Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Sénateurs, nous n'avons pas attendu les émeutes de Lhassa pour nous préoccuper du Tibet. J'ai eu l'occasion de m'en entretenir plusieurs fois ces derniers mois avec des représentants du Dalaï-Lama. Depuis le début de cette crise, la France a réagi avec fermeté aux événements qui se sont déroulés à Lhassa et dans les provinces avoisinantes.
Notre position est claire : condamnation de la répression, appel à l'arrêt des violences, à la libération des manifestants pacifiques, à la transparence et à la réouverture du Tibet, à une reprise du dialogue entre les autorités chinoises et le Dalaï-Lama.
Aucun pays n'est favorable, comme vous le savez, au boycott des Jeux Olympiques. Le Dalaï-Lama lui-même ne le souhaite pas.
S'agissant de la cérémonie d'ouverture, le président de la République a souligné que toutes les options étaient ouvertes. J'ai dit que les portes de notre pays étaient également ouvertes au Dalaï-Lama et que j'étais totalement disposée à l'accueillir. Le président de la République fera son choix le moment venu. En attendant, il en a appelé au sens des responsabilités de la Chine. Nous espérons qu'elle sera à la hauteur des attentes qu'elle suscite et de son rang.
Nous ne remettons pas en cause l'appartenance du Tibet à la Chine, mais, parce que le Tibet fait partie de la Chine, il appartient au gouvernement chinois de veiller à ce que les Droits de l'Homme soient respectés au Tibet, à ce que les Tibétains puissent jouir d'une autonomie digne de ce nom et à ce que leurs droits à la liberté de religion et de conscience, ainsi que leurs droits économiques, sociaux et culturels, soient respectés.
La France, en tant que partenaire stratégique, a clairement indiqué qu'elle était disponible pour faciliter ce dialogue. Nous avons mobilisé nos partenaires européens, sans attendre la Présidence française. A notre demande, la question tibétaine sera, demain, à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères. La France souhaite que l'Union européenne adopte une position unie et ferme, susceptible de contribuer à une solution pacifique dans l'intérêt de tous.
Au-delà de l'échéance des Jeux Olympiques, nous continuerons à attendre de la Chine qu'elle fasse des progrès en matière de Droits de l'Homme, au Tibet comme partout sur son territoire, et nous continuerons à l'inciter à aller dans ce sens.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 mars 2008