Déclaration de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, sur la coopération entre la France et les îles de l'Océan Indien, notamment en matière d'adaptation aux changements climatiques et de lutte contre les pandémies, à Victoria le 27 mars 2008.

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Intervenant(s) : 
  • Alain Joyandet - Secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie

Circonstance : Déplacement aux Seychelles-rencontre de la Commission de l'Océan indien, à Victoria le 27 mars 2008

Texte intégral

Madame la Secrétaire générale de la COI,
Messieurs les Ministres et Chers Collègues,
Monsieur le Président de l'Observatoire national sur les Effets du Réchauffement climatique ONERC,
Madame la Chef de mission de la Délégation de la Commission européenne

Les deux conventions que nous nous apprêtons à signer aujourd'hui montrent l'intérêt que la France attache à développer sa coopération avec l'institution que vous dirigez. En effet, la COI constitue une organisation unique qui, en complément d'autres instances régionales, prend en compte les spécificités des économies insulaires des pays de l'Océan Indien. Ceux-ci, malgré des statuts et des niveaux de développements différents, partagent des intérêts communs et affrontent des défis globaux.
Dans une économie globalisée où les flux de personnes et de biens se multiplient très rapidement, l'interdépendance des îles de l'Océan Indien s'accentue chaque jour. Cela suppose l'établissement de politiques régionales, notamment dans le domaine du transport maritime et aérien, comme l'a souligné le colloque régional organisé ici à l'initiative du gouvernement seychellois du 4 au 6 mars dernier, initiative dont nous ne pouvons que nous féliciter.
Cela suppose également des réponses communes aux défis du monde moderne, réponses qui supposent la mise en réseau des informations et l'adoption de stratégies communes.
Les deux accords que nous signons aujourd'hui sont particulièrement illustratifs de ces dangers de notre société, puisque l'un traite de l'adaptation au changement climatique et l'autre de la réponse à apporter aux pandémies. Ces problèmes sont primordiaux pour des îles qui ont en commun d'avoirs des milieux écologiques fragiles et de fonder une partie de leur développement sur le tourisme.
Le premier accord est une subvention d'un million d'euros du Fonds français pour l'Environnement mondial et concerne l'adaptation aux changements climatiques.
Le projet régional a pour finalité l'établissement d'une coopération régionale entre les pays de la COI en matière d'adaptation aux impacts des changements climatiques. Son objectif est le renforcement des capacités de la COI et de ses Etats membres en matière d'adaptation pour le court terme et de développer des projets et politiques à long terme.
Il comprend les actions de renforcement des capacités, des systèmes d'alerte et des plans de prévention des risques dans une démarche régionale, la mise en oeuvre d'actions concrètes et démonstratives et enfin l'élaboration d'un plan d'action régional en matière d'adaptation au changement climatique.
Ce projet est également exemplaire en matière de coopération régionale et d'harmonisation de l'aide puisqu'il prévoit un cofinancement entre la Commission Européenne, la Région Réunion et le Ministère que je représente.
Le deuxième projet concerne la santé et plus particulièrement les luttes contre les pandémies. Une subvention de 5,6 millions d'euros de l'Agence française de Développement permettra la mise en place d'un réseau de surveillance épidémiologique dans les pays de la COI.

Il s'agit du premier projet de l'AFD conclu avec la COI.
Ce projet comprend deux composantes :

  • la mise en place d'un réseau régional de surveillance épidémiologique,
  • le renforcement des capacités nationales de surveillance des maladies à potentiel épidémique dans le cadre du nouveau règlement sanitaire international de l'OMS.

Il assimile les leçons de l'épidémie de Chikungunya qui a durement affecté nos îles et met en oeuvre les mesures accordées par les ministres de la Santé de nos Etats, qui s'étaient réunis à Saint-Denis en octobre 2006.
Madame la Secrétaire générale,
Comme vous pouvez le constater la France ne ménage pas ces efforts pour développer les activités de la COI et elle compte bien dans un proche avenir participer au financement et à la mise en place de nouveaux projets.
Cela suppose néanmoins que votre organisation dispose des moyens humains et financiers adaptés à un portefeuille croissant de projets et à la multiplication des missions qui lui sont assignées.
Je ne peux que renouveler le souhait que les recommandations concernant le renforcement institutionnel du Secrétariat général soient suivies d'effet. Je vous confirme également notre disponibilité à y participer si la demande nous en est faite.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 avril 2008