Texte intégral
Q - François Fillon vient de réviser à la baisse les prévisions de croissance et assure que cela n'aura « aucun effet » sur le budget 2008. En tout cas, pas au-delà de la « régulation budgétaire ». Qu'en pensez-vous ?
R - Enfin le Premier ministre reconnaît ce que nous dénonçons depuis plusieurs mois : le budget 2008 est basé sur un mensonge. Je regrette qu'il l'ait fait par voie de presse et pas lors d'un débat contradictoire au Parlement. La vérité dont les Français ont besoin ne peut émerger que de la confrontation des diagnostics et des propositions de solutions. Car, pour le moment, François Fillon joue sur les mots et entretient la confusion : le budget 2008 est, de fait, en voie de révision avec l'annulation annoncée des 7 milliards de crédits déjà gelés. Le gouvernement va de surcroît laisser filer les déficits et donc alimenter la dette. C'est la rigueur pour les générations futures. C'est un vrai gâchis.
Q - Le gouvernement estime, lui, que la France « tient bien » dans un contexte de crise mondiale...
R - Le gouvernement ne peut pas s'exonérer de ses responsabilités en invoquant une situation internationale compliquée. Il s'est lui-même privé de 15 milliards d'euros de recettes en faisant voter le paquet fiscal l'été dernier. Que François Fillon ait le courage de dire qu'il s'est trompé de stratégie. Car, sans revenir sur le paquet fiscal, je ne vois pas comment l'Etat pourra retrouver des marges de manoeuvre.
Q - L'option choisie en 2008 ne semble pas être « le plan de rigueur » que vous annonciez pendant la campagne municipale...
R - Mais la rigueur est déjà là ! Les 7 milliards de crédits annulés, c'est deux fois l'augmentation du budget entre 2007 et 2008, c'est moins d'emplois aidés, de logements, de soutien scolaire pour les Français. Et je crains que la dotation de l'Etat aux collectivités locales ne soit en baisse drastique en 2009. Avec, derrière, un parfum de revanche politique. Si c'était le cas, nous risquerions de devoir diminuer nos investissements, en matière d'aide sociale, d'infrastructure... Ce serait une vraie bêtise car 70 % des investissements publics sont l'oeuvre des collectivités locales.
Q - Etes-vous en train de préparer vos électeurs à une révision à la baisse de vos promesses de campagne ?
R - Je ne peux pas répondre à cette question sans connaître l'état réel de la situation économique et des intentions du gouvernement. C'est pourquoi je redemande solennellement à François Fillon, malgré ses refus répétés, de venir débattre avec l'opposition dans l'hémicycle de la situation économique, financière et sociale du pays.
Source http://www.deputessocialistes.fr, le 31 mars 2008
R - Enfin le Premier ministre reconnaît ce que nous dénonçons depuis plusieurs mois : le budget 2008 est basé sur un mensonge. Je regrette qu'il l'ait fait par voie de presse et pas lors d'un débat contradictoire au Parlement. La vérité dont les Français ont besoin ne peut émerger que de la confrontation des diagnostics et des propositions de solutions. Car, pour le moment, François Fillon joue sur les mots et entretient la confusion : le budget 2008 est, de fait, en voie de révision avec l'annulation annoncée des 7 milliards de crédits déjà gelés. Le gouvernement va de surcroît laisser filer les déficits et donc alimenter la dette. C'est la rigueur pour les générations futures. C'est un vrai gâchis.
Q - Le gouvernement estime, lui, que la France « tient bien » dans un contexte de crise mondiale...
R - Le gouvernement ne peut pas s'exonérer de ses responsabilités en invoquant une situation internationale compliquée. Il s'est lui-même privé de 15 milliards d'euros de recettes en faisant voter le paquet fiscal l'été dernier. Que François Fillon ait le courage de dire qu'il s'est trompé de stratégie. Car, sans revenir sur le paquet fiscal, je ne vois pas comment l'Etat pourra retrouver des marges de manoeuvre.
Q - L'option choisie en 2008 ne semble pas être « le plan de rigueur » que vous annonciez pendant la campagne municipale...
R - Mais la rigueur est déjà là ! Les 7 milliards de crédits annulés, c'est deux fois l'augmentation du budget entre 2007 et 2008, c'est moins d'emplois aidés, de logements, de soutien scolaire pour les Français. Et je crains que la dotation de l'Etat aux collectivités locales ne soit en baisse drastique en 2009. Avec, derrière, un parfum de revanche politique. Si c'était le cas, nous risquerions de devoir diminuer nos investissements, en matière d'aide sociale, d'infrastructure... Ce serait une vraie bêtise car 70 % des investissements publics sont l'oeuvre des collectivités locales.
Q - Etes-vous en train de préparer vos électeurs à une révision à la baisse de vos promesses de campagne ?
R - Je ne peux pas répondre à cette question sans connaître l'état réel de la situation économique et des intentions du gouvernement. C'est pourquoi je redemande solennellement à François Fillon, malgré ses refus répétés, de venir débattre avec l'opposition dans l'hémicycle de la situation économique, financière et sociale du pays.
Source http://www.deputessocialistes.fr, le 31 mars 2008