Texte intégral
Mesdames et Messieurs, bonjour. Je viens de recevoir, avec beaucoup de plaisir, le ministre des Affaires étrangères de Hongrie, Mme Kinga Göncz, que je rencontre assez fréquemment - pas assez fréquemment - lors des réunions européennes.
Aujourd'hui, elle m'a fait l'honneur et le plaisir de visiter le Quai d'Orsay.
Nous avons parlé de beaucoup de sujets qui concernent la Présidence française de l'Union européenne, qui débutera le 1er juillet de cette année, et la Présidence hongroise qui viendra en 2011.
Concernant les sujets prioritaires de la Présidence française, nous avons décidé de travailler ensemble. Dès la semaine prochaine, il y aura un groupe et toute une journée de travail mis en place pour que les experts hongrois et les experts français puissent échanger, entre autres sujets, sur l'énergie, sur l'émigration, sur la défense européenne ainsi que sur la politique agricole.
Puis, nous avons répondu à quelques questions concernant le retour du voyage du président Sarkozy en Hongrie. Nous avons aussi évoqué le voyage de nos amis hongrois qui, si je ne m'abuse, viendraient le 22 mai prochain.
Voilà, je laisse la parole à Kinga et je suis vraiment très heureux de l'avoir reçue et d'avoir travailler avec ses collaborateurs. Nous sommes prêts à répondre à toutes vos questions.
Q - Bonjour, vous êtes tous les deux médecins. Je voudrais savoir si cela aide votre coopération ? Comment évaluez-vous la position de la Hongrie au sommet de l'OTAN, à Bucarest, concernant l'Ukraine et la Géorgie ?
R - Que nous soyons médecins, ce n'est pas un secret. Que nous soyons amis, ce n'en est pas un non plus. Peut-être avons-nous une compréhension un peu différente des choses politiques, surtout une psychiatre et un médecin un peu international comme moi.
Quant à votre deuxième question, nous n'étions pas tous d'accord à Bucarest, mais nous sommes tous d'accord pour que les perspectives offertes à ces deux pays, l'Ukraine et la Géorgie, soient des perspectives d'une candidature à l'OTAN. Un rythme différent nous était proposé et nous pensions, nous Français - pas forcément tout le monde -, que vis à vis de cette impatience, nous devions modérer un peu cette offre du MAP, sans d'ailleurs refuser en quoi que ce soit la candidature normale de ces deux pays. Il y avait à considérer aussi, c'est vrai, la position vis à vis de la Russie dont il nous paraissait inutile d'accélérer l'irritation.
Q - Je voudrais savoir, Monsieur le Ministre, si vous êtes parvenu à une décision, une entente avec la Somalie sur le lieu et la procédure selon lesquelles il convient de juger les pirates qui avaient détourné le bateau français dans le golfe d'Aden ?
R - Cette question n'a pas de lien avec la visite de mon ami Kinga, mais je vous réponds tout de même que non, nous ne sommes pas encore très sûr de l'accord de la Somalie. D'un point de vue juridique, nous travaillons sur cette affaire avec la ministre de la Justice, Mme Rachida Dati, et nous avons bien sûr tenu au courant nos amis somaliens.
Le président somalien est à Londres. Il a dit qu'il consultait de son coté et qu'il nous répondrait. Pour le moment, les pirates sont à bord d'un bateau français mais ne voguent pas vers la France.
Nous connaîtrons bientôt le résultat de cette enquête juridique qui - je le sais parce que je me suis beaucoup occupé de "boat people" et de pirates - doit considérer à la fois le droit international, le vieux droit international contre la piraterie, et le fait que ces pirates ont été arrêtés sur terre, certes, mais en raison d'une action qui s'est située en haute mer, donc dans les eaux internationales. Il y a là un différent juridique qui sera bientôt tranché.
Mais enfin, ce qui compte beaucoup, à mon avis, c'est quand même la proposition française que nous avons eu l'honneur de faire au président de la République et que nous faisons maintenant à la communauté internationale, de ne pas attendre la nouvelle piraterie pour protéger ces bateaux. Car, au-delà de cette affaire du Ponant, il faut une mobilisation internationale contre la piraterie en mer.
La France a été le premier pays à protéger les bateaux du PAM qui livraient des centaines de tonnes de nourriture, pour les réfugiés et les affamés de Somalie, en étant attaqués en permanence. Nous l'avons fait pour cette cause internationale, il faut le faire maintenant pour tout le monde. Et d'ailleurs, le bateau français a déjà été remplacé par une frégate danoise, c'est une collaboration qui s'installe. Il faut donc qu'il y ait, au niveau du conseil de sécurité, en tout cas à l'ONU, une résolution qui puisse être appliquée. C'est la démarche que nous entamons, de toute façon.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 avril 2008
Aujourd'hui, elle m'a fait l'honneur et le plaisir de visiter le Quai d'Orsay.
Nous avons parlé de beaucoup de sujets qui concernent la Présidence française de l'Union européenne, qui débutera le 1er juillet de cette année, et la Présidence hongroise qui viendra en 2011.
Concernant les sujets prioritaires de la Présidence française, nous avons décidé de travailler ensemble. Dès la semaine prochaine, il y aura un groupe et toute une journée de travail mis en place pour que les experts hongrois et les experts français puissent échanger, entre autres sujets, sur l'énergie, sur l'émigration, sur la défense européenne ainsi que sur la politique agricole.
Puis, nous avons répondu à quelques questions concernant le retour du voyage du président Sarkozy en Hongrie. Nous avons aussi évoqué le voyage de nos amis hongrois qui, si je ne m'abuse, viendraient le 22 mai prochain.
Voilà, je laisse la parole à Kinga et je suis vraiment très heureux de l'avoir reçue et d'avoir travailler avec ses collaborateurs. Nous sommes prêts à répondre à toutes vos questions.
Q - Bonjour, vous êtes tous les deux médecins. Je voudrais savoir si cela aide votre coopération ? Comment évaluez-vous la position de la Hongrie au sommet de l'OTAN, à Bucarest, concernant l'Ukraine et la Géorgie ?
R - Que nous soyons médecins, ce n'est pas un secret. Que nous soyons amis, ce n'en est pas un non plus. Peut-être avons-nous une compréhension un peu différente des choses politiques, surtout une psychiatre et un médecin un peu international comme moi.
Quant à votre deuxième question, nous n'étions pas tous d'accord à Bucarest, mais nous sommes tous d'accord pour que les perspectives offertes à ces deux pays, l'Ukraine et la Géorgie, soient des perspectives d'une candidature à l'OTAN. Un rythme différent nous était proposé et nous pensions, nous Français - pas forcément tout le monde -, que vis à vis de cette impatience, nous devions modérer un peu cette offre du MAP, sans d'ailleurs refuser en quoi que ce soit la candidature normale de ces deux pays. Il y avait à considérer aussi, c'est vrai, la position vis à vis de la Russie dont il nous paraissait inutile d'accélérer l'irritation.
Q - Je voudrais savoir, Monsieur le Ministre, si vous êtes parvenu à une décision, une entente avec la Somalie sur le lieu et la procédure selon lesquelles il convient de juger les pirates qui avaient détourné le bateau français dans le golfe d'Aden ?
R - Cette question n'a pas de lien avec la visite de mon ami Kinga, mais je vous réponds tout de même que non, nous ne sommes pas encore très sûr de l'accord de la Somalie. D'un point de vue juridique, nous travaillons sur cette affaire avec la ministre de la Justice, Mme Rachida Dati, et nous avons bien sûr tenu au courant nos amis somaliens.
Le président somalien est à Londres. Il a dit qu'il consultait de son coté et qu'il nous répondrait. Pour le moment, les pirates sont à bord d'un bateau français mais ne voguent pas vers la France.
Nous connaîtrons bientôt le résultat de cette enquête juridique qui - je le sais parce que je me suis beaucoup occupé de "boat people" et de pirates - doit considérer à la fois le droit international, le vieux droit international contre la piraterie, et le fait que ces pirates ont été arrêtés sur terre, certes, mais en raison d'une action qui s'est située en haute mer, donc dans les eaux internationales. Il y a là un différent juridique qui sera bientôt tranché.
Mais enfin, ce qui compte beaucoup, à mon avis, c'est quand même la proposition française que nous avons eu l'honneur de faire au président de la République et que nous faisons maintenant à la communauté internationale, de ne pas attendre la nouvelle piraterie pour protéger ces bateaux. Car, au-delà de cette affaire du Ponant, il faut une mobilisation internationale contre la piraterie en mer.
La France a été le premier pays à protéger les bateaux du PAM qui livraient des centaines de tonnes de nourriture, pour les réfugiés et les affamés de Somalie, en étant attaqués en permanence. Nous l'avons fait pour cette cause internationale, il faut le faire maintenant pour tout le monde. Et d'ailleurs, le bateau français a déjà été remplacé par une frégate danoise, c'est une collaboration qui s'installe. Il faut donc qu'il y ait, au niveau du conseil de sécurité, en tout cas à l'ONU, une résolution qui puisse être appliquée. C'est la démarche que nous entamons, de toute façon.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 avril 2008