Conseil des ministres du 7 mai 2008. La lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane.

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Auteur(s) moral(aux) : Secrétariat général du Gouvernement

Texte intégral

La ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a présenté une communication relative à la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane.
Le renforcement de la lutte contre l'orpaillage illégal a été annoncé par le Président de la République à Camopi en Guyane, le 11 février dernier. L'objectif est de priver les orpailleurs clandestins de leur logistique, de détruire les chantiers illégaux et de démanteler les filières d'économie souterraine, tout en protégeant la population amérindienne, dont la santé est mise en danger par les rejets de mercure, et en préservant les écosystèmes guyanais.
L'opération de police, prévue pour une durée initiale de quatre mois et placée sous l'autorité du préfet, en liaison avec le procureur de la République, mobilise des moyens importants : un millier d'hommes des armées, en particulier de la gendarmerie, dont un groupe du GIGN, et des enquêteurs spécialisés sont engagés, ainsi que des moyens militaires d'observation, de détection et de transport aérien.
Les 105 missions déjà réalisées ont permis l'interpellation de 521 étrangers en situation irrégulière, dont 357 ont été reconduits hors des frontières, et la saisie de 14 kilos d'or et de 157 kilos de mercure. Les enquêtes judiciaires ouvertes sur les filières d'orpaillage illégal ou d'aide à l'immigration ont abouti à l'incarcération de 18 personnes.
Pour s'inscrire dans la durée, les premiers résultats obtenus doivent être consolidés, notamment grâce au développement de la coopération internationale avec le Brésil et le Suriname. Un centre de coopération policière et douanière sera prochainement créé à Saint-Georges de l'Oyapock et des patrouilles conjointes de surveillance seront organisées sur les deux rives du fleuve Maroni.
Au-delà de la lutte contre l'orpaillage illégal, le schéma départemental d'orientation minière et d'aménagement, dont le principe sera inscrit dans la loi relative au Grenelle de l'environnement, définira le cadre d'une politique minière et de développement industriel de la Guyane respectueuse de la biodiversité. Ce document sera élaboré en concertation avec les collectivités territoriales, les acteurs économiques et les associations de protection de l'environnement.