisons pression sur la Chine et je vous assure que je serai le premier en tête de cette manifestation-là.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mars 2008
R - Je suis très attentif à toutes les propositions, celles des militants des Droits de l'Homme en particulier. D'abord, il faut souhaiter ardemment que la violence cesse. Les informations, vos informations, nous font penser que la violence a probablement diminué. Nous ne sommes pas pour le boycott. Je me souviens du boycott de 1980 contre l'Union soviétique. La Chine était pour le boycott, cela n'a pas marché. Je crois qu'il faut toujours plus d'ouverture, toujours plus d'informations. En tous cas, il y a une proposition de Reporters Sans Frontières...
Q - Voilà il y a une nouvelle proposition non pas de boycottage des jeux olympiques mais de boycottage de la cérémonie d'ouverture. Est-ce que vous y êtes favorable ?
R - Non. Nous n'y sommes pas favorables, mais c'est une proposition intéressante, d'abord parce qu'elle contient une acceptation des Jeux Olympiques, les Jeux Olympiques auront lieu. Il faut surtout que les journalistes puissent accéder à l'information. Il est sûr qu'il faut demander au Chinois de laisser passer l'information et puis, ensuite, nous verrons bien. C'est une réflexion et une décision qu'il faut prendre avec nos partenaires européens. Nous allons en parler, la semaine prochaine, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.
Q - Donc, vous n'y êtes pas favorables mais vous dites que c'est intéressant ?
R - Je suis favorable au dialogue et à tout ce qui fera, premièrement, arrêter les violences et, deuxièmement, à une ouverture de la Chine sur l'information. Il faut, bien sûr, tout écouter et, en particulier, ce que disent les militant des Droits de l'Homme. Et puis, il faut réfléchir à ce qui est le plus efficace.
Q - Bernard Kouchner, il y a eu une condamnation de la Chine par l'Union européenne pour ces événements dès vendredi dernier à Bruxelles. Mais tout de même une condamnation du bout des lèvres. Il est difficile de parler vrai lorsque des intérêts si important sont en jeu ?
R - Evidemment, cela complique les choses mais il y a eu une condamnation à 27.
Q - Condamnation du bout des lèvres tout de même !
R - Nous avons dit que nous condamnions les violences et cela s'est fait vraiment in extremis. Mais il y aura la semaine prochaine une autre réunion.
Q - Et la France ?
R - Je vous signale que la France, très précisément, a condamné avec une certaine violence cette épreuve de force dans la rue. Mais on ne peut pas être plus Tibétain que le Dalaï-Lama. Il est absolument contre le boycott des Jeux Olympiques et il demande une autonomie culturelle. Nous sommes pour cela. Ce qui est insupportable, c'est de penser que cet homme qui incarne le pacifisme, puisse, en quoi que ce soit, avoir déclencher cette violence. Il y a une souffrance des Tibétains qu'il faut prendre en compte de la meilleure façon. Je vous assure que nous y sommes attentifs. C'est tellement facile de brandir la menace quand on ne va pas la mettre à exécution, n'est-ce pas.
Q - Oui, c'est facile aussi de faire de la morale, mais on a connu le Bernard Kouchner enflammé, on a connu le Bernard Kouchner qui signait des pétitions. Est-ce que vous ne reniez pas une partie de vous-même ?
R - Je vous assure que je suis de plus en plus enflammé. J'ai cessé de signer des pétitions pour le Tibet lorsque je n'ai plus compris ce que voulait le Dalaï-Lama. Il y avait tout un débat autour de la question de l'indépendance du Tibet. Puis, il y a eu l'autonomie culturelle. Allons dans ce sens, évitons la violence et témoignons d'ouverture par rapport aux Chinois. Indigné, je le suis encore et je vous le dis : je voudrais que cela cesse, mais soyons efficaces dans notre indignation. Ne nous contentons pas de proposer aux autres ce que nous ne faisons pas.
Q - Vous avez été en novembre dernier en Chine...
R - Nous avons bien sûr parlé du Tibet. Nous avons bien entendu parlé des Droits de l'Homme au Tibet. C'est la seule façon de parler avec les Chinois. Vous savez, ils ont fait des progrès formidables. Je suis désolé de dire cela ce soir parce qu'évidemment ce ne sont pas des progrès lorsque l'on tire dans les rues. Mais avant, ils n'étaient pas pour l'universalité des Droits de l'Homme, maintenant ils le sont. Profitons-en, continuons, faisons pression grâce à tous nos moyens et à l'efficacité que nous leur attribuons. Faisons pression sur la Chine et je vous assure que je serai le premier en tête de cette manifestation-là.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mars 2008