Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, en hommage à l'action et à l'oeuvre de l'écrivain Aimé Césaire, Paris le 17 avril 2008.

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Circonstance : Décès de l'écrivain martiniquais Aimé Césaire le 17 avril 2008

Texte intégral

C'est avec respect, émotion et gratitude que je salue la mémoire d'Aimé Césaire, poète et dramaturge inspiré de la négritude qui aura illustré la vocation de notre pays à l'universalisme et ses liens profonds avec la Caraïbe, les Antilles et le continent africain. Pour nous tous, le message d'Aimé Césaire, c'est d'abord une invitation à ne jamais succomber aux tentations du repli.
Par tous les combats qu'il mena pour l'humanité, Aimé Césaire fut, comme il le souhaitait, dans ses premiers "Cahiers du retour au pays natal", "un homme juif, un homme cafre, un homme hindou de Calcutta, un homme de Harlem qui ne vote pas". Souhaitons qu'il reste, comme il le voulait, pour tous nos compatriotes martiniquais, "un initiateur et un ensemencement".
En relisant "La tragédie du Roi Christophe", en méditant la grandeur de ce destin, la nécessité d'une communauté francophone de plus en plus soudée, de plus en plus fraternelle et de plus en plus active, s'impose comme une évidence. La France ne l'oubliera pas.
Je souhaite que les instituts culturels français à travers le monde rendent hommage, dans les prochains jours, à cette grande figure humaniste en mettant en valeur la richesse et la diversité de son oeuvre.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 avril 2008