Déclaration de M. Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports, sur les valeurs de la vie associative, la liberté d'association, les réformes du Conseil national de la vie associative (CNVA) et la mise en place d'un service civique, Paris le 21 avril 2008.

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Circonstance : Conseil national de la Vie associative à Paris le 21 avril 2008

Texte intégral


Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs,
Comme vous le voyez je saisis la première occasion qui m'est offerte de vous rencontrer. Je suis particulièrement heureux d'être aujourd'hui devant vous et je tenais à vous réserver une de mes premières visites en qualité de Secrétaire d'Etat en charge de la vie associative.
Il y a un mois à peine, lorsque j'ai reçu du Président de la République et du Premier ministre, les attributions nouvelles concernant les secteurs de la jeunesse et de la vie associative, j'ai bien sûr été honoré de cette marque de confiance renouvelée. Mais je tiens à vous assurer que cela représente pour moi bien davantage qu'un simple renforcement de moyens et de compétences ministérielles.
D'abord cette évolution s'accompagne, et cela me paraît très important, du retour de la vie associative dans la liste des attributions ministérielles.
J'y vois une reconnaissance supplémentaire de l'importance du grand rôle du mouvement associatif dans notre pays aujourd'hui. Permettez-moi d'y voir aussi un hommage rendu à la qualité du travail de votre Conseil.
Mais accueillir cette charge supplémentaire de la vie associative a aussi pour moi un sens tout particulier, il me semble en effet que je dois beaucoup à la vie associative. Je viens du sport, vous le savez, c'est par mon engagement au sein du monde sportif que je me suis réalisé. C'est autour de cet engagement que j'ai construit ma vie. Je vois dans l'engagement associatif une occasion offerte à chacun de s'épanouir et de montrer ce dont il est capable.
J'ai souvent entendu dire dans ma jeunesse que les jeunes manquaient d'ambition et de volonté. L'engagement associatif m'a permis de répondre à cela à ma façon et cela est encore possible aujourd'hui pour tout un chacun.
La liberté d'association, c'est la liberté de se réaliser dans le domaine que l'on souhaite, la liberté d'être utile aux autres de la manière qu'on a choisie.
Cette liberté, cette ouverture, et cette possibilité de se construire qui sont offertes par le monde associatif, sont suffisamment rares pour qu'elles méritent d'être soulignées, j'y suis pour ma part très attaché.
En venant devant vous pour ce que je considère comme une bien naturelle prise de contact, je veux tout d'abord saluer la qualité exceptionnelle du travail accompli par le CNAV depuis sa création en 1983. Vos réflexions, vos analyses et vos expertises font de votre Conseil une force de proposition qui a permis de nombreuses des avancées dans le domaine associatif.
Je tiens également à rendre hommage à l'action particulièrement efficace d'Edith ARNOULT-BRILL. En vous félicitant pour votre réélection pour un nouveau mandat, chère Edith, je relève que vous présidez cette instance depuis 2000. C'est une longévité qui fait rêver et c'est aussi un hommage rendu à votre compétence et à votre engagement pour la cause associative.
L'occasion m'est aussi donnée de vous remercier tous ici chaleureusement pour le dévouement exemplaire dont vous faites preuve en consacrant beaucoup de votre temps et de votre énergie au Conseil national et à son rayonnement. Je me réjouie de votre volonté d'investir tous les champs de la vie associative. J'en veux pour preuve la liste impressionnante des thèmes de réflexion déterminés par les groupes de travail que vous avez mis en place pour cette 8ème mandature : l'Europe, le bénévolat, le volontariat associatif, le service civil, la gestion et l'information comptable, la veille juridique et fiscale.
A travers cette énumération, au-delà de votre dynamisme, on saisit bien le rôle de tout premier plan que jouent les associations dans notre pays. La reconnaissance de ce rôle fait du Conseil national de la vie associative un acteur majeur. Il est un des liens essentiels entre les pouvoirs publics et le monde associatif.
Je sais que dans le cadre de la mission qui lui a été confiée par Roselyne BACHELOT, l'Inspecteur général Jean-Louis LANGLAIS est venu évoquer ce sujet devant votre bureau il y a quelques temps. Il vous a présenté des perspectives d'évolution des rapports entre les pouvoirs publics et le monde associatif et singulièrement de réformes du CNVA.
Je crois que vous allez d'ailleurs travailler sur ce thème cet après-midi. Cette perspective d'évolution me semble naturelle car elle revient à prendre en compte l'évolution considérable que le monde associatif a connue depuis la date de création de votre assemblée. Beaucoup de chose ont évolué en 25 ans. Le mouvement associatif y a gagné en force, il s'est organisé. Les associations ont étendu leurs actions à des secteurs nouveaux, leurs modes de financements ont changé ainsi que leurs relations avec les territoires. Toutes ces évolutions, et j'en oublie sans doute, méritent certainement d'être prises en compte.
Les pistes ouvertes par Jean-Louis LANGLAIS me semblent fécondes. Je pense par exemple à l'amélioration de la représentativité, notamment, au renforcement de vos moyens d'expertise, à l'évolution de la composition de votre assemblée et à la réflexion qui pourrait être engagée sur l'attribution de nouvelles compétences et de nouveaux moyens pour le conseil.
Les associations, tout comme les pouvoirs publics, ont besoin d'un renforcement de l'expertise et de l'analyse du monde associatif. De même la représentation du monde associatif au sein du Conseil Economique et Social ne correspond pas au poids réel de ce secteur. C'est un des enjeux que souligne à juste titre Jean-Louis LANGLAIS.
Ce sont là des axes de travail intéressants et je sais, Madame la Présidente, votre détermination à contribuer à l'évolution du conseil. C'est pourquoi, je serai très attentif, tout comme Madame la Ministre aux conclusions de vos travaux sur ce point.
La contribution du Conseil sera également la bienvenue dans le cadre de la réflexion que Luc FERRY, vice-président du Conseil d'analyse de la société vient d'engager à la demande du Président de la République sur les conditions de mise en place d'un service civique.
Pour ma part, j'ai d'ores et déjà lancé le dispositif de mission d'engagement civique sport pour les jeunes de 18 à 25 ans. Ce sujet me tient particulièrement à coeur. C'est l'une de mes priorités car j'attache beaucoup d'importance à l'engagement des jeunes dans notre pays. Je me suis exprimé à différentes reprises sur cette question, vous le savez.
En prenant la responsabilité de ce département ministériel, j'ai dit que je voulais faire le pari de la jeunesse. Je confirme devant vous aujourd'hui cette ambition.
Le Président de la République a souhaité le 4 avril dernier que soit organisée prochainement une seconde édition de la conférence de la vie associative. Il a ainsi répondu favorablement à la proposition que vous lui aviez faite lors de l'entretien qu'il a eu avec vous, Madame la Présidente, ainsi qu'avec Jacques HENRARD président de la CPCA et Jean-Marc ROIRANT, président du groupe des associations au CES.
La réussite de cette Conférence constitue une priorité absolue pour moi. Cette deuxième conférence portera notamment sur la représentation du monde associatif et la reconnaissance du bénévolat que le Chef de l'Etat souhaite amplifier.
Je souhaite vivement que le CNVA joue un rôle déterminant dans la préparation de cette manifestation en me faisant rapidement part des thèmes qu'il aimerait y voir traiter.
Vous voyez à travers mes propos la force de mon attachement au monde associatif et au rôle essentiel qu'il joue en faveur du lien social du respect de l'autre et de la solidarité. Dans ces domaines les attentes de nos concitoyens sont très fortes et je serais heureux d'être à vos côtés pour y répondre. Je vous souhaite à tous un bon travail pour cette réunion plénière.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 30 avril 2008