Texte intégral
Vous avez raison de lier les Jeux Olympiques et les Droits de l'Homme : l'olympisme, c'est avant tout la fraternité, le respect de l'autre et donc le respect des Droits de l'Homme.
Vous nous demandez ce que nous allons faire, puisque la Présidence française débutera le 1er juillet. Mais nous n'avons pas attendu cette perspective pour nous manifester. Dès le 14 mars dernier, le Conseil européen a demandé l'arrêt des violences. Le mardi suivant, nous avons répété qu'il fallait que cessent les violences et que les journalistes soient autorisés à se rendre sur le terrain pour constater ce qui se passait. Nous avons entendu l'appel de Robert Ménard, qui n'a d'ailleurs pas demandé le boycott des Jeux Olympiques - le gouvernement non plus, c'est sa position officielle -, mais l'organisation de manifestations pendant l'ouverture des Jeux.
Que peut-on faire ? Il faut parler avec les Chinois et avec les Tibétains : comme l'indiquait hier le président de la République, nous devons essayer de contribuer à ce dialogue si nécessaire. Mais je voudrais également dire à nos amis chinois que leur combat n'est pas bon : d'après nos connaissances, ils se trompent en pensant que le Dalaï-Lama menace leur intégrité territoriale. Et je serais surpris que 1,3 milliard de Chinois soient menacés par quelques millions de Tibétains...
Ce qui est en jeu, ce sont les Droits de l'Homme, mais aussi et surtout une identité culturelle et religieuse que les Tibétains veulent vivre pleinement, et qui est très bien représentée par le Dalaï-Lama, l'un des plus grands apôtres du pacifisme : je peux me tromper, mais je ne pense pas qu'il ait jamais souhaité la violence. Pour notre part, nous ne cesserons pas de prôner la fin des violences actuelles.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2008Nous disons "nos amis chinois" comme nous disons "nos amis américains" ou "nos amis anglais"... C'est une façon de s'exprimer qui peut convenir lorsque l'on a quelque chose à demander. Il faut aussi tenir compte du fait que le peuple chinois lui-même n'est pas bien informé.
Nous nous adressons aux dirigeants chinois pour leur demander de bien vouloir renouer le dialogue avec les Tibétains qui, depuis 2002, a échoué à six reprises. Comment y parvenir ? Pour dialoguer, il faut être deux. Les Tibétains y sont résolument prêts. Pour ce qui est des Chinois, je me suis entretenu hier pendant une heure et demie avec mon homologue chinois, lequel prétend que la "clique du Dalaï-Lama" les a attaqués. Tout d'abord, je lui ai fait valoir que ce n'était pas une façon de s'exprimer parlant du Dalaï-Lama - lequel est toujours le bienvenu en France et ne me semble pas être dans cet état d'esprit. Ensuite, je lui ai fait observer que le Dalaï-Lama assurant n'être pour rien dans les événements qui ont eu lieu au Tibet et n'avoir donné aucun ordre, il convenait de vérifier cela, et donc que la Chine accepte que des journalistes, sans doute aussi des diplomates et des parlementaires, se rendent sur place. Nous nous y employons. Si les vingt-sept ministres européens des Affaires étrangères réunis à Ljubljana vendredi prochain parvenaient à adopter un texte commun redonnant espoir aux deux parties - il est certes difficile de considérer de la même façon toutes les victimes, mais toutes sont à déplorer, qu'elles soient tibétaines, chinoises, musulmanes... -, ce serait un atout pour la position que défend la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2008Je comprends votre inquiétude, et même votre indignation. Je les partage. Mais enfin nous n'avons pas attendu dimanche pour réagir, ou alors c'était celui d'avant ! C'est même dès le vendredi que nous avons réagi avec l'Europe des 27 en condamnant les violences et en appelant à la négociation, et nous n'avons eu de cesse de réitérer notre position depuis. Rama Yade l'a fait hier ; tout à l'heure encore à Tarbes, alors que notre pays a toujours été favorable au maintien des Jeux Olympiques, le président de la République a dit que toutes les options étaient ouvertes.
Nous souhaitons que l'évolution pacifique et l'apaisement que nous appelons de nos voeux permettent aux Jeux Olympiques de se tenir, mais nous souhaitons aussi - et plus que tout - que les Droits de l'Homme soient respectés.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2008
Vous nous demandez ce que nous allons faire, puisque la Présidence française débutera le 1er juillet. Mais nous n'avons pas attendu cette perspective pour nous manifester. Dès le 14 mars dernier, le Conseil européen a demandé l'arrêt des violences. Le mardi suivant, nous avons répété qu'il fallait que cessent les violences et que les journalistes soient autorisés à se rendre sur le terrain pour constater ce qui se passait. Nous avons entendu l'appel de Robert Ménard, qui n'a d'ailleurs pas demandé le boycott des Jeux Olympiques - le gouvernement non plus, c'est sa position officielle -, mais l'organisation de manifestations pendant l'ouverture des Jeux.
Que peut-on faire ? Il faut parler avec les Chinois et avec les Tibétains : comme l'indiquait hier le président de la République, nous devons essayer de contribuer à ce dialogue si nécessaire. Mais je voudrais également dire à nos amis chinois que leur combat n'est pas bon : d'après nos connaissances, ils se trompent en pensant que le Dalaï-Lama menace leur intégrité territoriale. Et je serais surpris que 1,3 milliard de Chinois soient menacés par quelques millions de Tibétains...
Ce qui est en jeu, ce sont les Droits de l'Homme, mais aussi et surtout une identité culturelle et religieuse que les Tibétains veulent vivre pleinement, et qui est très bien représentée par le Dalaï-Lama, l'un des plus grands apôtres du pacifisme : je peux me tromper, mais je ne pense pas qu'il ait jamais souhaité la violence. Pour notre part, nous ne cesserons pas de prôner la fin des violences actuelles.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2008Nous disons "nos amis chinois" comme nous disons "nos amis américains" ou "nos amis anglais"... C'est une façon de s'exprimer qui peut convenir lorsque l'on a quelque chose à demander. Il faut aussi tenir compte du fait que le peuple chinois lui-même n'est pas bien informé.
Nous nous adressons aux dirigeants chinois pour leur demander de bien vouloir renouer le dialogue avec les Tibétains qui, depuis 2002, a échoué à six reprises. Comment y parvenir ? Pour dialoguer, il faut être deux. Les Tibétains y sont résolument prêts. Pour ce qui est des Chinois, je me suis entretenu hier pendant une heure et demie avec mon homologue chinois, lequel prétend que la "clique du Dalaï-Lama" les a attaqués. Tout d'abord, je lui ai fait valoir que ce n'était pas une façon de s'exprimer parlant du Dalaï-Lama - lequel est toujours le bienvenu en France et ne me semble pas être dans cet état d'esprit. Ensuite, je lui ai fait observer que le Dalaï-Lama assurant n'être pour rien dans les événements qui ont eu lieu au Tibet et n'avoir donné aucun ordre, il convenait de vérifier cela, et donc que la Chine accepte que des journalistes, sans doute aussi des diplomates et des parlementaires, se rendent sur place. Nous nous y employons. Si les vingt-sept ministres européens des Affaires étrangères réunis à Ljubljana vendredi prochain parvenaient à adopter un texte commun redonnant espoir aux deux parties - il est certes difficile de considérer de la même façon toutes les victimes, mais toutes sont à déplorer, qu'elles soient tibétaines, chinoises, musulmanes... -, ce serait un atout pour la position que défend la France.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2008Je comprends votre inquiétude, et même votre indignation. Je les partage. Mais enfin nous n'avons pas attendu dimanche pour réagir, ou alors c'était celui d'avant ! C'est même dès le vendredi que nous avons réagi avec l'Europe des 27 en condamnant les violences et en appelant à la négociation, et nous n'avons eu de cesse de réitérer notre position depuis. Rama Yade l'a fait hier ; tout à l'heure encore à Tarbes, alors que notre pays a toujours été favorable au maintien des Jeux Olympiques, le président de la République a dit que toutes les options étaient ouvertes.
Nous souhaitons que l'évolution pacifique et l'apaisement que nous appelons de nos voeux permettent aux Jeux Olympiques de se tenir, mais nous souhaitons aussi - et plus que tout - que les Droits de l'Homme soient respectés.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 mars 2008