Texte intégral
Mes chers amis,
Plaisir de vous recevoir à Matignon pour marquer la reprise de la
session parlementaire.
Une reprise qui intervient dans un contexte marqué par le recul de la
majorité aux élections municipales et cantonales ainsi qu'une situation
économique internationale qui se dégrade sous les effets de la crise
financière américaine.
Depuis dix mois, la majorité a beaucoup et bien travaillé !
Derrière chacune des réformes que nous avons conduites ensemble il y a
des valeurs auxquelles nous croyons et que nous sommes en train d'
imposer dans le débat national.
La défiscalisation des heures supplémentaires ce n'est pas seulement
une mesure technique c'est une réhabilitation de l'effort qui permet de
rompre avec le mythe du partage du travail.
L'autonomie des universités, c'est une sérieuse brèche ouverte dans le
mur de l'immobilisme.
La réforme des régimes spéciaux comme l'instauration du service
minimum, c'est l'affirmation de l'intérêt général contre les intérêts
particuliers.
La fin de l'excuse de minorité ou l'instauration des peines planchers
c'est le redressement de l'autorité et de la responsabilité.
Ce que je veux dire, c'est que la France, dans ses profondeurs, a déjà
changé !
Cela ne va pas sans crispations et sans interrogations, mais le fait
est là : les esprits ont évolués et les structures ont bougé.
De cela, déjà, nous pouvons être fiers !
Il ne s'agit pas d'esquiver les difficultés et les obstacles que nous
avons rencontrés.
J'assume ma part de responsabilités en regardant la France telle qu'
elle est, telle qu'elle nous parle, telle qu'elle nous défie en nous
demandant d'être encore plus exigeant envers nous même et plus décidé
encore dans la poursuite de nos objectifs.
Les Français ne nous disent pas : "arrêtez les réformes, augmentez les
impôts, multipliez les moratoires, faites des groupes de travail pour
tout remettre à plat", tout remettre à plat c'est l'expression de
Ségolène Royale depuis l'élection présidentielle sur la réforme des
retraites, il faut tout remettre à plat, c'est la seule proposition
qu'elle fait, en un mot les français ne nous disent pas devenez
socialistes !
Ils nous disent : "vous avez pris des engagements, soyez courageux,
respectez les !" Ils nous demandent d'avoir le courage de ne pas perdre
le fil de l'intérêt national malgré la pression des intérêts
catégoriels.
Le courage de ne pas osciller en fonction des sondages et de ne pas
vaciller en fonction des résistances.
Le courage de ne pas nous replier sur nous-mêmes mais de continuer au
contraire à fédérer les talents extérieurs et à responsabiliser les
partenaires sociaux.
Le courage enfin d'agir avec ordre et bon sens en situant notre action
dans une perspective de moyen terme.
On ne transforme pas la France en quelques mois.
On ne change pas de politique aux premiers coups de vents.
Le président de la République a un cap, et nous le suivons avec la
volonté d'être jugé au terme de notre mandat et non pas avant l'heure.
Dans le cadre de notre action, nous allons devoir faire face à un parti
socialiste, qui, dans la préparation de son Congrès de l'automne,
risque de se montrer de plus en plus agressif et de moins en moins
avare en matière de démagogie.
On vient d'en avoir une démonstration exceptionnelle avec le débat sur
l'Afghanistan, quand en 2001, Lionel Jospin envoie 1500 soldats
français en Afghanistan, après un débat sans vote, c'est bien. Quand le
président de la République française dit : je demande aux alliés de
changer de stratégie, et si les alliés acceptent de changer de
stratégie, je suis prêt à renforcer les effectifs français en
Afghanistan, alors là ça ne va plus, naturellement puisque ce n'est
plus la gauche qui le propose. On a même eu la surprise d'entendre le
président du groupe socialiste nous expliquer que la grande différence
c'est qu'en 2001 les forces françaises envoyées en Afghanistan n'
avaient pas mandat pour combattre, il se trouve que ces forces en 2001
c'était surtout des forces spéciales, on imagine assez bien les forces
spéciales engagées pour reconstruire les hôpitaux et faire fonctionner
les écoles. C'est connu, moins la gauche a d'idées, plus elle
caricature celles des autres.
N'en déplaise à François Hollande et ses amis, il vaut mieux mettre 5
milliards d'euros pour booster les heures supplémentaires et mieux les
rémunérer que de mettre 13 milliards d'euros pour financer les 35
heures.
Ne leur en déplaise, nous n'allons pas augmenter les impôts - qu'ils
aiment tant ! - mais nous allons gérer sérieusement les dépenses.
Nous n'avons pas de leçons à recevoir de la part ce ceux qui n'ont
jamais rien fait pour adapter la France à la compétition
internationale, jamais rien fait pour sauver nos retraites, jamais rien
fait pour réformer l'Etat, jamais rien fait pour briser la spirale de
la délinquance.
C'est connu, moins la gauche a d'idées, plus elle caricature celle des
autres !
Et plus le monde se transforme, plus elle regarde dans le rétroviseur.
Il faudra répondre plus fermement à cette opposition qui n'a toujours
pas renouvelé une seule de ses propositions depuis l'élection
présidentielle.
Face à tout cela, je nous invite à faire preuve de sang froid, d'unité
et de méthode.
Avec le président de la République, nous avons un travail à faire pour
la France et nous devons le faire tous ensemble.
Le sens de l'intérêt général et de la solidarité doit nous animer.
Toute autre considération doit être écartée. C'est ainsi que je conçois
ma responsabilité et notre travail commun.
Dans quel contexte économique et social devons nous évoluer ?
D'abord il faut prendre l'habitude de parler de ce qui va mieux.
La politique de l'emploi est un succès.
Avec 7,5 % de chômage nous avons atteint un niveau inégalé depuis 25
ans.
Avec 328 000 créations d'emplois marchands en 2007 nous faisons deux
fois mieux qu'en 2006.
Du coup les comptes de l'UNEDIC sont désormais excédentaires de plus de
4,5 milliards d'euros.
La consommation des ménages reste bien orientée comme le montre l'
augmentation de 1,2 % de février.
Les mesures que nous avons prises en juillet avec la loi sur le travail
et le pouvoir d'achat ne sont pas étrangères à ces bons résultats.
Nous avons réinjecté environ 9 milliards d'euros dans l'économie au
moment ou elle en avait besoin pour conserver une croissance correcte.
Ne vous laissez pas manipuler par une gauche de mauvaise foi qui
prétend que nous avons dilapidé nos marges de manoeuvres. C'est
exactement le contraire ! Sans cet effort nous aurions une croissance
plus faible, des déficits plus élevés et des créations d'emploi
moindres. Les prévisions de l'OCDE, du FMI ou de l'INSEE nous créditent
d'une croissance supérieure en 2008 à celle de l'Allemagne et
équivalente à celle de la zone euro.
C'est le résultat de notre politique économique.
Soyez en fiers !
Revendiquez-la !
Alors, bien sûr, le trou d'air provoqué par la crise financière
américaine rend les choses plus difficiles. Là où nous espérions une
croissance supérieure à 2 %, on nous prédit 1,7 %.
Ce ralentissement aura des conséquences sur nos comptes publics
puisqu'il affectera immanquablement nos recettes et freinera le
développement de nos entreprises.
Raison de plus pour poursuivre l'effort de réforme de fond pour aller
chercher la croissance afin d'améliorer la vie des français.
Avec le président de la République, je ne vous propose pas de
changement de cap, bien au contraire.
Je vous propose de concentrer notre effort de réforme sur l'emploi et
les conditions de vie des français.
L'objectif du plein emploi domine tous les autres.
Le plein emploi, c'est la meilleure façon de réduire la pauvreté. On
peut mettre en place des dispositifs sociaux pour réduire la pauvreté
mais c'est plus facile avec le plein emploi ....
Le plein emploi, c'est la meilleure politique pour le pouvoir d'achat.
Le plein emploi, c'est la meilleure réponse à la situation inacceptable
des seniors mis sur la touche après cinquante ans.
Le plein emploi participe à la politique de réduction des déficits
publics.
Pour gagner les 2 points et demi qui nous sépare du plein emploi je
vous propose de consacrer les prochains mois à la modernisation de l'
économie, à celle du marché du travail et au développement durable.
La loi de modernisation de l'économie que prépare avec vous Christine
Lagarde, Hervé Novelli, Luc Chatel et Eric Besson permettra de
faciliter la vie des petites et des moyennes entreprises avec des
mesures radicales sur leur statut, sur les délais de paiement, sur les
seuils financiers, sur leur régime fiscal et sur leur financement.
Elle renforcera considérablement la concurrence pour faire baisser les
prix des biens et des services.
Enfin elle fera aussi franchir à notre pays une étape décisive dans l'
accès aux technologies de l'information. La réforme du contrat de
travail négociée par les partenaires sociaux et celle de l'
intéressement, de la participation et des allègements de charges que
prépare Xavier Bertrand nous rapprochera de la flexsécurité à laquelle
participe aussi la fusion de l'ANPE et de l'UNEDIC et la réforme de l'
assurance chômage qui nous permettra de mettre en oeuvre le dispositif
sur lequel nous nous sommes engagés lorsque les demandeurs d'emplois
n'acceptent pas les emplois qui leur sont proposés.
La réforme du dialogue social et celle des conditions de négociations
dans les entreprises des heures supplémentaires viendront compléter ce
dispositif.
Les engagements du Grenelle de l'environnement feront l'objet d'un
premier train de mesures législatives concernant, notamment, les
transports et le logement. Enfin la réforme des institutions viendra
profondément modifier l'équilibre des pouvoirs exécutifs et législatifs
et renforcer les droits des citoyens. Je crois que nous sommes dans un
des moments capital du quinquennat car c'est maintenant, dans l'
épreuve, que se construit la dynamique économique et sociale des
prochaines années.
Je compte sur vous pour nous épauler activement, et, pour cela, vous
devez et vous allez, plus que jamais, être sollicités et associés en
amont des travaux législatifs du Gouvernement.
Vous connaissez notre horizon.
C'est une France du plein emploi et du mérite.
C'est une France dont la croissance est durable et saine.
C'est une France solidaire, qui, en refusant tout à la fois la loi de
la jungle et la logique de l'assistanat, mise sur la dignité et la
responsabilité de chaque individu.
C'est une France respectée où les citoyens donnent à la République
autant qu'ils reçoivent d'elle.
C'est une France qui fait entendre sa voix dans le monde, et qui assume
- comme elle le fait en Afghanistan - ses devoirs vis-à-vis de la
communauté internationale.
C'est enfin une France qui anime l'Europe. A partir du 1er juillet,
nous présiderons l'Union européenne. Le Gouvernement s'y prépare très
sérieusement. Le voyage du président de la République au Royaume-Uni
symbolise cette Europe des projets que nous voulons. Depuis dix mois,
mes amis, nous cheminons ensemble avec la volonté de servir les
intérêts de la France. Avec Nicolas Sarkozy, je dis que nous devons et
que nous allons continuer.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 avril 2008
Plaisir de vous recevoir à Matignon pour marquer la reprise de la
session parlementaire.
Une reprise qui intervient dans un contexte marqué par le recul de la
majorité aux élections municipales et cantonales ainsi qu'une situation
économique internationale qui se dégrade sous les effets de la crise
financière américaine.
Depuis dix mois, la majorité a beaucoup et bien travaillé !
Derrière chacune des réformes que nous avons conduites ensemble il y a
des valeurs auxquelles nous croyons et que nous sommes en train d'
imposer dans le débat national.
La défiscalisation des heures supplémentaires ce n'est pas seulement
une mesure technique c'est une réhabilitation de l'effort qui permet de
rompre avec le mythe du partage du travail.
L'autonomie des universités, c'est une sérieuse brèche ouverte dans le
mur de l'immobilisme.
La réforme des régimes spéciaux comme l'instauration du service
minimum, c'est l'affirmation de l'intérêt général contre les intérêts
particuliers.
La fin de l'excuse de minorité ou l'instauration des peines planchers
c'est le redressement de l'autorité et de la responsabilité.
Ce que je veux dire, c'est que la France, dans ses profondeurs, a déjà
changé !
Cela ne va pas sans crispations et sans interrogations, mais le fait
est là : les esprits ont évolués et les structures ont bougé.
De cela, déjà, nous pouvons être fiers !
Il ne s'agit pas d'esquiver les difficultés et les obstacles que nous
avons rencontrés.
J'assume ma part de responsabilités en regardant la France telle qu'
elle est, telle qu'elle nous parle, telle qu'elle nous défie en nous
demandant d'être encore plus exigeant envers nous même et plus décidé
encore dans la poursuite de nos objectifs.
Les Français ne nous disent pas : "arrêtez les réformes, augmentez les
impôts, multipliez les moratoires, faites des groupes de travail pour
tout remettre à plat", tout remettre à plat c'est l'expression de
Ségolène Royale depuis l'élection présidentielle sur la réforme des
retraites, il faut tout remettre à plat, c'est la seule proposition
qu'elle fait, en un mot les français ne nous disent pas devenez
socialistes !
Ils nous disent : "vous avez pris des engagements, soyez courageux,
respectez les !" Ils nous demandent d'avoir le courage de ne pas perdre
le fil de l'intérêt national malgré la pression des intérêts
catégoriels.
Le courage de ne pas osciller en fonction des sondages et de ne pas
vaciller en fonction des résistances.
Le courage de ne pas nous replier sur nous-mêmes mais de continuer au
contraire à fédérer les talents extérieurs et à responsabiliser les
partenaires sociaux.
Le courage enfin d'agir avec ordre et bon sens en situant notre action
dans une perspective de moyen terme.
On ne transforme pas la France en quelques mois.
On ne change pas de politique aux premiers coups de vents.
Le président de la République a un cap, et nous le suivons avec la
volonté d'être jugé au terme de notre mandat et non pas avant l'heure.
Dans le cadre de notre action, nous allons devoir faire face à un parti
socialiste, qui, dans la préparation de son Congrès de l'automne,
risque de se montrer de plus en plus agressif et de moins en moins
avare en matière de démagogie.
On vient d'en avoir une démonstration exceptionnelle avec le débat sur
l'Afghanistan, quand en 2001, Lionel Jospin envoie 1500 soldats
français en Afghanistan, après un débat sans vote, c'est bien. Quand le
président de la République française dit : je demande aux alliés de
changer de stratégie, et si les alliés acceptent de changer de
stratégie, je suis prêt à renforcer les effectifs français en
Afghanistan, alors là ça ne va plus, naturellement puisque ce n'est
plus la gauche qui le propose. On a même eu la surprise d'entendre le
président du groupe socialiste nous expliquer que la grande différence
c'est qu'en 2001 les forces françaises envoyées en Afghanistan n'
avaient pas mandat pour combattre, il se trouve que ces forces en 2001
c'était surtout des forces spéciales, on imagine assez bien les forces
spéciales engagées pour reconstruire les hôpitaux et faire fonctionner
les écoles. C'est connu, moins la gauche a d'idées, plus elle
caricature celles des autres.
N'en déplaise à François Hollande et ses amis, il vaut mieux mettre 5
milliards d'euros pour booster les heures supplémentaires et mieux les
rémunérer que de mettre 13 milliards d'euros pour financer les 35
heures.
Ne leur en déplaise, nous n'allons pas augmenter les impôts - qu'ils
aiment tant ! - mais nous allons gérer sérieusement les dépenses.
Nous n'avons pas de leçons à recevoir de la part ce ceux qui n'ont
jamais rien fait pour adapter la France à la compétition
internationale, jamais rien fait pour sauver nos retraites, jamais rien
fait pour réformer l'Etat, jamais rien fait pour briser la spirale de
la délinquance.
C'est connu, moins la gauche a d'idées, plus elle caricature celle des
autres !
Et plus le monde se transforme, plus elle regarde dans le rétroviseur.
Il faudra répondre plus fermement à cette opposition qui n'a toujours
pas renouvelé une seule de ses propositions depuis l'élection
présidentielle.
Face à tout cela, je nous invite à faire preuve de sang froid, d'unité
et de méthode.
Avec le président de la République, nous avons un travail à faire pour
la France et nous devons le faire tous ensemble.
Le sens de l'intérêt général et de la solidarité doit nous animer.
Toute autre considération doit être écartée. C'est ainsi que je conçois
ma responsabilité et notre travail commun.
Dans quel contexte économique et social devons nous évoluer ?
D'abord il faut prendre l'habitude de parler de ce qui va mieux.
La politique de l'emploi est un succès.
Avec 7,5 % de chômage nous avons atteint un niveau inégalé depuis 25
ans.
Avec 328 000 créations d'emplois marchands en 2007 nous faisons deux
fois mieux qu'en 2006.
Du coup les comptes de l'UNEDIC sont désormais excédentaires de plus de
4,5 milliards d'euros.
La consommation des ménages reste bien orientée comme le montre l'
augmentation de 1,2 % de février.
Les mesures que nous avons prises en juillet avec la loi sur le travail
et le pouvoir d'achat ne sont pas étrangères à ces bons résultats.
Nous avons réinjecté environ 9 milliards d'euros dans l'économie au
moment ou elle en avait besoin pour conserver une croissance correcte.
Ne vous laissez pas manipuler par une gauche de mauvaise foi qui
prétend que nous avons dilapidé nos marges de manoeuvres. C'est
exactement le contraire ! Sans cet effort nous aurions une croissance
plus faible, des déficits plus élevés et des créations d'emploi
moindres. Les prévisions de l'OCDE, du FMI ou de l'INSEE nous créditent
d'une croissance supérieure en 2008 à celle de l'Allemagne et
équivalente à celle de la zone euro.
C'est le résultat de notre politique économique.
Soyez en fiers !
Revendiquez-la !
Alors, bien sûr, le trou d'air provoqué par la crise financière
américaine rend les choses plus difficiles. Là où nous espérions une
croissance supérieure à 2 %, on nous prédit 1,7 %.
Ce ralentissement aura des conséquences sur nos comptes publics
puisqu'il affectera immanquablement nos recettes et freinera le
développement de nos entreprises.
Raison de plus pour poursuivre l'effort de réforme de fond pour aller
chercher la croissance afin d'améliorer la vie des français.
Avec le président de la République, je ne vous propose pas de
changement de cap, bien au contraire.
Je vous propose de concentrer notre effort de réforme sur l'emploi et
les conditions de vie des français.
L'objectif du plein emploi domine tous les autres.
Le plein emploi, c'est la meilleure façon de réduire la pauvreté. On
peut mettre en place des dispositifs sociaux pour réduire la pauvreté
mais c'est plus facile avec le plein emploi ....
Le plein emploi, c'est la meilleure politique pour le pouvoir d'achat.
Le plein emploi, c'est la meilleure réponse à la situation inacceptable
des seniors mis sur la touche après cinquante ans.
Le plein emploi participe à la politique de réduction des déficits
publics.
Pour gagner les 2 points et demi qui nous sépare du plein emploi je
vous propose de consacrer les prochains mois à la modernisation de l'
économie, à celle du marché du travail et au développement durable.
La loi de modernisation de l'économie que prépare avec vous Christine
Lagarde, Hervé Novelli, Luc Chatel et Eric Besson permettra de
faciliter la vie des petites et des moyennes entreprises avec des
mesures radicales sur leur statut, sur les délais de paiement, sur les
seuils financiers, sur leur régime fiscal et sur leur financement.
Elle renforcera considérablement la concurrence pour faire baisser les
prix des biens et des services.
Enfin elle fera aussi franchir à notre pays une étape décisive dans l'
accès aux technologies de l'information. La réforme du contrat de
travail négociée par les partenaires sociaux et celle de l'
intéressement, de la participation et des allègements de charges que
prépare Xavier Bertrand nous rapprochera de la flexsécurité à laquelle
participe aussi la fusion de l'ANPE et de l'UNEDIC et la réforme de l'
assurance chômage qui nous permettra de mettre en oeuvre le dispositif
sur lequel nous nous sommes engagés lorsque les demandeurs d'emplois
n'acceptent pas les emplois qui leur sont proposés.
La réforme du dialogue social et celle des conditions de négociations
dans les entreprises des heures supplémentaires viendront compléter ce
dispositif.
Les engagements du Grenelle de l'environnement feront l'objet d'un
premier train de mesures législatives concernant, notamment, les
transports et le logement. Enfin la réforme des institutions viendra
profondément modifier l'équilibre des pouvoirs exécutifs et législatifs
et renforcer les droits des citoyens. Je crois que nous sommes dans un
des moments capital du quinquennat car c'est maintenant, dans l'
épreuve, que se construit la dynamique économique et sociale des
prochaines années.
Je compte sur vous pour nous épauler activement, et, pour cela, vous
devez et vous allez, plus que jamais, être sollicités et associés en
amont des travaux législatifs du Gouvernement.
Vous connaissez notre horizon.
C'est une France du plein emploi et du mérite.
C'est une France dont la croissance est durable et saine.
C'est une France solidaire, qui, en refusant tout à la fois la loi de
la jungle et la logique de l'assistanat, mise sur la dignité et la
responsabilité de chaque individu.
C'est une France respectée où les citoyens donnent à la République
autant qu'ils reçoivent d'elle.
C'est une France qui fait entendre sa voix dans le monde, et qui assume
- comme elle le fait en Afghanistan - ses devoirs vis-à-vis de la
communauté internationale.
C'est enfin une France qui anime l'Europe. A partir du 1er juillet,
nous présiderons l'Union européenne. Le Gouvernement s'y prépare très
sérieusement. Le voyage du président de la République au Royaume-Uni
symbolise cette Europe des projets que nous voulons. Depuis dix mois,
mes amis, nous cheminons ensemble avec la volonté de servir les
intérêts de la France. Avec Nicolas Sarkozy, je dis que nous devons et
que nous allons continuer.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 avril 2008