Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Je suis particulièrement heureuse d'ouvrir cette deuxième phase de la campagne d'information sur la contraception mise en oeuvre par l'INPES.
Cette campagne marque une inflexion sensible de notre communication.
J'ai voulu une information ciblée, susceptible de protéger les plus vulnérables, qui s'adresse explicitement aux plus jeunes, une information attentive aux questions de leur âge.
Je souhaite des campagnes de prévention qui satisfassent ces deux missions essentielles : informer et éduquer.
Prévenir c'est, bien entendu, d'abord, chercher à informer ceux qui ne savent pas. Mais c'est aussi rappeler ceux qui croient savoir à une vigilance constante.
S'agissant de la contraception, le devoir d'information s'impose dans ces deux dimensions.
Il faut le rappeler : le choix du moyen contraceptif n'est pas toujours bien éclairé.
La diversité de l'offre contraceptive est encore mal connue de la population, ce qui n'est pas sans effet sur la santé publique.
La contraception n'est pas un acte mécanique et consumériste. Elle n'obéit pas aux caprices de la mode. Elle procède toujours d'un choix, d'un choix qui doit être réfléchi, qui suppose toujours un savoir préalable.
Nos campagnes de prévention doivent, en ce sens, être conçues non pas pour imposer une norme uniforme mais pour éclairer la décision, pour susciter la réflexion.
Il s'agit de rendre possible pour chaque femme, y compris les plus vulnérables, le choix le plus adapté de la méthode contraceptive.
Il faut ici souvent combattre le préjugé, contrarier les habitudes, convertir le regard.
Il s'agit aussi d'initier les jeunes à une culture contraceptive responsable.
Il faut, pour s'adresser à eux, trouver les mots justes, respecter leur pudeur, les aider, parfois, à poser les questions qu'ils retiennent, à exprimer les craintes qu'ils gardent pour eux.
Ainsi, une politique de prévention bien pensée ne doit jamais oublier sa finalité ultime : sa finalité éducative.
Les postures paternalistes, les messages culpabilisateurs contribuent le plus souvent à déresponsabiliser ceux qu'ils visent, notamment les plus jeunes.
Notre but est plutôt de les encourager à prendre leur responsabilité, à être autonome.
Emanciper : telle est la mission cardinale de la prévention.
Emanciper, c'est souvent, simplement, libérer la parole, lever les peurs, autoriser la question qui défie le préjugé, susciter la réflexion.
Les spots qui seront diffusés à partir du 4 mai ont été conçus en ce sens.
Ils désignent clairement les difficultés de communication qui peuvent expliquer le défaut de connaissances d'un trop grand nombre de jeunes sur la contraception.
Plus généralement, cette campagne s'inscrit dans une stratégie d'actions plus globale que je veux ambitieuse.
Il s'agit non seulement de mieux informer, en s'adressant de manière ciblée à certains segments de la population, mais aussi :
- d'agir sur la pratique des prescripteurs,
- d'améliorer l'accessibilité à la contraception.
Concernant la prescription, je souhaiterais, notamment, dans le cadre de mon plan santé des jeunes, étendre la possibilité de prescrire aux sages-femmes et la possibilité de renouveler la prescription aux infirmières.
Pour améliorer l'accessibilité à la contraception, j'ai notamment souhaité élargir les conditions de délivrance des contraceptifs dans les centres de planification et d'éducation familiale.
A ce jour, seul le médecin nommément désigné par la DRASS, après avis du pharmacien inspecteur régional de santé, peut délivrer les produits ou objets contraceptifs aux mineures.
Une modification réglementaire permettra, sous l'autorité du médecin désigné, que tous les médecins et sages-femmes intervenant dans les CPEF puissent délivrer les contraceptifs aux mineures.
Ces quelques mesures illustrent ma détermination à poursuivre, fidèle à mes convictions, ce combat pour la liberté que constitue la politique en faveur de la contraception.
Je ne pouvais pas manquer, avant que nous regardions les spots de l'INPES, de rendre ainsi hommage aux associations du planning familial, mais aussi aux militantes de la première heure dont j'admire la ténacité et dont je partage les convictions.
Je vous remercie.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 30 avril 2008