Point de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étangères et européennes, sur la progression des pourparlers de paix israélo-palestiniens et du dialogue interpalestinien en vue de la création d'un Etat palestinien, Paris le 14 avril 2008.

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Circonstance : Entretien de Bernard Kouchner avec Ahmed Qorei, négociateur de l'Autorité palestinienne pour la paix au Proche-Orient, à Paris le 14 avril 2008

Texte intégral

Bonsoir, j'ai reçu M. Ahmed Qoreï et nous nous sommes longuement entretenus.
Je l'ai surtout longuement écouté à propos de l'atmosphère qui continue de présider aux négociations, même si elles se prolongent malgré tout.
J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt la façon dont les groupes de travail progressent, ou ne progressent pas, selon les sujets.
Les pourparlers de paix continuent et, bien sûr, l'objectif est toujours la création d'un Etat palestinien viable. Pour ceux qui étaient très pessimistes, je pense que c'est une belle leçon d'obstination et de courage de la part de nos amis palestiniens et israéliens. C'est également encourageant, même si nous ne sommes pas au bout du chemin.
Nous allons continuer. Je vais retrouver nos amis à Bethléem où, au début du mois de mai, sera organisée une conférence des secteurs industriels privés palestinien et israélien que je juge très importante.
Nous pensons qu'une vraie journée de travail sera nécessaire et, à cette occasion, je reverrai, évidemment, le président de l'Autorité palestinienne, M. Abou Mazen et mon ami M. Qoreï. Je verrai aussi, bien évidemment, les Israéliens.
Je réitère le soutien de la France à ces pourparlers, à l'Autorité palestinienne et à la négociation. Vous le savez, dans le cadre du suivi de la Conférence de Paris, selon le plan du Premier ministre palestinien, des projets sont toujours présentés aux deux parties.
Nous faisons quelques progrès, mais très lents. Nous avons l'argent, d'une part, et nous avons les projets, d'autre part, avec Mme Ferrero-Waldner, avec M. Tony Blair, le représentant du Quartet, ainsi qu'avec le ministre des Affaires étrangères norvégien, M. Jonas Gahr Stoere.
Nous poursuivons nos efforts et nous sommes déterminés à soutenir nos amis, en particulier sur le problème du tracé des frontières et de cette négociation qui peut aboutir, qui doit aboutir. Nous ne désespérons en rien. Nous sommes derrière nos amis palestiniens et israéliens. Sur chacun des points, qui sont très difficiles, il faut qu'ils aboutissent et nous sommes tout à fait prêts à intervenir, à notre mesure, pour que les choses puissent aller mieux.
Q - Soutenez-vous les démarches de l'ancien président américain pour discuter avec les dirigeants du Hamas ?
R - Comme nous l'avons déclaré très souvent, c'est à l'Autorité palestinienne, si elle le souhaite, de parler avec le Hamas et c'est aussi à elle de décider du moment. Nous savons, bien sûr, qu'il y a des contacts, nous connaissons ce qui se passe avec les Egyptiens, ce qui s'est passé avec les Yéménites, mais ce n'est pas à nous de déterminer à quel moment ils doivent se parler, ainsi que vient de le dire, ici, le représentant de l'Autorité palestinienne.
Q - On sait très bien que le président américain sera dans la région le mois prochain. On parle d'une conférence en Allemagne, d'une autre à Moscou. Concernant la France, peut-on parler d'une quelconque initiative française, à part les aides financières ? Peut-on espérer voir l'Europe jouer un rôle politique ?
R - Nous souhaitons bonne chance à toutes les initiatives. Cela dit, la visite du président américain n'est pas une initiative, il visite la région pour la seconde fois, au mois de mai, et je souhaite qu'il puisse appuyer le processus que nous venons de décrire. Je souhaite que les négociations soient stimulées par sa présence. Je le souhaite infiniment, comme je souhaite le succès de toutes les conférences qui, pour le moment, ne me paraissent vraiment pas très claires. Celle de Moscou, par exemple, a-t-elle été acceptée ou non ? Je n'en sais rien. En tout cas, le ministre Sergueï Lavrov en avait parlé ici. Je ne sais pas ce qu'il en sera.
Des initiatives françaises il y en a eu beaucoup et nous continuons à essayer de soutenir les parties. Cette initiative qui s'appelait la Conférence de Paris, nous la poursuivons justement avec le Groupe de suivi. Nous sommes en contact permanent, nous continuons et nous continuerons.
Merci.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 avril 2008
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 avril 2008